Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un anarchiste belge (vivant en France depuis son enfance) figure parmi les personnes placées en garde à vue pour le sabotage commis contre les lignes TGV. Mardi 11 à l’aube, environ 150 policiers (60 de la Sous-direction anti-terroriste, 50 de la Direction centrale du renseignement intérieur et 40 enquêteurs locaux de police judiciaire), avaient arrêté 20 personnes à Paris, Rouen, dans la Meuse et en Corèze. La moitié d’entre elles ont été remises en liberté et les dix autres personnes, âgées de 23 à 33 ans, dont trois femmes, sont placées en garde à vue. Un militant suisse figure également parmi les arrêtés. Le militant belgo-français, Benjamin R., qui a eu un passé politique dans l’aile gauche de l’écologie ‘officielle’, habitait à Tarnac (Corrèze), dans une communauté libertaire animant un restaurant, organisant des concerts, des festivals BD etc. La police a arrêté au total à Tarnac cinq personnes. Selon l’AFP (à prendre avec des pincettes donc), les flics auraient notamment trouvé quatre cartes d’identité falsifiées. Neuf personnes sont en garde à vue dans les locaux de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), à Levallois (Hauts-de-Seine), une dixième à Nancy. Leur garde à vue peut durer jusqu’à 96 heures s’agissant d’un dossier de ‘terrorisme’.

Enquête à Tarnac

Enquête à Tarnac

Alors que la loi sur la rétention de sûreté a été votée en février 2008 et que depuis, de nombreux prisonniers condamnés à perpétuité sont passés au Centre National d’Observation de Fresnes pour y subir des expertises psychiatriques, cela commence à bouger dans les instances médicales qui lancent une pétition contre ‘la perpétuité sur ordonnance’. Pour Georges Ibrahim Abdallah, Georges Cipriani et Régis Schleicher, prisonniers politiques enfermés en France depuis plus de 24, 21 et 25 ans, il s’est quand même trouvé des psychiatres complices de la politique sécuritaire actuelle pour ‘expertiser leur dangerosité’ et pour tenter de psychiatriser des actes politiques, jusqu’à de manière informelle questionner un des prisonniers sur le regret et la repentance, notions religieuses ou morales qui n’ont rien à voir avec la justice.

Voici quelques passages de la pétition contre ‘la perpétuité sur ordonnance’:

La loi du 25 février 2008 relative à la rétention de sûreté fait rupture dans notre tradition juridique. Elle permet l’incarcération dans des établissements spéciaux de personnes condamnées qui, bien qu’ayant purgé leur peine, seront privées de liberté du fait de leur ‘particulière dangerosité‘ (…) pour la première fois dans notre droit, des individus pourront être enfermés sur décision judiciaire non pour sanctionner des actes délictueux ou criminels, mais pour anticiper des actes qu’ils n’ont pas commis! (…) la médecine se trouve ici instrumentalisée dans une logique de surveillance et de séquestration. (…) La psychiatrie est familière de ces dérives: faut-il rappeler qu’il y eut des internements pour motifs politiques? (…) En assimilant le crime et la maladie – ce qui est une idéologie, et non pas un fait – on déplace progressivement la gestion de la peine vers la médecine, réalisant progressivement une société de sûreté médicale.

Lire le texte complet de la pétition

Dans un communiqué, le CLEA fait part de son inquiétude suite à l’entrevue qui a eu lieu à Istanbul le vendredi 31 octobre entre les ministres belges de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères et leurs homologues turcs, au cours de laquelle un renforcement de la coopération policière a été décidé entre les deux pays. Une partie de la presse turque a affirmé que les ministres belges se seraient engagés à extrader les militants du DHKC dont la liberté est toujours en sursis en Belgique. Six militants doivent encore être jugés par la Cour d’Appel de Bruxelles.

Le communiqué du CLEA (avec les liens vers la presse turque)

La police allemande a (pour la énième fois) procédé à des perquistions dans des associations classées par la ‘Verfassungsschutz’ (Organisation de protection de la Constitution) comme proches du DHKP-C. Les trois associations visées sont la Maison culturelle anatolienne de Cologne, le Centre culturel anatolien de Dortmund, et le Centre culturel et éducatif anatolien de Duisburg. Selon un bilan provisoire, trois personnes ont été arrêtées.

La ministre de l’Intérieur française Michèle Alliot-Marie a annoncé aujourd’hui l’arrestation de dix personnes qui appartiendraient à la mouvance ‘anarcho-autonome’ dans le cadre de l’enquête sur les actes de sabotage commis sur les lignes TGV. ‘Depuis mon arrivée (au ministère), j’avais souligné les risques de résurgence violente de l’extrême gauche radicale‘, a dit la ministre. La ministre a affirmé constater que ‘ce mouvement ultra-gauche a des liens avec cinq pays européens (Belgique, Allemagne, Italie, Grèce et Grande-Bretagne) et avec d’autres pays non européens‘.

Les arrestations ont eu lieu en Corrèze, dans la Meuse, en région parisienne ainsi qu’à Rouen, suite à l’espionnage effectué depuis des mois par la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), et à une enquête de la Sous-Direction Anti-Terroriste (SDAT). Après cinq sabotages sur des voies ferrées, réalisés à partir du 26 octobre (en Moselle, dans l’Oise, l’Yonne, la Seine-et-Marne) entraînant des retards sur la ligne TGV, les services anti-terroristes avaient été chargés de l’enquête. Un nouveau sabotage avait affecté dimanche un TGV circulant près de Narbonne. Les peines encourues vont de trois à dix ans de prison ferme et jusqu’à 75.000 euros d’amende.

La police allemande a (pour la énième fois) procédé à des perquistions dans des associations classées par la ‘Verfassungsschutz’ (Organisation de protection de la Constitution) comme proches du DHKP-C. Les trois associations visées sont la Maison culturelle anatolienne de Cologne, le Centre culturel anatolien de Dortmund, et le Centre culturel et éducatif anatolien de Duisburg. Selon un bilan provisoire, trois personnes ont été arrêtées.

Nouvel épisode dans le conflit social chez Carrefour, un épisode une fois de plus marqué par l’intervention de la justice et de la police au côté du patronat. Dix magasins ont été bloqués par des actions syndicales. Les magasins Carrefour de Kraainem et Marche-en-Famenne, et le GB de Belgrade (Namur) ont ouvert leurs portes après l’intervention d’un huissier et de la police.

Grève au Carrefour de Krainem

Grève au Carrefour de Krainem

Plus de photos du piquet à Kraainem sur indymedia

Grève au Carrefour de Krainem
Grève au Carrefour de Krainem

La police locale de la zone Bruxelles-Ixelles a contrôlé, la nuit de samedi à dimanche, 225 personnes à Ixelles. 59 personnes ont été interpellées parce qu’elles étaient en séjour illégal en Belgique. 36 d’entre elles ont reçu un ordre immédiat de quitter le territoire, 13 ont été emmenées dans un centre fermé ou à l’aéroport en vue de leur expulsion. L’immeuble occupé d’Electrabel n’a toutefois pas été visé. Les proches des sans-papiers se sont rassemblés dimanche à 18h30 place Fernand Cocq, devant la maison communale, pour dénoncer le bourgemestre Decourty (PS) qui a autorisé (commandité?) cette rafle. Ce rassemblement a été suivi d’une réunion où les suites à donner à cette rafle ont été discutées.

Il n’y a pas de rassemblement prévu ce lundi comme annoncé ce matin par erreur.