En Colombie, une mutinerie a éclaté, mardi 7 avril, à la prison de Pasto située dans la ville de San Juan de Pasto. Les prisonniers ont manifesté pendant deux heures allumant des incendies dans l’enceinte de la prison. Des unités de la police nationale et l’escouade anti-émeute de l’armée sont intervenues pour réprimer la révolte. Les prisonniers exigeaient le respect de leurs droits et la possibilité de recevoir des visites de leurs proches. Les prisonniers exigeaient également la libération des détenus non-dangereux. À la périphérie de la prison, plusieurs membres de la famille exigent une vérification de la prison par des agences humanitaires. Le même jour, une révolte a éclaté à la prison de Bouwer (une ville de la province de Córdoba en Argentine). Les prisonniers exigeaient de pouvoir effectuer leur peine dans le cadre d’une assignation à résidence. Ils dénonçaient le fait que la prison n’avaient pris aucune mesure sanitaire pour les protéger du Coronavirus. La révolte a été réprimée dans la nuit.

Une révolte a également éclaté le même jour dans la prison Qoubbeh dans la ville de Tripoli au Liban. L’émeute a éclaté lorsque les gardiens sont intervenus pour stopper une tentative d’évasion d’un prisonnier craignant pour sa santé. Les gardiens ont réprimé l’émeute en tirant sur les prisonniers avec des balles de caoutchouc faisant au moins quatre blessés. Les prisonniers exigeaient la mise en place de la loi d’amnistie générale promise par les différents gouvernements ces dernières années. Les prisons au Liban fonctionnent, en effet, au double de leurs capacités. La veille, les forces de sécurité avaient découvert un tunnel de plusieurs mètres de long lors d’une opération à la prison de Zahle dans l’est de la vallée de la Bekaa. Des prisonniers qui craignant pour leur santé, tentaient également de s’échapper.

Le tunnel creusé par les prisonniers de la prison de Zahle

Le tunnel creusé par les prisonniers de la prison de Zahle

Lundi 30 mars, l’ELN a décrété un cessez-le-feu unilatéral suite à l’épidémie de Coronavirus. Ce cessez-le-feu a débuté le 1er avril et devrait se prolonger jusqu’à la fin du mois. La guérilla a annoncé vouloir rencontrer des représentants du gouvernement afin de négocier une extension de la trêve et être ouvert à la reprise des négociations de paix.

Combattants de l'ELN

Aujourd’hui Emmanuel André, virologue et porte-parole interfédéral de la lutte contre le covid-19, a annoncé que le centre de crise envisageait d’utiliser une stratégie de tracking (soit un suivi des déplacements des personnes via leurs téléphones portables) lorsque la pandémie de Coronavirus sera mieux contrôlée. L’idée est de retracer le parcours de chaque cas confirmé afin de voir avec qui cette personne a été en contact. Plusieurs applications sont déjà en cours de développement pour permettre ce suivi. Cependant la mise en place d’une telle stratégie nécessite des moyens humains importants.

Emmanuel André porte-parole interfédéral de la lutte contre le covid-19

Emmanuel André porte-parole interfédéral de la lutte contre le covid-19

Dimanche 5 avril, les combattant·es maoïstes opérant dans les districts de Malkangiri et Koraput d’Odisha ont annoncé un cessez-le-feu unilatéral en solidarité avec la lutte contre le Coronavirus. Le Parti communiste indien (maoïste), a ainsi déclaré que la guérilla suspendait ses actions offensives pour le moment mais se défendrait en cas d’attaque. Par ailleurs les combattant·es avaient déjà pris des mesures de distanciation sociale afin d’éviter d’infecter la population présente sur son territoire. Le cessez-le-feu vise a permettre l’accès sans entrave aux services médicaux d’urgences qui doivent intervenir dans ces districts.

Rassemblement de la guérilla

Dossier(s): Inde-Népal Tags: , ,

Aujourd’hui, une manifestation de soutien aux prisonniers s’est tenue devant la prison de Saint-Gilles. Une trentaine de personnes sont arrivées avec des mégaphones et ont commencé à crier « Libérez les prisonniers! » et « Solidarité avec les prisonniers ». Elles ont du partir après 5 minutes afin de ne pas être arrêté.e.s par la police. Cette manifestation a permis également de soutenir les proches des prisonniers qui, à ce moment-là, étaient en train de faire la file pour livrer leur colis de linge, les visites étant interdites. Bien que l’action se soit passée Saint-Gilles, elle était adressée à toutes les personnes incarcérées dans toutes les prisons du pays.

Prison de Saint-Gilles

Samedi 4 avril, des prisonniers, exclus de la loi d’application de remise en liberté suite à la pandémie du coronavirus, ont manifesté hier soir dans une prison de la ville kurde de Batman. Les prisonniers ont incendié au moins deux quartiers et crié «rébellion» et d’autres slogans. Peu après le début des émeutes, des ambulances et des pompiers ont été envoyés à la prison qui, à l’extérieur, était entourée de policiers anti-émeutes et de policiers des opérations spéciales. Lorsque la nouvelle de l’émeute s’est répandue dans la ville, des parents inquiets se sont rendus à la prison et y ont attendu jusqu’aux dernières heures de la nuit pour demander aux autorités de faire une déclaration (qui n’a pas été faite) et soutenir leurs proches. La mutinerie a finalement été réprimée (notamment à l’aide de gaz lacrymogène) et les quelques 650 prisonniers révoltés ont été déportés dans d’autres prisons.

Mutinerie à la prison de Batman

Mutinerie à la prison de Batman

 

Ce matin, Helin Bölek, musicienne au sein du Grup Yorum, est décédée après 288 jours de grève de la faim. Le 16 mai 2019, Helin Bölek avait commencé une grève de la faim au côté d’İbrahim Gökçek pour dénoncer les persécutions contre le groupe (voir notre article). En raison des chants politiques de Grup Yorum, le gouvernement turc a emprisonné plusieurs membres du groupe pour « appartenance à une organisation terroriste ». D’autres membres de Yorum se sont réfugiés à l’étranger pour échapper à la prison.

Helin Bölek est décédée ce matin

Helin Bölek est décédée ce matin

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags: ,

Quelques jours avant la fin de mars, les contrôles, les coups de pression et les survols de la ZAD par drones se sont accentués. La police fédérale et la police d’Arlon pourraient profiter de la crise du Covid-19 pour préparer une expulsion à la fin du confinement. A la date du 1er avril, l’accumulation de contrôles, de coups de pression, d’amendes, d’espionnages, d’arrestations arbitraires – voire racistes – en centre-ville, a ramené sur la ZAD, restée calme jusqu’ici, un climat de tension. Des combis de police, dont des fédéraux, ont tourné durant une bonne partie de l’après-midi, en profitant au passage pour nous insulter, nous faire des doigts d’honneur et même nous pointer avec leurs armes de service (des pistolets et des FN303).

A la Zablière

Dans la soirée du lundi 30 mars, les détenus de la prison de Sepidar à Ahwaz (sud-ouest de l’Iran) se sont mutinés et ont tenté de fuir pour se sauvegarder contre l’épidémie de coronavirus. Des incendies ont éclaté dans plusieurs parties de la prison. Les gardiens de la prison et les gardiens de la révolution ont ouvert le feu et des coups de feu ont retenti tard dans la nuit quand la révolte a été finalement réprimée. En Guyane, une révolte a éclaté, mercredi 1er avril, à la prison de Rémire-Montjoly. Les prisonniers qui ont mis le feu dans une partie des quartiers. Les gendarmes français sont intervenus pour réprimer l’émeute.

La mutinerie au Centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly

Mercredi 25 mars, la Ministre de la Justice Nicole Belloubet a annoncé la libération de 5000 à 6000 détenus des prisons françaises afin de lutter contre les risques sanitaires en pleine pandémie de COVID-19. Emprisonné depuis près de 36 ans, libérable depuis 1999 et âgé de 69 ans, Georges Abdallah est exclu de cette mesure. L’exclusion de Georges Abdallah de ce nouveau dispositif témoigne de l’acharnement de l’État français contre ce communiste arabe et combattant de la cause palestinienne qui reste debout après 36 ans d’emprisonnement. Une campagne en ligne est organisée par le Collectif Palestine vaincra pour exiger la libération de Georges.

Campagne pour la libération de Georges Abdallah en période de pandémie du Coronavirus

Campagne pour la libération de Georges Abdallah en période de pandémie du Coronavirus