Khalida Jarrar, parlementaire du FPLP, féministe et ex-présidente d’Addameer (principale organisation de solidarité avec les prisonniers politiques) est emprisonnée depuis le 2 avril par les forces d’occupations israéliennes. Dans un premier temps, elle était emprisonnée sous le régime de détention administrative, donc sans aucun motif d’inculpation, elle a ensuite été inculpée de 12 accusations liées à son soutien aux prisonniers politiques. L’ouverture du procès a été reportée à deux reprises avant d’avoir finalement lieu ce 24 août. L’accusation avait amené trois témoins dont deux ont été arrêtés pour l’occasion (le troisième était déjà en prison…) Deux témoins ont déclaré qu’ils avaient été torturés, privés de sommeil et menacés d’arrestations contre leurs familles. L’accusation militaire a donc fait déclaré les deux témoins comme ‘hostiles’ par le juge. L’avocat de Khalida (membre d’Addameer) a fait valoir que des confessions obtenues sous la torture ne pouvaient pas être retenues. Le troisième témoin sera entendu le 20 septembre, lors de la prochaine audience.

Khalida Jarrar

Le procès contre Andreï Sokolov pour « la création d’une organisation terroriste» (art. 258-3 du Code pénal) se poursuit en Ukraine. Le délit est passible de 8 à 15 ans de prison. Les deux premières audiences ont eu lieu par vidéoconférence, la cour siégeant au tribunal et Andreï restant dans sa prison (voir notre article). Les séances suivantes ont eu lieu au tribunal de la ville Berdiansk, dans la province de Zaporozhye, à 60 km de Mariupol. Ces audiences ne portent pas encore sur le fonds de l’affaire. Elles doivent notamment établir si il y a besoin d’un complément d’enquête.

Andreï est un communiste, son opposition révolutionnaire aux régimes de Eltsine et de Poutine lui a valu un total de neuf années de prison en Russie. Il a depuis le début fortement soutenu l’insurrection dans le Donbass, en travaillant comme technicien bénévole. Andreï a été enlevé à un checkpoint sur la ligne de front entre les forces ukrainiennes et celles de la République populaire de Lougansk le 16 décembre 2014, détenu dans un prison secrète où les prisonniers étaient torturés (voir notre article), il n’a été officiellement arrêté que le 29 décembre, à Mariupol, dans le bâtiment du SBU (Service de sécurité ukrainien).

Andreï Sokolov

Andreï Sokolov

Dans la province largement peuplée d’Alévis et de Kurdes du Dercim (dont le nom turc est Tunceli), le Tikko et le HPG (qui sont respectivement les branches armées du TKP/ML et du PKK) organisent des actions conjointes contre les opérations de l’armée turque. L’armée turque vide les villages pour couper le soutien aux guérillas et brûlent les forêts -auxquelles les populations sont très attachées- pour forcer les guérilleros à en sortir. Le 11 août, Tikko et HPG ont attaqué le poste de gendarmerie de Çiçekli -à 20km de la ville de Dercim- en lançant deux roquettes, puis ont fait feu au sniper et à la mitrailleuse sur deux hélicoptères Cobra qui tentaient de les débusquer en les bombardant.

D’autre part, le groupe HPG/Tikko a prit le contrôle les routes de Dercim et de Hozat. Ils fouillent entre autres les poids lourds et empêchent les contra de faire de la propagande pro-turque dans la région. Le contenu d’un camion de cigarettes a été réquisitionné.

Voir nos notes sur le Kurdistan.

TKP/ML et PKK contrôle les routes de Dersim et Hazot

TKP/ML et PKK contrôle les routes de Dersim et Hazot

Une nouvelle législation en Ukraine interdit aux partis communistes de se présenter aux élections d’octobre prochain. Cette mesure vise en particulier le Parti Communiste d’Ukraine, le Parti Communiste des Ouvriers et Paysans d’Ukraine et le Parti Communiste Réformé d’Ukraine. Le gouvernement accuse ces partis de soutenir le régime russe dans le conflit qui l’oppose à l’Ukraine.

En avril, c’est la propagande communiste qui avait été interdite ainsi que l’usage de tout symbole communiste, voir notre précédent article. L’Ukraine réprime régulièrement des communistes en les taxant de pro-russes.

Le Parti Communiste ukrainien

Le Parti Communiste ukrainien

Arrêtée le 2 avril dernier par les forces d’occupation, Khalida Jarrar était détenue en détention administrative depuis. Le régime de détention administrative est une loi britannique récupérée par le système judiciaire israélien qui permet d’emprisonner une personne pour une durée indéfinie, sans inculpation et sans procès. Finalement elle est inculpée à 12 reprises, tous concernant son activité politique, et surtout son activité en faveur des prisonniers palestiniens. Elle passera au tribunal aujourd’hui, le 13 juillet.

Khalida est députée parlementaire du FPLP, présidente de la commission parlementaire concernant les prisonniers politiques palestiniens, elle a été auparavant présidente de Addameer, la principale association de soutien aux prisonniers palestiniens, pendant 13 ans.

La lettre écrite par Khalida en juin dernier, traduit par Coup pour Coup.

Khalida Jarrar

Le leader du FPLP a été transféré depuis la prison de Gilboa vers la prison de Nafha, déclenchant une grève de la faim solidaire de la part des prisonniers palestiniens emprisonnés à Gilboa. Son dernier transfert datait du début du mois de mai. Le 23 juin dernier, le tribunal de Nazareth a examiné la demande de Sa’adat de dévoiler ou de révoquer le dossier secret qui est utilisé par les autorités israéliennes pour le priver de visites, notamment de sa femme et de ses enfants.

Sa’adat a annoncé qu’il attendrait 45 jours la décision du tribunal, suite à quoi il ferait sa demande à la Cour Suprème et se mettrait en grève de la faim. Ahmad Sa’adat est privé de visite depuis le 14 septembre 2014.

Ahmad Sa’adat

Ahmad Sa'adat

Mazlum Akdaş, représentant arabe du Bataillon Internationaliste Liberté, a été tué le 18 juin avec trois autres combattants kurdes lors de l’explosion d’une mine à Suluk -ville qui venait d’être prise aux islamistes- tout près de Tal Abyad. Le Bataillon Internationaliste Liberté est l’une des nombreuses brigades internationales composées de guérilleros révolutionnaires turques et de soutiens étrangers. Mazlum Akdaş était membre du MLKP.

Mazlum Akdaş

Mazlum Akdaş

Sadi Özpolat et Gülaferit Ünsal ont obtenu une victoire après avoir observé respectivement 43 et 54 jours de grève de la faim contre la censure de leur courrier, contre les uniformes de prison et contre l’intimidation. Sadi et Gülaferit sont emprisonnés via la loi 129bis qui les accuse d’être membres du DHKP-C. 6 autres prisonniers politiques en Allemagne (Ahmet Düzün Yüksel, Muzaffer Dogan, Özgur Aslan, Sonnur Demiray, Yusuf Tas et Özkan Güzel) se sont également mis en grève de la faim en solidarité. A l’extérieur, plusieurs manifestations ont eu lieu à Berlin et ailleurs en Allemagne, réunissant l’immigration turque et la gauche solidaire. L’Allemagne est l’un des états les plus coopératifs avec la politique répressive de la Turquie, notamment via la loi 129bis qui permet d’emprisonner des personnes suspectées d’être membres d’organisations considérées comme terroristes à l’étranger (mais pas forcément en Allemagne). Récemment, le journal de gauche turc Yürüyüs (La Longue Marche) a été interdit en Allemagne alors qu’il n’est pas (encore?) illégal en Turquie.

Sadi Özpolat et Gülaferit Ünsal sont régulièrement en grève de la faim contre leurs propres conditions de détention mais également en solidarité avec d’autres prisonniers. Dernièrement, ils avaient participé à la grève de la faim des prisonniers révolutionnaires en Grèce.

Manifestation de solidarité avec Sadi Ozpolat en décembre 2012.

Manifestation de solidarité avec Sadi Ozpolat en décembre 2012.

Sıla Abalay, 16 ans, a été arrêtée le 1er avril lors des perquisitions qui ont fait suite à la séquestration du procureur par le DHKP-C. Depuis le 2 avril -cela fait 4 jours ce 17 mai- elle est en grève de la faim pour réclamer le statut de prisonnière politique et pour être retirée du régime d’isolement. Elle sera convoquée devant le juge et le procureur ce 22 mai à 13h au tribunal Çağlayan d’Istanbul. Elle fait face à des accusations d’appartenance à un groupe terroriste et de participations à des actions illégales.

Sıla Abalay

Sıla Abalay

Nidal Naeem Abu Aker, membre dirigeant du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) est détenu depuis juin 2014 par l’état israélien qui vient de renouveler pour une période de 4 mois supplémentaires, et pour la quatrième fois, sa détention administrative. La détention administrative est un régime que Israël utilise régulièrement pour détenir des militants sans procès pour une durée indéterminée. Abu Aker a lui-même subit 9 ans de détention administrative sur 12 années d’emprisonnement totale au cours de sa vie. Lorsqu’il était libre, Abu Aker présentait un programme sur les prisonniers politiques palestiniens sur la radio publique Al-Wihda. Plusieurs mouvements et syndicats de journalistes palestiniens ont dénoncé cette prolongation de détention.

Nidal Naeem Abu Aker

Nidal Naeem Abu Aker