A Montréal, la manifestation organisée hier jeudi par l’Association pour une solidarité syndicale (ASSÉ), déclarée illégale avant même son début, s’est terminée en soirée par des affrontements avec les policiers en fin de parcours. Un avis de dispersion a été émis par la police de Montréal vers 17 h sous prétexte que des projectiles auraient été lancés en direction des policiers rue Sherbrooke.

Le rassemblement visant notamment à dénoncer les compressions du plus récent budget, auquel ont participé plusieurs milliers de personnes, s’était déroulé de façon pacifique pendant une bonne partie de l’après-midi. Quatre personnes avaient été arrêtées — avant la signification de l’avis de dispersion — en vertu de diverses infractions au code criminel, dont la nature n’a pas été précisée par la police.

Canada: Affrontements à la manifestation anti-austérité

La 18e édition de la manifestation contre la brutalité policière, dans le quartier Villeray, à Montréal, n’aura duré que quelques minutes. Peu après le départ, environ 150 manifestants ont été interpellés et trois autres personnes ont été arrêtées et seront accusées au criminel. Les manifestants n’avaient marché que quelques mètres qu’ils étaient déjà encerclés par le groupe d’intervention du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Sur la rue Chateaubriand, les policiers ont créé une souricière et ne les ont pas laissés poursuivre leur parcours. Un peu plus tôt, le SPVM avait informé la foule que la manifestation était déclarée illégale. Aucun itinéraire n’avait été fourni.

Au final, les quelque 150 manifestants interpellés recevront un constat d’infraction pour ne pas avoir respecté le règlement municipal P6, qui rend obligatoire la divulgation d’un itinéraire aux forces de l’ordre et interdit le port du masque. Trois autres manifestants auront des charges en matière criminelle, dont une pour « agression armée ». Un manifestant, qui était présent dans la souricière, a été blessé à l’arcade sourcilière.

EDIT: Au final, ce sont quelque 288 manifestants interpellés qui recevront un constat d’infraction pour ne pas avoir respecté le règlement municipal, qui rend obligatoire la divulgation d’un itinéraire aux forces de l’ordre et interdit le port du masque. L’amende imposée est d’environ 637 $. Cinq autres manifestants, soit quatre hommes et une femme âgés de 19 à 24 ans, auront des charges en matière criminelle

Canada: La manifestation contre les violences policières étouffée dans l’oeuf

Des défenseurs des libertés civiles en Colombie-Britannique ont porté plainte contre le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) et la Gendarmerie royale du Canada (GRC), affirmant que ces derniers ont espionné des opposants au projet d’oléoduc Northern Gateway. La GRC et le SCRS ont épié les Premières Nations et des groupes environnementaux pour ensuite transmettre les informations obtenues à l’Office national de l’énergie et à des sociétés pétrolières. Les plaintes ont été déposées auprès des organismes de surveillance des activités de la GRC et du SCRS.

Des documents obtenus obtenus grâce à la Loi sur l’accès à l’information comprennent une correspondance par courriel entre des dirigeants de l’Office national de l’énergie et des officiers de la GRC sur des manifestations qui ont eu lieu lors des audiences sur le projet d’oléoduc Northern Gateway. Dans un des messages, un agent de la GRC indique n’avoir trouvé aucune preuve voulant qu’une menace criminelle pèse sur l’Office ou l’un de ses membres. Il ajoute toutefois que les autorités vont continuer de surveiller les activités du mouvement de protestation contre l’industrie pétrolière.

Edward Snowden a fait une nouvelle révélation concernant les manoeuvres d’espionnage organisées par la NSA, cette fois avec la connivence du CST, les services de surveillance canadiens. Dans le cadre d’une opération menée à titre expérimental, ces derniers ont espionné les réseaux Wi-Fi dans les aéroports. Cette manoeuvre a permis de suivre, durant une période test d’une semaine, tous les passagers suivant leurs connexions aux différents Wi-Fi publics mis à leur disposition. Les documents fournis par Snowden montrent que le CST pouvait suivre tous ceux qui se connectaient à ces réseaux publics et qu’il l’a fait pour le compte de la NSA.

Vendredi soir, quatre policiers ont ouvert le feu durant une altercation dans le métro de Toronto, blessant un jeune homme de 18 ans. Ce dernier aurait été aperçu en possession d’un fusil dans la rame, entraînant l’intervention policière. Selon plusieurs témoins, le jeune homme a rapidement été interpellé puis mis au sol, les policiers lui hurlant de mettre ses mains en évidence. Ils le tenaient en joue lorsqu’ils ont demandé aux derniers passagers présents sur le quai de quitter les lieux. Ces derniers affirment tous avoir alors entendu une quinzaine de coups de feu. Le jeune homme a été immédiatement hospitalisé dans un état grave. Hier soir, des dizaines de personnes ont défilé dans le centre-ville de Toronto pour exiger le désarmement des policiers. Elles ont mis le feu à une effigie de cochon et ont scandé divers slogans contre les violences policières.

Manifestation à Toronto pour le désarmement des policiers

Manifestation à Toronto pour le désarmement des policiers

Huit mineurs qui avaient participé à l’occupation du Cégep du Vieux-Montréal dans la nuit du 17 février 2012, au cours de la grève étudiante, ont été reconnus coupables jeudi 14, devant la Chambre de la jeunesse. Ils ont été accusés d’attroupement illégal, méfait pour avoir fait perdre la jouissance des lieux et avoir détérioré ou briser un bien de plus de 5000$ ainsi qu’entrave. Ils connaîtront leur sentence le 11 décembre prochain. Par ailleurs, 29 étudiants majeurs avaient également été arrêtés pour avoir occupé le cégep et doivent revenir en cour dans les prochaines semaines.

manifestation d’appui aux arrêtés du 17 février

manifestation d'appui aux arrêtés du 17 février

Vers 7h30, ce matin, au Nouveau-Brunswick, la gendarmerie canardienne est intervenue pour faire respecter une injonction prononcée plus tôt ce mois-ci pour mettre fin au blocus des autochtones visant à empêcher l’entreprise gazière SWN Resources d’effectuer des tests sismiques dans la région. Le blocus se tenait près de Rexton, à proximité de l’entrepôt où se trouve l’équipement d’exploration de l’entreprise.

La gendarmerie a arrêté des dizaines de personnes qui manifestaient contre l’exploitation des gaz de schiste. Pendant l’opération, des cocktails Molotov ont été lancés sur les forces de l’ordre, cinq autopatrouilles ont été incendiées et un civil a tiré au moins un coup de feu. Au moins 40 manifestants ont été arrêtés pour des gestes liés à des armes à feu, de l’intimidation et des violations de l’entreprise. Les écoles des environs ont été fermées par mesure de précaution. Des manifestations solidaires ont eu lieu Montréal et en Ontario où des manifestants autochtones bloquaient une route dans le sud de l’Ontario, entre les communautés de Hagersville et de Caledonia.

Nouveau-Brunswick manifestation

Nouveau-Brunswick manifestation

Djaber Kalibi s’est établi au Canada en 2005 en compagnie de Parvaneh et de ses filles. Militant communiste de longue date, il a pris part au renversement du Chah d’Iran, puis à la résistance contre le régime de la République islamique. Exilé en France, il est condamné à 4 ans d’emprisonnement pour ses activités politiques. Après des années d’acharnement judiciaire, il finit par obtenir la citoyenneté française.

Mais son arrivée en sol canadien pose problème. Le gouvernement ne sait pas s’il doit le considérer comme un ennemi ou un ennemi de ses ennemis. Après huit ans de tergiversation, il rend sa décision : interdiction du territoire et expulsion vers la France. Le cas de Djaber expose d’importantes contradictions: comment peut-on considérer un gouvernement terroriste et responsable de crime de guerre contre l’humanité et en même temps vouloir expulser les personnes qui auraient essayé de le combattre?

Assemblée pour Djaber Kalibi

Une assemblée publique sera une occasion d’en discuter avec Djaber et des militantes et militants qui le soutiennent, et de réfléchir à des moyens concrets pour renverser la décision d’expulsion. Un repas léger sera servi. Garderie disponible. 21 octobre 2013 à 19h00 au Café L’Artère, 7000 Avenue du Parc, Montréal.

Le site du comité de soutien au Canada

Assemblée pour Djaber Kalibi

Cet après-midi, des centaines de personnes ont marché vers le palais des congrès de Montréal où ont lieu les audiences de l’Office national de l’énergie sur un des oléoducs qui doit transporter du brut synthétique issu des sables bitumineux de l’Alberta. Ce n’est pas la première fois que des opposants manifestent contre le projet de la société Enbridge. Le 11 juillet, au parc d’Oka, des Mohawks de Kanehsatake ont organisé un rassemblement pour dénoncer la présence d’Enbridge sur leur territoire sans leur consentement. La manifestation avait été déclarée illégale par les policiers et a donné lieu à au moins deux arrestations.

manifestation montréal pipeline

Mardi, une quinzaine de manifestants avaient été expulsés de la salle d’audience. Vêtus de tee-shirts arborant le slogan « Non au pétrole sale », ils ont interrompu, tour à tour, les présentations des intervenants en lisant un texte intitulé « M. Enbridge et le déluge ».

manifestation montréal pipeline

Vendredi matin 6 septembre, les personnes qui occupaient le terrain adjacent aux lofts Moreau ont été expulsées par la police de Montréal. Ce terrain, appartenant au même propriétaire que les lofts, était squatté pour dénoncer l’expulsion de la centaine d’habitants du 2019 Moreau : expulsion ordonnée par la ville après que des inspecteurs en sécurité aient jugé que le bâtiment était dangereux pour ses occupants.