Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

De violents affrontements ont eu lieu du 13 au 14, jusqu’à trois heures du matin, entre les manifestants du mouvement No-TAV et la police à San Didero, dans le val de Suse, dans le Piémont. La police a été bombardée de pierres et d’engins pyrotechniques alors que les travaux commençaient pour un nouveau parc de camions relié à l’autoroute A32 Turin-Bardonèche. La police a utilisé des gaz lacrymogènes. Les manifestants s’étaient rassemblés en masse et rapidement sur les lieux par crainte qu’un local NO-TAV ne soit sur le point d’être démolie. Les manifestants du val de Suse ont mené une longue lutte pour bloquer le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin en raison de son impact sur l’environnement. Plusieurs manifestants et trois policiers ont été blessés.

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Il y a deux ans, la police de Detroit a arrêté Robert Williams à la suite d’une analyse des images de sécurité qui capturaient le vol dans un magasin. Un détective a utilisé la technologie de reconnaissance faciale à travers une image granuleuse tirée de la vidéo. Le programme a établi une correspondance avec la photographie du permis de conduire de Williams. Le département a ainsi mis en place une ligne de photographies, qui contenait la photographie de Williams. Les images ont ensuite été montrées à un agent de sécurité qui, cependant, n’avait pas été témoin du vol. Cependant, la sécurité a identifié Williams et un mandat d’arrêt a été immédiatement obtenu. Williams rentrait chez lui après une journée de travail lorsqu’il a été arrêté et a été détenu 30 heures.

L’Union américaine des libertés civiles (ACLU) a déposé une plainte officielle au nom de la victime. L’ACLU affirme que la police de Detroit a utilisé la reconnaissance faciale dans les cas où elle aurait dû savoir qu’elle pouvait obtenir des résultats peu fiables. Malhonnêtement, les autorités n’ont pas mentionné les failles du système de reconnaissance faciale comme une forme de doute dans les preuves.

Image qui a conduit à la mauvaise reconnaissance faciale de Robert Williams

Les manifestations radicales se succèdent à Portland (Oregon) depuis l’année dernière, provoquées de diverses manières par la brutalité policière, la discrimination raciale et la politique d’immigration américaine. Le bâtiment de l’autorité fédérale américaine de l’immigration et des douanes (ICE) est souvent le point de mire des manifestations. Samedi soir les manifestants y ont provoqué un début d’incendie. Les agents fédéraux sont sortis du bâtiment pour repousser les émeutiers en tirant des centaines de balles au poivre.

Un nouveau rapport d’un organisme de surveillance indique que le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) pourrait avoir violé la loi en utilisant les données de géolocalisation des citoyens sans mandat. Le document, présenté au Parlement canadien vendredi en fin d’après-midi, affirme que l’utilisation des données localisant les emplacements physiques risquait de violer l’article 8 de la Charte, qui protège contre les fouilles et les saisies abusives. Le rapport de l’Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement révèle que le SCRS ne disposait pas de politiques ou de procédures pour s’assurer qu’il sollicitait des conseils juridiques afin d’éviter l’utilisation illégale des données. Il précise que l’office a soumis en mars un rapport décrivant le fait que certaines activités puissent être illégales au ministre de la Sécurité publique Bill Blair.

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La Legal Team Collective (un collectif bénévole composé d’avocat·es, de juristes, et de personnes intéressées par les droits des activistes et la lutte contre les violences policières) a reçu une sanction administrative pour avoir fait de l’observation légale lors d’une action. Elle conteste son amende et passe devant le Tribunal de Police le 4 mai à 8h45. Un rassemblement de soutien aura lieu devant le Palais de Justice (Place Poelaert) à 8h15. Plus d’infos ici.

Rassemblement pour soutenir la Légal Team Collective en procès (crédit photo Krasnyi Collective)

Rassemblement pour soutenir la Légal Team Collective en procès (crédit photo Krasnyi Collective)

Une manifestation contre les projets miniers de la société Agua Rica, qui s’est tenue devant ses bureaux basés à Andalgalá, s’est terminé par l’incendie desdits bureaux. Malgré un grand déploiement de gendarmes, les manifestants ont mis le feu au siège de la société minière et ont également dévasté le Conseil départemental qui a donné le feu vert au projet minier. Le personnel d’Agua Rica ont dû quitter le siège de la société par le toit. Tous les camions de l’entreprise stationnés sur le parking ont également été incendiés.

Riccardo, un travailleur, de l’aciérie de ArcelorMittal (ex Ilva) à Tarente, a été licencié pour avoir partagé sur les réseaux sociaux une capture d’écran avec l’invitation à voir la fiction “Svegliati Amore Mio”en télé. Cette fiction raconte l’histoire d’une ville du sud de l’Italie où une entreprise de l’acier cause des mort·es parmi la population. Le licenciement de Riccardo a eu lieu après que la société ait imposé à certains travailleurs une sanction disciplinaire avec suspension immédiate du travail, exclusion du lieu de travail et demande de justification dans les 5 jours, pour avoir publié sur leur profil Facebook l’invitation à regarder “Svegliati Amore Mio”.

Première productrice d’acier sur le territoire de l’Union Européenne, cette usine vétuste est connue pour ses émissions toxiques causant des mort·es et des problèmes de santé parmi la population, ainsi que pour ses conditions de travail dangereuses (par exemple 4 incendies se sont déclenchés dans l’usine entre 6 et le 10 avril 2021) et précaires (où par exemple un ouvrier ne sait pas à l’avance s’il travaillera le lendemain). Par ailleurs 4000 ouvriers sont pour l’instant suspendus (le licenciement coutant de l’argent à l’entreprise) et doivent vivre avec 300 euros par mois. D’une manière générales un climat de terreur est instauré dans l’entreprise, les ouvriers qui seraient tentés de la critiquer étant menacés par leur hiérarchie de licenciement. Pour y faire face, l’Unione Sindacale di Base appelle à la grève des travailleurs d’ArcelorMittal, avec un rassemblement permanent devant la direction de l’aciérie de Tarente, à partir du 14 avril.

Plus d’infos ici.

L'Ilva

L’Ilva

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La Direction générale de la sécurité turque, qui réunit les services de police, vient de mettre en service son premier hélicoptère d’attaque ATAK T129, une version dérivée de l’Agusta A.129 italien développée par Turkish Aerospace Industries. Elle devient la seule police du monde à être équipée d’un matériel de ce type. Outre les forces de police, la gendarmerie (qui dépend du ministère de la défense) possède ses propres ATAK T129 depuis 2018. L’ATAK T129, blindé, est doté de deux turbines Rolls-Royce/Honeywell LHTEC T800, il est armé d’un canon de 20 mm, de roquettes et de missiles. « Nos hélicoptères seront déployés dans les provinces de la région [du Kurdistan], principalement à Diyarbakır, Van, Şırnak et Hakkari », a (inutilement) précisé Mehmet Aktaş, le patron de la Direction générale de la sécurité turque.

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Le Canard Enchainé a révélé que douze commissaires de police viennent d’être recrutés comme « communicants ». Payés à plein temps pour arpenter les plateaux télés! Le ministère de l’Intérieur rémunère déjà quatre porte-parole : pour la Préfecture, pour la gendarmerie, pour la police et pour le ministère, auxquels s’ajoutent 11 « adjoints ». Au total, ce sont 409 policiers dans plusieurs services de l’État qui sont payés pour assurer la com’ de la répression gouvernementale.

 

Craignant que la guérilla maoïste du PCP lance des attaques ce dimanche à l’occasion des élections générales au Pérou, les forces armées péruviennes ont déployé 7.960 soldats, dont 3.100 pour la seule zone de la vallée des rivières Apurímac, Ene et Mantaro (Vraem) où la guérilla est solidement implantée. Le PCP pourrait être tenté de faire une démonstration de force le jour du scrutin, comme il l’avait fait la veille des élections présidentielles d’avril 2016, surtout après la mort récente d’un de ses dirigeants, Jorge Quispe Palomino (voir notre article).