La Turquie a lancé une offensive terrestre contre le PKK dans le Kurdistan irakien, mercredi 17 juin à l’aube. Des commandos ont pénétré sur le territoire irakien, soutenus par de l’artillerie, des chasseurs-bombardiers F16, des hélicoptères d’attaque et des drones. L’offensive a débuté dans la région de Haftanin, à une quinzaine de kilomètres de la frontière turque. Avant d’envoyer ses forces terrestres de l’autre côté de sa frontière, la Turquie avait bombardé ces derniers jours les positions du PKK dans les montagnes de Qandil, bastion historique de la résistance kurde, non loin de la frontière avec l’Iran. Des bombardiers ont aussi frappé d’autres bases du PKK dans la région semi-autonome kurde du nord de l’Irak, à Sinjar, Karacak, Zap, Avasin et Hakurk. Dans la ville-frontière de Silopi, entre le Kurdistan irakien et le Kurdistan turc, plusieurs milliers de soldats turcs ont été massés. La réquisition par l’armée turque d’une partie d’un hôpital frontalier ne laisse pas de doutes quant au fait que l’armée turque se prépare à de violents combats. La Turquie est déjà bien présente au Kurdistan irakien, où elle dispose d’une quinzaine de bases militaires.

Célébration du Nouvel An kurde dans les monts Qandil (archives)

 

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Des affrontements entre les forces de sécurité tunisiennes et des manifestants se sont déroulés samedi soir et dimanche dans la ville de Meknessi (gouvernorat de Sidi Bouzid, centre-ouest de la Tunisie). Ces affrontements surviennent en réaction à l’intervention des forces de sécurité pour mettre fin au sit-in des travailleurs des mines de phosphate. Les ouvriers, en sit-in depuis le 4 mai dernier, réclament l’intégration de 164 employés au sein de la Compagnie des Phosphates de Gafsa. Ils avaient organisé une série de manifestations, auparavant, depuis l’annonce de la fin de leurs contrats de travail, le 30 avril dernier. Les manifestants de ce week-end réclament un retrait des forces de sécurité de la ville et appellent à ne pas engager de poursuites judiciaires contre des travailleurs de la mine, à la remettre en service et à régulariser la situation des ouvriers dans ce site minier.

Les affrontements de Meknassy

Le mouvement « La santé en lutte » avait appelé les travailleurs et travailleurs de la santé et la population à former dimanche une haie de déshonneur dans plusieurs villes en Belgique:  « Ce monde politique et ses ambitions financières ne nous représentent pas ! Contre le retour à l’anormal renversons la table de monde marchand pour construire un « après » plus juste, plus humain, plus démocratique, plus égalitaire. Luttons pour un accès à des soins de qualités pour toutes et tous. Luttons pour un renforcement de nos métiers et de nos salaires, pour une révision des normes d’encadrement, pour une démocratie dans nos institutions de soins, pour plus d’effectifs, pour des contrats stables, pour une santé basée sur l’humain plutôt que sur les chiffres, pour une sécurité sociale forte, … »

Le bourgmestre de Bruxelles a interdit le rassemblement qui est néanmoins maintenu par les organisateurs. « La santé en lutte » invite les manifestants à se rassembler tout en respectant les règles de distanciation ainsi que les gestes barrières, dimanche à 14H00, aux endroits suivants: A Bruxelles, dos au cabinet De Block et au ministère de la Santé (Boulevard du Jardin Botanique 50, 1000 Bruxelles) ; à Charleroi, dos au ministère de la Finance (Rue Jean Monnet 14, 6000 Charleroi) ; à Liège, Place Saint Lambert. Le rassemblement prévu à Namur est annulé. Voir le site de « la santé en lutte »

Samedi a eu lieu le premier rassemblement depuis que les autorités ont commencé à alléger le confinement imposé à la mi-mars. Les manifestants ont rallié le centre de Beyrouth pour dénoncer la corruption et l’impuissance du gouvernement face à l’effondrement économique. Cette mobilisation sur la place des Martyrs s’est accompagnée d’escarmouches entre manifestants et forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes. 48 personnes ont été blessées, dont 37 soignées sur place, selon la Croix-Rouge libanaise. Parmi les manifestants certains ont appelé au désarmement du Hezbollah. Des jets de pierre ont été échangés entre des contestataires et des partisans du Hezbollah venus d’un quartier voisin, mais l’armée s’est interposée. Des groupes divers participent aux manifestations, avançant divers griefs économiques et sociaux, et réclamant pour certains des législatives anticipées.

Les affrontements de samedi à Beyrouth

Depuis le 11 juin 2018 Oleg, Khorzhan, député et dirigeant du Parti communiste de Transnistrie, est emprisonné suite à son rôle phare dans l’opposition au régime des oligarques. Le 2 juin 2018, Khorzhan avait organisé un rassemblement à Tiraspol, au cours duquel plusieurs participants avaient été arrêtés. Dans la soirée, Khorzhan s’était rendu au bâtiment des affaires des affaires intérieures pour rencontrer le directeur et obtenir la libération des détenus. Des policiers l’ont empêché d’entrer dans le bâtiment et une altercation physique aurait eu lieu. Khorzhan dénoncé les actions de la police comme un usage disproportionné de la force et une violation de ses droits en tant que membre du parlement. Sur la recommandation du procureur en chef, Khorzhan a été déchu de son immunité parlementaire et arrêté le 6 juin 2018. Plusieurs autres membres du parti avaient été arrêtés par les autorités avant Khorzhan, y compris sa femme, son fils et le député du conseil municipal de Tiraspol, montrant que cette arrestation faisait partie d’une campagne générale pour réprimer l’opposition communiste. Le 3 novembre 2018, la Cour suprême de Transnistrie a reconnu Khorzan coupable d’agression contre les forces de l’ordre et l’a condamné à quatre ans et demi de prison. Oleg Khorzhan souffre d’un certain nombre de maladies graves (des maladies coronariennes, de l’hypertension artérielle, des problèmes avec le système musculo-squelettique) mais ne reçoit aucun soin. Des appels sont lancés pour sa libération.

Oleg Khorzhan

Édit 23h : La police a annoncé vers21h avoir arrêté 150 personnes. Le bourgmestre Philippe Close a annoncé que la Ville de Bruxelles se portera partie civile et poursuivra les manifesant.e.s via des sanctions administratives communales.

Près de 10.000 manifestant.e.s ont participé au rassemblement Black Lives Matter place Poelaert. A l’issue du rassemblement, des milliers de personnes ont remonté le boulevard de la Régence avant d’être bloqués place Royale, au débouché de la rue Royale, par un fort barrage de police. Deux fourgons et une patrouilleuse, stationnées dans un coin place Royale, ont été pris à partie part les manifestants et ont démarré en trombe vers la rue de Namur sous les huées et les coups de pieds. Une grande partie des manifestants est descendu le Monts des Arts, se dispersant dans les jardins de l’Albertine vers le centre. Mais plusieurs groupes ont remonté la rue de Namur. Certains se sont fait nasser rue d’Egmond (près de la statue de Léopold II), mais la plus grande partie est entré dans Matongé par la Porte de Namur où des manifestants ont calliassé des camionnettes de police. Des très vifs incidents ont éclatés chaussée d’Ixelles (vitrines brisées, incendies, intervention des auto-pompes, etc.). Des pillages de boutiques de luxe, dont certaines situées avenue Louise, ont eut lieu, provoquant de nouvelles interventions de la police et même une intervention de la cavalerie. Des groupes de manifestants sont descendus jusqu’à la Porte de Hal où la police a procédé à de nombreuses arrestations.

Manifestation BLM à Bruxelles

Dans la nuit du 4 mai, dans la municipalité de Ixtlahuacán de los Membrillos (État de Jalisco), Giovanni López, un travailleur de la construction de 30 ans, a été arrêté par jusqu’à dix policiers municipaux parce qu’il ne portait pas de masque. Une vidéo montre les agents le battant au moment de l’arrestation. La famille de la victime a récupéré son corps à l’hôpital civil de Guadalajara, capitale de l’État de Jalisco, où il a été confirmé qu’il était décédé des suites d’un traumatisme crânien. Selon la famille, le maire d’Ixtlahuacán de los Membrillos, Eduardo Cervantes Aguilar, par l’intermédiaire d’une autre personne, les a contactés pour leur demander de ne pas diffuser la vidéo de l’arrestation en échange de 200.000 pesos (environ 8.000 euros). Aguilar a affirmé ne pas être au courant mais le parquet de Jalisco l’a convoqué ce vendredi pour témoigner de ce meurtre, de la même manière qu’il doit rentrer lundi au siège du ministère public pour une autre série d’abus policiers.

Une manifestation a rassemblé des centaines de jeunes, dans le centre de la ville de Guadalajara. Les premières confrontations avec la police ont été enregistrées après que certains manifestants aient peint la façade du siège du gouvernement. Au moins deux voitures de patrouille de police ont été incendiées. Des agents ont tiré du gaz lacrymogène lorsque des manifestants tentaient d’entrer dans le palais du gouvernement.

Une patrouilleuse attaquée à Guadalajara

Vendredi 29 mai, un drone lourd General Atomics « Predator B », appartenant à l’US Department of Homeland Security, a été utilisé afin de suivre les manifestations consécutives à la mort de George Floyd. Cet appareil, basé à Grand Forks, dans le Dakota du Nord, et utilisé d’ordinaire pour la surveillance des frontières, a orbité au-dessus de Minneapolis pour donner des images nettes aux forces de l’ordre.  Ce survol n’est pas simplement l’expression d’une escalade technologique dans la répression, il marque aussi une escalade du point vue de sa légalité (ou de son illégalité…). Ce drone appartient à une organisation fédérale et son intervention pour une mission de maintien de l’ordre a eu lieu plus de 24 heures avant que Donald Trump n’ait décidé de la mobilisation de moyens fédéraux.

Un drone "Predator" (celui ayant survolé Minneapolis n'était pas armé)

Des centaines de manifestants antifascistes ont marché Avenida Paulista, dans le centre de São Paulo, sur un rassemblement de plusieurs centaines de partisans du président Bolsonaro. Il y a eu des heurts car les barrages policiers n’ont pas su tout à fait protéger les fascistes venus protester contre les mesures de confinement décidées par de nombreux gouverneurs des États brésiliens contre l’avis de Bolsonaro. Les manifestants anti-Bolsonaro ont incendié des poubelles et ont lancé des pierres sur les fascistes et sur les policiers, qui ont tiré du gaz lacrymogène. Au moins trois personnes ont été arrêtées. Le rassemblement antifasciste avait notamment été convoqué par les supporters de plusieurs clubs de football de São Paulo, principalement les Corinthians, mais aussi Palmeiras, São Paulo et Santos. Le Brésil est de loin le pays d’Amérique latine le plus touché par l’épidémie de Covid-19 avec plus de 500.000 cas et près de 30 000 décès.

Les affrontements de Sao Paulo