Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Alors que la manifestation en direction de l’ambassade d’Israël, organisée à l’appel notamment du collectif Urgence Palestine, touchait à sa fin, une partie des manifestants présents, a décidé de poursuivre la contestation en empruntant des rues adjacentes. Plusieurs grenades lacrymogènes ont été utilisées sur le boulevard Haussmann contre les manifestants, provoquant des mouvements de foule. D’autres cortèges sont en cours dans les rues de la capitale et les forces de l’ordre sécurisent certains axes stratégiques de Paris, de manière à empêcher l’accès à la Place de la Concorde. Avant ces évènements, une véritable marée humaine s’était élancée pour demander l’arrêt des bombardements et dénoncer les frappes effectuées sur la veille à Rafah par l’armée israélienne.

Jeudi 23 mai, les manifestants pro-palestiniens de l’Université de Californie à Los Angeles ont de nouveau affronté la police alors qu’ils reconstruisaient un campement sur leur campus. Les manifestants ont occupé l’espace autour du Kerckhoff Patio (essayant sans succès de prendre le contrôle du bâtiment), érigeant des barrières en bois et bloquant l’accès à une partie du campus. Les manifestants ont d’abord été menacé de sanction disciplinaires et d’un bannissement de 7 jours du campus mais, n’ont pas cédé. Plusieurs services de police se sont alors coordonnés pour réprimer rapidement la manifestation. Les actions pro-palestininienes  continue donc à l’UCLA malgré les agressions de groupes sionistes couplées aux répressions policières (voir notre article).

Des membres du personnel universitaire de l'UCLA soutenant l'action pro-palestinienne du 23 mai 2024

Des membres du personnel universitaire de l’UCLA soutenant l’action pro-palestinienne du 23 mai 2024

Le gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale (ELN) ont signé samedi à Caracas un premier accord, dans le cadre de leurs nouvelles négociations de paix. Cet accord porte sur la participation de la société civile au processus. La signature du premier des six points discutés constitue la principale avancée du cycle de négociations. Celui-ci  avait repris après une interruption en février mais, s’est avéré très fragile avec notamment l’annonce de la reprise des enlèvements par la guérilla (voir notre article).

Le négociateur de l'ELN, Pablo Beltran,

Le négociateur de l’ELN, Pablo Beltran

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Plusieurs centaines de personnes se sont réunies mardi après-midi devant l’ambassade d’Israël pour réclamer un cessez-le-feu à Gaza. Dès 18h, la foule, principalement partie de l’occupation de l’ULB, s’est rassemblée devant l’ambassade israélienne, située à Uccle, en scandant notamment “Assez est assez, la résistance est justifiée”. Les manifestants ont réclamé la “fin de l’holocauste à Gaza” et des sanctions de la part de la Belgique et de l’Union européenne envers Israël. “Le peuple de Rafah est en train d’être bombardé par le gouvernement israélien. Des bébés sont décapités, des Palestiniens sont brûlés vivants, des femmes sont violées et la population est rendue affamée”, ont appuyé les organisateurs de la mobilisation. Celle-ci a été massivement relayée mardi sur les réseaux sociaux. La manifestation, pacifique, a été confrontée à la répression lorsque la police présente sur place a commencé à asperger la foule à l’aide d’un canon à eau. L’un d’entre eux, au même moment, a été matraqué au visage par un agent de police. Les forces de l’ordre ont ensuite fait usage de gaz lacrymogène. Vers 19h30, de nombreux manifestants – atteints par le gaz au visage – ont dû s’écarter pour soigner leurs yeux. Un SMUR a par ailleurs été déployé sur les lieux pour secourir un manifestant qui avait fait un malaise.

EDIT:  Une étudiante de la Vrije Universiteit Brusse — touchée au visage par le canon à eau — a dû subir une opération à l’œil. Une plainte collective constituée de cinq plaignants (sans compter l’étudiante) tous blessés à la suite des moyens utilisés par la police a été déposée pour usage disproportionné de la force, sur base notamment de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Le simple constat qu’une manifestation n’est pas non autorisée n’habilite pas à recourir aux moyens spécifiques utilisés mardi par la police – à savoir gaz lacrymogène et canons à eau.

Le 22 mai, la coordination de la jeunesse du sud pour la Palestine et les étudiants d’AMU, ont entamé l’occupation du grand amphithéâtre de la faculté Saint-Charles à Marseille en soutien à la Palestine et aux Kanak. Le premier soir environ 80 personnes y sont passées. Durant la journée du 23, un groupe de quelques policiers en civil sont passé pendant la journée pour regarder et filmer près de l’amphithéâtre. En fin d’après midi 50 gendarmes sont arrivés, et on commencé a nasser les occupants, par la suite 50 autres gendarmes sont intervenus, les occupants n’étaient plus que 40. Les gendarme on commencer par charger (taclé puis plaqué aux sol, marché sur les main) des occupants qui assuraient la surveillance. Ils les ont ensuite réunis dans une salle. Les policiers ont ensuite la police récupéré les personnes les plus isolées du groupe pour les frapper, pousser, insulter et tout en leurs posant des questions. les identité d’une bonne partie du groupe. L’occupation a été évacuée.

Vers 7h du matin le jeudi 23 mai, des policiers ont fait irruption dans deux domiciles d’anarchiste à Bruxelles. Après avoir fouillé les lieux pendant environ trois heures, ils ont saisi du matériel informatique (ordinateur, disques durs, clés usb, téléphones, caméras), de l’outillage et des écrits anarchistes. Aucune personne présente n’a été arrêtée. Les perquisitions sont à l’initiative de la justice allemande en lien avec l’incarcération d’un anarchiste en Suisse.

La justice iranienne a condamné à six ans de prison le père d’un jeune homme exécuté l’an dernier dans une affaire liée aux manifestations de 2022, et qui avait mené une campagne pour sauver la vie de son fils. Son fils, Mohammad Mehdi Karami, avait été exécuté en janvier 2023 (voir notre article) après avoir été reconnu coupable du meurtre d’un membre de la milice répressive des Bassidji liée au Corps des Gardiens de la Révolution islamique en novembre 2022. L’Iran était alors secoué par des manifestations déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini, une jeune femme kurde arrêtée pour avoir enfreint le code vestimentaire de la République islamique. Karami avait diffusé sur les réseaux sociaux des vidéos implorant pour que la vie de son fils soit épargnée, et après sa mort, avait publié des images montrant sa tombe et des proches du jeune homme en deuil. Il a été arrêté en août 2023. Mashallah Karami a été condamné par un tribunal révolutionnaire de Karaj, près de Téhéran, pour organisation illégale de rassemblements et collecte de dons. Son avocat  a annoncé qu’il ferait appel.

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Samedi 18 mai, peu après minuit, des attaques coordonnées ont été menées contre les policiers du MAT (anti-émeute) qui protègent le site de construction du métro sur la place Exárcheia. Ils ont été attaqués en même temps depuis trois rues différentes : Themistokleous, Solomou et Metaxas. Les policiers se sont enfuis paniqués, en essayant de s’éloigner des incendies. Cette action est intervenue à un moment où les clôtures métalliques du chantier s’élargissent, où le gouvernement prépare le terrain pour de nouvelles mesures encore plus répressives, tant dans les universités que plus largement dans les quartiers, en profitant comme d’habitude de la saison estivale, quand les possibilités de résistance organisée et de masse sont réduites. Cette attaque est une réponse à cela et hommage à l’anarchiste chilien Mauricio Morales.

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Au surlendemain de la visite d’une journée du chef de l’État, les opposants à la réforme électorale qui a provoqué les émeutes à partir du 13 mai restent déterminés à obtenir son retrait définitif. Emmanuel Macron s’était félicité jeudi de la retenue des forces de l’ordre. Il soulignait devant des journalistes calédoniens que « nos gendarmes et nos policiers n’ont tué personne ».  Dès le lendemain après-midi, les faits l’ont démenti. Un policier a tué un homme, à Dumbéa à côté de Nouméa. Macron avait à peine décollé pour Paris que des incendies d’envergure se déclaraient dans le quartier de Kaméré, à Nouméa. Trente-cinq personnes ont dû être évacuées par voie maritime. Dans les secteurs et quartiers où les indépendantistes hostiles à la réforme électorale sont les plus nombreux et les mieux organisés, les axes de communication restent couverts de barricades.

Cinq guérilleros communistes présumés ont été tués au cours de deux affrontements distincts avec les troupes gouvernementales dans le centre et le sud des Philippines cette semaine. Parmi eux Zaldy Galamiton (également connu sous les noms de Shaggy et Poldo), le était secrétaire du comité sous-régional 1 de la Nouvelle armée du peuple (NPA) et Jhonjhon Ayuma Ramos (également connu sous le nom d’Erbing) était le commandant des Aigles du SRSDG (Sub-Regional Sentro De Gravida) du groupe rebelle, selon l’armée. Les deux hommes ont été tués par des troupes du 29e bataillon d’infanterie près de la ville de Gingoog, dans la province méridionale de Misamis Oriental. Un troisième rebelle de la NPA, Berto Dayong, est mort dans un échange de coups de feu avec les troupes du 29e bataillon d’infanterie lundi. Deux autres maoïstes ont été tués dans des fusillades à Negros Occidental mardi et mercredi par des militaires du 79e bataillon d’infanterie.

Guérilleros maoïstes de la NPA