Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Pas loin de 160 interpellations ont eu lieu durant ces quelques jours de contre-sommet. Une centaine de gardes à vue, traitées dans les commissariats de Bayonne et de Hendaye ; la dernière a été levée vers 19h30 lundi 26. Plus d’une vingtaine ont reçu des convocations pour des procès ultérieurs, programmés pour septembre ou octobre prochain. Lundi on a appris la mise sous écrou d’une 5e personne sur simple décision du procureur, sans procès et sans possibilité de faire appel. À noter aussi plusieurs interdictions administratives de territoires pour des militants venant du Pays basque Sud ou d’autres pays de l’UE, comme un militant allemand refoulé par deux fois.

Bilan chiffré plus précis :
– Les interpellations ont quasiment toutes été préventives, suite à des fouilles de sac ou de voitures, pour des motifs fallacieux, avec ou pas d’éléments matériels (groupement en vue de…, attroupement malgré sommation, ports d’armes divers, quelques outrages…), malgré les engagements des autorités à n’arrêter personne de manière préventive ;
– Les gardes à vue ont été quasiment toutes prolongées de 24h. En sachant que la plupart des arrestations a eu lieu à partir de vendredi, cette astuce de procédure revient à interdire les gens de manifester, puisque leur sortie n’était pas possible avant dimanche soir ou lundi ;
– La grande majorité des gardes à vue s’est soldée par des remises en liberté simple ou avec un « rappel à la loi » (qui signifie un abandon des poursuites, mais qui implique une inscription dans un fichier policier, dont la trace peut ressurgir lors de la moindre prochaine infraction) ;
– Le collectif anti-répression a eu connaissance de 23 convocations pour des procès ultérieurs, à Dax ou à Bayonne, dans les semaines qui viennent (9, 20, 25 septembre, 1er, 11 octobre et 3 décembre).
– Six personnes à sa connaissance ont été emprisonnées : les trois qui venaient d’Allemagne, qui n’ont pas pu être défendus par les avocat·e·s du collectif que leurs familles avaient pourtant désigné·e·s ; les deux personnes contraintes de purger une ancienne peine sans pouvoir faire appel ; et enfin une autre qui est restée en détention provisoire de jeudi à lundi en attente de sa comparution à Dax — elle est sortie de détention lundi 26, placée sous contrôle judiciaire avec un camarade arrêté le même jour, jusqu’à leur procès le 9 septembre.

Des policiers retiennent un groupe de manifestants en marge du G7, à Bidart, le 25 août.

 

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Un maoïste recherché et un paramilitaire anti-guérilla ont été tués mercredi dans une fusillade dans une jungle du district de Malkangiri dans l’Odisha. Un autre paramilitaire a également été grièvement blessé lors du heurt qui a eu lieu au cours d’une opération de ratissage menée par le Groupe d’opérations spéciales (SOG) et la Force volontaire de district (DVF). Le militant maoïste, Rakesh Sodhi, était recherché depuis dix ans et faisait l’objet d’une mise à prix pour sa capture de 800.000 roupies. Rakesh Sodhi était dans un campement avec une quinzaine d’autres maoïstes dans la forêt de Pakanguda. Il était recherché comme un des principaux dirigeants du Comité spécial zonal des frontières d’Andhra-Odisha pour une douzaine d’attaques de la guérilla maoïste dans l’Odisha, le Chhattisgarh et l’Andhra Pradesh. Parmi ces actions, l’attaque à l’IED à Kalimela (Malkangiri), qui a tué 17 membres des forces spéciales de la police en juillet 2008.

Guérilleros maoïstes

Guérilleros maoïstes

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Quatorze vulnérabilités critiques ont aujourd’hui été révélées par les chercheurs en sécurité informatique du « Project Zero » de Google, une structure chargée de rechercher les vulnérabilités dites « Zero Day » (c’est à dire inconnues des développeurs). Ces failles affectaient les iPhones aux versions d’iOS 10 à 12 et permettaient aux attaquants de viser sans discrimination de très nombreux utilisateurs puisque la simple visite d’un site infecté via le navigateur de l’iPhone pouvait mener à une infection. L’attaque permettait d’installer dans le téléphone un implant qui avait un accès au Keychain (trousseau de clés de chiffrement), et donc aux mots de passe, clés et certificats de l’utilisateur, ainsi qu’aux bases de données des applications enregistrées localement, ce qui signifie que le virus avait accès probablement accès aux messages des applications de communication sécurisées avant que le message ne soit chiffre (puisque le chiffrement se fait au moment de la communication, de bout-en-bout). On sait que Whatsapp et iMessages sont concernés, ce pourrait être le cas pour Signal mais ce n’est pas confirmé (nous mettrons cet article à jour dès que possible pour ce cas particulier). La sécurité de ces applications n’est en soi pas problématique dans le cas présent, puisque lorsque le système d’exploitation est compromis à ce point, tout est compromis.

Les chercheurs ont d’abord découvert ces failles au-travers des sites qui transmettaient l’infection, des sites recueillant des milliers de visiteurs hebdomadaires et infectant sans discrimination les utilisateurs d’iPhones. Un simple redémarrage du téléphone effaçait bien le malware, mais puisque celui-ci avait accès aux certificats, clés de chiffrement, et tokens d’identification, il faut supposer que les hackers ont pu utiliser les infos récoltées soit pour maintenir un accès constant à l’appareil, soit pour maintenir un accès constant aux comptes et services dont les clés et certificats avaient été volés. Project Zero a découvert un total de 14 vulnérabilités au travers de 5 chaines d’exploit, l’une de ces vulnérabilités n’avait pas encore été corrigée par Apple en février, lorsque Google leur a communiqué ces vulnérabilités. Illustrant encore une fois la gravité de la situation, Google n’a donné que 7 jours à Apple pour corriger au lieu des 90 habituels. Les failles ont été corrigées par la version d’iOS 12.1.4, mais les chercheurs craignent que d’autres campagnes de piratage de masse ne soient en cours.

Apple utilise depuis plusieurs années la sécurité de ses systèmes d’exploitation comme un argument marketing, un argument explosé par les rapports du Project Zero (consultables ici après 7 mois d’analyse approfondies), pendant au moins 2 années complètes, les pirates ont eu accès à des iPhones en ordre de mises à jour.

Les 5 chaines d'escalade de privilège découvertes

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Jeudi 29 août, Iván Márquez, négociateur en chef des FARC dans le cadre de l’accord de paix conclu avec le gouvernement (voir notre article) est apparu dans une vidéo aux cotés de deux autres commandants de la guérilla (Seuxis Paucias Hernández, alias Jesús Santrich, et Hernán. Darío Velázquez, El Paisa) pour annoncer « une nouvelle étape de lutte armée ».

Iván Márquez avait disparu depuis un an. Il justifie la décision des FARC par la trahison de l’accord de paix de La Havane par l’État colombien ainsi que les nombreux meurtres de dirigeants sociaux et d’anciens guérilleros (voir notre article). Par ailleurs, il annonce que la guérilla recherchera des alliances avec l’Armée de libération nationale (ELN). Ces commandants pourraient également s’organiser avec les dissidents qui opèrent déjà dans différentes régions mais cela n’est pas confirmé. Par ailleurs, il n’est pas garanti que ces groupes disposent d’une chaîne de commandement. Selon des estimations les dissidents opéreraient dans 85 municipalités, seraient regroupés en 23 structures et regroupant 1 800 guérilleros, en plus de 300 nouvelles recrues.

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Mardi 27 août 2019, le combattant palestinien Rafiq Odeh a été libéré après 18 ans dans les prisons de l’occupation israélienne. Il est originaire de Beit Hanoun, dans le Nord de Gaza, et militant au Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP). Il avait été la cible de l’armée d’occupation pour son implication dans la Seconde Intifada au début des années 2000. Suite à l’assassinat du secrétaire général du FPLP Abu Ali Mustapha en août 2001, il avait revendiqué une action contre l’armée d’occupation.
Brassart d'un·e combattant·e du FPLP

Ce week-end, le Casino La Roseraie à Angers a été le théâtre de confrontations plus que tendues. La journée d’ouverture, qui avait valeur de test, sans aucun caissier, a été perturbée par plus de 200 manifestants, syndicalistes et gilets jaunes. Des trains entiers de caddies ont été renversés devant les portes automatiques, tandis que certains clients étaient directement interpellés par les contestataires, à coup de slogans comme : “Vous avez une responsabilité, reposez vos articles, vous êtes complices”. Plusieurs acheteurs ont ainsi préféré repartir sans rien acheter, tandis que quelques clients, plus motivés, sont repartis des caisses automatiques sous les huées et les sifflements. Malgré la présence de plusieurs vigiles et hôtesses prestataires, engagés par le magasin pour accueillir les visiteurs les actions coup de poing se sont poursuivis toute l’après-midi. Les réfrigérateurs ont ainsi été débranchés. La police est finalement intervenue pour constater les dégâts.

Chaos au Casino d'Angers

Un membre présumé de l’insurrection maoïste a été tué, et sept autres ont été capturés, par les forces de sécurité à Barangay Bagacay (dans la région d’Ozamis City), dimanche matin. Un détachement composé de militaires de la 1ère Division d’infanterie et de policiers a accroché un groupe de maoïstes. Le groupe a d’abord pour s’échapper mais a été ensuite bloqué par les forces gouvernementales.

 

En marge du G7, trois ressortissants allemands ont été interpellés et condamnés par la justice dans la foulée. Les trois jeunes hommes étaient jugés par le tribunal correctionnel de Bayonne (sud-ouest de la France), pour détention d’armes et participation à un groupement en vue de la préparation de violences volontaires ou de dégradations. Ils avaient été arrêtés – le conducteur de 22 ans et deux passagers de 18 et 22 ans – dans un véhicule immatriculé en Allemagne le mercredi avant le sommet du G7. Lors de la fouille du véhicule, les enquêteurs ont trouvé des cagoules, une bombe lacrymogène, un marteau brise-glace, des clés à molette, ainsi que des documents « relatifs à l’extrême gauche », selon le substitut du procureur de la République, Sébastien Baraldi. Les trois jeunes, sans mention à leur casier judiciaire en Allemagne, faisaient l’objet de fiches « actives » pour appartenance à un mouvement considéré comme violent.

Ils étaient les premiers à comparaître à Bayonne dans le cadre du dispositif judiciaire exceptionnel déployé durant le sommet du G7, avec 70 avocats, 17 procureurs mobilisés, et plus de 300 places de cellule pour d’éventuelles gardes à vue. Relaxés du chef de détention d’armes, les prévenus ont été reconnus coupables de participation à un groupement en vue de violences, et condamnés à trois mois ferme pour les deux de 22 ans, deux mois pour celui de 18 ans, et cinq ans d’interdiction du territoire français pour les trois. Ils ont été écroués à l’issue de l’audience.

Des policiers français et espagnols contrôlent les abords de Biarritz, à la veille du sommet du G7

Depuis un mois, les travailleurs miniers de la Cloverlick Mine à Harlan County (Kentucky) bloquent un train transportant du charbon d’une valeur d’un million de dollars, en occupant les rails, pour exiger des salaires non payés. Les travailleurs avaient appris fin juillet que leur employeur, l’entreprise Blackjewel, avait fait faillite et qu’ils étaient licenciés avec effet immédiat. Presque 1700 travailleurs licenciés n’ont pas été payés pour les trois dernières semaines de travail. L’occupation qui dure 24h/24h depuis 30 jours a pris la forme d’un camp de protestation, par lequel les travailleurs essayent de forcer l’entreprise à leur verser les salaires et cotisations dus. Le camp jouit d’un fort soutien local dans ce bassin minier qui est réputé pour ses luttes sociales.

Camp de protestation des miniers et de leurs familles à Harlan County, Kentucky

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