Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dans un communiqué publié vendredi, le porte-parole du gouvernement a fixé aux enseignants grévistes un ultimatum de 24 heures, à partir de lundi, pour se conformer à l’ordre de réquisition des autorités. Des réquisitions ont été envoyées à près de 5.000 enseignants, dans le but de mettre fin aux nombreuses grèves dans les écoles. Ceux qui ne s’exécuteront pas vont s’exposer à plusieurs sanctions. Ils risquent « la révocation, avec suspension du droit à pension » quand il s’agit des enseignants fonctionnaires, ou le « licenciement sans préavis » pour les agents non fonctionnaires.
La menace brandie par le gouvernement a provoqué la colère du Grand cadre des syndicats d’enseignants et du Cadre unitaire des syndicats d’enseignants. Ces deux confédérations syndicales ont décidé de déposer une plainte contre le gouvernement.

La grève des enseignants au Sénégal

Le Mont Shengal est toujours au centre des tensions entre les partis Kurdes progressistes -PKK et PYD- et le PDK qui gouverne le quasi-état kurde irakien. Dernier échange de cette guerre froide, le Conseil Provincial de Ninive a « exigé » que les guérillas du PKK se retirent du Mont Shengal, au motif qu’elles violeraient l’intégrité territoriale irakienne. Le PKK a répondu qu’il ne se retirerait pas de Shengal car cela se ferait au bénéfice de l’Etat Islamique.

Le Mont Shengal est habité par les Yézidis, une minorité kurde. Lorsque Daech a envahi le Mont à l’été 2014, des centaines de Yézidis ont été massacrés, des centaines de femmes ont été kidnappées et réduites à l’esclavage (nombre d’entre elles sont toujours détenues par Daesh). Les combattants « Peshmergas » du PDK -responsables de la protection des Yézidis- ont fuit avant même l’arrivée des troupes djihadistes, laissant 200.000 civils désarmés errer dans les montagnes avec Daesh aux trousses. Ce sont finalement les guérillas du PKK et du PYD qui leur ont porté secours, les guérillas sont restées à Shengal et sont à présent la seule barrière entre les islamistes qui occupent Mossoul et le Rojava. Depuis que le Mont a été totalement libéré il y a quelques mois, le PDK tente de faire expulser le PKK, sans succès jusque là.

Carte du Mont Shengal

Carte du Mont Shengal

Deux hommes ont été condamnés en appel mercredi pour « soutien économique à une organisation terroriste » au Danemark après avoir récolté un total de 33,5 millions de couronnes (4,5 millions d’euros) pour le PKK. Les deux hommes, qui avaient été relaxés en première instance, connaîtront leur peine ultérieurement. La justice danoise a estimé qu’en recueillant des fonds entre 2009 et 2012 pour la télévision kurde Roj TV, qui émettait depuis le Danemark, ils savaient qu’ils aideraient le PKK, organisation désignée comme terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux, dont l’Union européenne. Huit autres prévenus ont été relaxés aussi bien en appel qu’en première instance, car il n’a pas été prouvé qu’ils étaient conscients que Roj TV envoyait des fonds au PKK.

Roj TV

Roj TV

Un tribunal colombien a donné suite à la demande du bureau du procureur général de poursuivre en leur absence les membres du commandement central de l’ELN pour les attaques menées contre le réseaux d’oléoduc national, en particulier les 136 qui ont visé l’oléoduc Caño Limón – Covenas, entre 2008 et 2016. Le tribunal a déterminé que les accusés n’ont manifesté l’intérêt d’assister aux audiences, et qu’ils pourront donc être jugés en leur absence. Les dirigeants visés sont Nicolas Rodriguez, alias « Gabino »; Herlington Eliecer Chamorro, alias « Antonio Garcia »; Israel Ramirez, alias « Pablo Beltran »; Rafael Sierra Granados alias « Ramiro Vargas »; Gustavo Anibal Giraldo et, alias « Pablito ».

Quelques membres du Commandement central de l’ELN

Antonio Garcia à droite sur la photo

Un tribunal de Delhi a acquitté vendredi le leader maoïste Kobad Ghandy des charges de terrorisme, mais l’a condamné pour fraude, falsification et usurpation d’identité, à hauteur de la période qu’il a déjà purgé depuis son arrestation du 20 septembre 2009. Le tribunal a également reconnu coupable son co-accusé, Rajinder Kumar, des mêmes charges mais aussi d’association de malfaiteurs. Kumar a également reçu la peine de prison déjà subie par lui. Selon la police, Ghandy résidait à Delhi avec le faux nom et l’identité fournie par Kumar. La police accusait Kobad Ghandy de mettre en place de nouveaux réseaux clandestin du PCI (Maoïste) et l’avait fait arrêter alors qu’il suivait un traitement contre le cancer. Cette décision n’implique pas une libération pour le leader maoïste: Ghandy restera en prison le temps que les 14 autres affaires soient jugées dans divers tribunaux du pays.

Kobad Ghandy à son procès

Kobad Ghandy à son procès

Une nouvelle arme « moins léthale » est apparue aux côtés des policiers anti-émeute français depuis le début du mois d’avril dernier, elle impressionne par son gabarit. D’abord prise pour un Arwen 37, une ‘sulfateuse flashball’, par les observateurs, l’information est finalement niée par un officiel français qui précise que l’arme est utilisée comme « lance-grenades à répétition ». Finalement, l’arme est identifiée comme un Penn Arms PGL 65-40, qui peut effectivement servir de lance-grenades, mais aussi de lanceur d’autres projectiles puisque son fabriquant en offre plusieurs, dont des balles en plastique. Elle a déjà fait plusieurs blessés graves aux USA -parmi le mouvement Occupy- et a tué un manifestant en Palestine. L’arme est prévue pour effectuer des tirs tendus, ce que les policiers français ne sont pas censés faire, mais il est peu probable que l’un d’entre eux ait un problème à s’habituer.

Penn Arms PGL 65-40

Penn Arms PGL 65-40

Ce 11 juin comme chaque année a lieu la journée internationale de solidarité avec Marius Mason, Eric McDavid et certains prisonniers anarchistes de longue durée. La liste complète ici (page 13).

Solidarité avec Marius Mason et tous les prisonniers anarchistes de longue peine.

Solidarité avec Marius Mason et tous les prisonniers anarchistes de longue peine.

L’un des principaux objectifs des Forces Démocratiques Syriennes à l’heure actuelle est toujours l’unification des cantons du Rojava puisque le canton d’Afrin est toujours séparé des deux autres cantons de Kobané et Ciziré. La Turquie refuse que les QSD approchent de la bandelette de territoire comprise entre Azaz et Jarabulus le long de la frontière turque. La nouvelle stratégie est donc à l’heure actuelle de joindre les cantons « par le sud » en prenant des villes difficilement accessibles à l’artilerie turque. En pratique, cette opération consiste en la libération de Manbij (qui sera libérée et administrée par un « Conseil Militaire de Manbij » arabe pour éviter toute accusation d’occupation kurde). Les QSD progresseront ensuite en ligne droite vers l’ouest, à travers Qabbasin et Al-Bab (toutes deux sous occupation de Daech), pour finalement rejoindre Mare, si tout se passe comme prévu.

Aujourd’hui, les QSD ont terminé d’encercler Manbij et poursuivent leur progression vers l’ouest alors que des civils ont réussi à s’échapper de la ville et ont trouvé protection chez les QSD. Sur la carte: QSD en jaune, Daech en noir, le régime en rouge et la FSA en vert.

La situation actuelle à Manbij.

La situation actuelle à Manbij.

Le 7 juin, une attaque à la voiture piégée visant la police anti-émeute a fait 11 morts à Istanbul, dont 7 policiers et 4 civils. TAK a finalement revendiqué l’attaque, en accusant l’état turc d’avoir sous-déclaré le nombre de policiers tués dans l’attaque. TAK termine son communiqué en s’adressant aux touristes « vous n’êtes pas des cibles mais ce pays n’est pas sûr pour vous » puis « certains peuvent regretter la paix, mais nous commençons tout juste la guerre ».

L’attaque du 7 juin à Istanbul.

L'attaque du 7 juin à Istanbul.

Plusieurs centaines de personnes ont commencé à manifester jeudi vers 17h15 en centre-ville de Nantes, contre la loi Travail. Le rassemblement avait pourtant été interdit par le préfet de Loire-Atlantique. Dès les premières minutes, des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre, présentes en grand nombre. Ces dernières ont reçu des projectiles et lancé du gaz lacrymogène. Une partie des manifestants, scindés en petits groupes, a été encerclée par les policiers. La foule est restée totalement à l’arrêt pendant environ deux heures, criant « libérez nos camarades » et entonnant des chants militants. Au total, à 21h30, la police faisait état de 26 interpellations. Des groupes de manifestants se sont reformés vers 20h, entraînant de nouveaux heurts avec les forces de l’ordre.

La manifestation de Nantes

Quelques centaines de personnes se sont massées à deux pas du meeting gouvernemental sur le “progrès social” à Paris mercredi. Dès l’annonce de la tenue d’un meeting gouvernemental en présence de Jean-Christophe Cambadélis, Myriam El Khomri, Manuel Valls et Stéphane Le Foll sur le thème “Loi Travail : face aux régressions de la droite sénatoriale, défendons le progrès social” (!), les opposants à la loi Travail ont décidé de s’y inviter. Interdits d’accès par les CRS, les manifestants ont scandé “tout le monde déteste le PS”, avant de partir dans une manifestation sauvage qui a donné lieu à quelques incidents.

Les CRS protégeant le meeting du PS

Loïc Canitrot, membre de la Compagnie Jolie môme, et l’un des fondateurs de Nuit debout qui a été blessé par le responsable de la sécurité du MEDEF lors de l’action spectaculaire des intermittents du spectacle au siège de l’organisation patronale la veille, a été arrêté. Une centaine d’intermittents avaient envahi en effet le siège du MEDEF mardi vers 13h30.

Au siège du MEDEF

Par ailleurs, mercredi soir, une sixième personne a été arrêté à Paris dans l’enquête sur la voiture de police incendiée le 18 mai non loin de la place de la République. La personne interpellée, un Français de 40 ans, a été arrêté dans le métro avant d’être placé en garde à vue. Dans cette affaire, cinq personnes sont déjà mis en examen, notamment pour tentative de meurtre sur policiers, destruction et violences en bande organisée. Ils reconnaissent leur présence sur les lieux, mais démentent avoir pris part aux violences. Trois personnes ont été placées en détention provisoire : Antonin, 21 ans, son frère cadet Angel, 18 ans, et un Américain de 27 ans. Deux autres suspects, Bryan, 19 ans, et Leandro, 32 ans, restent libres sous contrôle judiciaire. Les suspects ont été identifiés grâce à un témoignage anonyme, celui d’un policier infiltré sur place.

La manifestation de Nantes
Les CRS protégeant le meeting du PS
Au siège du MEDEF