Le « red-tagging », existe depuis des décennies aux Philippines. Une couleur, le rouge, suffit à devenir une cible du gouvernement. À l’origine, elle est réservée aux guérilleros de la Nouvelle armée populaire (NPA) considérés comme des « terroristes, des ennemis jurés de la nation ». Depuis quelques années, elle cible les militants écologistes, victimes alors de harcèlement et de mises à mort. Le « red-tagging » s’est élargi à tous les types d’opposants au gouvernement : des militants de gauche, aux dirigeants autochtones, journalistes ou enseignants. Les personnes marquées par le « red-tagging » encourent des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées, du harcèlement et de l’intimidation. Une pratique de plus en plus en cours sous la présidence de Marcos Jr.

Trois avocats de l’opposant russe Alexeï Navalny, mort en prison il y a près d’un an, ont été condamnés vendredi à des peines de prison ferme pour « extrémisme ». La répression des détracteurs de Vladimir Poutine est en cours depuis près de 3 ans, en particulier ceux proches de Navalny et ceux dénonçant l’assaut russe contre l’Ukraine. Les avocats, Alexeï Liptser, condamné à 5 ans de détention, Igor Sergounine, condamné à 3 ans et demi, et Vadim Kobzev, condamné à 5 ans et demi, avaient été arrêtés en octobre 2023, alors que l’opposant au président russe était encore vivant. Considérés comme faisant partie d’une organisation extrémiste depuis 2021, ils sont accusés d’avoir transmis à Alexeï Navalny, incarcéré à partir de janvier 2021 jusqu’à sa mort en prison le 16 février 2024, des informations lui permettant de « planifier, préparer (…) et commettre des crimes extrémistes » depuis sa cellule.

La justice turque a bloqué l’accès à 7 sites d’information ayant une ligne éditoriale socialiste. La censure frappe la Gazete Patika, ETHA, Union de lutte, Kızıl Bayrak, Özgür Gündem, le journal Umut et le journal Yeni Demokrasi. Cette décision du 8 janvier, prise par le 10e juge pénal de paix d’Ankara, évoque « la protection de la sécurité nationale et de l’ordre public ». Il y a quelques jours, sur les réseaux sociaux, les comptes X des journaux kurdes: MA, JINNEWS et Yeni Yaşam ont également été bloqués par la justice turque.

Kamel Brahmi, secrétaire général de l’union départementale de Seine-Saint-Denis , membre de la direction nationale de la CGT a été arrêté le 13 janvier lors d’une mobilisation pour la réouverture de la clinique Vauban. À la mairie de Livry-Gargan, une réunion avait lieu mais une nouvelle fois la CGT n’y était pas invitée, alors qu’elle porte un projet concret de reprise d’activité. Les manifestants ont tenté de pénétrer dans le bâtiment, alors qu’il maintenait les portes ouvertes, le syndicaliste a été brutalement interpellé par la police municipale. Mis au sol par une balayette, menotté, il a été emmené au commissariat. Les manifestants se sont immédiatement dirigés vers le lieu de détention pour soutenir le syndicaliste. Kamel Brahim a été libéré dans la soirée, une plainte à son encontre a été déposée par un policier municipal.

Ce dimanche 12 janvier, lors de la commémoration annuelle de l’anniversaire de la mort des dirigeants communistes: Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht et Vladimir Lénine ( commémoration dites des 3 LLL ) des affrontements ont eu lieu avec la police. 3000 manifestants se sont rassemblés et parmi eux, des militants pro-palestiniens sont venus marquer leur soutien et dénoncer une fois de plus le génocide de Gaza. Tout le long du parcours de la manifestation, ils ont brandit des drapeaux palestiniens et scandé des slogans de soutien au peuple opprimé et notamment le slogan: « From The River To The Sea, Palestine Will Be Free », slogan interdit en Allemagne depuis novembre 2023. 

Les forces de l’ordre ont tenté à plusieurs reprises d’interrompre les chants et slogans contre l’état d’Israël, en vain, ils ont alors fait usage de spray de gaz poivré et de matraques, les manifestants ont riposté à coup de mats de drapeau. 20 personnes ont été arrêtées dont une mise en garde à vue, 17 agents ont été blessés, trois manifestants sont légèrement blessées et hospitalisées.

La police a arrêté des centaines de militants pour le climat samedi à La Haye, deux canons à eau ont été utilisés pour disperser les manifestants venus à l’appel d’Extinction Rebellion (XR). L’autoroute A12 a été bloquée pendant plusieurs heures. Forte présence de la police, avec des patrouilles à pied et à cheval, un drone qui survolait les lieux. Les militants s’étaient rassemblés à la mi-journée, marchant vers l’autoroute malgré les tentatives de la police de les arrêter, ils ont ignoré leur demande de rester sur un terrain vague du centre-ville.

Deux manifestants ont escaladé une poutre de signalisation enjambant l’A12 pour y dérouler un drapeau XR et certains militants brandissaient des pancartes où on pouvait lire « Nous croyons en la vie sans pétrole ». Environ 700 militants ont été arrêté, la plupart des interpellés ont ensuite été relâchés à proximité du stade ADO, à la périphérie de la ville.

Ce mardi 7 janvier dans le centre de Rennes, un rassemblement a donné lieu à quelques échauffourées avec la police. Sur les réseaux sociaux, un  appel à « une fête populaire » avait été lancé par le syndicat étudiant « Union pirate » après le décès de Jean-Marie Le Pen, et souhaitant « qu’il emporte ses idées dans sa tombe ». À partir de 20 h, plusieurs dizaines de personnes ont rejoint le lieu de rendez-vous. Des feux d’artifice et des confettis ont été tirés tandis que des manifestants dansaient autour d’une poubelle incendiée scandant « Rennes, Rennes, antifa ». Présente sur place, la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, donnant lieu au jeu du chat et de la souris dans les rues adjacentes. Certains militants, le visage dissimulé, ont tenté d’ériger des barricades pour ralentir l’avancée des forces de l’ordre, au cri de « tout le monde déteste la police ». Des scènes similaires ont été rapportées notamment à Paris et à Nantes.

Du 6 au 26 janvier à Toulouse  aura lieu le « Festival cinéma et des droits de l’homme ». Au programme, la projection de dix-huit documentaires sur de nombreux sujets parmi lesquels l’Ukraine, la Palestine, la Kanaky ou encore le Yémen. Une exposition de Médecins Sans Frontières ( MSF) « We Did what we could » devait se tenir durant toute la période du festival et visait à « raconter le siège, les bombardements et l’horreur du quotidien à Gaza à travers l’expérience de ses soignants, en première ligne du conflit ». Un tel objectif n’est pas du goût de la municipalité toulousaine. En ce début de l’année 2025, elle a décidé de l’interdire pour « contexte local tendu ».

lundi 6 janvier, dans le grand Conakry,  lors d’une manifestation organisée par les Forces Vives de Guinée ( FVG ) pour combattre la junte, de jeunes manifestants se sont massivement regroupés, voulant occuper l’autoroute Le Prince. Des accrochages ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre à plusieurs endroits, ces derniers, en plus du gaz lacrymogène, ont utilisé des PMAK ( kalachnikov AK-47 ) pour disperser la foule. Plusieurs véhicules, dont des pick-ups et deux blindés, ont aussi été observés le long du parcours. Sept manifestants ont été arrêtés et transportés dans un véhicule de la gendarmerie.

Deux ans après le meurtre de Jina Mahsa Amini, une jeune Kurde de 22 ans tuée par la police des mœurs à cause d’un voile « non-conforme » à la charia et le déclenchement du mouvement «Femme, Vie, Liberté» ( voir article ici ), le régime iranien a exécuté 31 femmes au cours de l’année 2024, soit le plus grand nombre annuel de femmes exécutées depuis 17 ans.

Selon l’ONG Iran Human Rights : « L’exécution de femmes en Iran révèle non seulement la nature brutale et inhumaine de la peine de mort, mais aussi la discrimination et l’inégalité entre les sexes profondément ancrées au sein du système judiciaire»

Un nombre inconnu de femmes attendent toujours la peine de mort, leur vie étant en danger à tout moment. Parmi elles figurent les militantes kurdes Warisha Moradi et Pakhshan Azizi, qui sont dans le couloir de la mort (Voir article ici et ici)

Rapport complet en lien ( ici

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