Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 6 décembre 2025, lors de la « Fête des Lumières » à Lyon, les Soulèvements de la Terre ont revendiqué avoir piraté les installations municipales pour projeter des messages lumineux dénonçant la répression policière et l’extrême droite, avec des slogans tels que « La police tue et blesse » et « Non à l’État policier ». Cette action a suscité l’indignation de la mairie écologiste et de la préfecture, tandis que la préfète de la région Fabienne Buccio a annoncé avoir saisi le procureur de la République de Lyon.

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Le 3 décembre 2025, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec les prisonnieres politiques, les organisations Karapatan et Selda ont organisé une manifestation devant le Département de la Justice aux Philippines pour réclamer la libération des 696 prisonniers politiques (voir notre article). En particulier, elles dénoncent l’utilisation des lois anti-terroristes comme instruments de répression.

Le parquet de Duisbourg a classé sans suite l’enquête visant un militant du Comité contre l’interdiction de la Solidarité Palestine Duisbourg (PSDU), faute de « motifs suffisants ». Le militant avait participé le 28 juin 2025 à une manifestation devant le tribunal de Duisbourg pour dénoncer la criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine, où la police avait tenté d’interdire des slogans et confisqué un drapeau palestinien stylisé avec un poing, accusé à tort d’être un symbole d’organisation interdite. Cette décision s’inscrit dans un contexte de répression antipalestinienne contre le PSDU et ses soutiens.

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Détenu dans le cadre de l’« affaire du Réseau » visant plusieurs jeunes accusés de former une organisation anarchiste, Ilya Shakurski a été libéré de l’isolement après qu’une vague de courriers et d’interventions de la part de soutiens, d’organisations et des médias ait demandé son examen médical et la garantie de sa sécurité. Le 4 décembre, Ilya a pu appeler sa mère via le service « ZonaTelecom » : il est de bonne humeur et suit le traitement prescrit.

Du 4 au 6 décembre, plusieurs actions de solidarité ont eu lieu en Europe pour soutenir Ayberk Demirdogen, prisonnier révolutionnaire en Turquie, à l’occasion de son 270ᵉ jour de grève de la faim contre l’isolement carcéral et les prisons de type puits. Les mobilisations ont compris des campagnes sur les réseaux sociaux, des manifestations devant les ambassades et consulats turcs à Minsk, Moscou, Marseille, Berlin, Bruxelles, Rotterdam et Londres, ainsi que des jeûnes de solidarité d’une journée dans de nombreux pays européens, réunissant plusieurs centaines de participants.

À Pampelune, la chanson No hay tregua du groupe basque Barricada, chantée par les supporters du club de football Osasuna pour galvaniser l’équipe à la reprise après la mi-temps, a été interdite sur demande de la police. Le dirigeant José Andrés Burguete a expliqué que certaines paroles, utilisées par des supporters pour lancer des slogans jugés susceptibles d’entraîner des sanctions contre le club navarrais, ont motivé cette décision. Depuis la saison dernière, No hay tregua a été remplacée par En blanco y negro, jugée acceptable par la police, mais elle continue d’être entonnée a cappella par les fans d’Indar Gorri en tribune sud, où elle accompagne les équipes et anime les chants de solidarité et de combat contre l’adversaire.

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Le 23 novembre à Saint-Malo, une manifestation déclarée rassemblant environ 300 personnes a protesté contre la venue du leader d’extrême droite Jordan Bardella. Bloqué à proximité de l’hôtel où était présent le dirigeant du Rassemblement National, le cortège antifasciste a été interrompu par un cordon de CRS qui a tiré plusieurs grenades assourdissantes sans sommation, blessant quatre personnes. Les secours ont été retardés par les forces de l’ordre, aggravant la situation des blessé·es, avant que la manifestation ne se poursuive.

Le gouvernement belge veut faire adopter une loi autorisant des « visites domiciliaires », c’est-à-dire des intrusions policières dans les logements de personnes sans papiers ou de leurs hébergeurs, afin de procéder à des arrestations, détentions et expulsions. La police pourrait forcer l’entrée entre 5H et 21H avec une simple autorisation d’un juge d’instruction, tandis que les recours des personnes arrêtées ne seraient pas suspensifs. Le Premier ministre Bart De Wever présente la mesure comme ciblant des individus qui menaceraient l’ordre public, cependant les critères retenus touchent une grande partie des personnes sans papiers.

Chaque année, les mobilisations du 6 décembre commémorent le meurtre à Exarcheia du jeune anarchiste Alexandros Grigoropoulos et la révolte de 2008 qui s’en est suivie. Cette année, la journée a été marquée par une répression particulièrement intense. Dès le matin, Athènes était saturée de forces policières occupant les rues et harcelant habitants et manifestants, allant jusqu’à enlever et détenir des militants de Prosfygika. Une marche a ouvert la journée, suivie en soirée de la grande manifestation annuelle, qui a réuni plus de six mille personnes malgré une présence policière massive. Les forces de l’ordre ont violemment attaqué le cortège avant son entrée à Exarcheia, empêchant son arrivée au lieu du meurtre d’Alexis et arrêtant des dizaines de personnes. Des scènes similaires ont été signalées à Thessalonique et dans d’autres villes, où les manifestations ont été encerclées et des militants interpellés.

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Le programme turc des Centres d’Enseignement Professionnel (MESEM), qui oblige les jeunes de 14 ans et plus à travailler quatre jours par semaine en entreprise, est massivement critiqué par les syndicats et les défenseurs des droits pour institutionnaliser le travail des enfants et fournir une main-d’œuvre bon marché, ce qui a entraîné au moins 15 décès d’élèves ces deux dernières années scolaires. Les protestations contre ces politiques ont été violemment réprimées, notamment l’arrestation et l’incarcération de 16 étudiants membres du TİP (Parti des travailleurs de Turquie) lors d’une manifestation dénonçant les crimes du MESEM le 3 décembre 2025.