Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

L’armée d’occupation israélienne a blessé 14 manifestants palestiniens, mercredi, lors de la répression d’une marche populaire près de la barrière frontalière à l’est de Khan Younès dans le sud de la Bande de Gaza. Parmi eux cinq ont été blessés par balles réelles, deux avec des balles en caoutchouc et sept ont été asphyxiés par du gaz lacrymogène. Des milliers de Palestiniens avaient participé à la fête populaire « l’épée de Jérusalem », le nom attribué à la résistance contre la récente agression israélienne contre la Bande de Gaza, qui avait duré 11 jours au mois de mai dernier.

Des dizaines de familles et d’amis ont accueilli lundi matin Agustin Almaraz Larrañaga à sa sortie de la prison de Basauri. Almaraz, originaire de Santutxu, a été arrêté par l’Ertzaintza à Noël 1995 à Gasteiz, accusé de faire partie du « commandement Araba » de l’ETA. Dans la même opération, Iñaki Alonso et Nerea Bengoa avaient été capturés. Almaraz a été détenu pendant 25 ans à Carabanchel, Valdemoro, Ocaña, Burgos et Puerto. Il a ensuite été transféré à Estremera (Madrid), Zuera et enfin à Basauri. Il n’a pas eu de permission, comme c’est le cas pour la plupart des détenus autres que ceux de la gauche nationaliste basque. De la même manière, le fait qu’il était libérable dès 2014 ne l’a pas empêcher d’être détenu jusqu’à lundi.

Agus Almarza (t-shirt CCCP) à sa libération

La poétesse Kerima Lorena « Ka Ella » Tariman, ainsi qu’un maoïste connu sous le pseudonyme de « Pabling » ont été tués par les militaires de l’armée philippine à Silay City (Negros Occidental), le vendredi 20 août. Née en 1979, Tariman est entrée à l’Université en 1996 comme étudiante en journalisme. Elle a quitté l’université quatre ans plus tard pour s’impliquer dans le travail communautaire. Elle entame alors une oeuvre littéraire, écrivant principalement de la poésie, qui sera publiée dans de nombreux journaux et qui lui vaudra la réputation de meilleure poète de sa génération. En 2000, alors qu’elle était rédactrice en chef du Philippine Collegian, elle a été arrêtée et détenue alors qu’elle se trouvait dans la province d’Isabela pour faire des recherches sur les communautés paysannes locales. «J’espérais seulement mieux comprendre la situation des paysans dans cette région», avait-elle déclaré dans une interview en 2012 « Mais toute l’expérience, de la vie avec les paysans à mon arrestation et ma détention, est une leçon indispensable sur la réalité de la lutte des classes. »

Elle avait rejoint la guérilla maoïste sans cesser d’écrire, et était devenue un cadre dirigeant du Commandement Roselyn Jean Pelle de la Nouvelle Armée Populaire. La fusillade dans laquelle elle a été tuée a duré 35 minutes, opposant une dizaine de maoïstes à un détachement du du 79e bataillon d’infanterie entre la NPA et le 79e bataillon d’infanterie. Un soldat gouvernemental a également été tué lors de la fusillade. Un fusil M16 et un sac à dos contenant des téléphones portables, un hamac et des ponchos ont été récupérés par les militaires sur les lieux.

Dans la nuit du dimanche 15 août, les soldats du roi Mswati, monarque absolu, ont agressé un jeune homme, Mcebo Mamba, et l’ont poussé sur des pneus enflammés. L’agression fait suite à une action de protestation à Zombodze Emuva dans la région de Shiselweni, de l’Eswatini (anciennement Swaziland). Pendant la manifestation, des pneus en feu avaient été placés sur la route. Les soldats s’en sont pris à Mamba , sans aucune preuve de son implication dans l’incendie des pneus, ils l’ont insulté et pressé à éteindre l’incendie à main nue. Le jeune homme a subi de graves brûlures dans différentes parties de son corps. Il a ensuite été admis au centre de santé de Nhlangano pour y être soigné. Les soldats ont également agressé deux autres personnes qui étaient plus proches de l’action de protestation. Depuis les manifestations de juin, les forces de sécurité de la monarchie ont tué plus de 70 personnes et agressé brutalement des centaines. Plus de 600 personnes ont été arrêtées au cours des trois derniers mois pour avoir appelé à la démocratie.

 

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Samedi et dimanche dernier, plus d’une trentaine de militants palestiniens ont été arrêtés à Ramallah par l’Autorité palestinienne, emmenés au commissariat. Parmi eux, des poètes, des écrivains, d’anciens prisonniers, des architectes ou des cinéastes, des syndicalistes et des défenseurs des droits de l’homme. Ils ont participé ou tenté de participer à des manifestations de protestation contre l’assassinat politique du célèbre militant palestinien, Nizar Banat, battu à mort par les services de sécurité palestinien fin juin (voir notre article). Parfois, les arrestations ont eu lieu avant même que le rassemblement commence ; ou ont visé des personnes qui venaient seulement en soutien à leurs collègues arrêtés la veille, devant le commissariat. Selon les avocats des personnes arrêtés ce week-end, certains ont été relâchés, sous caution – on parle ici d’une vingtaine de personnes – D’autres ont vu leur détention étendue, inculpés au motif de « rassemblements illégaux », « diffamation des autorités » ou « incitation au conflit sectaire ».

Manifestation d’hommage à Nizar Banat

 

Depuis le samedi 7 août au matin, Boris est plongé dans un coma artificiel au service des grands brûlés du Grand Est à Metz, suite à un incendie dans sa cellule. Son pronostic vital est engagé, ses voies respiratoires étant hautement intoxiquées par la fumée et la suie. Dès que son état de santé le permettra, une première opération de greffe de peau sera effectuée. Incarcéré suite à son arrestation le 22 septembre 2020, pour avoir incendié deux antennes-relais du Mont Poupet, dans le Jura, le 10 avril 2020, Boris a été condamné le 19 mai 2021 à une peine de 4 ans de prison, dont deux avec sursis, et une amende d’une centaine de milliers d’euros. Le tribunal a tenu un procès à huis clos malgré l’absence et la demande de report de son avocate. Seuls furent autorisés à l’audience deux membres de sa famille. Sous prétexte de mesures sanitaires, les ami.es et compagnon.es ont été bloqué.es à l’entrée du tribunal, tandis qu’un journaliste de l’Est Républicain y était convié…

Lire une lettre de Boris à propos de son action, de son arrestation et de son procès

Les faits se sont produits hier mercredi sur les contreforts du mont Chakai-Bogi, dominé par les maoïstes, dans l’état Bihar. Une colonne de guérilleros a fait irruption dans un village du district de Jamui vers 00h30 et a enlevé le duo dand leurs maisons. Les maoïstes ont tiré en l’air, scandé leur slogan « Lal Salaam » avant de disparaître dans la zone forestière vallonnée, où ils ont exécuté le duo capturé. Au cours des deux dernières années, les maoïstes ont exécutés au moins 20 civils renseignant les forces de sécurité dans l’État du Bihar.

Combattants maoïstes

 

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Des milliers de militants et militantes d’Extinction Rebellion (XR) se sont réunis lundi et mardi dans le centre de Londres pour donner le coup d’envoi de deux semaines de larges manifestations afin d’appeler les gouvernements à agir d’urgence contre le changement climatique. Armés de drapeaux ou de pancartes avec des slogans comme « la planète avant le profit », ils ont convergé vers Trafalgar Square, dans le centre de la capitale, où une fanfare et des discours étaient prévus. Les manifestants ont bloqué les rues menant à la place, provoquant l’intervention massive de la police londonienne. La police a déclaré ce mardi que 40 personnes avaient été arrêtées. Cela s’ajoute aux 52 personnes arrêtées lundi et 10 dimanche, ce qui porte le total à 102.

Un adolescent palestinien a été tué, ce mardi, par des tirs de l’armée israélienne durant des heurts dans le camp de réfugiés de Balata dans le nord de la Cisjordanie. Imad Khaled Saleh Hashash, 15 ans, a été blessé par balle à la tête et a succombé à ses blessures à l’hôpital de Naplouse. L’armée israélienne a ouvert le feu lors d’une opération dans le camp de Balata, le plus grand de Cisjordanie occupée.

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