Deux colis piégés ont explosé cet après-midi à Rome, l’un à l’ambassade de Suisse (où un employé de l’ambassade a été blessé), l’autre à l’ambassade du Chili, le troisième à l’ambassade d’Ukraine. Le parquet de Rome a immédiatement ouvert une information judiciaire pour « attentat à finalité terroriste ». Aucune de ces deux actions n’a encore été revendiquée, mais les enquêteurs visent les milieux anarchistes. Selon eux, ces actions pourraient être liés aux prisonniers actuellement détenus en Suisse, Marco Camenisch, Costa, Silvia et Billy. En octobre dernier, un paquet incendiaire avait déjà été retrouvé devant l’ambassade de Suisse à Rome exigeant la libération de Costa, Silvia et Billy. Tous trois ont été arrêtés au mois d’avril à Zurich, et sont soupçonnés d’avoir projeté un attentat contre le nouveau centre de recherche d’IBM.

Bombe à l’ambassade de Suisse à Rome

Bombe à l'ambassade de Suisse à Rome

Un militant avait été mis en examen en janvier 2008 sous enquête antiterroriste, accusé de « transport et détention de produits incendiaires ou explosifs », en l’occurrence des fumigènes, alors qu’il allait à une manifestation devant le Centre de Rétention de Vincennes. Incarcéré pendant 4 mois et demi début 2008, il avait choisi de se soustraire à son contrôle judiciaire depuis juillet 2008. Il était donc sous mandat d’arrêt. Alors que l’instruction devait être close en cette fin 2010, il a été incarcéré ce mardi 21 décembre à la prison de Fresnes.

Huit personnes ont été arrêtées par la police dans la troisième opération en un an contre l’organisation de jeunesse de la gauche nationaliste basque SEGI. Six membres présumés de l’organisation ont été arrêtés dans les villes de Bilbao, Pampelune et Vitoria. Deux avocats, défenseurs des membres de l’ETA, Haritz Escudero et Haizea Ziluaga, figurent parmi les personnes arrêtées. Escudero a été arrêté dans un hôtel ddes îles de Canaries, où il se trouvait en vacances, tandis que Ziluaga a été arrêtée alors qu’elle quittait une prison à Aranjuez, au sud du Madrid, où elle venait de rendre visite à un client. La police espagnole accuse SEGI d’être à l’origine d’actes de violences contre l’Etat et d’avoir lancé des coktails molotov contre les symboles de l’Espagne, comme des bureaux de vote, des banques et des sièges de partis politiques. En 2007 la Cour suprême espagnole avait décrété SEGI « organisation terroriste », suivant sa politique de lier à ETA (et ainsi criminaliser) toutes les organisations politique de la gauche nationaliste basque.

Le 12 octobre 2010, cinq membres es forces de sécurité enlevaient chez elle, à Essaouira, Ilham Hasnouni. Les yeux bandée, elle a été battue pendant le trajet jusqu’à un endroit non identifié où elle a été interrogée, insultée et une nouvelle fois battue. Les interrogatoires portaient sur les protestations estudiantines à l’Université de Marrakech, après les événements du 14 mai 2008, lorsque les forces de l’ordre ont investi la cité universitaire. L’Union Nationale des Etudiants Marocains (Unem) avait appelé à une grève après des dizaines de cas d’intoxication alimentaire dans le restaurant universitaire. L’administration de l’Université avait alors refusé de prendre en charge les frais médicaux des étudiants hospitalisés.

La nuit suivante, elle a été transférée dans un endroit inconnu de Marrakech où les interrogatoires ont recommencés : identité, études, opinions politiques, fréquentations, complicités, etc. Les questions pleuvent, ponctuées de coups de poings. Puis nouveau transfert, dans un endroit qu’elle a deviné être commissariat de Jemâa El Fna. Sous la place emblématique du tourisme Marocain, sur un fond sonore de chants, flûte et tambour, Ilham est une nouvelle foisi nterrogée et battue. Elle perdra conscience sous les coups à plusieurs reprise, et sera ranimée pour être à nouveau passée à tabac. Les interrogatoires ont durée deux jours au commissariat de Jemâa el Fna. Deux jours de passages à tabac, deux jours sans manger. Elle a fini par être conduite devant le juge d’instruction qui lui a lu une longue liste d’accusations : responsabilité d’incendie, destruction de biens de l’Etat, rassemblement armé…“. Elle a été ensuite transférée à la prison de Boulmharez.

Ilham Alhasnoni

Du 6 au 8 décembre, le prisonnier vert-anarchiste Marco Camenisch a mené une grève de la faim solidaire avec les trois militants verts-anarchistes accusé d’une tentative d’attentat contre le centre de recherche d’IBM en Suisse et actuellement détenus à l’isolement. A cette occasion, Marco salue les participant au Symposium annuel contre l’isolement carcéral et les prisonniers communistes et antifascistes espagnols en grève de la faim pour leur regroupement.

calicot Marco Libero en Suisse

calicot Marco Libero en Suisse

A l’image de la nouvelle politique juridico-répressive qui identifie tout militant de la gauche indépendantiste basque à ETA, le juge Garzon identifie tout un mouvement communiste à l’organisation de guérilla antifasciste GRAPO. Ces 10 dernières années, dans trois États européens (français, espagnol et italien), 72 arrestations ont été réalisées, 56 militants sont incarcérés (16 militants des GRAPO, 26 du PCE(r), 11 du Secours Rouge International – désormais interdit en Espagne – et 3 du mouvement de résistance).

Le dernier procès en date s’est déroulé au tribunal d’exception de l’Audience Nationale à Madrid les 28 et 29 octobre dernier pour lequel Manuel Perez Martinez (PCE(r)) et Victoria Gomez Mendez (GRAPO) ont été acquittés après avoir été accusé/es d’être les auteurs de divers attentats à l’explosif avec une peine requise -en ajout sur leur peine actuelle de 22 ans de prison…

Le Collectif des prisonnières et prisonniers politiques du PCE(r), du SRI et des GRAPO a entamé ce mois une grève de la faim tournante. Les prisonniers revendiquent l’abrogation de la « Loi des Partis » (qui a paermis e. a. l’interdiction de Batasuna), la libération des prisonniers gravement malades et de ceux qui ont purgé leur peine, et la réunification des prisonniers communistes et antifasciste dans une seule prison.

Espagne: Prisonniers communistes en grève de la faim

Plus de 150 personnes avaient fait le déplacement aux pieds des Pyrénées pour manifester devant la prison de Lannemezan où est détenu Georges Ibrahim Abdallah. De nombreuses organisations étaient représentées: AFPS, Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, Coup Pour Coup (31), JCML (Jeunesse Communiste Marxiste Léniniste ), Libertat, MSRPP, N.P.A, L.O., etc.

Le Secours Rouge International était représentés par une délégation de notre SR/APAPC et par une importante délégation du Secours Rouge arabe (Al Inkad al amar). Etaient également présentes des délégations du secours rouge du pays basque (SRI Ipar-Euzkal Herria) et du secours rouge occitan (SRI-Occitania) récemment formés.

France: Manifestation pour Georges Ibrahim Abdallah

Début novembre, s’est tenu à Moscou la IIIe Conférence sur le Mouvement de toute l’Union [soviétique] pour la Défense des Prisonniers Politiques – Combattants pour le Socialisme.
Parmi les cas mis en avant lors de la conférence, celui de Manuel Pérez Martínez, Secrétaire général du Parti communiste de l’Espagne (reconstitué).

Conférence de Moscou pour les prisonniers politiques (1)

Conférence de Moscou pour les prisonniers politiques (2)

Conférence de Moscou pour les prisonniers politiques (1)
Conférence de Moscou pour les prisonniers politiques (2)

Après Ilham Elhassnouni, Youssef Elhamdia et Abderrahim Mouhane, deux autres jeunes communistes, militants militant du mouvement étudiant et de la Voie Démocratique basiste, ont été arrêtés à Marrakech. Il s’agit d’Abdelhakim Essnabla, qui avait été déjà condamné à deux ans de prison en 2005, mais mais dont la condamnation avait été changée en quelques mois de sursis suite à une grande mobilisation, et de Mohmed Lmoden, qui était le seul témoin dans le dossier de la militante Zahra Boudkour, et qui avait déjà été détenu lui aussi pour ce motif pendant quelques quelques mois.

étudiants communistes marocains emprisonnés 1

étudiants communistes marocains emprisonnés 2

étudiants communistes marocains emprisonnés 1
étudiants communistes marocains emprisonnés 2

L’Opération de « Retour à la vie », l’assaut des dortoirs où s’étaient barricadés les prisonniers politiques en grève de la faim, avait fait 28 morts dans 20 prisons, et près de 1000 blessés en décembre 2000. Le premier procès de ce massacre a commencé mardi à Istanbul: il concerne 39 anciens conscrits accusés d’avoir tué 12 détenus. Les accusés servaient dans une force paramilitaire qui a transféré des prisonniers politiques de la prison Bayrampasa d’Istanbul à de nouveaux établissements pénitentiaires à cellules d’isolement (les prison de Type F). Vingt-six accusés étaient présents mardi à la première audience. Ils sont également accusés de tentative de meurtre sur 29 autres détenus par le biais d’un recours excessif à la force. Les proches des prisonniers assassinés ont manifesté près du tribunal (photo).

Manifestation devant le palais de justice d’Istanbul

Manifestation devant le palais de justice d'Istanbul