Des heurts ont eu lieu à Rome entre la police et un cortège des étudiants pro-palestinienne de l’université La Sapienza. Ce bloc faisait partie d’une manifestation plus large organisée par des syndicats et des organisations politiques de gauche. Certains étudiant·es se sont écartés de l’itinéraire autorisé et sont entrés en contact avec un cordon de police en tenue anti-émeute donnant à des affrontements. La police a fait usage de gaz lacrymogènes.

Affrontements entre des étudiants pro-palestiniens et la police à Rome

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Vendredi 31 mai, des affrontements se sont déroulés entre d’une part les polices locales et de l’état et d’autre part les étudiants pro-palestiniens de l’université de Californie à Santa Cruz. Des policiers en tenue anti-émeute ont pris d’assaut un barrage qui bloquait l’accès principale du campus depuis le début de la semaine. Environ 80 personnes ont été arrêtées. Les étudiants diplômés de l’université de Santa Cruz mènent quant à eux une grève depuis près de deux semaines pour protester contre le traitement réservé par le système universitaire aux manifestants pro-palestiniens. La grève devrait s’étendre à trois autres campus cette semaine. Le lendemain, des affrontements entre policiers et plusieurs centaines d’étudiant·es pro-palestiniens se sont déroulés à l’occasion de la cérémonie de remise des diplômes de l’Université de Chicago. Les manifestant·es protestaient évidemment contre le génocide et les accords commerciaux entre l’université et Israël mais aussi, contre la décision de celle-ci de retenir les diplômes d’au moins quatre étudiants de dernière année en raison de leur participation à un campement pro-palestinien sur le campus (qui avait été expulsé le 7 mai). Plusieurs personnes ont reçu du gaz poivre tandis qu’une autre a été arrêtée.

Arrestation de quelques 80 étudiants·es pro-palestiniens à l'UC Santa Cruz

Environ 600 manifestants pro-palestiniens se sont rassemblés samedi soir vers 18h00 pour une nouvelle action, cette fois-ci menée devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles. Les manifestants dénonçaient la complicité de l’Allemagne avec le génocide à Gaza et la répression, par les forces de l’ordre allemandes, des actions pro-palestiniennes, comme à l’université Humboldt de Berlin ou lors des manifestations dans les quartiers berlinois de Neukölln et Kreuzberg (voir notre article). À leur arrivée, les forces de l’ordre ont fouillé les manifestants, et ceux qui portaient de quoi se masquer le visage, de quoi se protéger des grenades lacrymogènes, ou même de simples marqueurs, ont été embarqués. La police avait bouclé les rues aux abords de l’ambassade et se tenait prête à intervenir mais il n’y a pas eu d’incidents.

Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne a emprisonné des milliers de Palestiniens et, faute de place dans les prisons, ils ont dû être regroupés dans des camps de concentration gérés par l’armée, dont celui de Sde Teiman. Que total, quelque 4.000 Palestiniens ont été détenus à Sde Teiman depuis le 7 octobre, quelque 1.500 d’entre eux ont été finalement libérés faute de preuve. Actuellement, un millier d’entre eux restent détenus dans le camp. Légalement, es suspects ne peuvent pas être détenus plus de 45 jours, sans aucun contrôle judiciaire. A l’issue de cette période, les détenus doivent être relâchés ou être transférés pour ceux accusés d’implication dans des « activités terroristes » vers des prisons gérées par l’administration pénitentiaire. Mais de nombreux détenus restent enfermés dans le camp au delà de ce délais.

Les témoignages d’anciens détenus mais aussi de lanceurs d’alerte israéliens relatifs au camp de Sde Teiman révèlent une politique systématique de mauvais traitements envers les prisonniers palestiniens; passage à tabac, humiliation, menottes serrées au sang 24H sur 24, etc.. Un médecin militaire a témoigné que des détenus avaient dû être amputés d’un membre à la suite de blessures causées par la manière dont ils étaient menottés. Entravé et les yeux bandés des jours durant, ils étaient nourris à la paille forcés de déféquer dans des couches. 27 détenus Sde Teiman seraient décédés de blessures ou faute de soins durant leur incarcération depuis le 7 octobre. Le nombre des témoignage et leur reprise dans les média ont amené le chef d’état-major israélien, le général Herzl Halevi, a annoncer cette semaine la création d’une commission d’enquête. On sait la politique israélienne qui consiste a ouvrir un nombre d’enquête infime par rapport aux crimes de guerre commis pour tenter préserver son image d’armée « morale », mais il est révélateur que la procureure en chef de l’armée ait révélé que la moitié des 70 enquêtes lancées par son service contre des soldats soupçonnés de mauvais traitements envers des détenus Palestiniens, concernent Sde Teiman.

La police a à nouveau attaqué une manifestation pro-palestinienne à  Berlin-Kreuzberg et Neukölln. De violents affrontements ont nouveau éclaté entre la police et les manifestants sur la Sonnenallee mercredi soir. Un canon à eau a été utilisé comme moyen de dissuasion. Les policiers ont été massivement bombardés de bouteilles et d’œufs, encerclés et insultés. Ici, les manifestants auraient crié « Tout Berlin déteste la police » et tiré des pièces pyrotechniques. Plusieurs personnes ont été arrêtées, dont une femme âgée. Un policier a été touché au casque avec un mât de drapeau. L’auteur présumé a été arrêté peu de temps après. Il y a également eu plusieurs incendies dans un coffret électrique et dans des poubelles. 19 poursuites pénales ont été engagées au total pour agressions physiques et résistance à l’encontre des agents des forces de l’ordre, notamment atteintes graves à l’ordre public, coups et blessures graves, dommages matériels, injures et utilisation de symboles d’organisations anticonstitutionnelles et terroristes. .

Un rassemblement a eu lieu ce vendredi après-midi devant l’ambassade américaine à Bruxelles pour dénoncer la complicité des États-Unis dans le génocide à Gaza. L’événement était autorisé jusqu’à 18 heures mais des manifestants sont restés dans la zone près de la rue de la Loi. La police a procédé à au moins une quarantaine d’arrestations administratives devant la station de métro Art-Loi. Une des personnes embarquée avait été blessée au crâne et saignait. Ils semblent que les personnes arrêtées aient été amenées aux casernes d’Etterbeek.

EDIT 23:40 Les premières personnes sont libérées après identification
EDIT 00:25 Les dernières personnes ont été libérées

Des affrontements ont éclaté mardi soir entre manifestants et policiers près de l’ambassade d’Israël à Mexico, pendant un rassemblement contre les attaques israéliennes sur Rafah, dans la bande de Gaza. Les manifestants, dont certains étaient cagoulés, ont jeté des pierres et de la peinture sur le barrage de policiers qui leur bloquait le chemin vers le complexe diplomatique. La manifestation, baptisée « Action urgente pour Rafah » sur les réseaux sociaux. Les manifestants ont commencé à démonter les barrières métalliques qui bloquaient l’accès à l’ambassade. Les policiers anti-émeutes ont riposté à l’aide de gaz lacrymogène et en retournant les pierres que leur lançaient les manifestants.

Alors que la manifestation en direction de l’ambassade d’Israël, organisée à l’appel notamment du collectif Urgence Palestine, touchait à sa fin, une partie des manifestants présents, a décidé de poursuivre la contestation en empruntant des rues adjacentes. Plusieurs grenades lacrymogènes ont été utilisées sur le boulevard Haussmann contre les manifestants, provoquant des mouvements de foule. D’autres cortèges sont en cours dans les rues de la capitale et les forces de l’ordre sécurisent certains axes stratégiques de Paris, de manière à empêcher l’accès à la Place de la Concorde. Avant ces évènements, une véritable marée humaine s’était élancée pour demander l’arrêt des bombardements et dénoncer les frappes effectuées sur la veille à Rafah par l’armée israélienne.

Jeudi 23 mai, les manifestants pro-palestiniens de l’Université de Californie à Los Angeles ont de nouveau affronté la police alors qu’ils reconstruisaient un campement sur leur campus. Les manifestants ont occupé l’espace autour du Kerckhoff Patio (essayant sans succès de prendre le contrôle du bâtiment), érigeant des barrières en bois et bloquant l’accès à une partie du campus. Les manifestants ont d’abord été menacé de sanction disciplinaires et d’un bannissement de 7 jours du campus mais, n’ont pas cédé. Plusieurs services de police se sont alors coordonnés pour réprimer rapidement la manifestation. Les actions pro-palestininienes  continue donc à l’UCLA malgré les agressions de groupes sionistes couplées aux répressions policières (voir notre article).

Des membres du personnel universitaire de l'UCLA soutenant l'action pro-palestinienne du 23 mai 2024

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies mardi après-midi devant l’ambassade d’Israël pour réclamer un cessez-le-feu à Gaza. Dès 18h, la foule, principalement partie de l’occupation de l’ULB, s’est rassemblée devant l’ambassade israélienne, située à Uccle, en scandant notamment “Assez est assez, la résistance est justifiée”. Les manifestants ont réclamé la “fin de l’holocauste à Gaza” et des sanctions de la part de la Belgique et de l’Union européenne envers Israël. “Le peuple de Rafah est en train d’être bombardé par le gouvernement israélien. Des bébés sont décapités, des Palestiniens sont brûlés vivants, des femmes sont violées et la population est rendue affamée”, ont appuyé les organisateurs de la mobilisation. Celle-ci a été massivement relayée mardi sur les réseaux sociaux. La manifestation, pacifique, a été confrontée à la répression lorsque la police présente sur place a commencé à asperger la foule à l’aide d’un canon à eau. L’un d’entre eux, au même moment, a été matraqué au visage par un agent de police. Les forces de l’ordre ont ensuite fait usage de gaz lacrymogène. Vers 19h30, de nombreux manifestants – atteints par le gaz au visage – ont dû s’écarter pour soigner leurs yeux. Un SMUR a par ailleurs été déployé sur les lieux pour secourir un manifestant qui avait fait un malaise.

EDIT:  Une étudiante de la Vrije Universiteit Brusse — touchée au visage par le canon à eau — a dû subir une opération à l’œil. Une plainte collective constituée de cinq plaignants (sans compter l’étudiante) tous blessés à la suite des moyens utilisés par la police a été déposée pour usage disproportionné de la force, sur base notamment de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Le simple constat qu’une manifestation n’est pas non autorisée n’habilite pas à recourir aux moyens spécifiques utilisés mardi par la police – à savoir gaz lacrymogène et canons à eau.