Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

De violents incidents ont opposé mardi des manifestants qui bloquaient depuis cinq jours l’accès au plus grand aéroport d’Argentine et les forces de l’ordre qui les ont dispersés avec du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc. Quelque 250 hommes de la gendarmerie argentine en tenue anti-émeutes et équipés de canons à eau ont lancé dans la matinée une opération pour débloquer l’autoroute d’accès à l’aéroport international d’Ezeiza, près de Buenos Aires. Plusieurs manifestants ont été blessés lors d’affrontements au corps à corps avec les gendarmes.

L’entrée de l’aéroport était partiellement bloquée depuis la semaine dernière par des employés d’une entreprise avicole locale, Cresta Roja, qui réclament leurs salaires impayés. La décision d’envoyer les forces de l’ordre débloquer l’autoroute marque l’entrée en vigueur de dispositions adoptées par le nouveau pouvoir pour interdire les blocages de routes.

Les manifestants de Buenos Aires

Les manifestants de Buenos Aires

Des centaines de manifestants du mouvement « Black Lives Matter » ont protesté mercredi soir à Minneapolis, dans le nord des Etats-Unis, contre de récentes violences policières. La colère a particulièrement éclaté à Minneapolis après la mort de Jamar Clark le mois dernier dans cette ville. Cet homme noir avait été abattu par la police. L’action a perturbé un des plus importants jours de shopping de l’année au Mall of America, le plus grand centre commercial du pays, pris d’assaut à l’approche des fêtes. Elle a également mené à une fermeture temporaire de l’aéroport international de Minneapolis. La police a interpellé 13 personnes au cours de l’action, et a fermé temporairement les points de contrôle de sécurité d’un terminal de l’aéroport international de Minneapolis-St Paul. Plus de 100 policiers avaient été déployés au centre commercial après l’annonce de l’action.

Manifestation

Manifestation

La High Court de Bombay vient d’ordonner l’ouverture d’une procédure pour outrage criminel à l’encontre d’Arundhati Roy pour un de ces récents articles consacré au professeur Saibaba, actuellement détenu pour ses prétendus liens avec la guérilla maoïste. Cet article a été publié dans le magazine Outlook du 18 mai dernier. Déclarant que Roy faisait dans son écrit des déclarations scandaleuses à l’égard des gouvernements du centre et locaux ainsi que de la police, le tribunal a donc décidé de la poursuivre. Le tribunal dénonce, entre autre, le fait qu’elle ait indirectement remis en question l’ordre établi en faisant des remarques quant à la décision prise de refuser une libération provisoire au prisonnier. De ce fait, toujours selon la justice, elle aurait interféré dans l’administration de la justice, ce qui est punissable. Rappelons que le professeur Saibaba est détenu depuis plusieurs mois après avoir été arrêté à son domicile à New Delhi. L’homme se déplace en chaise roulante et souffre de diverses maladies liées à son handicap, maladie qui ne sont pas prise en charge médicalement par les autorités pénitentiaires, ce qui aggrave son cas jour après jour.

Arundhati Roy

Arundhati Roy

Tous les vendredis ainsi que les samedis les manifestations se succèdent à Kafr Qaddum pour protester contre la présence de deux colonies qui bloquent la route qui mène du village de Kafr Qaddum à celui de Jit, voisin d’à peine plus d’un kilomètre. Chaque semaine Murad Shtaiwi rendait compte des manifestations mais dans son dernier message, il regrette de ne pas avoir pu donner de nouvelles après les manifestations des 11 et 12 décembre. La raison en est simple : il a été blessé le 11 décembre, ainsi que trois jeunes manifestants, par des tirs à balles réelles.

Il n’y avait pourtant pas de heurts quand les soldats ont tiré. Trois soldats étaient venus dans une jeep demander aux journalistes de partir. Quelques minutes plus tard, il a reçu une balle dans la cuisse. Au même moment deux autres ont été touchés. Ils ont donc été visés par des snipers jusqu’alors soigneusement dissimulés. La foule s’est mise à courir pour s’éloigner de ces soldats et les blessés ont été transportés dans les ambulances. Un quatrième manifestant sera touché le lendemain, samedi.

Kafr Qaddum

Kafr Qaddum

Nous avons parlé de la mort et des hommages aux deux militantes du MLKP tués avant-hier à Istanbul (voir notre article). Des affrontements ont éclaté à Istanbul entre policiers et militants armés, qui ont abattu un petit drone d’observation des forces de l’ordre, lors des funérailles de deux femmes. Plusieurs centaines de personnes, dont des députés d’opposition, assistaient dans le district stambouliote de Gazi aux funérailles de Yeliz Erbay et Sirin Öter, militantes du MLKP tuées lors d’une fusillade avec la police mardi. Les manifestants leur ont rendu hommage en défilant avec une bannière sur laquelle était écrit : « La révolution des femmes, braves combattantes, votre voie est notre voie ». Ils ont également scandé des slogans hostiles aux dirigeants turcs. Les deux cercueils, drapés d’une bannière rouge frappée de la faucille et du marteau, ont été mis en terre dans un cimetière non loin.

Une quinzaine de personnes portant des cagoules rouges et des fusils d’assaut AK-47 ont ensuite abattu un petit drone d’observation utilisé par les policiers pour surveiller la foule. Ces derniers ont immédiatement répliqué en tirant des grenades lacrymogènes et en faisant usage de canons à eau. Quatre policiers ont été légèrement blessés lors de l’échange de coups de feu.

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Combattants du MLKP aux funérailles de Yeliz Erbay et de Sirin Öter

Combattants du MLKP aux funérailles de Yeliz Erbay et de Sirin Öter

Le Département genevois de l’instruction publique (DIP) vient en effet de modifier le mode de calcul en considérant, qu’à partir du 1er janvier 2016, la durée de la grève correspondra aux heures de travail en et hors présence des élèves qui ne sont pas réalisées pour motif de grève. Jusque-là, seule la période d’enseignement était considérée comme non travaillée. Désormais, est ajouté le temps de préparation des cours et autres tâches. Au primaire, par exemple, un prof enseigne vingt-quatre heures hebdomadaires pour un travail effectif de quarante heures. Ainsi, une journée de 6 périodes d’enseignement débrayées vaudra dix heures de retenue salariale en primaire et dans le spécialisé, et onze heures dans le secondaire.

La DIP évoque une « équité de traitement » avec le personnel administratif et technique. Le Syndicat des services publics (SSP) dénonce une mesure antisyndicale visant les enseignants qui ont été les fers de lance du mouvement social.

Enseignants genevois en grève le mois passé

Enseignants genevois en grève le mois passé

Dans la nuit de vendredi 18 à samedi 19 décembre, un engin artisanal a explosé devant la porte de l’école de police de Brescia (Pol.G.A.I. – Scuola di Polizia Giudiziaria Amministrativa Investigativa). Une cocotte-minute remplie de poudre noire a détoné en dégradant la façade et, certainement, en réveillant en sursaut les près de 200 apprentis-policiers qui dormaient à l’intérieur de l’école. Le parquet a ouvert une enquête pour acte de terrorisme avec explosifs ; la Digos est en train de regarder les images de vidéosurveillance (sur lesquelles apparaît une personne seule au visage couvert), tandis que des barrages routiers ont été immédiatement établis sur les routes nationales et les rocades de la ville. Les investigations se concentrent sur le mouvement anarchiste, et l’hypothèse court d’un lien entre cette action et le lancement de Décembre noir.

Bombe à l’école de police de Brescia

Bombe à l’école de police de Brescia

Cela fait maintenant une semaine que l’armée turque mène une vaste opération au kurdistan insurgé. D’après l’armée turque, plus d’une centaine d’activistes ont été tués ces derniers jours. Les combats se déroulent dans plusieurs villes, notamment Cizre, Silopi ou encore Diyarbakir. Dans ces villes, l’armée a imposé un couvre-feu.
C’est d’ailleurs pour dénoncer ce couvre-feu que des milliers de personnes sont descendues ce mardi dans les rues de Diyarbakir. Les manifestants se sont heurtés à un barrage de police. Des heurts ont alors éclaté.

Les forces de sécurités prennent d’assaut une barricade à Diyarbakir

Les forces de sécurités prennent d'assaut une barricade à Diyarbakir

La direction d’appui aérien de la police fédérale a pris possession mercredi à Brasschaat (province d’Anvers) de son premier drone. L’appareil sera dans un premier temps utilisé pour aider la police de la route dans ses tâches de photogrammétrie après des accidents de la circulation ainsi que pour venir en aide à la Cellule des personnes disparues. Une procédure d’acquisition de deux drones pour la Direction centrale des unités spéciales et d’un appareil pour le labo de la police judiciaire fédérale à Bruxelles est également en cours.

Plusieurs corps de police locale ont par ailleurs déjà acheté des drones ces dernières années, afin notamment de disposer d’une meilleure vue de la situation en cas d’évènements de masse, mais également dans le cadre d’opérations de recherche. Un groupe de travail, auquel participe l’appui aérien de la police fédérale, travaille en outre à une formation commune destinée aux pilotes et opérateurs de drones au sein de la police.

Le premier drone de la police fédérale

Le premier drone de la police fédérale

Deux femmes ont été abattues par la police lors d’une fusillade qui s’est produite dans la nuit dans un quartier populaire d’Istanbul réputé abriter des militants kurdes. La police anti-terroriste a effectué une descente dans « une cache terroriste » du district de Gaziosmanpasa. Les deux occupantes d’un appartement auraient tiré sur les policiers qui ont répliqué. Quatre policiers ont été légèrement blessés lors de l’échange de feu.

La fusillade à Gaziosmanpasa

EDIT: 23/12
Un cérémonie funéraire a eu lieu aujourd’hui à Istanbul en l’honneur de Şirin Öter et Yeliz Erbay, deux militantes proches du MLKP tuées hier par la police.

Şirin Öter et Yeliz Erbay


Le cortège des funérailles

La fusillade à Gaziosmanpasa
Şirin Öter et Yeliz Erbay
Le cortège des funérailles