Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Lors de la très violente manifestation d’hier à Paris, les CRS ont attaqué un groupe de manifestants qui tentaient de prêter assistance à un homme inconscient après s’être pris une grenade en tir tendu dans la nuque. Les CRS commencent par tenter de gazer les manifestants avant d’intervenir à coups de matraques. Un deuxième homme tombe lui aussi inconscient après s’être pris un coup de télescopique sur la tête. Au vu de ces images hallucinantes, c’est pratiquement un miracle que la police n’ait pas encore tué de manifestant contre la loi travail tant elle s’applique à « ne pas carresser » les manifestants, comme un CRS l’ordonne dans la vidéo.

Les CRS s’acharnent sur les blessés

Les CRS s’acharnent sur les blessés

Un détachement de huit membres de la police de la ville de Baleno (à la pointe sud de l’île-province de Masbate) est tombé dimanche matin dans une embuscade de la NPA alors qu’il rentrait au commissariat. Les maoïstes ont fait exploser un IED au passage du véhicule, qui a quitté la route et heurté un mur de béton. Les guérilleros ont ensuite longuement tiré à l’arme automatique. Un policier a été tué sur le coup et deux autres blessés. Les guérilleros se sont emparés d’au moins un M16 et sont partis vers la ville voisine de Aroroy.

L’île province de Masbate

Pendant ce temps, un détachement du 31e Bataillon d’infanterie qui patrouillait dans le village de Sangat (près de la ville Gubat, dans la province de Sorsogon) est tombé par hasard sur un groupe de maoïstes. La fusillade a duré 5 minutes sans faire de victimes, les guérilleros ont pu s’échapper en laissant sur place du matériel et des munitions.

L'île province de Masbate

A Erbil (Capitale du Bashur et principale ville du PDK), la police kurde (asayish) accompagnée de son service de renseignement a perquisitionné les locaux de REPAK (Bureau de Relation des Femmes Kurdes, une ONG pourtant reconnue par le régime kurde en 2014) ont été perquisitionné au matin du 5 juin 2016. Les Asayish sont entrés lourdement armés, sans présenter ni mandat ni explications et ont immédiatement « arrêté » trois femmes qui étaient là (dont la présidente de l’association) et leur ont saisi documents d’identité et téléphones portables. Elles ont été emmenées en-dehors de la ville où elles ont été libérées au milieu de la route de Slemani et où leurs documents et téléphones leur ont été rendus, la police leur a fait comprendre qu’il leur était à présent interdit de rentrer à Erbil. Cette décision probablement illégale sera pourtant certainement appliquée… Ce n’est pas la première fois que REPAK est persécuté par la police kurde irakienne, probablement pour leurs liens avec d’autres associations de femmes kurdes et pour leur opposition à la politique turque dans la région. Les trois déportées sont à présent à Slemani, REPAK est de fait interdit, leurs bureaux sont aux mains de la police.

Dans le Kurdistan irakien (Bashur), l’ouest du pays (provinces de Erbil et Dihoq) ainsi que la présidence du pays sont sous la domination du PDK, un parti féodal et réactionnaire, et de leurs Peshmergas, les associations de gauche y sont interdites alors que dans la province orientale (Slemani, gouvernée par le PUK et ses Peshmergas) les associations de la gauche kurde sont plus ou moins tolérées lorsque le gouvernement régional kurde ne vient pas les frapper d’illégalité.

Les trois femmes membres de REPAK déportées à Slemani.

Les trois femmes membres de REPAK déportées à Slemani.

Suite aux récentes attaques islamistes en France -dont l’une a visé un policier et sa femme à leur domicile- et aux « menaces imminentes » qui viseraient la Belgique, les policiers français sont autorisés depuis hier à ramener leur arme de service à la maison, ceux de la région bruxelloise le sont depuis aujourd’hui au motif que les attaques islamistes viseraient plutôt les policiers que les civils. Les policiers bruxellois qui choisiront de rentrer armés devront garder leurs munitions dans une armoire fermée séparées de l’arme.

Si le niveau OCAM (analyse de la menace) est maintenu au troisième niveau d’une échelle qui en compte 4, il n’est pas exclu que ce niveau soit remonté sous peu.

Perquisition à Bruxelles

Il y a eu des affrontements violents entre les enseignants et la police au Mexique, alors que les manifestations se poursuivent dans tout le pays contre la réforme de l’éducation. Les manifestations sont devenues violentes avant-hier après qu’un dirigeant syndical ait été arrêté sous l’accusation de blanchiment d’argent dans l’État mexicain d’Oaxaca. Ses partisans dénoncent une arrestation politique et ont mis en place des barrages routiers autour d’Oaxaca pour exiger sa libération.

Les affrontements au Mexique

Les affrontements au Mexique

À Paris, des centaines de milliers de personnes, sans doute un million (et 1,3 millions pour toute la France), ont marché contre la loi travail. La manifestation a quitté la place d’Italie vers 13h30 pour rejoindre les Invalides, et après quelques centaines de mètres seulement, la manifestation a tourné à l’affrontement. En début de soirée, on dénombrait officiellement 40 blessés, dont 29 issus des forces de l’ordre. Parmi les manifestants blessés (bien plus que les 11 annoncés par la police), 4 grièvement: boulevard de Montparnasse, la police a chargé le cortège de biais, puis a tiré des grenades, dont une s’est coincée en haut du dos du manifestant. Evacué par le Samu avec un autre participant, il était toujours, en fin de journée, dans un état grave.

Manifestant blessé cet après-midi à Paris

73 personnes ont été interpellées. Sur le parcours, les dégâts matériels sont impressionnants: nombreuses vitrines fracassées, Abribus incendiés, poubelles en feu. Les forces de l’ordre ont usage de tout leur arsenal anti-émeute y compris, pour la première fois depuis le début des mobilisations contre la loi travail, des canons à eau. Dans les cortèges, des mots d’ordre comme «Paris, debout, soulève-toi!» ou encore «tout le monde déteste la police» retentissaient. Après le grand cortège syndical, une manifestation sauvage de plusieurs centaines de personnes s’est dirigée vers le Sénat. De nouveaux affrontements ont eu lieu entre dockers et policiers à proximité du point de départ de leur bus (la CGT a affrété 600 bus!).

Les affrontements de Paris du 14 juin

Manifestant blessé cet après-midi à Paris

Au moins cinq personnes ont été blessées lundi dans une attaque à la voiture piégée visant le palais de justice de la petite ville kurde d’Ovacik. Une violente explosion s’est produite devant le complexe qui abrite aussi les logements des magistrats et d’autre personnels. L’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat mais elle est attribuée au PKK.

Le théâtre de l’explosion

EDIT: L’action, qui visait non pas directement le palais de justice mais les logements de fonction de son personnel, a été revendiquée par le HBDH (Mouvement Révolutionnaire d’Unité Populaire), qui l’a dédiée au commandant HPG Baran Dersin et ses camarades, tués dans un bombardement le 17 septembre à Ovacik. Le HBDH regroupe le PKK et 9 organisations de la gauche révolutionnaire de Turquie et du Kurdistan (voir notre article).

Funérailles du commandant Baran Dersin

Le théâtre de l'explosion
Funérailles du commandant Baran Dersin

Pour surveiller les mouvements de foule lors de l’Euro 2016, la Mairie de Lille a acheté un logiciel au fournisseur téléphonique SFR, « SFR Geostatics » qui permet de cartographier en temps réel les déplacements de foules grâce aux téléphones des utilisateurs. SFR utilise habituellement le logiciel à des fins de marketing, la CNIL a « validé » l’utilisation du logiciel, le jugeant respectueux de la vie privée des utilisateurs.

France: À Marseille, SFR et la police geolocalisent en masse

Plus de 150 militants d’un courant maoïste dissident ont été arrêtés jeudi après des affrontements durant une grève générale. Les manifestants faisaient pression dans la rue pour l’application de la grève et pour la libération de leurs cadres arrêtés lors des manifestations précédentes.

La fraction dissidente du PCN Maoïste dirigée par Netra Bikram Chand a lancé un mot d’ordre de grève. Les manifestants s’en sont pris aux autobus et taxis collectifs qui défiaient leur appel à la grève. Un chauffeur de camion a été blessé par l’explosion d’un cocktail Molotov dans le district de Rautahat. Le trafic était très faible en raison de la grève. Les écoles et les collèges ont été fermés en raison de la grève. La police a arrêté 62 manifestants à Katmandou, Bhaktapur et Lalitpur et près de de 90 à Sarlahi, Kaski, Kalikot, Sunsari, Banke et Chitawan. Les forces de sécurité étaient déployées en grand nombre. Le PCN, qui applique les accords de paix avec les partis bourgeois et monarchiques, a subi un certain nombre de scission, de nombreux militants l’accusant de trahir le projet révolutionnaire.

Arrestation à Katmandou

Arrestation à Katmandou

Anarchiste, Gabriel Pombo Da Silva a déjà passé près de 30 ans en détention, dont une vingtaine dans différentes prisons espagnoles. Il a également affronté toute la palette des punitions et des régimes d’isolement. En octobre 2003, Gabriel n’a pas regagné la prison après un congé pénitentiaire. Le 28 juin 2004, suite à un contrôle de police qui tourne à la fusillade, il est arrêté près d’Aachen (Aix-la-Chapelle), en Allemagne, en compagnie de sa sœur Begoña et des anarchistes Bart de Geeter et José Fernandez Delgado (lui aussi en fuite des prisons espagnoles).

Le 25 septembre 2005, José, accusé en outre de hold-up, est condamné à 14 ans de prison, Gabriel à 13, Bart à 3 ans 1⁄2 et Begoña à 10 mois avec sursis. Bart sort en 2007, José est à présent dans la prison de Rheinbach après plusieurs transferts, quant à Gabriel, il purgera sa peine à Aachen où il refusera l’obligation de travailler et devra donc rester 23 heures sur 24 en cellule. Le 16 janvier 2013, aux deux tiers de sa peine (selon les pratiques en vigueur en Allemagne), Gabriel est extradé vers l’Espagne. Il a été liberé avant-hier, vendredi, mais une nouvelle procédure semble en cours pour le ré-emprisonner dans 45 jours.

Lire la lettre de Gabriel pour sa libération (en anglais)

Gabriel Pombo Da Silva

Gabriel Pombo Da Silva