Suite à la désignation de Palestine Action comme « organisation terroriste » en juillet dernier (voir notre article), plus de 700 personnes ont été arrêtées pour avoir affiché leur soutien à l’organisation nouvellement interdite lors de manifestations. Finalement, la police londonienne a décidé d’inculper 67 personnes. Les accusés comparaîtront devant le tribunal à plusieurs dates en octobre et encourent une peine maximale de six mois d’emprisonnement s’ils sont reconnus coupables.

Lundi 25 août, les organisations de défense des prisonniers palestiniens ont annoncé la mort du prisonnier Musab Al-Ayadeh. Âgé de 20 ans, il avait été arrêté et blessé par balles lors d’un raid de l’armée israélienne à Hebron 4 jours plus tôt. Présenté devant un tribunal militaire le 24 août, il a été placé en détention en dépit de ses blessures puis finalement déclaré mort le lendemain dans un hôpital de Jérusalem. C’est le 77e prisonnier palestinien qui meurt en détention depuis octobre 2023.

Né en 1977 à Naplouse, Nader Sadaqa fait partie de la communauté samaritaine, une des plus petites communautés religieuses au monde et une des branches les plus anciennes du judaïsme. Il s’engage très jeune au sein du FPLP, en particulier sa branche étudiante. Il est arrêté en août 2004 et condamné à 6 peines de prison à perpétuité pour son engagement comme cadre des Brigades Abu Ali Mustapha (l’aile militaire du FPLP) à Naplouse durant la Seconde Intifada. Aujourd’hui, il entre dans sa 22ᵉ année de détention et reste un cadre important du mouvement des prisonniers palestiniens, en participant à de nombreuses grèves de la faim et initiatives politiques.

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À l’appel de plusieurs organisations et collectifs, dont le Secours Rouge, une Marche Populaire pour la Libération et le Retour en soutien peuple palestinien est organisée ce dimanche 24 août dès 14H à Bruxelles au départ de Parvis Saint-Jean Baptiste (1080 Molenbeek). Contre le génocide en cours à Gaza qui se poursuit depuis plus de 680 jours, cette manifestation revendique le boycott total d’Israël, la fin de la complicité de l’Union européenne et de la Belgique, la libération de tous les prisonniers palestiniens, le droit au retour de tous les réfugiés palestiniens et la fin de la criminalisation de la solidarité.

İsmail Çelik est emprisonné depuis 30 jours en Turquie, car il aurait scandé lors d’une manifestation pro-palestinienne le slogan « Israël assassin, Erdoğan complice » au Salon de l’industrie de la défense IDEF 2025 à Istanbul (voir notre article). Le 21 août, il a été maintenu en détention à l’issue d’un réexamen de sa détention. Une enquête disciplinaire a également été ouverte contre Çelik, actuellement incarcéré au pénitencier n° 1 de Marmara, pour avoir critiqué le génocide en Palestine et la position de la Turquie sur les réseaux sociaux pendant son incarcération. Récemment, il vient de publier une déclaration soulignant le sens de son engagement antisioniste.

Salut à toustes, c’est avec la nostalgie d’être parmi vous que je commence mes lignes.

Même si je ne suis pas à vos côtés, même si j’ai été jeté dans les geôles du fascisme, mon cœur, rempli de la résistance, de la colère et de l’espoir des peuples opprimés qui luttent contre les impérialistes et les sionistes, est avec vous, camarades. Où que nous soyons, même si nos corps ont été enchaînés, nous allons continuer à poursuivre cette honorable lutte. Car nous, contrairement à eux, nous n’appuyons pas notre dos sur les intérêts impérialistes, mais sur la lutte des peuples opprimés. Car nous, contrairement à eux, nous ne sommes pas assoiffés de statut, d’argent et de sang, mais amoureux des peuples qui résistent. Car nous, même enchaînés, nous sommes celleux qui sont libres.

J’écris ces lignes avec des sentiments mêlés. Car être loin de vous m’attriste, mais être toujours dans ma cause et dans ma lutte me rend heureux. À chaque difficulté que je traverse, je pense à notre cause et à vous, et je les surmonte une à une. Bientôt, je sortirai de ces geôles du fascisme, et je serai à vos côtés, plus motivé et plus fort. Ensemble, nous reprendrons là où nous nous étions arrêté·es : en criant nos slogans et en continuant notre lutte.

Ne vous inquiétez pas pour moi, je vais bien et, même si mon corps est captif, j’irai bien tant que vous poursuivrez la lutte. Prenez bien soin de vous, avec mes salutations…

LES IMPÉRIALISTES SERONT VAINCUS, LES PEUPLES QUI RÉSISTENT VAINCRONT !

Récemment, des actions ont eu lieu dénonçant le projet de dissolution du réseau de soutien aux prisonniers palestiniens Samidoun par le gouvernement Arizona et son ministre de l’Intérieur et membre du MR Bernard Quintin (voir notre article). Le mardi 19 août, plusieurs comptes sur les réseaux sociaux ont publié des photos de tags sur la façade du MR à Bruxelles dénonçant ce projet et le soutien du parti de droite au génocide en cours à Gaza comme « MR = génocidaires » ou encore « Contre la dissolution – Soutien à Samidoun ». Parallèlement, un immense tag « Bxl is Samidoun » (Bruxelles est Samidoun) est apparu sur l’autoroute reliant Bruxelles à Paris.

Les forces pénitentiaires israéliennes ont mené quatre assauts violents contre les cellules des prisonnières politiques palestiniennes à la prison de Damon les 4, 8, 10 et 14 août. Les détenues ont été menottées, traînées, humiliées et battues, et des gaz lacrymogènes et des chiens policiers ont été utilisés. Selon plusieurs organisations palestiniennes de soutien, les détenues souffrent également de la faim, d’infections cutanées et d’un déni des conditions d’hygiène élémentaires, notamment en matière de santé menstruelle et reproductive. Il y a actuellement 48 femmes détenues, dont deux mineures et deux femmes enceintes. La majorité des détenues sont incarcérées pour des accusations d’« incitation » sur les réseaux sociaux, en vertu des lois militaires israéliennes.

Dans les prochaines semaines, 5 procès contre des militant·es d’Extinction Rebellion se tiendront en région parisienne : le 19 août pour une action de soutien à la Palestine, le 2 septembre pour une action contre le groupe LVMH, le 12 septembre pour une action contre BNP, le 17 septembre et 9 octobre contre les effets écocides des JO à Paris.  Pour avoir dénoncé les responsables d’un système destructeur, des activistes ont subi plus de 200h de garde à vue, des perquisitions, et sont maintenant convoqué·es devant la justice. Une cagnotte de solidarité a été mise en place (voir ici) pour couvrir les frais de défense des procès à venir, mais aussi les frais de transport pour faire venir certain·es témoins et certains activistes à leur procès.

En soutien aux 24 activistes pro-palestiniens emprisonnés pour leur participation présumée à une action contre le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems à Filton, des rassemblements ont été organisés le 15 août dernier devant les prisons de Bronzefield et Peterborough réunissant des dizaines de personnes. Parallèlement, plusieurs prisonniers de la prison de Bronzefield ont retiré leur photo d’identité de l’extérieur de la porte de leur cellule et l’ont remplacée par le visuel de la journée de soutien. Les prisonniers de la prison de Peterborough ont écrit « Free Gaza » et « Save the Innocent Children » sur l’extérieur de leurs cellules afin de témoigner leur soutien. Initiées par le mouvement Prisoners for Palestine qui est dirigé par des prisonniers britanniques, ces actions marquent l’anniversaire de la grève de la faim des prisonniers palestiniens en 2004 et le premier anniversaire de l’incarcération des Filton 24. Par ailleurs, l’initiative était également en mémoire de deux personnes assassinées à la prison de Bronzefield la semaine du 28 juillet dernier.

T. Hoxha est une militante pour la Palestine qui est emprisonnée depuis 9 mois sans procès dans le cadre de l’affaire dite des Filton 24, ce groupe d’activistes accusé d’avoir participé à une action contre le site du principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems à Filton en avril 2024. Elle est en grève de la faim à la prison de Peterborough depuis le 11 août. Ses revendications sont qu’elle puisse réintégrer son emploi à la bibliothèque et recevoir tout le courrier qu’elle n’a pas encore reçu. Par ailleurs, elle n’a aucun suivi médical, malgré les demandes répétées de ses proches.