Ce mercredi, les maoïstes avaient appelé à la grève générale au Jharkhand pour protester contre la récente condamnation de cinq guérilleros du CPI(maoïste) par un tribunal de l’Uttar Pradesh. Cette action visait également à pousser le gouvernement à mettre un terme à l’Opération Green Hunt. La grève a affecté le trafic ainsi que les activités minières de l’état. Dans le cadre de cette action, une brigade de guérilleros a pris un bus de la police en embuscade hier soir dans le district de Dhanbad (Jharkhand). Le bus, qui patrouillait à proximité du commissariat de Topchachi, a été pris d’assaut par les maoïstes. Un policier a été tué et douze autres blessés au cours de l’attaque. Diverses autres actions ont visé des infrastructures gouvernementales telles que les chemins de fer et les voies de circulation routière.

Hier, les forces de l’ordre sont violemment intervenues pour libérer l’accès à plusieurs raffineries du pays bloquées par des transporteurs en grève. Ces derniers demandent une hausse de leurs salaires suite à l’inflation (estimée à 25%), une réduction d’impôts, mais aussi que soit pris en compte tout ce qui a été dit depuis un an et les élections présidentielles. Les tensions sont vives entre les syndicats des transporteurs routiers et le gouvernement de Cristina Fernandez depuis son entrée en fonction. Les travailleurs entendent bien poursuivre leur mouvement jusque vendredi soir, malgré les ordres présidentiels aux forces de police: ‘La présidente nous a ordonné de déployer tous les efforts de l’Etat pour être en mesure de résoudre rapidement les pénuries que les camionneurs veulent imposer au pays. Tous ceux qui tentent, par la force ou la violence, d’empêcher les camions de quitter les usines devront s’en expliquer devant les tribunaux’.

Rupture de grève par la police argentine

Rupture de grève par la police argentine

Pour la trentième nuit consécutive, la ville de Montréal a été le théâtre d’une manifestation des étudiants québécois engagés depuis plus de trois mois dans un combat contre la hausse de leurs frais de scolarité. Cette fois encore, les autorités avaient déclaré le cortège illégal en raison de la non-communication de son itinéraire. Celui-ci a néanmoins parcouru une dizaine de kilomètres à travers la ville avant d’être pris en souricière par la police. Le porte-parole de cette dernière a affirmé que l’intégrité des agents avait été mise en jeu par le jet de quelques pierres et par les feux de bengale des manifestants. Dès lors, les policiers anti-émeutes sont entrés en action, interpellant plus de 400 personnes. Par ailleurs, ils sont également intervenus à l’encontre d’autres groupes de manifestants qui voulaient venir en aide à celui encerclé.

Manifestation et arrestations à Montréal

Manifestation et arrestations à Montréal

Hier après-midi, des milliers de personnes s’étaient à nouveau réunies pour entreprendre la 29ème marche nocturne quotidienne à Montréal. Alors qu’aujourd’hui, le ‘printemps érable’, mouvement estudiantin contre la hausse des frais de scolarité ‘célèbre’ son centième jour d’actions, la police est à nouveau passée à l’action hier soir, dispersant la manifestation à coups de matraques et de grenades assourdissantes. Une cinquantaine d personnes ont été arrêtées et trois personnes ont été blessées. Dans un communiqué, le service de communication de la police a déclaré que ses hommes avaient réagi à la présence de personnes masquées, désormais interdite, au fait que l’itinéraire de la marche n’avait pas été déclaré comme l’exige la loi spéciale (adoptée vendredi dernier et destinée à régir les rassemblements et les manifestations) et contre des jets de projectiles.

Présence policière à Montréal

Présence policière à Montréal

Alors que le gouvernement a voté une ‘loi spéciale’ vendredi, laquelle impose entre autre de fortes limitations à la liberté de manifester, les rassemblements et la répression s’intensifient à Montréal. Samedi déjà, la manifestation organisée dans la soirée a entraîné de violents affrontements entre les étudiants en grève et les forces de l’ordre (cf notre article de dimanche). Dimanche soir, les étudiants sont à nouveau sortis dans les rues. Après dix minutes, leur manifestation a été déclarée illégale par la police, l’itinéraire de celle-ci n’ayant pas été communiqué aux autorités comme l’exige la nouvelle loi, entraînant des nombreuses violences. Celles-ci ont fait au moins dix blessés et ont conduit à l’arrestation d’un total de 305 personnes.

Arrestation d’un manifestant à Montréal

Arrestation d'un manifestant à Montréal

Depuis près de 600 jours, les ouvriers de l’usine Fralib (groupe Unilever) de Gémenos (Bouches-du-Rhône) sont en lutte pour empêcher la fermeture de leur usine, la seule en France à produire les thés Lipton et les tisanes Eléphant. Craignant que la direction ne déménage les machines, les salariés avaient réinvestis le site le 11 mai dernier, occupation suite à laquelle le président d’Unilever avait saisi la justice pour réclamer l’expulsion immédiate des occupants. Mercredi, le juge des référés du tribunal de grande instance de Marseille a ordonné ‘l’expulsion, à compter du 1 juin 2012, avec la concours de la force publique si nécessaire, de toute personne gênant les accès au site de la société Fralib’.

Hier, une centaine de manifestants ont bloqué l’entrée d’un collège au nord de Montréal. Pour la première fois depuis le début du mouvement de lutte estudiantine qui dure depuis 14 semaines, des parents s’étaient joints aux étudiants sur les piquets de grève. Les policiers anti-émeutes de la Sûreté du Québec, casqués et brandissant leurs boucliers sont intervenus à la demande de la direction du collège pour disperser la foule. Celle-ci refusant de lever les piquets, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes contre les manifestants. En outre, au moins cinq personnes ont été interpellées.

Le 7 mars dernier, dans le cadre des multiples actions (qui se poursuivent depuis) des métallos de Florange pour obtenir le redémarrage des hauts fourneaux de leur usine, la justice française avait promulgué une ordonnance autorisant le recours à la force publique pour faire lever les piquets de grève de l’aciérie. Les syndicalistes, via leur avocat, avaient introduit un recours en référé devant le tribunal de grand instance de Thionville afin d’obtenir l’annulation de ce texte. Hier, le tribunal a refusé d’annuler cette ordonnance qui empêche ‘toute entrave au fonctionnement du site, à l’exercice du travail, à la circulation des biens et des marchandises, à la liberté du commerce et de l’industrie’ et autorise donc l’usage de la force publique pour la faire respecter. L’avocat des syndicats envisage actuellement d’interjeter appel.

Depuis lundi, les pêcheurs de merlu de la province de Paita, dans l’extrême nord du pays, sont en grève pour exiger le relèvement des quotas de pêche imposés par le gouvernement. Ils ont mené diverses actions au cours desquelles plusieurs d’entre eux ont été arrêtés et incarcérés. Hier, un groupe de pêcheurs ont manifesté devant le commissariat de Paita avant de tenter d’investir le bâtiment afin de libérer leurs collègues. De violents affrontements les ont opposé aux forces de l’ordre qui leur en bloquaient l’accès, affrontements qui ont fait au moins un mort et vingt blessés parmi les manifestants.

Depuis le mois d’octobre dernier, les hauts fourneaux de l’usine ArcelorMittal de Florange sont à l’arrêt. Les ouvriers mènent depuis lors diverses actions et manifestations diversement réprimées par les autorités et la direction. Fin février, quelques 300 métallos avaient bloqué la porte Sainte-Agathe, sortie des expéditions du site. Le 15 mars, une manifestation à Paris qui avait tenté de rejoindre le QG de campagne de Nicolas Sarkozy avait été refoulée par la force et les métallos aspergés de gaz lacrymogènes. Hier, une trentaine d’ouvriers ont empêché l’accès aux bâtiments administratifs du site durant une dizaine d’heures. Aujourd’hui, c’est à nouveau la logistique qui est visée, trente métallos bloquant à nouveau les expéditions. La direction et ArcelorMittal poursuivent quant à elle leurs démarches à l’encontre des ouvriers. La direction a porté plainte pour des ‘menaces de mort’ qui auraient été proférées et des syndicalistes doivent être convoqués vendredi au commissariat de Thionville. De son côté, ArcelorMittal a obtenu récemment du tribunal de grande instance de Thionville une interdiction de manifester devant les entrées de l’usine. Les syndicats ont fait appel de cette ordonnance et une décision au fond devrait être rendue le 24 avril.