Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis juillet 2018, toutes les communes du pays sont tenues de créer des CSIL (des Cellules de Sécurité Intégrale Locales). Leur mission serait de détecter et surveiller toute personne qui entrerait dans le « radicalisme violent » et le « terrorisme ». Ces plateformes locales regroupent les services de prévention sociale, l’administration et des « acteurs de la société civile », le tout sous la responsabilité du bourgmestre. On peut retrouver dans une CSIL des directeurs d’école, des agents de prévention, des agents du CPAS, des représentants du Forem, d’hôpitaux… Les CSIL ont des contacts privilégiés avec la police et le parquet. L’idée est de permettre de bien connaître sa population locale et les signes avant-coureurs d’une « radicalisation », et d’intervenir au plus vite si elles le jugent nécessaires. À ce jour, 388 communes sur les 581 que compte notre pays, ont créé une CSIL. La Wallonie compte à ce jour 112 CSIL pour 262 communes. La Flandre en compte déjà 257 sur 300 tandis que les 19 communes bruxelloises ont toutes embrayé très rapidement.

Le siège de la Sûreté de l'État

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Plusieurs affrontements ont eu lieu hier dimanche à Santiago du Chili entre des manifestants et la police dans le cadre de la manifestation qui commémore chaque année les victimes du coup d’État et de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). Jusqu’à 10 000 manifestants ont quitté la Plaza de Los Héroes, dans le centre-ville de Santiago. La marche a pris fin, comme chaque année, dans le cimetière général du Chili, lorsqu’un groupe de manifestants cagoulés a commencé à attaquer les policiers en leur lançant des projectiles et en érigeant des barricades. Les voitures de la presse ont également été attaquées, notamment au cocktail Molotov. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour empêcher les manifestants de pénétrer dans le cimetière.

Le début de la manifestation

 

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Le 16 septembre débutera le procès de 47 personnes accusées de « participation active à une organisation terroriste ». Les inculpé.e.s sont lié.e.s à l’action, légale et sociale, pour la défense des droits des détenu.e.s politiques basques. Tou.te.s sont accusé.e.s de faire partie du “front des prisons” (voir notre article). Le bureau du procureur demande de huit à vingt ans d’emprisonnement, sous les accusations de participation active à une organisation terroriste, de financement du terrorisme… Les accusé.e.s sont, d’une part, des avocat.e.s de prisonnier·ère·s de l’ETA et des personnes, partis et associations de la société civile basque et, d’autre part, les membres des groupes Herrira, Jaiki Adi et Etxerat. Jaiki Adi est une association de professionnels de la santé assistant des personnes touchées par les violences en Espagne et en France qui offrent, entre autre, une assistance psychologique aux prisonniers et un traitement aux personnes qui ont été torturées. Etxerat est défini comme une organisation composée d’ami.e.s et de parents de prisonnier·ère·s, de déporté.e.s et d’exilé.e.s. Et Herrira est une organisation créée pour dénoncer les mauvaises traitements dans les prisons espagnoles à l’encontre des prisonnier·ère·s basques.

Un rassemblement de soutien sera organisé le 14 septembre à Bilbao.

Les inculpé.e.s du procès du "Front des prisons"

Vendredi 13  septembre, une manifestation en solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim se tiendra à partir de 16h30 à la la gare de Bruxelles central (Carrefour de l’Europe, 2, 1000 Région de Bruxelles-Capitale).

Ce rassemblement vise à soutenir la grève menée par de nombreux prisonniers palestiniens contre les mesures de détention administratives (les emprisonnements arbitraires par l’Etat Israélien de palestiniens). Le premier d’entre eux, Hudaifa Halabiyeh est en grève depuis le 1er juillet, soit depuis plus de deux mois (voir notre article).

Plus d’infos ici

Bruxelles - Rassemblement en solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim

Bruxelles – Rassemblement en solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim

Les autorités françaises ont remis à l’Espagne une militante historique d’ETA, Maria Soledad Iparraguirre Guenechea. « Anboto », qui a fini de purger sa peine en France le 28 août, a été remise à l’Espagne en exécution d’un mandat d’arrêt européen validé par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris. En Espagne, elle est notamment soupçonnée d’avoir commandé l’exécution en 1995 du commandant de l’armée de Terre Luciano Cortizo Alonso, tué par une charge explosive placée sous le siège de sa voiture, dans la ville de Leon (nord-ouest). En 2015, un juge de l’Audience nationale avait rouvert l’enquête sur cette affaire. Le juge d’instruction estime qu' »Anboto » était devenue, à partir de 1993, la cheffe de commandos de l’organisation. En France, elle avait été condamnée, avec Mikel Albisu Iriarte, dit « Antza », en novembre 2012 à 20 ans de réclusion criminelle en France, assortie d’une peine de sûreté des deux-tiers et d’une interdiction définitive du territoire français. Elle avait été arrêté en octobre 2004 à Salies-de-Béarn (sud-ouest de la France). L’an dernier, « Anboto » avait été choisie par l’ETA pour lire en basque le communiqué qui annonçait la dissolution de l’organisation clandestine en mai 2018.

Maria Soledad Iparraguirre Guenechea

 

Vendredi 6 septembre, les procureurs du comté de Mortonont (Dakota du nord) ont lancé un mandat d’arrêt contre un homme accusé d’avoir participé à une émeute contre le projet de pipeline Dakota Access il y a tout juste trois ans. Le militant est également poursuivit pour « conspiration criminelle en vue de commettre un délit ». Les enquêteurs s’appuient sur l’ADN recueilli sur un mégot de cigarette trouvé sur les lieux. Le profil ADN du militant avait, en effet, été enregistré lors d’une arrestation antérieure et les responsables des laboratoires criminels du Dakota du Nord avaient fait le lien le mois dernier. Les accusations concernent une manifestation du 6 septembre 2016 dans la réserve de Standing Rock. Plus de 100 manifestants, la plupart masqués, avaient interrompu les travaux de construction du pipeline et saboté du matériel. Plus de 700 personnes avaient été arrêté dans le cadre de cette lutte (voir notre article).

La mobilisation à Standing Rock

Pour leur rentrée, des milliers de Gilets Jaunes ont manifesté dans plusieurs grandes villes françaises. A Montpellier samedi, le cortège de 3000 manifestants a donné lieu à des incidents dans le centre-ville, où la police a fait usage de gaz lacrymogènes. Une fumée épaisse a rapidement envahi une rue commerçante de la ville, où une voiture de police, sans occupants, a été incendiée. Plusieurs vitrines ont été brisées. Vers 20H00, la préfecture faisait état de neuf interpellations, notamment pour des jets de projectiles et six blessés légers parmi les forces de l’ordre. A Rouen aussi, où tout rassemblement était interdit dans le centre-ville, des heurts ont éclaté lors de la manifestation de gilets jaunes, soutenue par la CGT de Seine-Maritime, conduisant à 26 interpellations et 111 verbalisations. Plusieurs vitrines de commerces ont été brisées tandis que des vitres du tribunal ont été cassés. A Paris, les forces de l’ordre ont procédé à 107 interpellations, empêchant toute manifestation dans le quartier des Champs Élysées.

La voiture de police incendiée à Montpellier

 

Des affrontements ont éclaté à Amman, dans la capitale jordanienne, après que des enseignants jordaniens aient protesté contre l’incapacité du gouvernement à accorder les augmentations de salaire promises aux instituteurs. Une semaine plus tôt, l’Association des Instituteurs Jordaniens avait publié un communiqué dans lequel elle annonçait qu’un sit-in était prévu jeudi pour appeler les enseignants de tout le pays à participer à la grève. Celle-ci devait faire pression sur le gouvernement pour qu’il accorde l’augmentation de salaire aux enseignants convenue il y a cinq ans, en 2014. Jeudi matin, des forces de police ont été déployées à travers Amman pour empêcher les manifestants d’atteindre le centre. Quelques heures plus tard, lorsque les manifestants ont réussi à se rassembler en plusieurs endroits, les forces de sécurité ont utilisé du gaz lacrymogène, blessant plusieurs enseignants et procédant à plusieurs arrestations visant les organisateurs du sit-in.

Enseignante jordanienne face à la police

 

De nouveaux affrontements ont éclaté vendredi entre manifestants palestiniens et soldats israéliens à la frontière qui isole la bande de Gaza. Plus de 6.200 Palestiniens ont manifesté le long de la barrière de sécurité , dans le cadre de la « Marche du retour ». Deux jeunes manifestants ont été tués. Ali Al-Ashqar, 17 ans, a été tué d’une balle dans le cou à l’est de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, et  Khaled al-Raba’ei, 14 ans, a été abattu à l’est de la ville de Gaza, 76 autres manifestants ayant été blessés par les soldats israéliens.

Manifestant palestinien à Gaza (archive)

Un tribunal de première instance de  Manille a ordonné l’arrestation du fondateur Parti communiste des Philippines (CPP), Jose Maria «Joma» Sison, de son épouse Juliet Sison, du conseiller principal du Front national démocratique des Philippines, Luis Jalandoni, des dirigeants communistes Rodolfo Salas et Leo Velasco et 34 autres personnes. Ils ont été inculpés du meurtre de 15 personnes dont les corps avaient été trouvé dans une fosse commune commune, dans le centre des Philippines, au moment des plus violents combats entre la guérilla maoïste et l’armée du dictateur Ferdinand Marcos. Jose Maria Sison a déclaré que la liste des accusés était totalement stupide et fabriquée de toute pièce. En effet, la liste inclut les noms de personnes emprisonnées au moment du prétendu massacre, y compris lui-même. La liste inclut également des personnes décédées…

José Maria Sison