Mercredi, il restait à un juge de se prononcer quant à l’extradition de Cesare Battisti vers l’Italie, où il a été condamné à la prison à perpétuité. Réfugié au Brésil depuis 2004, d’abord clandestinement avec de faux papiers, il y a obtenu le statut de réfugié en janvier dernier, déclenchant une crise diplomatique avec l’Italie qui souhaite le retour du militant afin qu’il purge sa peine. C’est donc sous la pression de la péninsule que s’est ouvert en septembre l’examination de son éventuelle extradition par la Cour suprême, examination en passe de se clôturer.

A l’issue d’un premier vote préliminaire mercredi, les juges s’étaient prononcés en faveur de l’extradition par un vote de cinq contre quatre, départagés par le président de la Cour, favorable à l’extradition. Restait à savoir si le président brésilien Lula aurait le dernier mot. En effet, la Constitution brésilienne attribue expressément les relations extérieures à l’exécutif, ce qui lui donnerait le pouvoir de s’opposer à une décision d’extradition. Mais les opposants à cette intervention présidentielle prétendent quant à eux que l’existence d’un traité d’extradition entre le Brésil et l’Italie oblige le chef de l’Etat à respecter la décision de la justice, et donc à renvoyer Battisti.

A l’issue d’un long débat, la Cour suprême, par un second vote à cinq contre quatre, a décidé que le président Lula n’était pas obligé de suivre cette décision d’extradition. Sachant qu’il lui a octroyé il y a quelques mois le statut de réfugié et qu’il a récemment déclaré être opposé au renvoi du militant vers l’Italie, il semblerait que Battisti puisse rester au Brésil. Mais cela reste à confirmer par une déclaration officielle du président Lula.

Brahim Dahane (photo), président de l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’homme (ASVDH), devait recevoir, lundi 16 novembre à Stockholm, un prix décerné par le gouvernement suédois. Mais sa chaise était vide. Le 8 octobre, il avait été arrêté en même temps que six autres militants sahraouis par les autorités marocaines, officiellement pour avoir visité le camp de réfugiés de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, et s’être affiché aux côtés de dirigeants du Front Polisario. Il a été incarcéré pour ‘haute trahison’ à son retour au Maroc. Déjà emprisonné de 1987 à 1991 et torturé, Brahim Dahane serait détenu à la prison Salé, dans la banlieue de Rabat, attendant d’être jugé par un tribunal militaire.

Dans le même temps, une autre militante sahraouie connue, Aminatou Haidar, est en grève de la faim depuis lundi à Lanzarote, aux Canaries (Espagne), pour protester contre son expulsion du Sahara occidental par les autorités marocaines qui, selon elle, refusent de la laisser revenir chez elle. Détentrice d’un passeport marocain, elle avait inscrit sur sa fiche d’entrée qu’elle était résidente du Sahara occidental. Au Maroc, le ministre des affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, a déclaré que Mme Haidar avait de fait ‘rejeté sa nationalité marocaine‘ et que, à ce titre, elle avait été renvoyée vers les îles Canaries.

Brahim Dahane

Brahim Dahane

Marseille: Réunion autour du thème ‘Histoire sans parole’, à 15h30, à l’Équitable Café, 54 Cours Julien (13006). Infos: http://equitablecafe.org

Toulouse: Une déambulation est organisée en ville par L’Échappée. Rendez-vous devant la prison Saint-Michel à 14h. Un rassemblement-concert est également annoncé devant la prison de Muret (où est Jean-Marc Rouillan), à 17h30. Infos: http://www.arppi.info

Le Havre: Le groupe Zéro de conduite organise un concert avec les Porcs autonomes, à 20h30, aux Lucioles 31, rue Casimir-Delavigne. Des textes puisés dans les livres de Jean-Marc Rouillan seront également lus. Infos: http://www.myspace.com/lolalucioles

Marian Price (photo) a été une première fois arrêtée et emprisonnée pour son rôle dans la plus grande campagne de l’IRA sur le sol britannique: quatre voitures piégées ont frappés le parlement, le palais de justice et des casernes. 200 personnes ont été blessées et un homme est mort d’une crise cardiaque. Marian Price, sa soeur et huit autres militants de l’IRA ont été condamnés à la prison à vie, peine qui a finalement été réduit à vingt ans. Leur grève de la faim de 200 jours (avec nutrition forcée par intubation) pour obtenir leur détention en Irlande a été une cause fameuse pour le mouvement républicain.

Dans les années 90, Marian Price a manifesté son opposition à l’accord de paix signé par le Sinn Fein. A propos des Accords du Vendredi Saint, elle a déclaré: ‘Ce n’est certainement pas pour cela ce que je suis allé en prison.’ Elle avait d’ailleurs prononcé un discours d’hommage aux funérailles de Joseph O’Connor, un membre de l’IRA Véritable assassiné par l’IRA Provisoire. Elle jouait un rôle de premier plan dans le Mouvement pour la Souverainté des 32 Comtés et était porte parole d’une association de soutien aux prisonniers républicains: l’Irish Republican Prisoners Welfare Association.

Des policiers lourdement armés avaient effectué hier un raid sur sa maison à l’ouest de Belfast et l’ont arrêté parce qu’elle aurait été en relation avec une des deux personnes accusée de l’attaque contre la caserne de Masereene en Irlande du Nord en mars 2009, au cours de laquelle deux soldats britanniques ont été abattus – une action revendiquée par l’IRA Véritable. Marian Price a été libérée aujourd’hui de sa prison de la caserne d’Antrim.

Marian Price

Marian Price

Le 8 août dernier, le détenu d’origine turque Michael Tekin décédait lors de son transfert de sa cellule vers un cachot de la prison de Jamioulx. L’administration pénitentiaire avait expliqué sa mort par un étouffement dû à un problème de déglutition. Sa mort avait entraîné un mouvement d’une cinquantaine de détenus, ceux-ci refusant de regagner leur cellule affirmant que Tekin avait subi des violences de la part des gardiens et qu’elles auraient causé sa mort.

Une instruction avait donc été ouverte. L’autopsie a révélé que Michael Tekin portait la trace de violences. La juge d’instruction a également procédé à une série d’auditions qui l’ont amené à inculper trois agents pénitentiaires impliqués dans le transfert du prisonnier de sa cellule vers le cachot. Ils ont été inculpés pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Ils ont néanmoins été laissé en liberté.

Un Allemand et un Russe poursuivis pour avoir mis le feu à un bâtiment des douanes lors de la manifestation contre le sommet de l’OTAN à Strasbourg le 4 avril dernier, ont été condamnés lundi à quatre ans de prison dont un avec sursis.

Venus de Rostock, au nord-est de l’Allemagne, les deux manifestants, respectivement âgés de 23 et 18 ans risquaient quatre ans ferme requis par le parquet. Les manifestants avaient incendié l’ancien poste de douane franco-allemand, un hôtel Ibis, une pharmacie ainsi qu’un bâtiment administratif des douanes encore en activité, le seul qui n’ait pas brûlé entièrement. C’est pour ce dernier délit qu’étaient poursuivis l’Allemand et le Russe qui devront encore comparaître devant le tribunal au printemps prochain pour une audience en intérêts civils.

Il s’agit de la plus lourde sanction prononcée par la justice pour les incidents qui ont émaillé le sommet de l’Otan à Strasbourg. Moins d’une quinzaine de personnes ont été jugées depuis lors, le plus souvent pour des faits mineurs.

Bahman Moarefi, appelé ‘Shirko’ (photo), un militant du Komalah (organisation communiste des kurdes d’Iran) a été reconnu Mohareb (ennemi de Dieu) par le système judiciaire iranien! Shirko Moarefi, 30 ans, originaire de Banneh (province du Kurdistan) a été accusé de propagande contre le régime et de lutte contre Dieu et a été condamné à mort. Il a été arrêté le 1er novembre 2007 et détenu dans le bureau des renseignements de Saghez. Actuellement, il a interdiction de recevoir des visites en détention. En préparation de son exécution, Shirko Moarefi a été transféré en cellule d’isolement à la prison centrale de Saghez. Il est l’un des militants civils kurdes arrêtés à Saghez et condamné à mort après avoir été interrogé et violemment torturé. Voici la liste des militants kurdes susceptibles d’être prochainement exécutés: Shirkoh Moarefi, Habibollah Latifi, Ms. Zeynab Jalaliyan, Farhad Chalesh, Ramezan Ahmad, Rostam Arkiya, Fasih Yasamini, Rashid Akhkandi, Hossein Khaziri, Farzad Kamangar, Ali Heydariyan, Farhad Vakili.

Shirko

Shirko

Nous vous l’annoncions hier, le sort de Cesare Battisti, détenu au Brésil, est actuellement entre les mains du président de la Cour suprême du Brésil et éventuellement du président Lula. Il revient à Gilmar Mendes de décider, ou pas, d’extrader l’ancien membre des Prolétaires Armés pour le Communisme vers l’Italie, quatre de ses juges ayant voté pour et quatre contre. Jeudi, l’audience a été suspendue, lui accordant un délai de réflexion.

Dans un courrier adressé hier au président Lula, Battisti a annoncé qu’il refuserait dorénavant de s’alimenter. Le but de la grève de la faim est ‘un dernier acte désespéré‘ pour éviter l’extradition qui équivaut à ‘une peine de mort‘, écrit-il. ‘Je me suis toujours battu pour la vie, mais si cela signifie la mort, je suis prêt, mais que celle-ci ne soit pas provoquée par les mains de mes persécuteurs‘. La Cour n’a quant à elle pas précisé quand elle reprendrait son audience.

C’est avec retard que nous annonçons qu’Amadeu Casellas a arrêté fin octobre la grève de la faim qu’il menait depuis 100 jours. Il a pris cette décision suite à deux crises au cours desquelles il est pratiquement tombé dans le coma et après que le Juge ait signé l’autorisation de l’intuber et de l’alimenter de force. Il a subi différents examens pour vérifier le fonctionnement de son foie, de ses reins et d’autres organes vitaux. Il est dans un état de grande faiblesse et risque de garder des séquelles irréversibles. Il a fait une demande de grâce au Ministre de la Justice. De nouvelles actions de solidarité avec Amadeu Casellas avaient eu lieu ces derniers jours à Ségovie, Barcelone, Guadalajara et Saint-Jacques de Compostelle.

Rassemblement de solidarité avec Casellas

Rassemblement de solidarité avec Casellas

La demande d’extradition de l’ancien membre des Prolétaires armés pour le communisme est examinée depuis le 10 septembre par la Cour suprême du Brésil. Le gouvernement italien exige l’annulation de son statut de réfugié politique accordé par le Brésil pour qu’il purge sa peine de prison dans la péninsule, où il a été condamné par contumace à la prison à perpétuité.

Emprisonné en Italie, il s’était évadé en 1981 et avait rejoint une première fois le Brésil. Réfugié en France, il est arrêté en août 2004 et remis en liberté sous contrôle judiciaire. Il repart alors pour le Brésil, muni de faux papiers, sous la menace du gouvernement français de l’extrader vers son pays d’origine. Après trente mois de clandestinité, il est arrêté par la police brésilienne et mis en prison.

C’est sous la pression italienne que s’est ouvert son procès en septembre dernier. Ce jeudi soir, la Cour suprême a suspendu l’examen de son cas, après que quatre juges se soient prononcés pour, et quatre contre, son extradition. Le président de la Cour est le dernier qui devra se prononcer, mais il a déjà indiqué qu’il y était favorable. La Cour devra également décider si le président Lula aura le dernier mot, ou s’il devra respecter la décision du tribunal.

Son avocat affirme que ‘Battisti est devenu le dernier trophée de l’Italie. Pour le gouvernement Berlusconi, mal en point et qui jouit d’un grand soutien de l’extrême droite, exhiber un communiste condamné à perpétuité est un triomphe politique‘. De plus, si cela devait être le cas, des représentants de divers pays ont déjà indiqué qu’ils demanderaient au Brésil d’annuler le statut de réfugié politique accordé à leur nationaux, ce qui concerne 4.183 réfugiés, qui seraient renvoyés dans leur pays.

Cesare Battisti