Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le jugement dans le procès des hébergeurs de migrants s’est fait attendre ce mercredi, à cause de contrôles à l’entrée de la salle d’audience. Les journalistes Myriam Berghe et Anouk Van Gestel ont finalement été acquittées, les huit autres prévenus ont écopé de peines de prison avec sursis, à l’exception d’un homme qui faisait défaut et pour lequel la peine est donc ferme.

Ces douze personnes étaient poursuivies pour une prévention de trafic d’êtres humains (voir notre article). Parmi elles figuraient des citoyens belges, notamment deux journalistes et un assistant social, qui avaient hébergé chez eux des migrants, en 2017. Le tribunal a estimé que les citoyens belges prévenus ne pouvaient pas être considérés comme complices d’un trafic d’êtres humains pour avoir hébergé des migrants impliqués dans un tel trafic. Le tribunal a par contre condamné les huit autres prévenus, de nationalité étrangère et sans titre de séjour en Belgique, à des peines de prison de 12 à 40 mois de prison, avec sursis pour sept d’entre eux, pour trafic d’êtres humains. Il considère qu’ils ont fait passer d’autres migrants vers la Grande-Bretagne, contre rémunération.

Un fichier comportant des données sensibles sur près de 500 représentants français des forces de l’ordre s’est retrouvé sur le darknet. Dans ce document, on retrouve les noms et prénoms de policiers, mais aussi leur adresse mail, numéro de téléphone privé, ainsi que leur affectation dans les rangs du ministère de l’Intérieur. L’opération est signés par l’Anonymous Anarchist Agency et a été faite en solidarité avec ceux qui subissent la répression en France. Le syndicat de police Alliance avait demandé l’instauration de l’état d’urgence contre les gilets jaunes.

Le syndicat policier Alliance

Six gardes de sécurité (armés) d’une multinationale bananière ont été blessé mardi lors d’une attaque de la guérilla maoïste. Les gardes ont été blessés par l’explosion de deux grenades à fusil tirées peu avant neuf heures du soir alors qu’ils gardaient une plantation du Lapanday Banana Group à Dallag (province du North Cotabato). L’explosion des grenades a été suivie d’une brève mais violente fusillade entre guérilleros de la NPA et gardes. Lorsque l’armée est arrivée en renfort, les guérilleros se sont retirés sans perte apparente.

Combattants de la NPA

Dimanche 9 décembre, 47 militants du HDP (Parti démocratique du peuple) ont été arrêtés au local du parti à Urfa. Parmi eux, 29 sont détenus par la brigade anti-terroriste locale.
Lundi 10 décembre, c’était au tour de 12 personnes de se faire arrêter à Ankara. Il s’agit de personnes qui avaient pris part à une manifestation interdite et de l’administrateur local du HDP Abuzer Kaya.

Ces arrestations se font dans le cadre du plan de répression contre les opposants politiques qui vise particulièrement le HDP. Plusieurs militants de ce parti ont déjà été arrêtés lors de raids menés dans leurs locaux (voir notre article). Plusieurs responsables et députés ont également été condamné à de la prison ferme (voir notre article).

Perquisition aux bureaux du HDP à Istanbul (archive)

Ghasem Sholeh-Saadi et Arash Keikhosravi, deux avocats des droits de l’homme, ont été condamnés à six ans de prison dont cinq ans pour avoir participé à un « rassemblement illégal » et un an pour « propagande » contre le système au pouvoir.

Les avocats avaient été arrêtés le 18 août alors qu’ils participaient à une manifestation devant le parlement pour réclamer des élections libres. Il avaient été libéré sous caution début novembre. En 2017, Sholeh-Saadi, 64 ans, opposant politique, avait été empêché de se présenter à la présidence.

Mohammad Najafi a, lui, été condamné à 13 ans de prison dont 10 ans pour « transmission d’informations à un pays hostile » suite à des interviews donnés à des médias étrangers, deux ans pour outrage au chef suprême et un an pour publicité en faveur des groupes d’opposition. Mohammad Najafi avait été arrêté en janvier pour avoir exprimé son soutien à des prisonniers lors de manifestations anti-gouvernementales. Les manifestations, axées sur des revendications économiques, ont duré plusieurs jours et ont entraîné la mort de dizaines de personnes et l’arrestation de centaines d’autres (voir notre article).

Mohammad Najafi

Les autorités égyptiennes ont discrètement mis un frein à la vente de gilets jaunes. Le pouvoir craint que des opposants s’emparent de ce nouveau symbole de contestation à l’occasion de l’anniversaire de la révolution de 2011. Les revendeurs de gilets jaunes ont reçu l’ordre de ne plus en vendre aux acheteurs occasionnels. Seules les ventes en gros à des sociétés ayant obtenu l’aval de la police sont désormais autorisées. Ces restrictions sont en vigueur jusqu’à la fin du mois de janvier, pile au moment du huitième anniversaire de la révolution égyptienne qui a conduit le 25 janvier 2011 à la chute de Hosni Moubarak. Chaque année, des heurts éclatent dans le pays en cette période, faisant plusieurs morts.

En Irak, au début du mois, des manifestants revêtus de gilets jaunes, réclamant des services publics de base telles que l’eau et l’électricité, ont pris d’assaut les bureaux du Gouverneur de Bassora.

Gilets jaunes à Bassora (Irak)

Trois syndicats de policiers, en front commun, souhaitent organiser un rassemblement de policiers jeudi 13 décembre. Ils ont choisi Wavre, la ville d’origine du Premier-ministre pour faire entendre leurs revendications. Mais la bourgmestre MR leur interdit de manifester par crainte « que l’action ne dégénère si elle est infiltrée par des personnes extérieures ».

Rassemblement syndical policier (archive)

250 manifestants d’extrême-droite se sont rassemblée sur la colline parlementaire à Ottawa, samedi matin, pour dénoncer la signature prochaine par le Canada du Pacte mondial pour les migrations des Nations unies. Ils étaient attendus de pied ferme par un groupe de contre-manifestants antifas. Les forces de l’ordre se sont interposées et neuf personnes ont été arrêtées. Huit personnes ont été libérées et une personne a été référée au Service de police d’Ottawa, accusée d’avoir agressé un agent de la Gendarmerie royale du Canada.

Arrestation samedi à Ottawa

Le Bataillon International de Libération (IFB) est une unité combattante des YPG, les milices kurdes qui mènent et défendent la révolution du Rojava dans le Nord de la Syrie. La révolution du Rojava a apporté un modèle sociétal progressiste, démocratique, défendant les Femmes et les différents peuples qui habitent la région.

L’IFB prend pour modèles les Brigades Internationales qui avaient défendu la république espagnole en 1936. Le film est un document politique et militaire qui exprime clairement sa solidarité avec le bataillon et les causes qu’il défend. Le film, tourné à Raqqa, sera suivi d’une discussion avec Andi, secrétaire du Secours Rouge International, participante au tournage du film.

Une coorganisation Secours rouge/ACJJ, ce vendredi 14 décembre à 19h, à la « Maison Commune l’Aurore », 162 Rue du Midi, 1000 Bruxelles.

Evènement Facebook

We need to take guns

Ka Alex Arias, un leader paysan de 63 ans, est décédé ce dimanche à l’hôpital de Pasig (dans la région du Grand Manille) des suites d’une crise cardiaque. Il souffrait d’hypertension et de diabète de type 2.

Ka Alex Arias avait été arrêté le 7 avril 2012, alors qu’il rentrait d’une réunion du Mouvement Paysan des Philippines à Santa Cruz, Laguna. Il subira plusieurs jours de tortures lors de ses interrogatoires au début de sa détention. Il sera faussement accusé d’enlèvement et de meurtre ainsi que d’avoir été impliqué dans une attaque de la NPA en mai 2007 contre les forces armées gouvernementales à Mauban (dans la région de Quezon). Ka Alex Arias était l’ancien président du Mouvement des Peuples contre la libéralisation de l’agriculture (PUMALAG).

Ka Alex Arias est le 3e prisonnier politique qui décède sous l’administration Duterte. Le 28 novembre 2016, le dirigeant paysan Bernabe Ocasla décédait d’un arrêt cardiaque et le 12 septembre 2017, Marcos Aggalao, ancien combattant de la NPA, mourrait à l’âgé de 74 ans.

Ka Alex Arias (au centre) lors d'une audience tenue ce 3 decembre 2018