Le 15 décembre dernier, les autorités allemandes ont procédé à l’arrestation de Eyyup Doru, le représentant en Europe du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party) actuellement confronté à une vague de répression de l’oeuvre de gouvernement turc. Depuis 1998, Doru vit à Rennes grâce à un passeport ‘titre de voyage’ délivré par les autorités françaises en vertu de la législation sur le statut des réfugiés. Celle-ci stipule que la France donne asile aux étrangers bannis de leur patrie pour cause de liberté. Son passeport mentionne qu’il peut se rendre dans tous les pays sauf la Turquie. Différents pays l’ont déjà arrêté par le passé, mais l’ont toujours relâché immédiatement, Doru benificiant de la protection internationale conférée par le statut de réfugié statutaire. Néanmoins, le 15 décembre à Munich, et alors qu’il raccompagnait une délégation du BDP venue de Turquie pour une série d’entretiens au sein des institutions européennes, Eyyup Doru à été arrêté et présenté devant un juge qui lui a signifié sa mise en détention en vertu d’un mandat d’Interpol émis en 2007 à la demande de la Turquie. Celle-ci dispose maintenant de 40 jours pour envoyer l’acte d’accusation. Eyyup Doru risque l’extradition.

Eyyup Doru

Eyyup Doru

Dans le cadre de la Campagne internationale pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, un rassemblement a eu lieu devant le ministère de la Justice, place Vendôme à Paris, ce jeudi 22. Les slogans « Libérez Georges Abdallah ! », « 28 ans de prison, 28 ans de résistance ! » ont été scandés par près de 80 manifestants. La police a tenté de disperser le rassemblement, mais la détermination des manifestants a fait qu’une délégation composée d’un membre du Collectif pour la libération de Georges Abdallah et de l’ex-sénatrice Alima Boumediène a été reçue par le chef de cabinet du ministre.

La délégation a souligné l’acharnement des autorités françaises, qui persistent à ne pas libérer Georges Abdallah. La chancellerie a confirmé que les autorités libanaises avaient déclaré accepter d’accueillir Georges Abdallah dès sa sortie de la prison de Lannemezan, comme l’a rappelé dernièrement par écrit le consul libanais à Paris.

En juillet dernier, Silvia a été reconnue coupable, tout comme ses deux co-accusés Billy et Costa, d’actes préparatoires dans l’exécution d’un incendie intentionnel ainsi que de transport et de dissimulation d’explosifs. Condamnée à purger une peine de prison de plus de trois ans, elle a d’abord été incarcérée à Bienne avant d’être transférée à la prison de Zürich. Il y a quelques jours, elle a une nouvelle fois été transférée, à la prison de Hindelbank cette fois, dans le canton de Berne. Voici sa nouvelle adresse:

– Silvia Guerini
– PF 45
– CH – 3324 Hindelbank
– SUISSE

Les autorités iraniennes ont décidé d’annuler la peine de mort de Zeyneb Calaliyan. Arrêtée au cours de l’année 2008, cette femme de 29 ans qui vivait à Mako avait été condamnée à mort pour « inimitié à l’égard de Dieu » en janvier 2009 à Kermanshah, lors d’une audience de sept minutes. Elle était accusée « d’apostasie » et d’être membre du PJAK.

La décision des autorités iraniennes intervient après le cessez-le-feu du PJAK, déclaré le 5 septembre dernier après trois jours de combats violents. Dix prisonniers politiques kurdes ont été exécutés depuis 2007 par le régime iranien. Au moins 17 autres seraient toujours dans le quartier des condamnés à mort en raison de leur appartenance présumée à des organisations kurdes interdites.

Zeynab Jalalian

Danny Cook, un britannique de 22 ans, a été condamné ce mercredi à trente mois de prison. Le 9 août dernier, le jeune homme avait créé, dans une manifestation d’humour noir un peu déplacée (dixit la défense), une page Facebook intitulée ‘Let’s start a riot’ (Déclenchons une émeute), immédiatement rejointe par 44 personnes. La page n’est cependant restée en ligne que trente minutes. Cook a été condamné à trente mois de prison pour avoir intentionnellement encouragé ou contribué à la perpétration de vols et de dommages criminels. Le juge a estimé que c’était un délit très grave dans le contexte des émeutes, mais qu’étant donné que le page n’était restée en ligne que trente minutes, Cook pourrait être libéré à la moitié de sa peine. Soit quinze mois d’emprisonnement pour trente minutes d’humour.

Le jeune franco-palestinien figure sur la liste des 550 prisonniers libérables dans le cadre de l’accord d’échange entre Israël et la Palestine du 18 octobre dernier. Arrêté le 13 mars 2005, Hamouri, accusé de complot contre le rabbin Yossef et d’appartenance présumée à un mouvement proche du FPLP, avait été condamné le 17 avril 2008 à sept ans de prison. Il devrait donc retrouver la liberté et rejoindre sa famille à Jérusalem ce dimanche.

Salah Hamouri

Mumia Abu-Jamal a quitté le couloir de la mort de la prison SCI-Greene de Waynesburg et a été transféré à la prison SCI-Mahanoy de Frackville (photo), à 170 km de Philadelphie. Le directeur de la prison de Frackville a confirmé que Mumia Abu-Jamal était bien détenu à l’isolement dans « l’unité de contrôle » de son établissement « jusqu’à ce que l’on s’assure qu’il puisse rejoindre la population carcérale dans quelques jours ».
Nouvelle adresse de correspondance :
Mumia Abu-Jamal
#AM 8335
SCI Mahanoy
301 Morea Road
Frackville, PA 17932

USA: Mumia quitte le couloir de la mort et la prison de Waynesburg

Une soixantaine de personnes ont défilés dans les rues de Londres ce 10 décembre pour demander la libération inconditionelle et immédiate de Mumia Abu Jamal.

La manifestation s’est terminée devant l’ambassade américaine où une autre manifestation ‘System change not Climate change’ se tenait déjà. Si les manifestants étaient heureux d’apprendre que la peine de mort ne serait pas reconduite, un message du MOVE a cependant rappellé que ‘cela ne veut pas dire qu’ils ne veulent pas Mumia mort, la police et les autres forces réactionnaires veillent à ce que ses droits et sa sécurité ne soient pas respectés en prison’.

Manifestation pour Mumia

Manifestation pour Mumia

Depuis plusieurs mois, trente-trois ans après les faits, se tient en Allemagne un procès contre Verena Becker pour participation à l’action de la RAF contre le procureur général de l’époque, Siegfried Buback, que la RAF tenait pour responsable direct de la mort d’Ulrike Meinhof. L’Etat allemand veut contraindre les anciens militants de la RAF à témoigner. Ces militants ont publié un texte commun affirmant leur refus (lire ici ce texte).

Face à ce refus, l’Etat allemand utilise depuis des mois la menace de l’emprisonnement grâce à la disposition juridique du Beugehaft, (« astreinte par corps »), un arti­cle du code de pro­cé­dure pénale qui permet d’envoyer en prison pour six mois une per­sonne qui refuse de témoi­gner devant la jus­tice. Mais pour la première fois il met cette menace à exécution. Christa Eckes s’est vue notifier une décision d’incarcération; elle devrait sous quinze jours être emprisonnée dans un hôpital pénitentiaire. Un hôpital. Car Christa Eckes est actuellement en chimiothérapie, avec un pronostic vital de 50% selon ses médecins. Alors que cet état de santé permettrait normalement à un détenu de sortir de prison pour raisons de santé, c’est l’inverse qui se passe pour Christa Eckes, qui avait été arrêtée en 1974, à l’age de 24 ans, et qui a purgé deux longues peines de prison dans les années 70-80-90 (elle était d’ailleurs en prison en 1977, au moment de l’action contre Buback).