Une nouvelle arrestation s’est ajoutée aux lots croissants d’arrestations dont sont victimes en Europe les réfugiés politiques originaires de Turquie et du Kurdistan. Yasar Ildan, qui était venu en Europe en raison de problèmes politiques, s’était rendu en Espagne avec sa famille pour passer ses vacances. Il a été mis en garde à vue le 18 mai et incarcéré à la prison de Madrid. Yasar Ildan, qui est bénéficiaire d’un titre de séjour et d’une autorisation de travail en Allemagne, a le droit de se déplacer dans n’importe quel pays de l’Union Européenne et ne fait l’objet d’aucune interdiction. Il s’était déjà rendu en Espagne pour des vacances sans rencontrer de problème. Alors qu’il s’est rendu à nouveau en Espagne pour passer ses vacances, Yasar Ildan a été cette fois arrêté sous le prétexte qu’un mandat d’arrêt international avait été émis part la Turquie.

Yasar Ildan est membre de la Confédération des Opprimés Immigrés en Europe AvEG-KON et aussi de l’association multiculturelle qui fait partie de cette Confédération. Il avait été mis en garde à vue à plusieurs reprises et incarcéré en Turquie en raison de son identité politique. L’arrestation de Yasar Ildan en raison de son identité par les autorités espagnoles démontre les liens étroits entretenus par l’Espagne avec l’état fasciste furc. L’AvEG-KON appelle à se solidariser avec Yasar Ildan et à protester contre son l’arrestation.

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C’est ce lundi, à partir de 19h30, que le 5ème Bal Antinational annuel fêtera la destruction de la prison de la Bastille. Ce sera aussi une soirée de soutien aux prisonnier(e)s d’Action Directe (n’oublions pas que Nathalie Ménigon est en liberté conditionnelle avec restriction de déplacement pendant quatre ans encore). De la musique, avec Riton la Manivelle & son ogre de barbarie, Hardcore & Ame… Puis soirée D.J.’s (Dansante et Joyeuse), avec 1984 Victory Orchestra et d’autres pousseurs de disques… Ambiance cabaret assurée. Soutien 5 euro (un apéritif offert et menu gargote à prix libre). CICP, 21 ter rue Voltaire, Paris 11e (métro Rue des Boulets ou Nation).

En mai 2008, une vingtaine d’étudiants de Marrakech consomment un jus de fruit périmé et, sérieusement intoxiqués, doivent être hospitalisés. L’établissement de soins réclame 1.000 dirhams – une petite centaine d’euros – à chaque étudiant, une somme trop élevée pour ces jeunes issus de familles modestes. Une marche de 3.000 étudiants démarre alors le 14 mai. Les CMI (Compagnies Mobiles d’Intervention) s’en donnent à coeur joie et tapent sur tout ce qui bouge. Abdelkader Bahi, étudiant en droit, tombe du quatrième étage d’un bâtiment de la cité universitaire et se trouve aujourd’hui dans un fauteuil roulant, la colonne vertébrale brisée.

Arrêtée avec 18 autres étudiants de l’Université Cadi Ayad, Zahra Boudkour (photo) est rouée de coups, torturée et violentée pendant cinq jours, dans un poste de police proche de la Jamaa el Fna (une place touristique de Marrakech). Durant les six premiers mois, rien ne lui a été épargné: insultes des gardiennes, menaces de codétenues manipulées par la direction, examens ratés, humiliations diverses. Militante communiste, comme ses camarades, Zahra se bat pour une université gratuite. Ses idées irritent profondément les autorités, à commencer par un certain Ahmed Taoual, adjoint du préfet de police de Marrakech, qui a couvert toutes ces brutalités et proféré des menaces de mort à l’égard des étudiants.

Après plus de onze mois de détention des camarades communistes du mouvement estudiantin à Marrakech, couramment connu sous le nom de ‘groupe de Zahra’ (du nom de la militante Zahra Boudkour), la première chambre de la cour d’appel à Marrakech a prononcé de lourdes peines:

-Mourad Chouini: 4 ans de prison ferme et 60.000 DH d’amende (ce qui équivaut à 5.354 euros);
-Zahra Boudkour, Mohamed Jamili, Mohamed Larbi Jeddi, Otman Chouini, Youssef Machdoufi, Youssef El Alaoui, Jalal El Qotbi, Aalae Edderbali, Abdalla Errachdi, Khalid Meftah: 2 ans de prison ferme.

Zahra Boudkour

Zahra Boudkour

Tibor Varadi, chef de délégation adjoint de la Commission européenne en Turquie a affirmé que ‘malgré les réformes législatives, en Turquie, la torture est toujours présente et ce, parce que les responsables de ces actes ne sont jamais condamnés’. Zafer Üskül, président de la commission des droits de l’homme au parlement turc déclarait: ‘notre plus gros problème en Turquie, c’est que les tortionnaires ne sont jamais condamnés’. Ces 8 dernières années, 290 personnes sont mortes en garde a vue. Ces 10 derniers mois, 29 personnes sont mortes en garde a vue. Ces deux dernières années, 55 personnes ont été exécutées en pleine rue pour avoir enfreint les sommations des forces de l’ordre. Les années 2006 et 2007, 10.886 policiers et gendarmes ont fait l’objet d’une instruction pour tortures et mauvais traitements, mais aucun d’entre eux n’a été condamné.

Malgré ces affirmations cinglantes, l’Allemagne persiste à cacher la nature du régime d’Ankara. Pour préserver ces accords politiques et économiques et pouvoir générer d’autres accords, l’Etat allemand souhaite donc renvoyer les réfugiés qui poursuivent leur activité de dissidence à l’étranger et en particulier, ceux qui se battent pour l’indépendance de leurs peuples, la démocratie et le socialisme. Certains tribunaux allemands ont donc constaté ‘qu’en Turquie il n’y avait plus de torture’, et donc ‘que les réfugiés pouvait retourner dans leurs pays’. De ce fait, les autorités allemandes ont envoyé à 8.000 réfugiés politiques de Turquie un courrier les enjoignant à rentrer chez eux.

Ce mardi 7 juillet s’est tenu au tribunal de Monza le procès contre les quatre miltiants arrêtés le 14 février 2007 et accusés de ‘provocation au crime’. La justice bourgeoise reproche à ces quatre camarades leur solidarisation avec les 15 militants communistes récemment condamnés à Milan. Un procès semblable s’est déroulé il y a quelques mois à Rieti contre deux militants qui avaient déployé une banderolle de solidarité avec les camarades prisonniers.

Les transferts de ces derniers se poursuivent. Si Claudio Latino et Davide Bortolato se trouvent toujours détenus à la prison d’Opera, Andrea Scantamburlo, Alfredo Davanzo, Bruno Ghirardi, Massimiliano Gaeta, Salvatore Scivoli, Massimiliano Toschi, Vincenzo Sisi se trouvent quant à eux à Sienne. Voici l’adresse de la prison: Casa Circondariale, Via Tre Fontane 28 – 88100 Siano – Italie.

Ce mardi 7 juillet, une délégation de sept personnes de notre Secours Rouge/APAPC s’est rendue à Stammheim/Stuttgart afin de prendre part à un rassemblement dans le cadre du procès contre cinq militants révolutionnaires membres du DHKP-C (cf notre article posté le 4 juillet dernier). Ils ont eu l’occasion d’assister à la journée de débats au tribunal.

La matinée était consacrée à l’interrogatoire d’un commissaire de police (témoin à charge), tandis que l’après-midi, les avocats des accusés ont longuement commenté et contesté certaines pièces versées au dossier. Cette dernière a également été marquée par une action de nos amis du Secours Rouge en Allemagne. Ceux-ci se sont levés durant l’audience pour enlever leurs pulls et dévoiler un slogan floqué sur leurs T-shirts ‘non au § 129’, l’article de loi allemand au nom duquel les cinq personnes sont inculpées. Cette manifestation d’opinion a entraîné une évacuation manu militari de l’assistance et des accusés hors de la salle ainsi qu’une suspension de l’audience durant plus de 30 minutes. La journée au tribunal s’est achevée par une remise en question de l’impartialité du juge par un des avocats. En attendant l’examen de la situation, et l’éventuel remplacement du président du tribunal, aucune date n’a été fixée pour la prochaine audience.

Notre délégation a profité de sa présence à Stuttgart pour aller, en compagnie de quelques militants allemands, fleurir la tombe d’Andreas Baader, Gudrun Ensslin et Jan-Carl Raspe, les membres de la RAF (Rote Armee Fraktion) qui ils avaient été condamnés à l’emprisonnement à perpétuité en 1977 et assassinés dans cette même prison où sont actuellement retenus et jugés les 5 militants du DHKP-C. (cf. notre dossier Stammheim 77). Le Secours Rouge/APAPC tient à remercier les membres des Secours Rouge d’Allemagne pour leur accueil chaleureux ainsi que pour la traduction qu’ils ont pu faire des interventions et autres prises de parole du juge et des avocats.

Délégation SR à Stammheim

Délégation SR à Stammheim

Deux militants anarchistes, Alessandro Settepani et Sergio Maria Stefani, ont été arrêtés par l’unité spéciale ‘anti-terroriste’ des carabiniers: le ROS (Raggruppamento Operativo Speciale). Selon les médias italiens, cette arrestation aurait eu lieu ce vendredi même, mais ces arrestations remontent en réalité à plusieurs semaines déjà, pour planifier une vaste opération de police, procédant à une quarantaine de perquisitions au sein d’une supposée ‘mouvance anarcho-insurrectionnaliste’ dans plusieurs régions italiennes (Lazio, Piémont, Lombardie, Toscane, et Abruzzes). Le ROS a particulièrement visé les domiciles de compagnons déjà perquisitionnés en février de cette année. Cette opération, baptisée ‘Shadow’ par les carabiniers, a pour but d’établir des liens entre plusieurs personnes déjà visées en octobre 2007 (dont le jugement est actuellement en appel à la Cour de Terni) et des groupes affinitaires de la même région.

Alessandro Settepani et Sergio Maria Stefani, ont été arrêtés à bord d’une voiture volée. Ici, la police aurait arrêté les deux compagnons alors qu’ils s’apprêtaient à poser des crochets métalliques sur les caténaires de la ligne Orte-Ancona. La police les accuse de ‘tentative de sabotage sur les voies ferrées‘, et plus largement de ‘participation à une association subversive d’inspiration anarcho-insurrectionnaliste ayant pour but la réalisation d’actions criminelles à visée terroriste et au renversement de l’ordre démocratique‘. Une accusation déjà formulée par l’Etat italien lorsque l’opération ‘Cervantès’, entre 2003 et juin 2004, avait abouti à une centaine de perquisitions sur tout le territoire italien, 36 inculpations et quatre incarcérations, dont Sergio Stefani, qui sera relâché et acquitté en 2006. Il avait déjà été accusé de vol aggravé en mai 2006, et condamné à deux ans et huit mois de prison pour avoir placé un engin explosif (qui n’a pas explosé) devant une boucherie d’Arezzo, en Toscane. La police l’avait également arrêté à bord de sa voiture et saisi des brochures anarchistes insurrectionnalistes détaillant la fabrication d’engins incendiaires et explosifs.

Des peines allant de 18 mois à 16 ans de prison ont été prononcées merdredi soir contre huit membres présumés d’ETA jugés par la cour d’assises spéciale de Paris après la découverte en 2004 d’une des plus importantes fabriques d’armes de l’organisation indépendantiste basque. La plus lourde de ces peines, toutes en deçà des réquisitions qui allaient de 5 à 20 ans de prison, a été infligée à Felix Ignacio Esparza Luri (photo), 46 ans, condamné à 16 ans de réclusion criminelle avec une peine de sûreté des deux tiers et une interdiction définitive du territoire français.

Esparza Luri avait été condamné en décembre 2008 à 19 ans de réclusion en tant qu’ancien chef de l’appareil logistique d’ETA. La cour d’assises spéciale de Paris a condamné Luis Enrique Garate Galarza, 51 ans, et Jose Ceberio Aierbe, 44 ans, des cadres présumés de l’appareil logistique, à 15 ans de réclusion avec une sûreté des deux tiers et une interdiction définitive du territoire français. Une peine de 14 ans de réclusion a été prononcée à l’encontre d’Ibon Elorrieta Sanz, 32 ans. Jean-Marie Saint-Pée, un agriculteur de 55 ans chez qui avait été installé un atelier clandestin de l’ETA, à Saint-Michel, a écopé de 11 ans de prison. Jon Gonzalez Gonzalez, 35 ans et Jon Kepa Preciado Izarra, 33 ans, ont été condamnés à 10 ans d’emprisonnement tandis que Diego Ibarra, 37 ans, a été sanctionné de trois ans de prison dont 18 mois ferme. Comparaissant libre et ayant déjà effectué huit mois de détention provisoire, Diego Ibarra a été laissé en liberté.

L’atelier clandestin d’ETA renfermait 185 détonateurs, 590 kilos de matériel entrant dans la fabrication d’explosifs, 14 roquettes, 61 grenades, deux mortiers, une mitrailleuse lourde, de nombreuses armes de poing ainsi que des éléments de missile sol-air. Des plans de vol concernant des déplacements du roi d’Espagne avaient en outre été trouvés dans ce qui a été considéré comme une des plus importantes bases de l’ETA depuis celle dissimulée dans la cave d’une maison, en 2002 dans les Landes. A l’énoncé du verdict, les accusés et leurs proches dans le public ont crié ‘Gora ETA’ (vive ETA) et entonné le chant traditionnel du soldat basque (Eusko Gudariak), hymne de la l’organisation indépendantiste.

Entendre l’Eusko Gudariak

Esparza Luri

Esparza Luri

Un procès important est en train de s’achever à Stammheim-Stuttgart. Mustafa Atalay, Ahmet Düzgün Yüksel, Ilhan Demirtas, Devrim Güler et Hasan Subasi, cinq militants révolutionnaires sont accusés ‘d’appartenance à une organisation illégale étrangère‘ selon le paragraphe 129b, à savoir le DHKP-C (Parti-Front Révolutionnaire du Peuple de Turquie). Le témoin de l’accusation est Hüseyin Hiram, un ex-agent double des services secrets turque et allemand, qui selon les psychologues souffre de schizophrénie et a des hallucinations…

Le cas de Mustafa Atalay est particulièrement dramatique. Il avait été arrêté en Turquie en 1980, pour ses activités politiques en tant que journaliste révolutionnaire et démocrate, et a passé 20 années de sa vie en prison où il a été torturé. Par la suite, il a demandé l’asile politique en Allemagne et l’a obtenu. Mustafa Atalay, qui a 50 ans, a été opéré du coeur à Berlin où on lui a posé un by-pass. Le 15 novembre 2006, il a été arrêté et enfermé dans la prison de Hanovre sur ordre de l’avocat général (procureur en Allemagne) et ce, alors qu’il se trouvait en revalidation à la Clinique de Bad Bevensen. Depuis lors, il se trouve 23 heures par jour en cellule d’isolement et son état de santé se détériore de jour en jour. Aujourd’hui, 7 mois seulement après son opération de by-pass, la clinique universitaire de Hanovre a constaté que ses artères sont à nouveau bouchées en prison. Son incarcération ne fait qu’entraîner des complications. Même le médecin de la prison refuse d’endosser la responsabilité de son traitement.

Répondant à l’appel du Secours Rouge International, notre Secours Rouge/APAPC enverra une délégation à la manifestation du 7 juillet (9h) devant le palais de justice de Stuttgart-Stammheim, 49 Asperger Strasse.

Affiche pour Mustafa Atalay

Affiche pour Mustafa Atalay

Ce mardi 2 au matin, la police française a arrêté un couple impliqué dans un accident de la circulation dans la Mayenne, à Château-Gontier. L’homme et la femme, dont l’un d’entre eux grièvement blessé dans l’accident, circulaient dans une voiture volée, équipée de fausses plaques d’immatriculation. Les deux individus, armés, auraient été trouvés en possession de documents les reliant à l’organisation armée ETA. Il s’agirait d’Ibai Mateo Esparza et d’Ohiana Mardaras.

Ibai Mateo Esparza, âgé de 22 ans, inscrit en Sciences Sociales à l’Université publique de Navarre, était un des membres de l’organisation les plus recherchés par les services de police. Il semble qu’il avait échappé aux opérations réalisée en 2008 en Navarre contre ‘Ekin’. Depuis cette arrestation, la police a perquisitionné deux logements dans le quartier de Santutxu à Bilbao, deux interventions qui seraient en lien avec Ohiana Mardaras.