Ce matin devant la chambre du conseil de Bruxelles, les avocats du leader catalan Carles Puigdemont et quatre de ses anciens ministres ont plaidé que les faits reprochés aux prévenus n’étaient pas punissables en Belgique. « S’ils sont extradés, il y aurait en outre un risque de violation des droits fondamentaux », ont souligné Mes Marchand et Bekaert. Le parquet a répété ses réquisitions en faveur d’une extradition comme lors de la première audience. L’affaire a été mise en délibéré. La décision de la chambre du conseil sera connue le 14 décembre, soit une semaine avant les élections en Catalogne. Des recours étant encore possibles, cela signifie que le président catalan déchu mènera sa campagne depuis la Belgique.

Toujours ce lundi, un juge d’instruction espagnol a décidé lundi de maintenir en prison le vice-président catalan destitué Oriol Junqueras et trois autres inculpés dans la tentative de sécession de la Catalogne et de libérer sous caution six autres prévenus. Junqueras, l’ancien conseiller (ministre) de l’Intérieur Joaquim Forn et les chefs de associations séparatistes ANC Jordi sanchez et Omnium cultural Jordi Cuixart resteront en prison en raison du « risque de récidive ». Les six autres détenus pourront être remis en liberté moyennant paiement d’une caution de 100.000 euros chacun.

Rassemblement pour les prisonniers politiques indépendantistes catalans

Rassemblement pour les prisonniers politiques indépendantistes catalans

La police allemande a utilisé à Hanovre des canons à eau, samedi, pour disperser les milliers de manifestants qui ont tenté de bloquer l’accès au centre où le parti nationaliste Alternative pour l’Allemagne (AfD) tient son congrès. Les affrontements entre policiers et antifascistes ont retardé le début du rassemblement de l’AfD. Dix antifascistes ont été temporairement placés en détention alors que plusieurs policiers et un manifestant ont été légèrement blessés. AfD a récolté près de 13% des voix lors des élections législatives du 24 septembre, ce qui en fait le troisième parti en importance au Bundestag.

A Hannovre ce samedi

A Hannovre ce samedi

Le tribunal d’Ankara a condamné Nuriye Gülmen à 6 ans et 3 mois d’emprisonnement. Elle est accusée d’appartenance au DHKP-C. Une procédure d’appel, durant laquelle Nuriye sera donc en liberté surveillée est ouverte. Nuriye est sortie de l’hôpital d’Ankara où elle était détenue en soins intensifs depuis septembre, vu le stade de grève de la faim où elle était parvenue. Elle a été réconfortée par ses proches et ses soutiens, puis par Semih et Esra Özakça qui avaient préparé pour elle une pièce d’accueil.

Le jugement fait abandon des charges contre Semih Özakça, jugé dans le même cadre, et qui avait lui été libéré provisoirement au cours d’une précédente audience en octobre (notre précédent article avec un compte rendu d’audience). Les deux enseignants, arrêtés en mai, sont devenus l’une des figures des plus de 140.000 personnes, enseignants, magistrats, avocats et fonctionnaires, limogées ou suspendues par les purges opérées pat l’Etat turc depuis le putsch du 15 juillet 2016. Après leur limogeage par décret-loi, Nuriye Gülmen et Semih Özakça avaient été les fers de lance de manifestations quotidiennes dans le centre-ville d’Ankara et avaient commencé le 9 mars une grève de la faim.

Nuriye libérée

Nuriye libérée

La Ville de Bruxelles a annoncé ce vendredi avoir à nouveau pris la décision d’interdire la manifestation de la campagne « Stop Répression » prévue demain samedi place Rouppe. Le rassemblement était initialement prévu mardi, mais avait été interdit (voir notre article[->]) et reporté à samedi.

Jambon

Jambon

Nikos Maziotis et Pola Roupa entrent dans leur quatrième semaine de grève de la faim (voir notre précédent article). Leurs revendications sont : Retraits des articles de lois concernant l’isolement et la détention dans les locaux de la police ; sortie immédiate de Nikos Maziotis de l’isolement dans lequel il est détenu depuis juillet dernier ; adaptation des conditions (locaux et durée d’au moins trois heures) de visite des enfants par leur parents (c’est le cas pour Pola et Nikos qui reçoivent la visite de leur fils, Lambros) ; possibilité de rencontre entre Pola et Nikos. Les autorités n’ont donné aucun signe jusqu’à présent et les camarades refusent leur transfert à l’hôpital tant qu’ils n’auront pas l’autorisation de voir leur fils.

Pola Roupa et Nikos Maziotis

Pola Roupa et Nikos Maziotis

Au moins 15 combattants de la NPA ont été tués dans une fusillade à Nasugbu (Batangas) mardi soir. Les tirs ont commencé dans la localité de à Sitio Pinamintasan (Barangay Aya) vers 20h30 après que la police ait repéré les maoïstes qui circulaient à bord d’une jeepney et d’une camionnette. Les forces de sécurité se sont aussitôt déployées et un premier échange de tir a eu lieu entre les guérilleros et un détachement du 730e Groupe de combat de l’armée de l’air. Cinq maoïstes ont été tués à cette occasion. Deux autres, blessés, ont été amenés dans un hôpital local. Une guérillera, Josephine Santiago Lapera alias Ella, 22 ans, de Marikina, y est morte de ses blessures. Cinq militaires ont été blessés.

Une deuxième fusillade a eu lieu à Sitio Batulao, Barangay Kaylaway, à environ deux kilomètres du premier échange de tirs. Huit autres guérilleros du même groupe, dont cinq femmes, ont été tués. Un neuvième, grièvement blessé a été amené à l’hôpital où il est décédé quelques heures plus tard, portant le nombre de morts à 15. Les guérilleros appartiendraient à l’Unité de guérilla n°3 basée à Batangas, et parmi les tués, il y aurait le secrétaire de l’unité de guérilla et un chef de peloton. Les militaires ont récupérés douze fusils automatiques et un lance-grenades.

Les policiers enlèvent les corps des guérilleros tués

Les policiers enlèvent les corps des guérilleros tués

De nombreux jeunes manifestants anti-impérialistes et anti-colonialistes ont protestés contre la visite du président Macron. Le convoi de la délégation qui accompagne Emmanuel Macron au Burkina Faso a été la cible de jets de pierre. Devant l’université de Ouagadougou, où un discours présidentiel est prévu devant un public choisi, des étudiants ont érigé des barricades en scandant des slogans contre l’impérialisme et le néocolonialisme. Sur place, des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces l’ordre. Dans la nuit du 27 au 28 novembre, peu de temps après l’arrivée d’Emmanuel Macron à Ouagadougou, une grenade avait été lancée contre des militaires français. Le président a atterri deux heures après l’attaque qui a fait trois blessés dont un grave.

Barricade en feu sur un axe menant à l’université Ouaga1 où devait parler Macron

Barricade en feu sur un axe menant à l'université Ouaga1 où devait parler Macron

Les forces d’occupation israéliennes ont arrêté 23 Palestiniens à Naplouse, Ramallah et Hébron, et ont fait irruption dans d’autres zones de Cisjordanie, provoquant des affrontements. Elles ont investi un magasin à Jénine qui aurait servi de couverture à dépôt d’arme de la résistance. Une autre force a arrêté un Palestinien du vieux camp de réfugiés d’Askar, à l’est de Naplouse, et arrêté deux autres personnes du camp de réfugiés de New Askar.

Les forces d’occupation israéliennes ont aussi pris d’assaut le village de Tal, à l’ouest de Naplouse, et les soldats israéliens se sont dispersés à plusieurs endroits dans le village. À Naplouse, également dans la ville de Burqa, ils ont arrêté un prisonnier précédemment libéré après avoir fait une descente dans la maison de sa famille. À Ramallah, les forces israéliennes ont arrêté deux autres autre prisonniers, l’un d’entre eux ayant été libéré. À Hébron enfin, les forces d’occupation ont arrêté un autre Palestinien du camp de réfugiés d’Al-Arroub.

Raid israélien en Cisjordanie

Raid israélien en Cisjordanie

A partir de ce mercredi 29 novembre, le délai pendant lequel un suspect peut être privé de liberté sans qu’un juge n’intervienne passera de 24 à 48 heures. L’extension de la garde à vue sera inscrite mercredi au Moniteur belge en entrera donc en vigueur. Cette mesure faisait partie des 18 annoncées par le gouvernement fédéral en novembre 2015, au lendemain des attentats de Paris et Saint-Denis. Les attentats du 22 mars à Bruxelles avaient encore ravivé l’attention sur la mesure. Il a cependant fallu plus d’un an pour convaincre une majorité des deux tiers, nécessaire pour modifier la Constitution.

A l’origine, le gouvernement voulait porter la garde à vue à 72 heures, mais le projet s’est heurté une forte opposition, notamment des juges d’instruction (voir notre article). Le compromis des 48 heures a finalement reçu le feu vert de la Chambre au cours de l’été (voir notre article). Trois mois plus tard, en octobre, le Sénat a adopté cette modification de l’article 12 de la Constitution.

Moniteur belge

Moniteur belge

Un militant mapuche de 22 ans, Rafael Nahuel, a été tué et deux autres blessés par balles dans une opération lancée par les forces de sécurité argentines contre les indigènes résidant dans le sud du pays. Ce sont les troupes de la Marine qui, procédant à l’évacuation de terres mapuche dans la région du lac Mascardi, à 35 kilomètres de Bariloche, décrétée « parc national » par l’Argentine, se sont heurtées à des manifestants de la Resistencia Ancestral Mapuche (RAM), un mouvement né en 2013 dans le but de recouvrer les terres mapuche du sud de l’Argentine et du Chili entre les mains de l’État et du privé. De nombreuses manifestations de protestations on eu lieu depuis dans toute l’Argentine.

Rafael Nahuel

Rafael Nahuel