À l’initiative du ministre de l’intérieur français, deux militant-e-s du réseau RESF d’Indre-et-Loire, et deux du collectif Soif d’Utopies sont poursuivis devant le Tribunal correctionnel de Tours pour « diffamation publique » contre l’administration préfectorale : ils avaient dénoncé les méthodes utilisées dans la chasse aux sans-papiers et à leurs enfants, rappelant celles de la police de Vichy, en particulier l’utilisation par l’administration des fichiers de la « base-élèves ».

Cette affaire survient après l’affaire des 6 de Pau, condamnés pour injures pour avoir établi cette même comparaison. Une campagne est lancée en France pour exiger leur relaxe.

Site du Comité de soutien

Alfonso Cano (photo), le dirigeant suprême des FARC, a été condamné par contumace à 40 ans en prison pour la mise à mort de cinq policiers et de un civil à un barrage routier entre Bogota et Choachi, entre le 27 et 30 mai 1995. Une Cour criminelle de Bogota a condamné Cano et cinq autres membres de la guérilla pour cette affaire: Rodrigo Londoño Echeverry, Henry Castellanos Garzon, Luciano Marin Arango et deux guéruilleros connus sous les pseudonymes de « Timochenko » et d' »Ivan Marquez ».

Alfonso Cano, principal dirigeant des FARC

Alfonso Cano, principal dirigeant des FARC

C’est le 20 juin qu’a eu lieu en Russie le procès contre la secrétaire du Comité Central du Parti Communiste de toute l’Union (bolchevik), Zinaida Smirnova. Zinaida Smirnova, décrétée « ennemi public » vit maintenant dans l’illégalité. La cour avait fixé un délai de deux mois, pendant lequel Smirnova devrait se rendre aux autorités russes, demander pardon et renoncer publiquement à ses convictions communistes. Zinadia Smirnova et son Parti (photo ci-dessous: un meeting du PCTUb) doivent répondre du délit « d’extrémisme politique », et d’avoir « fait appel à la dictature du prolétariat en Russie ».

Meeting du Parti Communiste de toute l’Union à Moscou

Meeting du Parti Communiste de toute l'Union à Moscou

Un universitaire et un éditeurs en chef turcs pourraient se voir infliger une peine de prison pour avoir prétendument fait l’apologie d’une organisation terroriste dans un article de presse. Un musicien reconnu s’est également vu accuser des mêmes faits à propos d’un de ses récents discours concernant la question kurde. Les deux premiers pourraient écoper d’une peine allant de 2,5 à 7 ans de prison pour propagande pour le PKK. Or, leur article consiste en une investigation menée dans le but d’éclaircir le problème kurde, d’expliquer et d’analyser les tenants et les aboutissants de la situation politique générale. D’ailleurs, le PKK n’est mentionné qu’une seule fois dans cet article long de 45 paragraphes. Pour sa part, le musicien Ferhat Tunç pourrait écoper d’une peine de 15 ans de prison pour ‘avoir commis un acte illégal sans être membre d’une organisation et d’avoir fait de la propagande pour une organisation terroriste’ dans un discours prononcé lors d’un festival culturel. Les trois hommes ont comparu ce mercredi, et le tribunal a reporté l’affaire à une date ultérieure.

C’est le 20 juillet 2010 que s’est déroulée à Lucca la dernière audience du procès contre Leo, un anarchiste arrêté le 4 novembre 2009 après un an et demi de clandestinité et accusé du braquage d’une Poste en juin 2007 à finalité terroriste. Dans cette même instruction, Francesco Goia et Daniele Casalini ont déjà été condamnés à 4 ans ferme en octobre 2009]. Le parquet avait requis 6 ans pour braquage, avec l’aggravation de terrorisme, la cour n’a pas retenu cette dernière circonstance aggravante, mais a quand même confirmé la condamnation à 6 ans de réclusion.

Le procès consécutifs aux incidents qui ont suivi les provocations policières à Poitiers le 21 juin a eu lieu le 8 juillet lors d’une audience marathon. Lors de ce procès, les incohérences et contradictions dans les déclarations des policiers sont clairement ressorties, en particulier celles du commissaire Papineau, Directeur Départemental de la Sécurité Publique. Et de même leurs omissions – comme faire état d’une condamnation antérieure de l’un d’eux pour violences sans préciser qu’il avait été relaxé, n’étant en rien responsable de ces violences. Et bien d’autres éléments sont apparus nettement : que l’accusation reposait sur les seuls témoignages des policiers, également partie civile, alors que d’autres personnes avaient été témoins des événements – la défense en a ainsi produit six ; que l’enquête sur le terrain avait été inexistante… et surtout que les choses ne s’étaient pas passées comme l’accusation le prétendait, mais bien comme les prévenus et leurs avocats ne cessent de le dire : c’est un véritable tabassage policier de militants et militantes connus pour leur engagement politique qui a eu lieu à Poitiers !

Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux appelle à un rassemblement pour la relaxe de tous les inculpés du 21 juin devant le palais de justice de Poitiers le 28 juillet à 18 h, et à un soutien lors du délibéré, le 29 juillet à 14 h. Contact: antirep86@free.fr– http://antirep86.free.fr

Ahmet Düzgün Yüksel, 48 ans, et Devrim Güler, 36 ans, ont été condamnés respectivement à des peine de 5 ans et 4 mois, et 4 ans et 10 mois par le tribunal de Stuttgart (sud-ouest) pour « appartenance à une organisation terroriste », en l’occurrence le DHKP-C.

Arrivé en Allemagne comme demandeur d’asile et sous une fausse identité à l’automne 1997, alors qu’il était soupçonné d’être impliqué dans un attentat commis par le DHKP-C en Turquie sur base d’un dossier turc et d’aveux obtenus sous la torture, Ahmet Düzgün Yüksel, avocat du barreau d’Istanbul, était devenu au printemps 2000 dirigeant de l’organisation pour le centre de l’Allemagne, et en novembre 2006 pour la zone sud, vivant sous de fausses identités, a expliqué le tribunal dans son jugement. Il avait déjà été condamné pour ses activités illégales par le tribunal de Düsseldorf en juin 2005 à un an et trois mois avec sursis.

Devrim Güler, né à Cologne, avait adhéré à une organisation de jeunes proche du DHKP-C, et avait également écopé d’une condamnation à 1 an et 9 mois avec sursis en octobre 2004. Il avait par la suite continuer à effectuer, selon le tribunal, sporadiquement des tâches pour l’organisation.

Le procès avait commencé en mars 2008, et 167 jours d’audience ont été nécessaires. Cinq prévenus étaient jugé, mais trois d’entre eux – deux Turcs et un Allemand – ont été condamnés en août 2009. Le principal accusé, Mustafa A., un Turc qui a déjà passé près de 19 ans en prison en Turquie avait été condamné à cinq ans de prison. Son compatriote Hasan S, a été condamné à 2 ans et 11 mois de détention et un Allemand, Ilhan D., à 3 ans et 6 mois de prison.

Procès de Stuttgart contre le DHKP-C

Procès de Stuttgart contre le DHKP-C

En 2001, les habitants d’Atenco s’étaient opposés victorieusement à la construction d’un aéroport qui les spoliaient de leurs terres. Ils ont dès lors continué à lutter et, en 2005, ont adhéré au mouvement zapatiste. En 2006, ils ont accompagné en partie la Karavane accompagnant le sous-commandant Marcos qui s’était donné pour objectif de rencontrer, dans tout le Mexique, les luttes d’en bas et à gauche. Les 3 et 4 mai 2006, quelques jours après le passage de cette Karavane à Atenco, une terrible répression s’était abattue sur ce village. Une manifestation avait été réprimée avec une sauvagerie inouïe, faisant deux morts, une trentaine de femmes violées, des centaines de blessés et plus de 200 prisonniers.

Après une longue lutte menée au Mexique (dont un piquet devant une des prisons qui a duré près de quatre ans) et ailleurs dans le monde ne restaient prisonniers «que » 12 personnes dont les peines allaient de 31 à 112 années de prison. La Cour suprême mexicaine a annulé
toutes les peines en considérant que les preuves utilisées pour les condamner ont été considérées comme illégales et ont été employées pour les accuser de délits qu’ils n’avaient pas commis. Elle a ordonné la remise en liberté immédiate de tous les prisonniers.

Affiche contre la répression à Atenco

Affiche contre la répression à Atenco

Le tribunal correctionnel de Paris a annulé vendredi les poursuites du groupe Bouygues contre des administrateurs de sites qui avaient appelé au sabotage de l’entreprise en 2004. Quatre personnes étaient poursuivies pour avoir diffusé, en décembre 2004, des appels à une semaine d’action contre le groupe Bouygues. À l’époque, ils entendaient protester contre la construction par le géant du BTP de centres de rétention en Europe. Selon l’accusation, des dizaines de magasins du groupe avaient alors été saccagés. Si le lien entre ces dégradations et les publications des différents sites visés (Réseau anti-pub, Indymedia Paris, Pajol, CNT) n’a pas été prouvé, ce n’est pas sur ce fondement que le tribunal a prononcé la nullité des poursuites. Le tribunal a surtout retenu deux points de pure forme. Tout d’abord, une certaine abstraction : avant le procès, les prévenus ne s’étaient pas vus préciser les peines encourues. Ensuite, la longueur excessive de l’instruction : 4 ans et 3 mois.

Le 21 juin, à Poitiers, les policiers en uniforme et la brigade anticriminalité (BAC), prêts à en découdre, n’ont pas lâché une quinzaine de jeunes militants connus d’eux depuis les derniers mouvements lycéens et étudiants. Prenant pour prétextes – ou alors, plus probable, inventant – une menace et qu’une bouteille ayant atterri à ses pieds, et ayant aperçu un – en fait, une – de ces jeunes militants, le directeur départemental de la sécurité le désigne à ses troupes. A moins que ce ne soit l’inverse : apercevant cette militante connue, il invente cette histoire.

Précisons qu’il a expliqué lors de l’« enquête » qu’il avait tourné la tête dans la direction d’où la voix était venue : il n’a pas vu la bouteille arriver vers lui (ce qui tendrait à prouver que celle-ci n’a pas été lancée de ce côté-là) et a aperçu cette jeune militante qu’il a immédiatement désignée à ses troupes. Cette militante avait été condamnée en correctionnelle pour « bris de “sucette” Decaux ». Mais elle a été relaxée depuis. Evidemment, la décision n’a guère plu dans les rangs de la police, comme sa présence sur les lieux avec ses camarades « anarcho-autonomes » que la BAC a dans le collimateur depuis plus d’un an.

La jeune militante est arrivée en courant place de la Liberté et s’est adossée à un mur. Aussitôt la police l’a encerclée et a cherché à disperser, y compris à coups de tonfa, les gens qui venaient voir ou demander des explications. Plusieurs, ceux qui sont harcelés par la police depuis des mois, ont été roués de coups et arrêtés sans ménagement. Les tabassages ont continué jusque dans le commissariat. Pour se couvrir, les policiers ont inventé que ce eux qui se seraient fait attaquer. Les policiers ont naturellement porté plainte.

Pour le Comité contre la répression des mouvements sociaux, les événements qui viennent de se dérouler sont une illustration supplémentaire des méthodes de répression policières mises en œuvre contre les mouvements sociaux – des méthodes expérimentées dans les quartiers puis généralisées : harcèlement suivi de tabassages, d’arrestations, de gardes à vue prolongées et de procès.
Rassemblement devant le palais de justice de Poitiers le 7 juillet à 18 h et soutien le jour du procès le 8 juillet à 16 h

Antirépression à Poitiers

Antirépression à Poitiers