Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

À la fin du mois de janvier, la Haute Cour espagnole avait notifié à Pablo Hasel l’ordre d’entrer volontairement en prison. Ce dernier avait été condamné à plusieurs peines de prison totalisant deux ans, neuf mois et un jour (voir notre article). Parmi ces condamnation, un peine de 9 mois de prison pour avoir chanté une chanson critiquant la monarchie espagnole. Cette condamnation était assortie d’une amende que Hasel avait d’ores et déjà annoncé qu’il ne payerait pas, risquant ainsi une majoration de sa peine à 2 ans de prison.

Le rappeur communiste disposait d’un délai courant jusqu’au vendredi 12 février pour se rendre à la police. Il avait refusé et s’était retranché, hier, dans le rectorat de l’Université de Lérida. Ce matin vers 7h, des mossos (policiers catalans) équipés en tenues anti-émeutes étaient intervenus pour l’arrêter. Les policiers ont cependant dû affronter plusieurs centaines de personnes qui avaient monté des barricades, formé des chaines sur les routes, et monté différents dispositifs de défense pour empêcher l’arrestation. Ces dispositifs n’ont cependant pas suffit et Pablo Hasel a été arrêté vers 9h.

Pablo Hasel arrêté

L’annonce de l’arrestation prochaine du rappeur communiste avait déclenché un important mouvement de solidarité. De nombreuses actions avaient été menées en Catalogne (voir notre article), en Espagne mais aussi en Belgique et ailleurs en Europe.

Le manuel de la police consacré à la poursuite et l’interception de véhicules, qui date de 2015, décrivait les risques d’un tir visant les pneus mais indiquait aussi qu’essayer de viser un ou plusieurs pneus est la seule possibilité pour freiner un véhicule en route et le forcer à l’arrêt. Le manuel comprenait aussi une image précisant comment tirer correctement sur un pneu. Après la mort de la petite Mawda, tuée par un policier, l’illustration a été ôtée du manuel et le message relatif au risque d’un tir sur un véhicule en route a été renforcé. Les adaptations au manuel ont été opérées le 1er octobre 2020. Le principe est désormais de ne pas tirer sur un véhicule en marche, sauf en cas de circonstances exceptionnelles.Le 12 février, le tribunal correctionnel de Mons, dans un jugement odieux, a condamné le policier qui a assassiné Mawda à un an de prison avec sursis, tandis que le chauffeur de la camionnette qui transportait les migrants a été condamnés à quatre ans de prison ferme!

Mawda

La police chypriote a utilisé samedi un canon à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser des centaines de personnes qui manifestaient dans la capitale Nicosie contre la corruption et les mesures anticoronavirus. Le rassemblement était interdit selon les mesures sanitaires. Les policiers ont été caillassés. Dix manifestants ont été arrêtés et six ont récolté des amendes pour violation des restrictions sanitaires. Un manifestant a été blessé suite aux effets des gaz lacrymogènes et un autre après avoir  été projeté au sol par le canon à eau. Les organisateurs du rassemblement dont des militants de gauche, antifascistes et syndicalistes, avaient appelé sur les réseaux sociaux à manifester pour dire « assez » à l’autoritarisme de l’Etat, à l’échec de la gestion de la pandémie et la corruption.

Jeudi 11 février, trois militant·e·s ont été interpellé·e·s pour des faits de violences envers les forces de l’ordre lors de manifestations à Rennes, les 5 décembre et 23 janvier derniers. Interpellé·e·s et placé·e·s en garde à vue pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, avec arme et en réunion lors d’une manifestation sur la voie publique », ils et elles comparaîtront devant le tribunal correctionnel le lundi 12 avril 2021.

Lundi 15 février 2021 quatre étudiants de l’université de Nanterre (Ayoub, Barth, Selim et Victor) passeront en procès au tribunal de grande instance de Nanterre pour leurs activités syndicales. Une manifestation de solidarité est organisée par leur comité de soutien lundi 15 février à 13H30 au départ de l’université de Nanterre.

L’événement Facebook

 

Suite aux affrontements ayant suivi la manifestation demandant la justice pour Ibrahima, décédé le 9 janvier après avoir été été interpellé violemment par la police, le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête. Une task force réunissant les 6 zones de police bruxelloises, la police fédérale et le parquet de Bruxelles avait été immédiatement mise sur pied. La task force prétend avoir identifié 14 suspects et mercredi 10 février, les services de police ont exécuté 15 perquisitions à Schaerbeek (1), Alost (1), Verviers (1), Sint-Pieters-Leeuw (1), Beersel (1) et dans des communes de l’arrondissement judiciaire de Bruxelles (10). 100 policiers ont été déployés pour ces perquisitions, 7 personnes majeures ont été mis à disposition du juge d’instruction. 5 d’entre eux ont été placés sous mandat d’arrêt, les 2 autres ont été inculpés avant d’être relaxés. De plus, 7 mineurs ont été mis à disposition des magistrats des sections jeunesse des parquets de Bruxelles, Halle-Vilvoorde, Namur et Verviers, en vue d’être déférés devant des juges de la jeunesse.

Ce week-end de nombreuses manifestations étaient prévues un peu partout dans le monde pour dénoncer les conditions de détention d’Abdullah Öcalan, le leader historique du PKK. Avec le lancement, par la Turquie, de l’opération « Griffe-Tigre 2  » dans la région de Gare, au Kurdistan irakien (voir notre article) , la commune internationaliste et la coordination Rise Up 4 Rojava ont lancé un appel à la mobilisation. Aux manifestions en soutien à Abdullah Öcalan, les manifestant·e·s présent·e·s ont dénoncés l’invasion turques de la région. Des dizaines de manifestations ont eu lieu aujourd’hui dans une trentaine de villes en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. D’autres manifestations s’organiseront ce dimanche et dans les jours qui suivent.

Lien pour connaître les dates et lieux des prochaines manifestations

Lien pour suivre les actions dans le monde

Lien vers l’appel à actions de Rise Up 4 Rojava

Manifestation du 12 février 2021 (Pour A. Öcalan et le soutien à Gara)

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22H40: Les personnes arrêtées (au moins une vingtaine) sont au commissariat Démosthène

22H10: La carré de Moscou est vidé des manifestantes, les policiers ont aussi évacué les lieux, sauf un petit dispositif.
21H50: La police laisse sortir une par une de la nasse celles qui acceptent de donner leur identité
21H40: La police a laissé sortir au moins une personne de la nasse après un simple relevé d’identité.
21H25: Feux d’artifices tirés dans le haut de St-Gilles, probablement en solidarité
21H12: Premières arrestations, violentes (manifestantes trainées au sol) dans la nasse
20H50: Des petits détachements de quelques policiers empêchent que l’on s’approche du carré Moscou
20H35: Arrivée du bus cellulaire
20H30: Quelques personnes extérieures à la nasse crient leur solidarité (« sororité! »)
20H25: Le nassage continue au carré Moscou. Une auto-pompe se positionne au coin Hôtel des Monnaies/Victoire.

A 20H15, plusieurs dizaines de policiers ont nassé au carré Moscou les personnes qui ont répondu à l’appel, lancé sur les réseaux sociaux, de feminist fight back à une « Reclaim the street ». Le quartier du Parvis était saturé de forces de l’ordre (de nombreux combis et deux autopompes portes de Hal).

La police de Beverly Hills utilise une astuce pour éviter l’enregistrement et le partage sur les réseaux sociaux de vidéos sur leurs activités. Ses agents diffusent, lorsqu’ils sont filmés, des musiques protégées par des droits d’auteurs. Si la vidéo est placée sur Youtube ou Instagram, elle est automatiquement supprimée par les dispositifs de protection des droits d’auteur. Les policiers de Beverly Hills ont été surpris utilisant cette technique aussi bien en rue que dans les commissariats.