Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Quatre hommes ont été arrêtés la semaine dernière dans l’état du Jharkhand pour un trafic supposé d’opium à travers l’état. Les hommes de la police et de la CRPF qui ont mené les descentes ont saisi plus de huit kilos d’opium ainsi que deux téléphones portables et un vélo.

Rapidement, les quatre hommes ont été accusés d’être membre du CPI(Maoist). La réaction du parti ne s’est pas faite attendre. Il a déclenché une vaste campagne pour démentir ces allégations. Des affiches imprimées et manuscrites ont été collées dans de multiples villages district de Latehar. Sur celles-ci, les maoïstes en appellent aux villageois de se garder de la culture d’opium. « L’opium ne peut pas vous fournir un revenu régulier, et les personnes impliquées dans la propagande accusant les maoïstes d’encourager la culture d’opium en font la promotion elles-mêmes. Stop à la diffamation des maoïstes pour la culture d’opium ». Un des dirigeants du parti dans le Latehar a confirmé que la culture d’opium est répandue dans diverses zones du district, où les villageois sont attirés dans la culture des fleurs pour se faire de l’argent facile. « Notre parti survit grâce au soutien des habitants. Noue ne voulons pas qu’ils se mettent à la culture de l’opium car cela les laisserait pratiquement sans aucun revenu régulier ». Des membres des polices locales ont été envoyés en mission dans tous les villages concernés par la campagne d’affichage pour décoller tous les posters.

Comme c’est l’usage depuis plusieurs années, toutes les occasions sont saisies par les autorités pour discréditer le CPI(Maoist) et ses militants.

Guérilleros dans le Latehar

Quand la grève a été déclenchée le 22 février sur le site de production d’Onal, la production de barils sur le site fortement diminué. Les ouvriers ont seulement laissé quelques puits fonctionner pour que les installations ne se détériorent pas. Le lendemain, vers 10 h, une cinquantaine de policiers – pour certains cagoulés – sont arrivés dans la salle de contrôle occupée par des grévistes. Ils ont fait évacuer les lieux en donnant des coups de matraque et en utilisant du gaz lacrymogène. C’est la société Maurel & Prom qui exploite le site d’Onal qui a exigé que des policiers soient envoyés sur place.

Samedi 25 février, le tribunal de Port-Gentil – saisi par Maurel & Prom – a finalement ordonné la levée de la grève. Mais le syndicat Onep a décidé de maintenir la mobilisation et envisage d’étendre la grève à l’ensemble du secteur pétrolier au Gabon.

L’intervention policière sur le site d’Onal

L'intervention policière sur le site d'Onal

Hier vendredi à 18h, un rassemblement contre les violences policières était appelé Place des Fêtes. Des policiers procédaient à des fouilles autour de la place. Une banderole « D’Aulnay à Paris, organisons-nous » a été déployée. Le rassemblement s’est enseuite transformé en manifestation sauvage de quelques centaines de personnes, avec de nombreux tags sur le parcours ainsi que quelques attaques endommageant une agence immobilière, deux agences bancaires, un véhicule d’Engie, etc. Des barricades ont été érigées sur le parcours, obligeant les détachements de policiers de poursuivre à pieds leurs manoeuvres. Les manifestants parviendront à se disperser sans qu’il y ai eu d’arrestation.

La banderole place des Fêtes, au début du rassemblement

La banderole place des Fêtes, au début du rassemblement

Des affrontements ont éclatés entre villageois palestiniens de Nabi Saleh et colons sionistes peu après que des Palestiniens aient bloqué la route d’accès à la colonie Halamish. La région de Nabi Saleh, près de Ramallah, est devenue l’un des symboles du conflit israélo-palestinien. Perché sur une colline haute de 570 mètres de hauteur, le village historique peuplé d’environ 350 Palestiniens ne se trouve qu’à quelques centaines de mètres de la colonie de Halamish qui compte 1.200 habitants. C’est là que chaque vendredi, des militants Palestiniens, Israéliens mais aussi étrangers manifestent afin d’exiger l’arrêt de la politique d’expansion coloniale de l’État hébreu. Suite aux affrontements entre colons et villageois, l’armée israélienne est intervenues pour disperser les manifestants palestiniens, provoquant de nouveaux incidents.

Affrontements prsè de Ramallah, hier

Affrontements prsè de Ramallah, hier

Des pansements hémostatiques CELOX fournis par la campagne de Soutien au Bataillon International de Libération au Rojava sont arrivés sur place. Un camarade touché au ventre a aussitôt pu s’en servir. Les combattants internationalistes du International Freedom Battalion remercient chaleureusement les donateurs ! La campagne continue, les besoins sont immenses !

Pour faire un don : www.shengal.xyz/donate

Le PDK (Parti Démocrate du Kurdistan, le parti féodal libéral qui gouverne la région autonome du Kurdistan en Irak) veut depuis longtemps conquérir le Rojava. Il demande régulièrement à faire entrer des peshmergas dans ce territoire du nord de la Syrie afin de « combattre Daesh » selon ses propres dires. Les YPG et les YPJ le répètent: si les peshmergas du PDK veulent combattre Daesh en Syrie, ils devront le faire sous l’écusson des YPG et des YPJ. A l’inverse, le PKK contrôle plusieurs zones dans le Kurdistan irakien: les montagnes du nord de la région (à la frontière turque) et le Mont Shengal, la montagne des Yézidis, que Daesh a tenté de génocider alors qu’ils étaient abandonnés par les peshmergas et qui avaient été secourus par le PKK, les YPG et les YPJ. Cette situation est une épine dans le pied du PDK, empêtré dans des scandales de détournement de pétrole et traînant à organiser un référendum sur l’indépendance du Kurdistan Sud tant qu’il n’a pas la garantie de s’y mettre au pouvoir. Le Mont Shengal est aujourd’hui défendu contre Daesh par des milices du PKK et des milices yézidies, le PDK a plusieurs fois poser des ultimatums afin de les en chasser, sans succès.

La situation a évolué en ce début de mois de mars: le PDK demande toujours à faire entrer 5000 « peshmergas rojava » (surnommés « roj-pesh ») en Syrie, il négocie ferme avec les régimes turc et syrien à cette fin et a récemment rejoint l’opération « Bouclier de l’Euphrate ». Pour rappel, cette opération est une mise en place d’une zone tampon empêchant l’unification des cantons du Rojava, elle est pilotée par la Turquie et appliquée par des factions salafistes issues de l’armée syrienne libre. Cette opération a empêché les YPG/YPJ de libérer la ville d’Al-Bab et menace à présent la ville de Manbij qui a été libérée aux YPG après une bataille extrêmement coûteuse en vies humaines.

En plus de la menace sur Manbij, 500 roj-pesh ont été massés aux portes du Mont Shengal ce matin du 3 mars. Ils voulaient passer à Hawl (au-delà de la frontière syrienne, au Rojava) et sont donc passés dans la ville yézidie de Khanasor, contrôlée par des milices yézidies pro-PKK, les YBS. Des affrontements ont éclatés, 400 familles ont été évacuées en quelques heures, fuyant par des routes qu’elles avaient déjà du prendre en fuyant Daesh en août 2014. Cette agression du PDK contre le PKK survient à quelques kilomètres à peine de la ligne de front contre Daesh, dans un village où vivent des centaines de Yézidis qui ont déjà été martyrisés par l’Etat Islamique (des centaines de femmes sont toujours détenues comme esclaves sexuelles). Selon des sources non-officielles, il y aurait eu au moins 10 morts coté PDK, 6 coté YBS, 5 côté PKK, et un civil yézidi, ainsi que des dizaines de blessés. Les milices YBS et PKK n’ont pas d’artillerie lourde au Mont Shengal, mais des témoins rapportent que du matériel est importé depuis le Rojava en urgence. En réaction à cette attaque, des locaux de mouvements proches du PDK au Rojava ont été incendiés par des foules en colère. Notamment le local du KNC à Qamislo.

Politiquement, le Mont Shengal ne fait officiellement pas partie de la région autonome du Kurdistan irakien selon les frontières de 2003. Il est donc disputé entre les gouvernements de Baghdad et d’Erbil mais est défendu par des milices pro-PKK qui encouragent l’administration de la montagne par les Yézidis (en tant que « Yézidistan »). Une réunion d’urgence aurait eu lieu entre PKK, YBS et PDK avec le PUK (un autre parti plus progressiste au Kurdistan irakien) comme médiateur. La réunion aurait échouée et la situation resterait extrêmement tendue sur place.

Pour plus d’information, un statut à dérouler.

Pour mieux comprendre la situation au Kurdistan, voir notre dossier « Notes sur le Kurdistan ».

Le Mont Shengal en mai 2016 (cliquez pour agrandir)

Le Mont Shengal en mai 2016 (cliquez pour agrandir)

Des incidents ont opposés mercredi de jeunes manifestants à la police pour le 10e anniversaire des émeutes consécutives à l’évacuation de l’Ungdomshuset, un grand centre social occupé de Copenhague. Des manifestants ont lancé des pierres, des cocktails Molotov et d’autres projectiles sur les policiers et leurs véhicules, et brisé des vitrines de banques et de commerces. Neuf personnes ont été arrêtées, interrogées et remises en liberté.

Affrontements mercredi à Copenhague

Affrontements mercredi à Copenhague

Des affrontements ont éclaté mercredi 1er mars à la mine de cuivre d’Escondida, la plus grande mine de cuivre du monde, située dans le nord du pays. Les manifestants grévistes ont tenté de bloquer une autoroute, coupant brièvement la circulation et l’accès au sud de la ville d’Antofagasta. Les ouvriers ont aussi dressé des barricades sur les routes principales de la mine et ont mis le feu à des pneus, et caillassé les forces de sécurité qui intervenaient avec gaz lacrymogènes et canons à eau. Les mineurs sont en grève depuis trois semaines au début du mois dernier en réaction à un nouveau système de paiement. Escondida, situé dans la région riche en cuivre d’Antofagasta, occupe un peu plus de 10.000 travailleurs à plein temps.

Une route d’accès à Escondida, lieu d’affrontements

Une route d'accès à Escondida, lieu d'affrontements

Ce 23 février, des agents de la police de Manchester sont intervenus à la Levenshulme Station après avoir reçu un appel qui indiquait la présence d’un homme muni d’une arme à feu. Après que les agents aient demandé à l’homme de « lâcher son arme », ils ont utilisé un taser et lui ont infligé une décharge de 50.000V. L’homme s’est évanoui et a ensuite été arrêté par les policiers. L’homme était en fait une personne malvoyante de 43 ans, « l’arme à feu » sa canne blanche. La police a ensuite déclaré en défense de ses agents « Ils ont répondu rapidement à l’incident pour s’assurer de la sécurité de la communauté de Levenshulme », alors qu’elle avait reconnu « qu’aucune menace n’existait en fait ».

Ce n’est pas une première pour la police britannique, en octobre 2012 elle avait déjà attaqué une autre personne aveugle en ayant confondu sa canne blanche avec « un sabre de samouraï ». Cette première victime a d’ailleurs réagi à cette nouvelle agression, soulevant qu’aucune leçon n’avait été apprise depuis.

Santosh Yadav est un journaliste basé dans le Bastar, la zone occupée par la guérilla maoïste dans le Chhatisgarh. Il y a deux ans, après avoir refusé plusieurs demandes des autorités de leur fournir des informations concernant des actions menée par le CPI(Maoist), il a été arrêté et incarcéré en vertu Chhattisgarh Special Public Security Act, la loi antiterroriste de l’état. Plus précisément, la police l’accusait d’entretenir des contacts régulier avec un dirigeant local du parti, Shankar. A l’époque, son arrestation avait mobilisé de nombreuses organisations progressistes, entrainant entre autre l’arrestation de nombreux autres journalistes et militants au cours des manifestations organisées notamment devant la résidence du chef du gouvernement du Chhatisgarh. Ce lundi, l’homme a été libéré sous condition suite à une décision de la Cour Surpême. Il devra néanmoins se présenter au commissariat local tous les jours au commissariat de Dharba.

Santosh Yadav

L’arrestation de militants, de journalistes et autres civils sous prétexte de leurs liens présumés avec la guérillas maoïstes est utilisée de manière récurrente par le gouvernement d’ultra-droite pour museler toute opposition.

Santosh Yadav