Diomedes, 27 ans, est un des 7.500 prisonniers politiques détenu par l’Etat colombien. Son état de santé calamiteux est dû au fait que le 25 mai 2002, blessé, les militaires lui ont tiré un coup de fusil à bout portant dans l’estomac qui a touché sa moelle épinière ; un militaire lui a arraché un oeil avec un poignard et lui a tranché la gorge pour le faire passer pour un guérillero « mort au combat ». Après avoir miraculeusement survécu, il a été emprisonné et condamné à 17 ans de prison pour rébellion. Il est actuellement détenu dans le quartier trois de la prison de Palogordo (Girón – Santander) ; il se déplace en chaise roulante en raison de sa paraplégie.
Il y a un an, il s’est fait une petite blessure qui n’a pas été traitée comme elle l’aurait dû, en dépit des demandes. Ce n’est qu’en octobre 2009 que l’on s’est aperçu que la blessure avait été infectée par une bactérie pseudomone (bactérie agressive qui s’attaque aux personnes dont les défenses sont affaiblies) ; l’administration de gentamicine n’a pas permis de l’éliminer ; par la suite, le dispensaire s’est contenté de soigner la blessure à l’isodine alors qu’elle était toujours infectée et dégageait une forte odeur. Les 30 novembre et 1er décembre 2009, tant Diomedes que 18 autres prisonniers politiques du quartier trois de la prison de Girón ont mené une grève de la faim pour exiger des soins médicaux urgents.
Diomedes a été sorti de la prison le 1er décembre et conduit à l’hôpital universitaire de Bucaramanga, uniquement pour faire cesser la grève de la faim, car on l’a gardé là-bas jusqu’au 3 décembre sans lui prodiguer aucun soin, puis on l’a ramené à la prison dans le même état. Ensuite, Diomedes a été traité dans la prison avec des ampoules de céphalexine, qui ont provoqué une forte réaction allergique ; le 8 décembre, il a appris qu’une partie de l’os du talon était touchée par l’infection, ce qui nécessitait une intervention chirurgicale spécialisée immédiate. Il ne reçoit pas le traitement requis ; la blessure infectée s’élargit et s’approfondit, le pied gauche est fortement enflammé et prend une couleur quasi noire, et on peut voir l’os à l’oeil nu.