Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Alors que la loi sur la rétention de sûreté a été votée en février 2008 et que depuis, de nombreux prisonniers condamnés à perpétuité sont passés au Centre National d’Observation de Fresnes pour y subir des expertises psychiatriques, cela commence à bouger dans les instances médicales qui lancent une pétition contre ‘la perpétuité sur ordonnance’. Pour Georges Ibrahim Abdallah, Georges Cipriani et Régis Schleicher, prisonniers politiques enfermés en France depuis plus de 24, 21 et 25 ans, il s’est quand même trouvé des psychiatres complices de la politique sécuritaire actuelle pour ‘expertiser leur dangerosité’ et pour tenter de psychiatriser des actes politiques, jusqu’à de manière informelle questionner un des prisonniers sur le regret et la repentance, notions religieuses ou morales qui n’ont rien à voir avec la justice.

Voici quelques passages de la pétition contre ‘la perpétuité sur ordonnance’:

La loi du 25 février 2008 relative à la rétention de sûreté fait rupture dans notre tradition juridique. Elle permet l’incarcération dans des établissements spéciaux de personnes condamnées qui, bien qu’ayant purgé leur peine, seront privées de liberté du fait de leur ‘particulière dangerosité‘ (…) pour la première fois dans notre droit, des individus pourront être enfermés sur décision judiciaire non pour sanctionner des actes délictueux ou criminels, mais pour anticiper des actes qu’ils n’ont pas commis! (…) la médecine se trouve ici instrumentalisée dans une logique de surveillance et de séquestration. (…) La psychiatrie est familière de ces dérives: faut-il rappeler qu’il y eut des internements pour motifs politiques? (…) En assimilant le crime et la maladie – ce qui est une idéologie, et non pas un fait – on déplace progressivement la gestion de la peine vers la médecine, réalisant progressivement une société de sûreté médicale.

Lire le texte complet de la pétition

Dans un communiqué, le CLEA fait part de son inquiétude suite à l’entrevue qui a eu lieu à Istanbul le vendredi 31 octobre entre les ministres belges de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères et leurs homologues turcs, au cours de laquelle un renforcement de la coopération policière a été décidé entre les deux pays. Une partie de la presse turque a affirmé que les ministres belges se seraient engagés à extrader les militants du DHKC dont la liberté est toujours en sursis en Belgique. Six militants doivent encore être jugés par la Cour d’Appel de Bruxelles.

Le communiqué du CLEA (avec les liens vers la presse turque)

La police allemande a (pour la énième fois) procédé à des perquistions dans des associations classées par la ‘Verfassungsschutz’ (Organisation de protection de la Constitution) comme proches du DHKP-C. Les trois associations visées sont la Maison culturelle anatolienne de Cologne, le Centre culturel anatolien de Dortmund, et le Centre culturel et éducatif anatolien de Duisburg. Selon un bilan provisoire, trois personnes ont été arrêtées.

La ministre de l’Intérieur française Michèle Alliot-Marie a annoncé aujourd’hui l’arrestation de dix personnes qui appartiendraient à la mouvance ‘anarcho-autonome’ dans le cadre de l’enquête sur les actes de sabotage commis sur les lignes TGV. ‘Depuis mon arrivée (au ministère), j’avais souligné les risques de résurgence violente de l’extrême gauche radicale‘, a dit la ministre. La ministre a affirmé constater que ‘ce mouvement ultra-gauche a des liens avec cinq pays européens (Belgique, Allemagne, Italie, Grèce et Grande-Bretagne) et avec d’autres pays non européens‘.

Les arrestations ont eu lieu en Corrèze, dans la Meuse, en région parisienne ainsi qu’à Rouen, suite à l’espionnage effectué depuis des mois par la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), et à une enquête de la Sous-Direction Anti-Terroriste (SDAT). Après cinq sabotages sur des voies ferrées, réalisés à partir du 26 octobre (en Moselle, dans l’Oise, l’Yonne, la Seine-et-Marne) entraînant des retards sur la ligne TGV, les services anti-terroristes avaient été chargés de l’enquête. Un nouveau sabotage avait affecté dimanche un TGV circulant près de Narbonne. Les peines encourues vont de trois à dix ans de prison ferme et jusqu’à 75.000 euros d’amende.

La police allemande a (pour la énième fois) procédé à des perquistions dans des associations classées par la ‘Verfassungsschutz’ (Organisation de protection de la Constitution) comme proches du DHKP-C. Les trois associations visées sont la Maison culturelle anatolienne de Cologne, le Centre culturel anatolien de Dortmund, et le Centre culturel et éducatif anatolien de Duisburg. Selon un bilan provisoire, trois personnes ont été arrêtées.

Nouvel épisode dans le conflit social chez Carrefour, un épisode une fois de plus marqué par l’intervention de la justice et de la police au côté du patronat. Dix magasins ont été bloqués par des actions syndicales. Les magasins Carrefour de Kraainem et Marche-en-Famenne, et le GB de Belgrade (Namur) ont ouvert leurs portes après l’intervention d’un huissier et de la police.

Grève au Carrefour de Krainem

Grève au Carrefour de Krainem

Plus de photos du piquet à Kraainem sur indymedia

Grève au Carrefour de Krainem
Grève au Carrefour de Krainem

La police locale de la zone Bruxelles-Ixelles a contrôlé, la nuit de samedi à dimanche, 225 personnes à Ixelles. 59 personnes ont été interpellées parce qu’elles étaient en séjour illégal en Belgique. 36 d’entre elles ont reçu un ordre immédiat de quitter le territoire, 13 ont été emmenées dans un centre fermé ou à l’aéroport en vue de leur expulsion. L’immeuble occupé d’Electrabel n’a toutefois pas été visé. Les proches des sans-papiers se sont rassemblés dimanche à 18h30 place Fernand Cocq, devant la maison communale, pour dénoncer le bourgemestre Decourty (PS) qui a autorisé (commandité?) cette rafle. Ce rassemblement a été suivi d’une réunion où les suites à donner à cette rafle ont été discutées.

Il n’y a pas de rassemblement prévu ce lundi comme annoncé ce matin par erreur.

Le Secours Rouge International s’associe à l’appel des forces solidaires avec les inculpés du procès contre le Militante Gruppe pour faire du 13 décembre une journée internationale de soutien à ces inculpés.

Axel, Oliver et Florian sont accusés d’avoir essayé d’incendier des véhicules de l’armée allemande. Ils avaient été arrêtés le 31 juillet 2007 et étaient sous garde à vue depuis à peu près quatre mois. Le même jour, Andrej avait aussi été arrêté et de plus, les appartements et bureaux de trois autres personnes fouillés par la police fédérale. Ces sept personnes étaient inculpées d’être membres d’une organisation terroriste selon le paragraphe 129a de la loi allemande, le Militante Gruppe (MG). Cette organisation relève de la scène autonome berlinoise. Cette aire apparait à travers des manifestations de masse (ainsi le traditionnel 1er Mai de Kreutzberg) mais aussi par les actions d’une demi-douzaine de groupes clandestins, dont le plus actif était le MG. Ce ‘groupe militant’ (le vocable ‘militant’ a un sens plus fort en allemand qu’en français, une ‘action militante’ a une dimension illégale et violente), éditait une petite revue clandestine, mais sa principale forme d’action était l’incendie d’immeuble ou de véhicules. Ont ainsi été visées:

– des entreprises capitalistes comme Daimler-Chrysler à Berlin-Mariefeld (juin 2001) et en Brandebourg (avril 2002), ALBA à Berlin-Reinickendorf (octobre 2003), Deutsche Telekom à Berlin-Wedding (mai 2004), Lidl à Berlin-Schoneberg (janvier 2005), FIAT à Berlin-Spandau (en solidarité avec les prisonniers des Brigades Rouges PCC), etc.

– des organismes du contrôle social comme l’Office social de Berlin-Reinickendorf (février 2002), l’Office du Travail de Berlin-Nord (mars 2004), l’Office social de Berlin-Pankow (mars 2004), l’Office social de Berlin-Temperlhoff (septembre 2004), l’Office social de Berlin-Schoneberg (septembre 2004), l’Office des étrangers (AzylbLG) à Berlin-Reinickendorf (septembre 2004), le Ministère du Travail et des affaires sociales (avril 2005), l’Agence pour l’emploi de Berlin-Potsdam (avril 2005), etc.

– d’autres institutions de l’Etat comme l’Office des finances de Berlin-Neukolln (décembre 2002), l’Institut Allemand pour la Recherche Economique, le DIW à Berlin-Stoklitrz (incendié une fois en décembre 2003 et une seconde fois en novembre 2005), le parlement du Land de Brandebourg (avril 2005), etc.

– des organismes patronaux comme l’Association des investisseur turcs (mars 2006) et la Chambre de commerce italienne (mars 2007, en solidarité avec les prisonniers du Parti Communiste Politico-militaire), etc.

– la justice, la police et l’armée comme la Haute Cour et le parquet du Land de Saxe-Anhalt à Naumburg/S. (septembre 2003) ainsi que plusieurs véhicules de la police et de l’armée (en 2003, 2005 et 2006), etc.

Le 22 août 2007, Andrej fut relâché en premier. A la fin du mois de novembre 2007, Florian, Axel et Oliver furent aussi libérés sous caution. En liaison avec cette libération, la cour suprême avait décidé que le MG n’était pas une organisation terroriste selon §129a. Des actes terroristes ne seraient que ceux qui ‘par la façon d’être commis ou par les effets nuiraient de facon considérable à un état ou une organisation internationale.’ Aussi, en juillet 2008, Axel, Oliver et Florian furent accusés selon §129 de participation à une ‘organisation criminelle’.

Voici les dates des prochaines audiences: 12 et 13 novembre, 10, 11, 17 et 18 décembre 2008 et 7 janvier 2009. Les audiences commencent chaque fois à 9 heures, à la salle 700 du Gerichtsgebäude à Berlin-Moabit, Turmstraße 91.

Notre Secours Rouge/APAPC essaiera d’organiser une délégation pour assurer une présence solidaire à une de ces audiences

Affiche pour le Militante Gruppe

Site de soutien aux inculpés du MG (en allemand, avec une page en français non actualisée)

Affiche pour le Militante Gruppe

Trois supermarchés Carrefour (Malines Nord, Waterloo centre et Waterloo Mont-Saint-Jean) étaient fermés samedi matin, à la suite d’une action syndicale. Les magasins de Genk et de Leeuw-Saint-Pierre, où les syndicats mènent également leur action, sont ouverts. Le patronat dispose d’une ordonnance judiciaire interdisant un blocage pour quatre magasins. Il n’a pu cependant la faire appliquer dans les magasins de Waterloo car la police locale n’a pu suffisamment escorter l’huissier. En ce qui concerne Malines, Carrefour ne dispose pas d’une telle ordonnance. Le juge des référés a en effet refusé de donner suite à la demande de Carrefour, affirme le journal De Morgen dans son édition de samedi. D’après le juge, la procédure ne peut être acceptée lorsqu’un débat contradictoire est possible via une citation. Trois arrestations administratives ont eu lieu plus tôt dans la matinée au magasin de Leeuw-Saint-Pierre, après des échauffourées consécutives à l’intervention d’un huissier.

Le conflit social en cours chez Carrefour concerne le nouvel hypermarché de Bruges, où le personnel est inscrit à une convention collective impliquant une baisse de revenu de 25%. Les travailleurs de Carrefour craignent l’application de ce statut à tous les magasins. Au cours des précédentes semaines, des actions avaient déjà été menées durant le week-end dans plusieurs hypermarchés en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles. A chaque fois, le patronat a envoyé des huissiers escortés de policiers, et à chaque fois des grévistes avaient été arrêtés.

Logo pour Carrefour

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