Daniela Klette fait face à la justice, ce mardi 25 mars, à Celle, dans le centre de l’Allemagne, non pas pour son appartenance au groupe RAF (Fraction armée rouge) mais pour sa participation à des vols à main armée pour financer sa clandestinité. Daniela Klette avait été interpellée il y a un an, à la suite d’un indice décelé par l’IA (Intelligence artificielle) sur le réseau social Facebook (notre article ici). Depuis un quart de siècle, elle vivait au centre de Berlin, dans le quartier alternatif de Kreuzberg. Appréciée de ses voisins, celle que ses amis connaissaient sous le nom de Claudia avait une « vie cachée », disparaissant régulièrement pendant plusieurs semaines, officiellement, à cause de son travail en Bavière. Mais cette version est contestée par les enquêteurs. Ces derniers sont convaincus que Daniela Klette a participé, avec deux complices, eux aussi en clandestinité depuis plus de 30 ans, à 13 vols à main armée entre 1999 et 2016, visant des fourgons et des supermarchés. Ils la soupçonnent d’avoir également pris parti à une tentative de meurtre. Lors de perquisitions, les enquêteurs ont trouvé 230 000 euros en liquide, un kilo d’or, une quantité d’armes, de perruques ainsi que plusieurs déguisements. Daniela Klette compte s’exprimer ce mardi 25 mars lors de cette ouverture de procès.

Après de longs mois d’enquête, le parquet de Munich a demandé, ce lundi 24 mars, le renvoi en procès de 5 militants écologistes du collectif «Letzte Generation» (Dernière Génération), un groupe rompu aux actions spectaculaires en faveur de la protection du climat. Le parquet les accuse d’avoir formé «une organisation criminelle». Les procureurs n’ont pas donné de précisions sur les poursuites dont les cinq activistes font l’objet. Les militants ont mené depuis 2022 de nombreuses actions de protestation dans toute l’Allemagne en bloquant des routes, en ciblant des œuvres d’art dans les musées ou en pénétrant sur des pistes d’aéroports, pour dénoncer les insuffisances des politiques face au changement climatique ( voir article ici et ici ). Des plaintes ont été déposées après chacune de ces actions et cela a donné lieu à de nombreuses procédures pénales. Le collectif a récemment annoncé un changement de nom et de mode d’action, désormais, il se nomme «Neue Generationen» (Nouvelles Générations).

La plus haute cour allemande (BGH) vient de confirmer, ce mercredi 19 mars, la peine de cinq ans de prison pour la militante antifasciste Lina E. Reconnue coupable par le parquet fédéral d’avoir mis en œuvre et participé à des attaques contre 6 néo-nazis à Leipzig, Eisenach et Wurzen entre 2018 et 2020. Elle avait été condamnée en mai 2023 par le tribunal régional supérieur (OLG) de Dresde à une peine d’emprisonnement de cinq ans et trois mois, le ministère public fédéral et la défense avaient fait appel du jugement ( voir notre article ici ). Lina E. est actuellement en liberté, après plus de deux ans et demi de détention provisoire, E. a été libéré le jour du jugement. Après le jugement définitif de ce mercredi, elle devra à nouveau aller en prison. La période de détention provisoire est prise en compte, généralement, une peine résiduelle est suspendue pour probation lorsque les deux tiers de la peine sont purgés. Plusieurs rassemblements de soutien ont eu lieu dans toute l’Allemagne, certains ont été interdits par les autorités.

L’État Belge, la zone de police Bruxelles-Capitale Ixelles et le bourgmestre de Bruxelles-Ville  Phillipe Close (PS) ont été condamnés pour violences policières commises lors d’une manifestation le 24 janvier 2021, durant la pandémie de covid-19 ( notre article ici ). Le jugement donne raison aux 11 plaignants. Le tribunal reconnaît que la technique de la nasse (l’encerclement des manifestants pour les empêcher de se mouvoir) est interdite, le caractère illégal d’arrestations, l’utilisation de colsons pour menotter les manifestants aussi illégal, les conditions de détention aux casernes ont elles été jugées de traitements inhumains et dégradants. Le profilage ethnique n’a pas été retenu, le tribunal estime que les ordres donnés n’ont pas été clairs et précis. Il condamne les autorités à verser 900 euros à chaque plaignant, au titre de dommages et intérêts, ainsi que 5000 euros à l’un d’eux âgé de 15 ans au moment des faits, en réparation aux sévices corporels qu’il a subis au moment de sa détention. Lors de ce procès, seules les responsabilités des autorités étaient jugées, l’affaire pénale est toujours à l’instruction.

Rexhino Abazaj, dit Gino, militant antifasciste albanais, est incarcéré à la prison de Fresnes depuis 4 mois et menacé d’extradition vers la Hongrie ( voir article ici ), où il encourt jusqu’à 24 ans de prison. Il est poursuivi dans le cadre de l’affaire dites des « Antifascistes de Budapest » pour des violences lors d’une contre-manifestation face à des néonazis. Ce 12 mars, se tenait une audience pour statuer sur son sort. À la demande de garanties faites par la justice française, les autorités hongroises ont répondu mais de manière incomplète et vague, notamment sur le lieu de détention et les conditions de son procès. La défense met l’accent sur la disproportion des accusations et des moyens déployés contre leur client, soulignant que l’extradition vers la Hongrie exposerait Gino à des conditions de détention « inhumaines et dégradantes ». L’isolement carcéral proposé par la Hongrie pour garantir la sécurité de Gino a été aussi vivement critiqué par la défense, qui y voit un traitement punitif. Après deux heures d’audience, le président de la cour, a annoncé que le délibéré serait rendu le 9 avril. Concernant la demande de mise en liberté de Gino, après deux refus, la cour a jugé la requête recevable et a ordonné une enquête de faisabilité. La décision sur une éventuelle mise en semi-liberté, assortie d’un placement sous bracelet électronique, sera rendue le 26 mars.

Le tribunal correctionnel de Fort-de-France a condamné ce vendredi 24 janvier Rodrigue Petitot, leader du mouvement contre la vie chère ( RPPRAC ), à un an de prison avec sursis pour des « menaces et actes d’intimidation » envers le préfet de la Martinique ainsi qu’à 500 euros d’amende. La justice estime que les faits ne s’apparentaient pas à une action militante. Il était reproché à Rodrigue Petitot de s’être introduit sans autorisation avec trois autres militants dans la résidence préfectorale le 11 novembre et de s’en être pris verbalement au représentant de l’État, Jean-Christophe Bouvier (voir article ici ). Trois autres militants présents lors des « actes d’intimidations » seront jugés le 31 mars. Les deux jours d’audience marathon, mardi et mercredi, ont été suivis par de nombreux manifestants qui s’étaient massés devant les grilles du tribunal, en soutien à Rodrigue Petitot surnommé le « R ».

ÉDIT: Libération ce vendredi 24 janvier de Rogrigue Petitot, le leader du mouvement contre la vie chère, il écope finalement d’un an avec sursis, d’un aménagement de peine avec le port d’un bracelet électronique et 1 000 euros d’amende. Il reste déterminé dans son combat. « On va faire en sorte que tous ceux qui ont fait des annonces, que ce soit suivi d’actions, que la grande distribution se mette à genoux. Elle va plier. Elle va respecter le peuple martiniquais ».

Mercredi 15 janvier, une audience s’est tenue à Pérouse pour le renvoi en jugement de 12 militants anarchistes accusés d’incitation à la violence à des fins terroristes. L’acte d’accusation concernait le journal « Vetriolo » auquel Alfredo Cospito avait également collaboré, avec des écrits provenant de la prison. L’ouverture de l’enquête, appelée « Sibilla », a conduit à l’emprisonnement de ces camarades pendant plusieurs mois et a motivé l’imposition du 41bis à Alfredo (voir article ici). Les militants anarchistes étaient présents en salle d’audience, tandis qu’Alfredo Cospito suivait la discussion et la déclaration du juge connecté à distance depuis la prison où il est toujours sous le régime carcéral du 41 bis.( notre article ici ). Les juges « ont admis » le caractère insoutenable de l’accusation, qui serait une répression pure et simple de la liberté de pensée et d’expression.

Ce verdict est une victoire précieuse qui anticipe l’affrontement futur sur l’un des articles les plus durs de la nouvelle loi répressive (ddl 1660), celui sur le « terrorisme de la parole ».
Lien vers les interventions au tribunal

Ils étaient jugés pour ne pas s’être présentés à une commission d’enquête parlementaire relative aux affrontements survenus à Sainte-Soline en 2023. Des affrontements avaient éclaté le 25 mars lors d’une manifestation près de cette réserve d’eau en construction, quadrillée par 3 000 gendarmes. Ces affrontements avaient fait de nombreux blessés, dont deux manifestants restés plusieurs jours dans le coma ( voir article ici ). Identifiés comme principaux porte-parole du mouvement, les deux prévenus avaient été convoqués devant cette commission. Dans un courrier, ils avaient signifié leur refus de s’y présenter, souhaitant répondre uniquement par écrit.

Evreux, ce 20 décembre, cinq personnes ont été relaxées et quatre condamnées à respectivement six et dix mois de prison avec sursis pour le sabotage d’une centrale à béton Lafarge en décembre 2023. 17 personnes avaient été arrêtées le 8 avril 2024 suite à l’enquête menée par la Sous-direction antiterroriste (Sdat) et la police judiciaire de Rouen ( voir article ici ). Ce 19 et 20 décembre, ils n’étaient plus que 9 présents à la barre et risquaient jusqu’à 10 ans de prison pour association de malfaiteurs et séquestration.

A l’occasion de ce procès, les pouvoirs publics ont sorti les grands moyens pour les deux journées qu’a duré l’audience au tribunal: rues barrées, escouades de CRS et filtrage des piétons aux abords du palais de justice. Ce qui n’a pas empêché le rassemblement des soutiens des prévenus.

Ce lundi 2 décembre, le tribunal correctionnel de Fort-de-France a condamné Rodrigue Petitot à dix mois de prison ferme aménageable. Reconnu coupable d’intimidations à l’encontre des élus de l’île ( voir article ici ). Retenu en détention provisoire depuis samedi, il est retourné au centre pénitentiaire de Ducos. Il sera convoqué sous cinq jours en vue d’un placement sous bracelet électronique. Lors du prononcé de la décision, des heurts ont éclaté à l’extérieur du palais de justice. Des centaines de personnes ont manifesté leur soutien à Rodrigue Petitot, ils ont lancé des pierres et des bouteilles en verre sur les façades du tribunal. Des jets de projectiles auxquels les gendarmes ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes.