Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Au moins 63 Palestiniens ont été blessés vendredi après-midi lors d’affrontements avec des soldats israéliens dans l’est de la bande de Gaza, près de la frontière. Parmi eux, 32 ont été touchés par balles réelles et emmenés à l’hôpital pour y être soignés. Parmi les victimes figuraient 17 enfants. Les affrontements ont éclaté lorsque les manifestants palestiniens se sont rassemblés dans l’est de la bande de Gaza, dans le cadre de leur participation aux rassemblements hebdomadaires connus sous le nom de la Grande marche du retour. Les manifestations hebdomadaires se déroulent pour la 70e semaine consécutive depuis le 30 mars 2018, mais elles avaient été annulées la semaine dernière en raison de la fête de l’Eid. Depuis la première manifestation, 307 manifestants ont été tués et plus de 17 000 blessés par les tirs de soldats israéliens.

Manifestation à la Gaza (archive)

Le jeudi 15 août, des militants de Papouasie occidentale ont manifesté dans plusieurs villes indonésiennes à l’occasion de l’anniversaire de l’accord de New-York signé aux États-Unis en 1962 et qui transféra le territoire de la Papouasie des Pays-Bas à l’Indonésie.

À Amboine (Maluku), 11 étudiants papous occidentaux ont été battus et arrêtés après la dispersion de la manifestation. À Ternate (Maluku), la manifestation des étudiants de Papouasie (KMP) et du Front des peuples indonésiens pour la Papouasie occidentale (FRI-WP) a été dispersée peu de temps après son départ. 16 personnes ont été arrêtés et frappées par les forces de l’ordre avant d’être emmenées au poste de police de Ternate. À Malang (Java), des étudiants ont été attaqués par des membres de milices civiles nationalistes. 24 étudiants ont été blessés, dont 5 grièvement. Une manifestation s’est également tenue à Jakarta. Les manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade des États-Unis avant de se rendre devant le « palais de l’État », où ils ont chanté l’hymne de l’Organisation pour une Papouasie libre. Les manifestants ont exigé le retrait de l’armée indonésienne de la Papouasie, la fin de l’exploitation et de la déforestation et l’indépendance totale de l’Indonésie. Au total plus de 150 personnes ont été arrêtées et des dizaines blessées. Plus de 60 militants étaient toujours en détention le samedi 17 août.

Manifestant blessé lors des marches commémorant l'accord de New-York de 1962

Le jeudi 15 août (date commémorant la première attaque du PKK en 1984), les forces du HPG ont mené une série d’actions contre l’armée turque dans les districts de Iouksekova et Cukurca à Hakkari. À Iouksekova, les guérilleros sont entrés dans quatre positions militaires turques, faisant sept victimes. À Cukurca, le HPG a mené une action de sabotage contre un véhicule militaire de l’armée turque. Le véhicule a été détruit tuant 2 soldats et en blessant 3. Dans le même district, le HPG a mené deux autres actions contre des positions de l’armée turque. Le nombres de victimes n’a pas été communiqué. Une autre attaque a été mené le vendredi 16 août à Cudi (Hakkari). Les guérilleros ont pris pour cible un convoi de camion militaire turc. Le nombre de morts et de blessés n’a pas été communiqué.

Combattants HPG (Archives)

Combattants HPG (Archives)

 

La société israélienne Cellebrite a vendu à la police russe la technologie permettant de pirater le téléphone sur lequel le mot de passe est défini. Actuellement en Russie, des manifestations sont organisées contre la fraude électorale à Moscou et l’interdiction des candidats de l’opposition.  Lors de ces actions, les téléphones portables sont largement utilisés. Grâce à cette technologie, la police peut pénétrer dans le téléphone des manifestants arrêtés en masse (voir notre article), accéder aux réseaux sociaux et lire tous les messages dans des messageries instantanées. La société Cellebrite a déclaré à ce propos : « La société développe une technologie permettant aux forces de l’ordre de lutter contre le terrorisme et les crimes graves. La société vend uniquement à des entités juridiques autorisées et applique les lois de différents pays. »  Une des sociétés israéliennes de cybersécurité avait déjà aidé les autorités saoudiennes à surveiller le téléphone du journaliste d’opposition Khashoggi, assassiné par les services saoudiens (voir notre article).

Le dispositif de Cellebrite

La charge d’émeute pesait sur cinq personnes, à la suite d’un défilé en soutien à l’Usine, un espace autogéré de Genève. Le cortège, qui s’est déroulé dans la nuit du 24 au 25 octobre 2015, avait laissé derrière lui un nombre impressionnant de tags. Mais dans le dossier, rien ne pouvait concrètement attester la présence de trois des prévenus à la manifestation. Deux s’étaient rendus sur le plateau de Léman Bleu au lendemain des faits pour plaider en faveur du lieu culturel. Ils étaient à l’époque «permanents de l’Usine», c’était donc leur travail que de s’exprimer en son nom. Une autre était présente la veille du défilé, au moment de la conclusion d’un contrat de location pour une camionnette finalement utilisée dans le cortège. Les trois ont donc été acquittés. Deux autres prévenus ont reconnu être présents à la manifestation lors des interrogatoires de police, mais niés avoir tagué quoi que ce soit. Le dossier étant vide, le tribunal les a également acquitté. Tous les frais de défense ont été mis à la charge de l’Etat.

Manifestation de soutien à l'Usine

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Le porte-parole du gouvernement (socialiste) portugais, a annoncé lundi, dès le premier jour de la grève des chauffeurs de camions-citernes pour des augmentations de salaire, la réquisition de chauffeurs dans les régions et les secteurs où les services minimum n’ont pas été respectés. Ce service minimum prévoit un approvisionnement de 50% à … 100% selon les secteurs. Lundi matin, des convois de camions-citerne ont commencé à quitter les principaux dépôts de carburant du pays, sous escorte policière, vers les aéroports et les stations services de la région touristique de l’Algarve. Une partie des quelque 500 policiers et gendarmes préalablement formés à conduire des camions citernes ont dû être mobilisés pour remplacer des grévistes. Une des dispositions de la réquisition a permis d’engager également des militaires. Lundi après-midi pourtant, environ 18% des quelque 3000 stations service du pays étaient totalement à sec et autant manquaient d’au moins un type de carburant. La réquisition, mesure prévue par la loi pour faire face à des situations d’urgence ou assurer des services d’intérêt public essentiels, a été employée une trentaine de fois depuis sa création en 1974.

Des soldats surveillent le ravitaillement des transporteurs d’essence, à Aveiras

Roger Huanangoy Enrique, 36 ans, a été arrêté par les forces de sécurité péruviennes. Il est accusé d’avoir participé à une opération de la guérilla maoïste en août dernier. Une colonne de guérillero avait pénétré dans la localité de Libertad de Mantaro, situé dans la vallée des fleuves Apurimac, Ene et Mantaro, (district de Santo Domingo de Acobamba, province de Junín) comme chaque mois pour s’y approvisionner et recueillir des information. Mais cette fois là, les guérilleros avaient abattus trois habitants, deux accusés d’avoir trahis le PCP-SL, un troisième d’être un informateur de police.

Roger Huanangoy

Début mai 2019, le conseil des ministres approuvait en première lecture un avant-projet de loi porté par le cabinet du Ministre de la Défense et des Affaires Étrangères. Cet avant-projet vise à renforcer la protection des informations classifiée en la rendant conforme aux obligations internationales de la Belgique, avec notamment un quatrième niveau de classification. En plus de « très secret », « secret » et « confidentiel », la mention « restreint » doit voir le jour. Le texte contient également un article qui stipule « la possibilité que les personnes qui ne sont pas titulaires d’une habilitation de sécurité et qui utilisent des informations classifiées sont passibles d’un emprisonnement d’un mois à trois ans et d’une amende de cent euros à cinq mille euros. » Le conseil d’état, dans un avis remis en juin, estime que la formulation très large d’un tel article permettrait de poursuivre les journalistes et les lanceurs d’alerte qui révèlent des secrets d’état. L’avant-projet devra encore passer en seconde lecture au conseil des ministres puis au parlement. 

Dans la nuit du 8 juillet, trois personnes ont été arrêtées sur un banc public du quartier d’Eimsbüttel, à Hambourg. Peu de temps après, plusieurs appartements ont été perquisitionnés à Hambourg. Le lendemain, la police a justifié l’arrestation des trois par le soupçon de préparation d’un délit grave (« incendie criminel présumé »). Deux d’entre elles sont depuis en détention préventive. Le mandat d’arrêt à l’encontre de la troisième a été suspendu et elle est dehors sous contrôle judiciaire. L’audience préliminaire a été à huis clos. L’enquête est menée par le bureau du Procureur général, qui engage généralement des procédures de grande envergure, comme par exemple les poursuites à l’encontre du PKK.

Il y a déjà eu beaucoup d’action en solidarité avec les « Trois de la Parkbank », des rassemblements, des tags, mais aussi des actions directes (voir le Le blog solidaire des trois du parkbank). Ainsi, avant-hier (dans la nuit du 12 au 13), un véhicule de Siemens a été incendié a Francfort-Bockenheim. Siemens produit des systèmes de fermeture des portes pour les prisons, en fournissant des technologies de surveillance, entre autre à la Turquie et à Frontex (lire le communiqué).

L'incendie à Francfort-Bockenheim

 

Mardi, 13 août,des militant·e·s des Jeunes Socialistes pour le Pouvoir Populaire (JSPP) ont occupé le Consulat Général de France à Montréal pour réclamer la libération de Théo El Ghozzi, prisonnier maoiste en grève de la faim depuis le 22 juillet (voir notre article). Les occupant·e·s ont lu un discours, distribué des tracts et chanté des slogans appelant à la solidarité internationale face à la répression croissante du régime de Macron. Dans ce discours, les militant·e·s exigeaient que soit reconnu le statut de prisonnier politique de Thèo, demandaient son transfert vers la maison d’arrêt de Riom, ainsi qu’ultimement sa libération avec celle de tous les prisonniers politiques de l’État français, particulièrement celle de Georges Ibrahim Abdallah.

La vidéo de l’action et le discours ici.

 

 

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