Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le mouvement de contestation déclenché par des soupçons de fraudes massives lors de la présidentielle du 9 août, rassemble depuis tous les dimanches des dizaines de milliers de personnes, malgré la répression. Vendredi, les autorités ont annulé les accréditations de l’ensemble des médias étrangers, pour rendre difficile la couverture des évènements dans le pays. Elles limitent aussi l’accès à l’internet mobile et réduisent le fonctionnement des transports en commun pour gêner la mobilisation.  De nombreux Bélarusses ont enfin reçu des messages du ministère de l’Intérieur les mettant en garde contre une participation à des rassemblements non autorisés. « Ne faites pas d’erreur ! », pouvait-on y lire. La foule est néanmoins descendu dans la rue.  Dimanche dans l’après-midi, ils étaient plus de 100.000 personnes à participer à une marche dédiée cette fois-ci aux prisonniers politiques. Comme chaque dimanche, les autorités avaient déployé en nombre les forces antiémeutes et véhicules blindés. Un canon à eau a été utilisé à Minsk où la police a procédé à des interpellations.

Arrestation ce dimanche à Minsk

 

Dossier(s): Non classé

Quinze Palestiniens ont été blessés par balle en caoutchouc vendredi 2 octobre dans des heurts avec l’armée israélienne dans le nord de la Cisjordanie occupée, lors d’une manifestation marquant le 20e anniversaire de la seconde Intifada. Les 15 manifestants ont été blessés dans le village de Kfar Qaddum, près de Naplouse. Quatre d’entre eux ont été transportés à l’hôpital et les autres soignés sur place. Les services de santé ont du aussi porté secours à des dizaines de manifestants ayant inhalé des doses massives de gaz lacrymogène tiré par les forces israéliennes.

Heurts entre manifestants palestiniens et forces de sécurité israéliennes, le 2 octobre à Kfar Qaddoum

C’est le 3 octobre 1990 que la République démocratique allemande a été annexée par la République fédérale. Le mouvement fasciste allemand Der III. Weg (« La Troisième Voie ») a organisé une marche à Berlin pour en célébrer l’anniversaire. L’événement a attiré un grand nombre de contre-manifestants antifas qui ont bloqué l’itinéraire des fascistes en organisant un important sit-in à Lichtenberg. La police est intervenue en force pour ouvrir la voie aux fascistes. Des affrontements ont alors eu lieu, les policiers essuyant des jets de projectiles. Malgré plusieurs arrestations, le sit-in de masse s’est maintenu. Les 250 ou 300 fascistes ont d’abord tenté de forcer la voie, s’affrontant eux aussi à la police, avant d’accepter d’emprunter un autre chemin écourtant leur manifestation.

Arrestations d’antifas au sit-in de Lichtenberg

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Un militant écologiste originaire de Genève a été arrêté par les forces gouvernementales du Kurdistan irakien. Le 27 septembre il a traversé la frontière entre le Rojava et le Kurdistan sud dans le but de retourner en Suisse. Il était au Rojava depuis 2019 où il a participé à différents projets en lien avec l’écologie et l’agriculture. Lors de son passage il a perdu son passeport puis a été arrêté. Depuis cette date il est détenu par les autorités du Gouvernement régional kurde (KRG) et n’a pas pu s’entretenir avec un avocat.

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Abdullah Öcalan, ainsi que Ömer Hayri Konar, Veysi Aktaş et Hamili Yıldırım, détenus sur l’île-prison d’Imrali, se sont vus imposer une interdiction officielle de visite, alors qu’ils sont soumis à un isolement aggravé depuis des années. À la demande du procureur de Bursa, la juridiction d’exécution des peines de Bursa a émis une interdiction de visite de six mois pour Öcalan et ses trois codétenus, dans la prison d’Imrali. La décision aurait été prise le 23 septembre. Les avocats d’Öcalan avaient pu rencontrer leur client le 2 mai 2019 pour la première fois en huit ans. Quatre autres visites avaient ensuite été autorisées pars les autorités turques, entre mai et août 2019. Depuis, toutes les demandes de visite soumises par les avocats d’Öcalan, 107 au total, sont restées sans réponse.

Pénitentier d'Imrali

De 2008 à 2014, l’État belge a mené une vaste enquête visant les luttes qui s’attaquaient notamment aux centres fermés et aux prisons. Dans son collimateur : la bibliothèque anarchiste Acrata, des publications anarchistes (Hors Service, La Cavale et Tout doit partir), des dizaines de tracts et affiches, une bonne centaine d’actions, d’attaques et de sabotages… Initialement poursuivis pour “participation à un groupe terroriste”, c’est finalement sous l’inculpation d’”association de malfaiteurs” que 12 anarchistes avaient été jugés l’année passée. Suite à l’acquittement déclaré par la juge, le procureur avait décidé de faire appel. Le procès d’appel est fixé aux 8 et 9 octobre.

La police du Visakhapatnam a capturé un membre du Comité régional du PCI(M) de Galikonda. Gemmili Kamesh (31 ans) alias Hari, alias Malathi, était connu pour avoir assumé différentes responsabilités dans l’insurrection maoïstes depuis près de 14 ans. Il impliqué dans plus de 100 dossiers dans les districts de l’East Godavari et du Visakhapatnam, ainsi que dans l’État voisin de l’Odisha. Kamesh est notamment accusé d’avoir été impliqué dans cinq meurtres, quatre explosions d’IED, un incendie criminel, une embuscade, etc. Le gouvernement avait offert une récompense de 400.000 roupies sur sa tête.

Gemmeli Kamesh

 

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La Belgique va avoir, pour la première fois depuis 2018, d’un gouvernement de plein exercice disposant d’une majorité parlementaire. La coalition dit « Vivaldi » s’est enfin entendu sur un programme de majorité. Voici ce qui concerne le volet « maintien de l’ordre »: « Pour la police fédérale et les services de sécurité, le gouvernement prévoira une injection budgétaire structurelle de 213 millions. » Pour le gouvernement, le financement des zones de police locale est « obsolète et doit être adapté à la réalité d’aujourd’hui. Le système des dotations fédérales aux zones de police et les moyens de prévention fédéraux seront réformés pour faire place à un système de financement objectif et transparent qui favorisera en outre la taille optimale des zones de police. » C’est une petite porte ouverte à une éventuelle fusion des zones de polices bruxelloises.

La Vivaldi veut une réforme de la formation des policiers, une nouvelle méthode recrutement, qui doit permettre « la réduction significative du délai entre la candidature et l’entrée en fonction. » Un plan est prévu pour les zones de police où c’est plus compliqué. L’objectif sera de recruter au moins 1600 agents par an. Pour que la composition de la police intégrée soit plus « représentative de la société« , un « trajet diversité » doit être mis en place. En outre,  « Les violences envers la police et les secouristes seront fermement combattues par une politique de tolérance zéro. L’auteur de toute forme de violence à l’égard de la police ou des secouristes doit être poursuivie dans les plus brefs délais devant les juridictions pénales. En cas de violence physique grave, le dossier ne peut pas être classé sans suite pour motifs d’opportunité. » Et en même temps, « La tolérance zéro sera d’application pour les abus du monopole de la contrainte à l’encontre du citoyen. À cet égard, le statut de la police sera revu afin de garantir un traitement plus fluide des affaires disciplinaires. » Les récentes affaires (Chovanec, Vandersmissen) ont résonné lors des négociations… Enfin la présence militaire en rue sera peu à peu supprimée.

Lors de la mobilisation pour la Journée mondiale d’action pour un avortement légal et sécurisé, lundi 29, les manifestantes, qui avaient été retenues près du Monument de la Révolution se sont mises en marche vers le centre (plus précisément vers l’«Antimonumenta» contre les fémicides érigé devant Bellas Artes). De violents affrontements les ont opposé aux policiers qui leur barraient la route à l’intersection de Balderas avec l’Avenida Juárez. La police a utilisé du gaz poivré contre les manifestantes qui ont tagué le parcours d’une marche qui dénonçait aussi la violence croissante contre les femmes. Dix femmes sont assassinées chaque jour au Mexique, selon les chiffres officiels, et de nombreux crimes restent impunis.

Les affrontements de Mexico

Une vidéo tournée à Minsk montre deux policiers brandissant des matraques et un manifestant recroquevillé sur le sol alors que des passants demandent bruyamment sa libération. L’un des agents se tourne vers la caméra, seuls ses yeux visibles derrière une cagoule, et en quelques secondes, un ordinateur produit la photo et les données personnelles du policier. La vidéo, qui a recueilli plus d’un million de vues, a été publiée sur YouTube le 24 septembre par Andrew Maximov, un artiste numérique américain né à Minsk. Il veut montrer comment l’intelligence artificielle peut être utilisée pour démasquer les forces de l’ordre impliquées dans la violente répression des manifestants depuis la réélection contestée de Loukachenko le 9 août dernier. Naturellement, ce qui est possible pour identifier un policier l’est pour identifier un manifestant…

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