Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les forces armées du Gouvernement Régional du Kurdistan (les Peshmerguas irakiens donc) et celles de l’état irakien ont fraichement annoncé que les préparatifs visant à la libération de Mossoul, la place forte de Daesh en Irak, étaient terminés. Le PKK (dont la guérilla tient plusieurs endroits en Irak, notamment l’ouest du Mont Shengal, Qandil et Camp Makhmour) a plusieurs fois réitéré sa volonté de participer à la libération de cette ville, en envoyant un nombre important de combattants (par le passé, ce nombre avait tourné autour de 1,000 à 1,500 combattants). Vu l’apparente imminence de la libération de Mossoul, un journaliste a demandé à un porte-parole du pentagone qu’elle serait l’attitude américaine face à la participation du PKK: le porte-parole est resté vague en annonçant que les USA « s’opposeraient bien sûr » sans préciser le genre d’opposition qui serait manifestée, mais en précisant que les USA faisaient une distinction claire entre le PKK et son homologue syrien le PYD. Un porte-parole des HPG (guérillas du PKK) dans le district de Shengal a annoncé que le PKK participerait à la libération de Mossoul malgré l’opposition de la Turquie et du Gouvernement Régional Kurde. Mossoul est occupée depuis juin 2014 par Daesh à la suite d’une campagne éclair d’une semaine, c’était avant la guerre une ville de plus de 2 millions d’habitants.

Les YBS, milices affiliées au PKK dans le Mont Shengal

Les YBS, milices affiliées au PKK dans le Mont Shengal

Les soldats de l’armée turque ont investi les villages environnants l’avant-poste de Durak, dans le district de Şemdinli (province de Hakkari) suite à l’attaque qui, la semaine passée, a dévasté ce poste (voir notre article). Les unités des forces spéciales de la gendarmerie ont raflé 30 personnes des villages de Tise, Melaya, Helank et Deman. Les villageois ont été détenus, interrogés et torturés pendant trois ou quatre jours. A leurs libération, tous portaient des traces de coups et plusieurs avaient des os fracturés. Le siège sur les villages se poursuit, la route menant aux quatre villages ont été fermés à la circulation avec des tranchées.

Un des villageois interrogé par les gendarmes turcs

Un des villageois interrogé par les gendarmes turcs

Mardi 20 septembre, après 1 an et 9 mois de procès, l’anarchiste Luis Fernando Sotelo a été condamné en première instance à 33 ans et 5 mois de prison et à une amende de 519 815,25 pesos (26 000€) pour les délit d’attaques aux voix de communication, d’attaques à la paix publique qualifiées et dommages qualifiés. Il est entré en grève de la faimUne manifestation de solidarité avec lui et un autre anarchiste emprisonné, Fernando Barcenas, également en grève de la faim, a eu lieu hier jeudi à proximité de l’Université Nationale autonome de Mexico. Des dizaines de manifestants masqués ont notamment lancé des cocktails Molotov contre un autobus, tagué murs et véhicules, et érigé une barricade enflammée, bloquant la circulation.

Bus tagué hier jeudi à Mexico

Bus tagué hier jeudi à Mexico

Le président colombien Juan Manuel Santos a annoncé, jeudi 13 octobre, qu’il prolongeait jusqu’au 31 décembre, le cessez-le-feu conclu avec les FARC. Celui-ci expirait initialement le 31 octobre. Le chef de l’Etat a précisé qu’il espère trouver avant cette échéance « un nouvel accord » de paix. Le 28 août, les FARC avaient décrété la suspension définitive des hostilités avec Bogotá, dans la foulée de l’accord de paix conclu avec le gouvernement pour mettre fin à cinquante-deux ans de conflit armé. Mais, le rejet par référendum de ce pacte, le 2 octobre, avait plongé le pays dans une crise et remis en cause la trêve.

La signature de l’accord de paix à La Havane

La signature de l'accord de paix à La Havane

Kobad Ghandy, dirigeant historique du mouvement maoïste en Inde, a du comparaître une nouvelle fois devant un tribunal. Il doit répondre des discours « anti-nationaux » qu’il a prononcé à l’Université Punjabi en 2010. Ghandy a été amené ici de la prison Hyderabad la veille au soir et gardé dans un poste de police. Comme le tribunal a décidé de poursuivre l’audience pour les deux prochains jours, Ghandy a été envoyé à la prison centrale. Ghandy a aussi été poursuivi pour avoir organisé des réunions dans les locaux de l’Université Punjabi en avril et mai 2009 « pour promouvoir l’idéologie maoïste », mais le PCI(Maoïste) n’était alors pas interdit (il l’a été le 22 juin 2009).

Kobad Ghandy

Kobad Ghandy

La Zone de Police Bruxelles-Nord (Schaerbeek, Evere, Saint-Josse) a signé ce jeudi un « protocole d’entente » avec son homologue québécoise. Cet accord est signé avec le « Réseau Intersection », un organe de la police québecoise qui, selon ses propres mots, promeut une « approche de la police communautaire » préférant la prévention et la résolution de conflit. La Zone Bruxelles-Nord est la première police belge a adhérer à ce réseau.

Bruxelles-Nord adhère à Intersection

Bruxelles-Nord adhère à Intersection

Une rassemblement a eu lieu ce jeudi matin, comme mercredi matin, devant le palais de justice de Bruxelles pour appeler à la libération des onze sans-papiers placés en centre fermé à la suite de l’expulsion en septembre de l’occupation de la « Voix des sans-papiers » située boulevard Léopold II à Molenbeek-Saint-Jean (voir notre article). Cette action est soutenue par divers regroupements de personnes sans-papiers, des associations et les syndicats FGTB et CSC. En première instance, des jugements ont été contradictoires. L’Office des étrangers a fait appel pour les personnes dont la libération a été demandée et les syndicats pour ceux dont l’arrestation a été maintenue. Les audiences relatives aux appels ont eu lieu mercredi et jeudi. La décision est attendue en début de semaine prochaine.

Le rassemblement de ce jeudi

Le rassemblement de ce jeudi

Une vidéo réalisée par Submedia.Tv et sous-titrée par la Campagne de Soutien au Bataillon International de Libération. Plus d’info sur rojava.xyz (et sur Facebook ici)

Militariser la Solidarité, Entretien avec le Bataillon International de Libération

Militariser la Solidarité, Entretien avec le Bataillon International de Libération

En janvier 2015, les supporters antifas du Standard de Liège, les Ultra Inferno, avaient accueilli un ancien joueur de leur équipe passé dans l’équipe adverse d’Anderlecht par un gigantesque tifo « Red or Dead », dans lequel on pouvait voir de nombreuses références cinématographiques (La Cité de la Peur, Massacre à la Tronçonneuse, Dead Snow,…), politiques et bien évidemment footballistiques. La presse s’était rapidement emparée de l’histoire pour comparer la scène aux vidéos de décapitations de Daesh. Les 700 membres avaient d’abord été frappés d’interdiction de déplacement et de réductions de tickets. Finalement, un supporter avait écopé de 400€ d’amende et à 8 mois d’interdiction de stade. Près de 2 ans plus tard, la sanction vient d’être annulée par le Tribunal de Police de Mons.

Le tifo

Le tifo

L’ACLU (Union Américaine des Libertés Civiles) a récemment obtenu des éléments prouvant que les « simples » services de police américains recouraient désormais à Facebook, Twitter et Instagram pour identifier, surveiller et localiser les manifestants. Les trois sociétés n’autorisent pas elles-même cette surveillance, la police passe par l’intermédiaire de Geofeedia, une société qui fournit de nombreuses données à qui les demande, principalement des services de maintien de l’ordre. Les trois sociétés ont depuis coupé l’accès de Geofeedia à leurs services, mais il faudra probablement très peu de temps pour qu’un autre trajet soit trouvé. L’ACLU plaide pour que les boites du web cadenassent mieux leurs logiciels face à ce genre de société.

L’occasion de rappeler une fois de plus que ce n’est pas rendre service que de prendre ses co-manifestants en photo.

Geofeedia

Geofeedia