Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les manifestations étudiantes ont repris à Thessalonique et à Athènes contre la décision du gouvernement de centre-droit d’autoriser la présence des forces de l’ordre sur les campus universitaires (voir notre article). A Thessalonique, plus de 7.000 manifestants étaient dans la rue. Des affrontements ont eu lieu avec la police. Un manifestant arrêté a été transporté à l’hôpital après avoir été blessé lors de son arrestation, apparemment par un cocktail Molotov atterrissant à proximité, qui a touché le manifestant et le policier anti-émeute qui le détenait.

Dossier(s): Grèce Tags: ,

Après des années de débat sur le plafond des loyers de Berlin, (où 90% des loyers sont restés bloqués à leur niveau de juin 2019 pendant cinq ans), le Land a menacé en novembre les propriétaires d’amendes s’ils ne réduisaient pas les loyers excessifs. Cette décision visait à lutter contre la flambée des loyers de Berlin, qui ont augmentés de 27% de 2013 à 2019. Cependant, jeudi, le gel des loyers a été déclaré nul et non avenu par des juges constitutionnels qui ont déclaré que la loi du Land empiétait sur le domaine fédéral.

Pas moins de 10 000 personnes sont descendues dans les rues de la ville jeudi pour protester. Les affrontements ont commencé alors que la foule arrivait à la hauteur de la station de métro Hermannplatz. Les manifestants ont ensuite marché dans la Kottbusserstrasse, où de nouveaux affrontements ont éclaté avec des agents en tenue anti-émeute qui ont utilisé du gaz au poivre. Plusieurs arrestations ont été effectuées.

 

Dossier(s): Allemagne Tags: ,

Jeudi 15 avril 2021, l’Assemblée Nationale a définitivement votée la loi Sécurité Globale. 75 députés ont votés pour, 33 contre (sur 577 places de députés). Le texte présente sept mesures majeures : un délit de « provocation à l’identification » des forces de l’ordre et de leurs proches, un cadre légal inédit pour l’utilisation des drones par les forces de sécurité en France, des pouvoirs étendus pour la police municipale, l’élargissement de l’accès à la vidéosurveillance, l’exploitation des images issues des caméras-piétons, la suppression des réductions de peines pour les détenus condamnés pour violence contre les forces de l’ordre et le port d’arme pour les forces de l’ordre autorisé dans les établissements publics.

Ce jeudi après-midi, une trentaine de personnes se sont brièvement réunies devant le ministère de la justice à Bruxelles pour dénoncer les abus policiers. Les manifestant-e-s ont exigé justice pour Adil, Mehdi et Mawda, et la fin des agissements de la brigade UNEUS à Saint-Gilles. Aucune arrestation ou amende n’a été rapportée.

La ville de Boké a connu des affrontements mercredi 14 avril lorsque des femmes vendeuses appuyées par des conducteurs de taximotos chassés des alentours du marché central de Goreye, ont manifesté contre les autorités préfectorales. Ces manifestants dénonçaient également les agissements des policiers qui sèment la terreur au marché. Sur les lieux, un important dispositif sécuritaire composé de policiers avait été déployé. Ils ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule de manifestants. Deux femmes manifestantes tombées en syncope ont été conduites d’urgence à l’hôpital.

Dossier(s): Afrique Tags: ,

De violents affrontements ont eu lieu du 13 au 14, jusqu’à trois heures du matin, entre les manifestants du mouvement No-TAV et la police à San Didero, dans le val de Suse, dans le Piémont. La police a été bombardée de pierres et d’engins pyrotechniques alors que les travaux commençaient pour un nouveau parc de camions relié à l’autoroute A32 Turin-Bardonèche. La police a utilisé des gaz lacrymogènes. Les manifestants s’étaient rassemblés en masse et rapidement sur les lieux par crainte qu’un local NO-TAV ne soit sur le point d’être démolie. Les manifestants du val de Suse ont mené une longue lutte pour bloquer le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin en raison de son impact sur l’environnement. Plusieurs manifestants et trois policiers ont été blessés.

Dossier(s): Italie Tags: ,

Il y a deux ans, la police de Detroit a arrêté Robert Williams à la suite d’une analyse des images de sécurité qui capturaient le vol dans un magasin. Un détective a utilisé la technologie de reconnaissance faciale à travers une image granuleuse tirée de la vidéo. Le programme a établi une correspondance avec la photographie du permis de conduire de Williams. Le département a ainsi mis en place une ligne de photographies, qui contenait la photographie de Williams. Les images ont ensuite été montrées à un agent de sécurité qui, cependant, n’avait pas été témoin du vol. Cependant, la sécurité a identifié Williams et un mandat d’arrêt a été immédiatement obtenu. Williams rentrait chez lui après une journée de travail lorsqu’il a été arrêté et a été détenu 30 heures.

L’Union américaine des libertés civiles (ACLU) a déposé une plainte officielle au nom de la victime. L’ACLU affirme que la police de Detroit a utilisé la reconnaissance faciale dans les cas où elle aurait dû savoir qu’elle pouvait obtenir des résultats peu fiables. Malhonnêtement, les autorités n’ont pas mentionné les failles du système de reconnaissance faciale comme une forme de doute dans les preuves.

Image qui a conduit à la mauvaise reconnaissance faciale de Robert Williams

Les manifestations radicales se succèdent à Portland (Oregon) depuis l’année dernière, provoquées de diverses manières par la brutalité policière, la discrimination raciale et la politique d’immigration américaine. Le bâtiment de l’autorité fédérale américaine de l’immigration et des douanes (ICE) est souvent le point de mire des manifestations. Samedi soir les manifestants y ont provoqué un début d’incendie. Les agents fédéraux sont sortis du bâtiment pour repousser les émeutiers en tirant des centaines de balles au poivre.

Un nouveau rapport d’un organisme de surveillance indique que le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) pourrait avoir violé la loi en utilisant les données de géolocalisation des citoyens sans mandat. Le document, présenté au Parlement canadien vendredi en fin d’après-midi, affirme que l’utilisation des données localisant les emplacements physiques risquait de violer l’article 8 de la Charte, qui protège contre les fouilles et les saisies abusives. Le rapport de l’Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement révèle que le SCRS ne disposait pas de politiques ou de procédures pour s’assurer qu’il sollicitait des conseils juridiques afin d’éviter l’utilisation illégale des données. Il précise que l’office a soumis en mars un rapport décrivant le fait que certaines activités puissent être illégales au ministre de la Sécurité publique Bill Blair.

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La Legal Team Collective (un collectif bénévole composé d’avocat·es, de juristes, et de personnes intéressées par les droits des activistes et la lutte contre les violences policières) a reçu une sanction administrative pour avoir fait de l’observation légale lors d’une action. Elle conteste son amende et passe devant le Tribunal de Police le 4 mai à 8h45. Un rassemblement de soutien aura lieu devant le Palais de Justice (Place Poelaert) à 8h15. Plus d’infos ici.

Rassemblement pour soutenir la Légal Team Collective en procès (crédit photo Krasnyi Collective)

Rassemblement pour soutenir la Légal Team Collective en procès (crédit photo Krasnyi Collective)