Une grève des travailleurs de la Sucrerie africaine de Côte d’Ivoire (SUCAF), en janvier, s’était notamment soldée par la mort de deux grévistes, tué par la gendarmerie, et des dégâts matériels dont des parcelles de cannes à sucre et des combis de gendarmerie incendiés (voir notre article de l’époque). Ce qui avait conduit à l’arrestation d’une dizaine de grévistes sur les sites des complexes sucriers de Ferké 1 (détenus à Korhogo) et Ferké 2 (détenus à Bouaké). Toutefois, ceux arrêtés à Ferké 2 ont été jugés et condamnés à Bouaké, avant d’être mis en liberté à la faveur de la grâce présidentielle d’août. Par contre, sept travailleurs habitant le complexe sucrier de Ferké 1, dans le département de Ferkessédougou, restent toujours détenus sans jugement. Voilà bientôt un an qu’ils sont emprisonnés après avoir été maltraités (l’un d’eux a eu le bras cassé par les policiers à son arrestation).

Meeting gréviste à la SUCAF en janvier dernier

Meeting gréviste à la SUCAF en janvier dernier

Damien Camelio, qui avait déjà été emprisonné entre 2014 et 2015 pour des actions incendiaires, a été arrêté dans le courant du mois de décembre. Il est actuellement en détention préventive à la prison de Fleury. Il a été perquisitionné, la police a trouvé du matériel de propagande anarchiste. Il est arrêté en lien avec le mouvement contre la Loi Travail et en particulier avec les évenements du 14 avril 2016. Lire un courrier du 14 décembre dernier.

Pour lui écrire (c’est son anniversaire le 26 décembre):

Damien Camélio
n° d’écrou 432888
MAH de Fleury-Mérogis (Bâtiment D5)
7, avenue des Peupliers
91705 – Sainte-Génevieve-des-Bois
France

Un sticker solidaire publié lors de la première détention de Damien

Ce vendredi 16 décembre, le Secours Rouge organise au Sacco-Vanzetti, de 17H à 19H00, un atelier d’écriture aux prisonniers révolutionnaires. Venez vous joindre à nous, que ce soit pour envoyer quelques cartes postales où pour entamer une correspondance suivie. Conseils, adresses, café, traduction, timbres et enveloppes sur place…

L’évenement Facebook.

Ecrivons aux prisonniers

Un membre présumé d’ETA a été arrêté mercredi à Marseille (sud de la France). Jose Manuel Azkarate Ramos, alias Manu, né en 1963, a été appréhendé lors d’une opération commune des polices française et espagnole alors qu’il vivait dans la clandestinité depuis avril 2014.

Depuis 1986, il alternait peines de prison et libérations conditionnelles assorties de contrôles judiciaires. Il avait cessé de se présenter régulièrement au commissariat comme il en avait l’obligation. En 2014, il vivait dans le sud de la France quand le Conseil d’Etat français a validé son extradition vers l’Espagne afin qu’il termine d’y purger ses peines. Il était alors passé à la clandestinité et s’apprêtait à quitter l’Europe pour l’Amérique latine. Azkarate est accusé d’avoir a appartenu au « comando Vizcaya », accusé notamment d’avoir attaqué un convoi militaire, faisant trois morts parmi les militaires.

Jose Manuel

Jose Manuel

Le 24 novembre dernier, deux dirigeants du PCI(Maoïste), Kuppu alias Devraj et Ajitha ont été abattus par des membres de l’unité spéciale « Thunderbolt » dans une jungle du district de Nilambur, dans le Kerala. Les réactions se multiplient à ce qui paraît être un nouvelle exécution extra-judiciaire camouflée en « fusillade ». C’est dans ce cadre que les groupes de prisonniers maoïstes mènent successivement, de prison en prison, des grèves de la faim de protestation. Les maoïstes détenus dans les prisons de Tiruchi, Chennai, Vellore, Palayamkottai étaient en grève vendredi. Ceux et celles détenus à la prison centrale de Coimbatore (parmi lesquels des prisonniers connus comme Shyna, Roopesh, Veeramani, Kannan et Anoop) prendront le relais le 16 décembre.

Shyna, dirigeant maoïste détenue à la prison centrale de Coimbatore

Shyna, dirigeant maoïste détenue à la prison centrale de Coimbatore

Un anarchiste arrêté mercredi 7 en Bretagne est passé le lendemain devant la 23e chambre, au Palais de Justice de Paris. Il est accusé de dégradations sur un Pôle Emploi, sur une structure de la Chambre de Commerce et d’Industrie, sur un Franprix et sur un concessionnaire Jaguar, lors de la manifestation sauvage qui s’est déroulée le soir du 14 avril entre le 10e et le 19e arrondissements parisiens. Un mandat d’arrêt délivré au mois d’août a nécessité une recherche sur le Fichier des comptes bancaires (Ficoba), qui liste tous les comptes bancaires ouverts en France (afin par exemple de localiser les derniers retraits), ainsi que des recherches sur le bornage de son téléphone.

Suite à son refus d’être jugé en comparution immédiate, la Procureur a demandé, sous le prétexte de son casier judiciaire et d’une possible récidive, sa mise en détention préventive. Le juge a accepté cette demande. Le procès aura lieu le 19 janvier à 13h30, dans la chambre 23 du Palais de Justice de Paris.

Le concessionnaire Jaguar dévasté le 14

Le concessionnaire Jaguar dévasté le 14

Le 12 décembre est la journée internationale de lutte pour la liberté de tous les prisonniers politiques du monde. La campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah appelle à un rassemblement demain lundi 12 décembre 2016 de 18h à 20h, sous la porte Saint-Denis, au métro Strasbourg Saint-Denis (Paris, 10ème)

Graf à Toulouse

Graf à Toulouse

Le 8 décembre, la cour d’Aix-la-Chapelle (Aachen) a acquitté l’anarchiste d’Amsterdam accusée d’un braquage de banque à Aachen en 2013. Près de 60 personnes étaient présentes au tribunal pour montrer leur soutien. Le juge a refusé de suivre les lourdes supputations du parquet qui souhaitait prouver la présence de l’anarchiste dans la banque ce matin-là d’il y a 3 ans (voir notre article). Le procureur a toutefois déjà annoncé faire appel du jugement devant le tribunal de révision. Cela signifie maintenant qu’un autre juge réexaminera toute l’affaire pour vérifier s’il n’y a pas eu d’erreurs de procédure ou d’incohérence dans les motivations des premiers juges. Au cas où ce tribunal trouverait des erreurs, le procès devrait être refait devant la cour d’Aachen, mais avec un juge différent. Si ce recours du parquet échoue, ces charges et cette procédure juridique seraient closes.

Rappelons que deux autres anarchistes sont toujours en détention préventive, accusés d’un autre braquage de banque commis à Aachen, cette fois en 2014. Leur procès commencera fin janvier.

Calicot solidaire à Berlin

Calicot solidaire à Berlin

Le procès contre l’anarchiste d’Amsterdam accusée de hold-up se déroule auprès du Landesgericht (tribunal régional) d’Aachen. La cour a entendu les témoignages des deux employés présents dans la banque ce matin de juillet 2013. Aucun d’eux n’est certain d’avoir vu une arme être sortie ou pointée sur eux. La banque est restée fermée pendant une semaine, afin de permettre à la police scientifique de fouiller les lieux. 11 jours après le braquage, la banque étant réouvert, un employé a trouvé dans une armoire deux pistolets d’alarme que la police a relié au hold-up. Sur l’un d’eux aurait été retrouvé l’ADN de l’accusée. Prochaine audiences: le 1er décembre. Le verdict devrait être annoncé le 5 décembre.

Les actions solidaires avec les anarchistes accusées de braquage à Aachen se poursuivent: Dans la nuit du 19 au 20 novembre, à Toulouse, une fourgonnette de la société Eiffage a été détruite dans les flammes. Dans la nuit du 23 au 24 novembre, de la peinture a été pulvérisée dans l’agence libre-service de la Sparkasse (Caisse d’Epargne) à Buckau-Magdeburg. 10.000 tracts ont été diffés à Vienne et plus agences de banques taguées.

La Caisse d’Épargne de Magdebourg

La Caisse d'Épargne de Magdebourg

Esmaïl Abdi, président du syndicat des enseignants en Iran et prof de math en banlieue de Téhéran, avait fait un premier séjour en prison pour avoir organisé les multiples manifestations réclamant un salaire aligné sur le seuil de pauvreté et non pas en-dessous comme c’est le cas, et le retrait de l’accusation d’atteinte à la sécurité nationale pour les militants syndicaux. Après une longue grève de la faim en prison, il avait été libéré sous caution (voir notre article). Le 9 novembre, six membres des services de renseignements ont débarqué chez lui sans le moindre mandat et ont procédé à une arrestation brutale. La cour d’appel venait peu avant de confirmer la peine de six années de prison.

Esmaïl Abdi

Esmaïl Abdi