Arrêtés le 14 septembre pour la jambisation d’un PDG nucléaire, les deux anarchistes Alfredo et Nicola sont accusé ‘d’attentat avec finalité de terrorisme, blessures graves et vol’ et se trouvent toujours aujourd’hui à l’isolement dans la prison de Sanremo. Ils subissent une fouille corporelle ainsi que de leur cellule tous les jours. Ils ne peuvent communiquer ni entre eux ni avec les autres prisonniers. Leur courrier est censuré (les lettres sont lues par l’autorité pénitentiaire et transmises, quand elles le sont, dix à quinze jours après), et si des lettres sont saisies, ils n’en sont pas informés. Ils ne peuvent avoir accès à aucun livres ni journaux. Les deux hommes font déjà l’objet d’une enquête pour « terrorisme » du parquet de Pérouse, dans le centre de l’Italie.

Les policiers d’élite du RAID ont arrêté hier une militante présumée de l’ETA à Macon, à 70 km de Lyon. Izaskun Lesaka a été interpellée en compagnie d’un homme dont l’identité n’a pas été révélée. Le ministère espagnol de l’intérieur a affirmé dans un communiqué que tous deux étaient en possession d’armes et qu’Izaskun Lesaka est ‘une des trois principaux responsables’ de l’organisation à ce jour. Lesaka vit dans la clandestinité depuis 2005 et avait été condamnée en France à sept ans de prison en janvier dernier. D’après la presse espagnole ce matin, la militante serait actuellement à la tête de l’appareil militaire de l’ETA et avait pour habitude d’utiliser des hôtels et des gîtes ruraux en France pour se cacher. L’arrestation s’est déroulée dans le cadre d’une enquête menée en coopération entre la Garde Civile espagnole et la police française.

Izaskun Lesaka

Izaskun Lesaka

Bruxelles: Rassemblement de 18h à 19h face à la résidence de l’ambassadeur de France (41 boulevard du Régent, métro Art-Loi).

Paris: Rassemblement devant le Palais de justice, (4 Boulevard du Palais, métro Cité).

Clermont Ferrand: Rassemblement Place de la Victoire à 14h.

Bordeaux: Soirée de soutien, 19H30 salle municipale du grand parc, (cliquer ici pour le programme)

France/Belgique: Rappel des manifs demain pour Georges Abdallah

Le 12 septembre dernier, 69 prisonniers du PKK entamaient une grève de la faim illimitée pour réclamer la libération de leur leader Abdullah Ocalan, ainsi que pour dénoncer leurs conditions de détention. Rapidement rejoint par d’autres prisonniers, le 20 octobre, on dénombrait 715 grévistes. Ce vendredi, un groupe de sympathisants et de députés du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy) ont tenté de se rassembler devant la prison pour femme de Bakirkoy en soutien à tous les prisonniers grévistes. La police d’Istanbul avait anticipé le rassemblement et pris diverses mesures devant la prison pour l’empêcher. Après que la police ait interdit le rassemblement, un groupe de manifestants a néanmoins organisé un sit-in avant d’être rapidement dispersé. C’est à ce moment qu’on explosé trois bombes sonores ont explosé à proximité. Les autorités ont ouvert une enquête après avoir brièvement du interrompre la circulation.

Manifestation à Istanbul pour les grévistes de la faim du PKK

Manifestation à Istanbul pour les grévistes de la faim du PKK

Les autorités allemandes ont affirmé avoir inculpé un Turc de 42 ans qu’elles accusent d’être membre du PKK mais surtout d’être un de ses dirigeants régionaux en Allemagne. L’homme, dont l’identité n’a pas été révélée conformément à la loi allemande sur la protection de la vie privée, a été inculpé le 8 octobre dernier d’appartenance à une organisation terroriste par un tribunal de Berlin. Il avait été arrêté le 8 décembre dernier car les autorités le suspectaient d’être la personne de contact du PKK dans l’état de Saxe ainsi que d’aider l’organisation dans d’autres états allemands.

Mardi, les autorités ont arrêtés quatre mineurs dans le cadre de leur enquête sur les violences qui se sont déroulées en marge de la grève longue de six semaines à la mine de Marikana (nord du pays). Les quatre hommes interpellés sont poursuivis pour meurtre et font l’objet d’une garde à vue qui peut durer jusqu’à 48h. La semaine dernière, quatre autres mineurs grévistes avaient déjà été arrêtés dans le cadre de la même enquête. Le 16 août dernier, la police avait ouvert le feu sur la foule, abattant 34 grévistes et entraînant une flambée de contestation à travers le pays. Depuis lors, les actions de grève se multiplient dans toutes les mines et font toutes l’objet de la même répression policière et des mêmes vagues de licenciements en masse des grévistes.

Il y a une semaine, la police interpellait à son domicile un homme de 25 ans qui, suite à une longue enquête, est accusé d’avoir taggué la coupole du Palais de Justice il y a quelques semaines. Alors que la loi anti-graffiti prévoit une peine de six mois maximum, et donc pas de détention préventive, la chambre du conseil a décidé de prolonger son incarcération. Son avocat a réagit en dénonçant cette décision dans la mesure où la détention préventive est une exception pour les faits les plus grave, ce qui est dans ce cas totalement disproportionné.

Le 10 juillet dernier, l’Espagne avait été condamnée pour avoir prolongé illégalement la détention d’une prisonnière membre de l’ETA. Inès Del Rio Prada a été condamnée à plus de 3000 ans de prison mais était libérable le 2 juillet 2008 en vertu d’un loi sur le cumul des peines qui avait fixé sa détention à trente ans. Peu avant sa libération, l’Audience Nationale, se basant sur la jurisprudence, avait prolongé sa détention jusqu’au 27 juin 2017. C’est cette décision qui avait été condamnée par la cour de Strasbourg, celle-ci estimant que l’Espagne avait violé les article 7 (pas de peine sans loi) et 5 (droit à la liberté et à la sûreté) de la Convention européenne des droits de l’homme. Le gouvernement espagnol avait alors immédiatement le renvoi de l’affaire devant la Grande Chambre, son instance suprême. Ce mardi, la CDEH s’est prononcée en faveur de cet appel, sans toutefois préciser à quelle date serait réexaminée l’affaire. En attendant, Inès Del Rio Prada reste incarcérée.

Lancée le 12 septembre par 69 prisonniers du PKK, la grève de la faim s’est étendue à 58 prisons. Le nombre des prisonniers en grève de la faim illimitée serait de 715 au 20 octobre. L’état de santé des prisonniers se détériore rapidement. Une forte préoccupation sur leur état de santé mobilise les organisations de la société civile kurde. Devant une prison de Diyarbakir, plus de 225 organisations de la société civile ont appelé, au 39e jour de la grève, les autorités à répondre positivement aux revendications des prisonniers et à lancer des pourparlers avec le PKK afin de trouver une solution politique à la question kurde.

Ils réclament la libération du dirigeant du, PKK Abdullah Ocalan, emprisonné sur l’Ile d’Imrali, qui n’est pas autorisé à rencontrer ses avocats depuis 27 juillet 2011 et la suppression complète des restrictions de l’usage de la langue kurde. Parmi les grévistes figurent plusieurs journalistes et femmes âgées, ainsi que Faysal Sariyildiz, député BDP, principal parti kurde, en grève depuis 15 octobre et Bekir Kaya, maire de Van, depuis 18 octobre. Ces deux derniers font parties de nombreux élus kurdes emprisonnés par le régime AKP. Plus de 30 maires, six députés et 56 membres du conseil du BDP sont actuellement en prisons.

Depuis mardi, les forces de l’ordre mènent des opérations musclées pour déloger tous les occupants des maisons autour du site du futur aéroport à Notre-Dame-des-Landes au nord de Nantes. Ceux-ci s’opposent au vaste projet destiné à remplacer l’aéroport actuel au détriment des agriculteurs locaux et de la population. La police a totalement bouclé le site et 150 personnes ont déjà été délogées. Les rassemblements d’opposants se poursuivent, ceux-ci ayant installé des barricades sur les routes avec des arbres coupés, jeté des pommes pourries, des cailloux ou des canettes en direction des forces de l’ordre. Mercredi soir, celles-ci ont fait usage de gaz lacrymogène après avoir interdit l’accès au périmètre durant toute la durée de l’opération. Ce matin, elles ont poursuivi les évacuations dans le cadre desquelles trois personnes ont été interpellées.