Les sans-papiers qui manifestaient cette après-midi -comme tous les lundis- à l’appel de la Coordination des Sans-Papiers ont subit une charge de la police tout en étant aspergés de gaz lacrymogènes. Vers 16h, ils étaient encerclés par la police. Un sans-papier a été arrêté et un autre blessé. Malgré la récurrence du rassemblement, la police parlait sur Twitter d’un rassemblement ‘spontané’.

Sur Twitter, la police annonce une manifestation spontanée.

La tête de la manifestation de ce lundi

Sur Twitter, la police annonce une manifestation spontanée.
La tête de la manifestation de ce lundi

Ce 15 octobre, alors que plusieurs manifestations avaient lieu à Bruxelles contre le Traité TTIP, une équipe de journalistes de la web TV indépendante ZinTV était arrêtée parmi une soixantaine d’autres personnes à la Rue de Spa vers 14h30. Les manifestants ont été emmenés au casernes d’Etterbeek puis ont été relâchés vers 19h30 à la Porte de Hal.

L’un des journalistes, une fois descendu du bus de la police a voulu filmer la descente des militants du véhicule, un policier a alors demandé à ce que la séquence soit supprimée, ce qui fut aussitôt fait. Le policier a remarqué que quelques séquences avaient été filmées dans le bus et a voulu les supprimer également, il a finalement pûrement et simplement détruit toutes les images qui figuraient sur la caméra, se défendant derrière le niveau d’alerte anti-terroriste.

ZinTV a communiqué par rapport à cette destruction de données, rappelant qu’il est autorisé de filmer la police, quelque soit le ‘niveau d’alerte’. La police démontrant en outre son mépris des médias indépendants et du secret professionnel. Les images supprimées contenaient entre autres des scènes où les policiers insultaient les manifestants et du Commissaire Vandersmissen au sommet de sa forme « Vous êtes dans cette situation parce que je l’ai décidé », la bombonne de gaz à la main.

Le kessel rue du Trône

Le kessel rue du Trône

Ce 19 octobre, un nouveau procès commencera à l’Audience Nationale de Madrid contre les 5 militants d’Askapena arrêtés en 2010. Askapena fait partie des nombreux mouvements basques considérés comme des satellites de l’ETA pour faire application de la législation antiterroriste. Le tribunal compte demander 6 ans d’emprisonnement contre les 5 ainsi que la dissolution d’Askapena, de l’association des fêtes de Bilbao, de l’association Herriak Aske et de la société de commerce équitable Elkar-Truke.

Voir notre précédent article, plus complet.

Le symbole d’Askapena

Le symbole d'Askapena

Evi Statiri est à présent dans un régime de ‘liberté surveillée’ avec d’importantes restrictions sur ses déplacements et ses communications. Avant sa libération, plusieurs actions incendiaires ont eu lieu contre les partis politiques grecs.

Le 19 septembre matin, deux engins incendiaires ont été placés contre des kiosques du KKE et de Syriza à Ano Patissia, un kiosque de Nea-Demokratia a également été vandalisé à Kifissia. Le lendemain de cette date, de nouvelles élections avaient lieu en Grèce. L’action était revendiquée en solidarité avec Evi Statiri et Nikos Romanos.

Le 2 octobre, c’est le bureau de Charalabos Athanasiou, parlementaire de Nea-Demokratia et ancien Ministre de la Justice qui était incendié.

Banderole solidaire avec Evi Statiri

Banderole solidaire avec Evi Statiri

Evi Statiri est finalement « libre », en tout cas sortie de prison. On sait désormais quelles seront les conditions spéciales qu’elle devra respecter pour ne pas être enfermée à nouveau : ne pas quitter la Grèce, pointer 3x par mois au commissariat, assignation à résidence et limitation des déplacements à 1km autour de celle-ci, interdiction de communiquer avec ses co-accusés et donc avec son compagnon, Gerasimos Tsakalos membre emprisonné de la Conspiration des Cellules de Feu. L’Assemblée de Solidarité avec Evi poursuit sa lutte.

Banderole solidaire avec Evi Statiri

Alors que Jus (dont nous vous parlions il y a un mois) a été libéré, un autre manifestant au projet de mine de charbon géante qui détruira -si elle est construite- une forêt vieille de 12.000 ans, a été arrêté ce 7 octobre pour avoir bloqué un convoi sur la route du chantier. Il a été battu par les services de sécurité et par la police, il aurait un poignet cassé, des contusions et une blessure à l’oeil. Il est accusé d’avoir participé à 5 actions contre le chantier et également d’avoir mordu un agent de sécurité, d’être entré par effraction et d’avoir perturbé un chantier public, ainsi que d’avoir résisté à son arrestation et d’avoir insulté les policiers qui l’effectuait. La personne refuse de donner son identité.

Manifestation pour la forêt d’Hambach.

Manifestation pour la forêt d'Hambach.

Quinze manifestants ont été arrêtés administrativement lors de la manifestation (non autorisée) organisée dans le cadre du camp No-TIPP près du stade Roi Baudouin, en marge du match de football Belgique-Israël. Un drone avec un drapeau palestinien a été intercepté à l’arrière du stade et ses deux « pilotes » ont été arrêtés. Un PV a été établi à leur encontre pour infraction à la loi aéronautique et menace par emblème.

Cette manifestation était la première organisée dans le cadre du ‘Camp No TTIP’, une semaine d’action contre le traité à Bruxelles.

Manifestation au match Belgique-Israël

Manifestation au match Belgique-Israël

Le 10 octobre, quelques heures après le massacre d’Ankara, le KCK -organe politique du PKK et de ses organisations soeurs- déclarait une trève à l’encontre de l’armée et de la police turque. Les guérillas du PKK promettaient ainsi de ne pas attaquer les forces de l’état turc et de ne pas étendre les territoires qu’elles contrôlent. L’état turc a répondu à cette trève en poursuivant la guerre contre les kurdes et en bombardant les territoires kurdes en Turquie et en Irak.

Les HPG -branche armée du PKK- se sont défendu aujourd’hui à Binbir (Yüksekova), 24 soldats turcs ont été tués alors que les tirs de mortiers et de bombardiers turcs se poursuivaient. Au moins 8 combattants du PKK ont été abattus dans les bombardements. Malgré les agressions, le PKK maintient pour le moment son cessez-le-feu unilatéral et n’entreprendra pas d’actions offensives.

Julian Assange, l’un des fondateurs de Wikileaks et l’un des organisateurs de la plus grande fuite de données confidentielles de l’histoire est depuis 2012 confiné à Londres, dans l’Ambassade d’Equateur, pays qui lui a offert le statut de réfugié politique. Il n’a toutefois jamais pu rejoindre ce pays vu la surveillance colossale dont il fait l’objet. La police attendait en effet 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 devant les portes de l’établissement dans le but de lui passer les menottes aussitôt qu’il serait sortit. Cette surveillance a eu un coût : 17 millions d’euros. Face à ce coup astronomique, la police londonienne a annoncée qu’elle levait la garde permanente devant l’ambassade mais que s’il s’avisait d’en sortir « les policiers londoniens fourniront tous les efforts possibles pour l’arrêter ».

Officiellement, le Royaume-Uni veut arrêter Assange pour des accusations d’agressions sexuelles et de ‘non-port du préservatif’ émises par la Suède. S’il venait à être arrêté, il serait immédiatement extradé vers la Suède et aussitôt ré-extradé vers les Etats-Unis. Si certaines accusations sont à présent prescrites, l’accusation de ‘non-port du préservatif’ (crime propre à la Suède) ne sera prescrite qu’en 2020.

Le bras de fer se poursuit donc entre le Royaume-Uni et l’Equateur, les premiers demandant qu’il soit expulsé de l’ambassade, les seconds demandant l’ouverture d’un corridor diplomatique jusqu’à l’aéroport où il serait exfiltré vers l’Equateur. Julian Assange poursuit ses activités depuis l’ambassade qu’il n’a pas quitté depuis le 19 juin 2012.

Julian Assange à la fenêtre de l’Ambassade d’Equateur à Londres. Archive.

Une semaine après que le Directeur des Ressources Humaines d’Air France se soit fait déchirer sa chemise par une foule de travailleurs en colère, 6 personnes ont été arrêtées à leur domicile ce matin. Les 5 premières ont été arrêtées le matin chez elles, elles sont toutes actuellement salariées chez Air France et membres du syndicat CGT. Une sixième personne a été arrêtée plus tard dans la journée dans le cadre de la même affaire. Les personnes arrêtées auraient été identifiées sur les nombreuses images photos et vidéos qui circulent sur internet et dans les médias, l’occasion de rappeler les risques que représentent les appareils photos dans les manifestations et dans les milieux militants et de s’en défendre (voir le dossier de notre campagne ‘No Photo’).

La CGT a pour sa part dénoncé une tentative du Premier Ministre Manuel Valls de venir en aide aux patrons d’Air France pour saboter le mouvement syndical.

Les images de ce déshabillage resteront dans les mémoires

Les images de ce déshabillage resteront dans les mémoires