Jitse Akse, un ex-militaire qui avait combattu l’État Islamique aux côtés des YPG et qui avait été inculpé de meurtre aux Pays-Bas finalement été relaxé, l’affaire ayant été classée sans suite. « L’enquête n’a pas délivré suffisamment de preuves qu’il ait été impliqué personnellement dans des meurtres ou des tentatives de meurtres » selon le parquet néerlandais, alors même que Jitse avait déclaré dans les médias « En tuant un combattant de l’EI, je sauve probablement des dizaines de vies ». Depuis la début de la guerre de Syrie, plusieurs combattants et internationalistes européens ont été inquiétés pour avoir combattus aux côtés des forces kurdes. Jusqu’à présent, l’Espagne s’est démarquée en ayant choisi de considérer le PYD comme une succursale du PKK et ses soutiens comme des « terroristes ».

Jitse A

Jitse A

Les Forces Démocratiques Syriennes (QSD) ne sont plus qu’à 700 mètres de la porte sud de Manbij. Depuis la reprise de l’opération de libération de Manbij (le 30 mai dernier), la stratégie des QSD a été d’encercler d’abord largement la ville pour permettre aux civils de fuir et pour étouffer les ressources de Daesh. La « phase 2 » de l’opération consiste depuis quelques jours à se rapprocher de tous les cotés de la ville. Les combats sont à présents durs, les islamistes revendiquent sur Twitter une attaque suicide qui aurait décimé plusieurs combattants QSD, mais cette info n’a pas été confirmée.

Des représailles semblent avoir eu lieu à Al-Bab où Daesh aurait enlevé plusieurs centaines de Kurdes pour leur faire payer la défaite imminente à Manbij. La carte ci-dessous date d’hier.

Manbij

Manbij

Aujourd’hui s’ouvrait le procès de 10 membres de l’organisation ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe), les 10 ont été arrêtés en Allemagne, France, Grèce et Suisse sous les ordres des autorités turques. Les 10 sont détenus dans des conditions de détention dures avec isolement et contacts limités avec leurs avocats et leurs proches. Ils sont accusés d’être membre du TKM/ML (Parti Communiste de Turquie / Marxiste-Léniniste). Le TKP/ML n’est pas une organisation illégale en Allemagne, mais bien en Turquie. Les lois 129a et 129b permettent à l’état allemand de poursuivre des personnes si elles sont membres d’une organisation qui est illégale ailleurs, ces lois sont essentiellement utilisées pour réprimer l’immigration politique turque et kurde.

Manifestation solidaire pour ATIK

Manifestation solidaire pour ATIK

L’Anarchist Black Cross de Moscou appelle à 10 jours de solidarité avec les prisonniers anarchistes et antifascistes. De nombreux militants ont été emprisonnés ces cinq dernières années, particulièrement depuis les manifestations de 2011-2012. L’ABC met l’accent sur la situation de quelques prisonniers:

Dmitry Buchenkov, un docteur en sciences politiques, antifasciste et communiste libertaire, arrêté en décembre 2015 pour sa participation présumée aux émeutes du 6 mai 2012. 400 autres personnes ont été arrêtées suite à cette manifestation à Moscou, Dmitry était ce jour-là à Nizhny Novgorod, à 300km de Moscou.

Alexei Gaskarov, antifa et anarchiste arrêté le 3 août 2010 dans l’affaire de Khimki (la ceinture verte de Moscou, défendue par des militants antifascistes et écologistes et menacée par des milices fascistes et la police pour imposer le chantier de Vinci. Acquitté et libéré, il a été ré-arrêté le 28 avril 2013 et condamné à 3,5 ans de prison.

Alexei Sutuga, antifasciste et anarchiste, membre de l’Action Autonome. Condamné en avril 2014 à 37 mois d’emprisonnement en colonie pénitentiaire pour hooliganisme pour avoir supposément tabassé des fascistes.

Ilya Romanov, un anarchiste de Nizhny Novgorod condamné en 2015 à 9 années de prison haute-sécurité après avoir été blessé par un pétard qu’il tenait en main lors d’une protestation. L’escalade policière a finalement transformé le pétard en « terrorisme ».

Alexander Kolchenko, le réalisateur antifa ukrainien et criméen. Il est paradoxalement condamné en tant que membre de l’organisation fasciste « Secteur Droit » suite à un faux témoignage où il aurait tout avoué. Il a été condamné à 10 ans de prison.

Voir l’appel, les adresses des prisonniers et leurs histoires en anglais et en espagnol sur le site de l’ABC Moscou.

Solidarité avec les prisonniers anarchistes et antifa en Russie

Solidarité avec les prisonniers anarchistes et antifa en Russie

Tanguy F., le manifestant qui avait frappé et mis knock-out le Commissaire Vandersmissen sera jugé dès ce vendredi 17 juin au Palais de Justice de Bruxelles (Place Poelaert). Un rassemblement de solidarité y est organisé à 8h, selon un article posté sur Indymedia.

Merci Tanguy

Lors de la très violente manifestation d’hier à Paris, les CRS ont attaqué un groupe de manifestants qui tentaient de prêter assistance à un homme inconscient après s’être pris une grenade en tir tendu dans la nuque. Les CRS commencent par tenter de gazer les manifestants avant d’intervenir à coups de matraques. Un deuxième homme tombe lui aussi inconscient après s’être pris un coup de télescopique sur la tête. Au vu de ces images hallucinantes, c’est pratiquement un miracle que la police n’ait pas encore tué de manifestant contre la loi travail tant elle s’applique à « ne pas carresser » les manifestants, comme un CRS l’ordonne dans la vidéo.

Les CRS s’acharnent sur les blessés

Les CRS s’acharnent sur les blessés

A Erbil (Capitale du Bashur et principale ville du PDK), la police kurde (asayish) accompagnée de son service de renseignement a perquisitionné les locaux de REPAK (Bureau de Relation des Femmes Kurdes, une ONG pourtant reconnue par le régime kurde en 2014) ont été perquisitionné au matin du 5 juin 2016. Les Asayish sont entrés lourdement armés, sans présenter ni mandat ni explications et ont immédiatement « arrêté » trois femmes qui étaient là (dont la présidente de l’association) et leur ont saisi documents d’identité et téléphones portables. Elles ont été emmenées en-dehors de la ville où elles ont été libérées au milieu de la route de Slemani et où leurs documents et téléphones leur ont été rendus, la police leur a fait comprendre qu’il leur était à présent interdit de rentrer à Erbil. Cette décision probablement illégale sera pourtant certainement appliquée… Ce n’est pas la première fois que REPAK est persécuté par la police kurde irakienne, probablement pour leurs liens avec d’autres associations de femmes kurdes et pour leur opposition à la politique turque dans la région. Les trois déportées sont à présent à Slemani, REPAK est de fait interdit, leurs bureaux sont aux mains de la police.

Dans le Kurdistan irakien (Bashur), l’ouest du pays (provinces de Erbil et Dihoq) ainsi que la présidence du pays sont sous la domination du PDK, un parti féodal et réactionnaire, et de leurs Peshmergas, les associations de gauche y sont interdites alors que dans la province orientale (Slemani, gouvernée par le PUK et ses Peshmergas) les associations de la gauche kurde sont plus ou moins tolérées lorsque le gouvernement régional kurde ne vient pas les frapper d’illégalité.

Les trois femmes membres de REPAK déportées à Slemani.

Les trois femmes membres de REPAK déportées à Slemani.

Suite aux récentes attaques islamistes en France -dont l’une a visé un policier et sa femme à leur domicile- et aux « menaces imminentes » qui viseraient la Belgique, les policiers français sont autorisés depuis hier à ramener leur arme de service à la maison, ceux de la région bruxelloise le sont depuis aujourd’hui au motif que les attaques islamistes viseraient plutôt les policiers que les civils. Les policiers bruxellois qui choisiront de rentrer armés devront garder leurs munitions dans une armoire fermée séparées de l’arme.

Si le niveau OCAM (analyse de la menace) est maintenu au troisième niveau d’une échelle qui en compte 4, il n’est pas exclu que ce niveau soit remonté sous peu.

Perquisition à Bruxelles

Pour surveiller les mouvements de foule lors de l’Euro 2016, la Mairie de Lille a acheté un logiciel au fournisseur téléphonique SFR, « SFR Geostatics » qui permet de cartographier en temps réel les déplacements de foules grâce aux téléphones des utilisateurs. SFR utilise habituellement le logiciel à des fins de marketing, la CNIL a « validé » l’utilisation du logiciel, le jugeant respectueux de la vie privée des utilisateurs.

France: À Marseille, SFR et la police geolocalisent en masse

Le Mont Shengal est toujours au centre des tensions entre les partis Kurdes progressistes -PKK et PYD- et le PDK qui gouverne le quasi-état kurde irakien. Dernier échange de cette guerre froide, le Conseil Provincial de Ninive a « exigé » que les guérillas du PKK se retirent du Mont Shengal, au motif qu’elles violeraient l’intégrité territoriale irakienne. Le PKK a répondu qu’il ne se retirerait pas de Shengal car cela se ferait au bénéfice de l’Etat Islamique.

Le Mont Shengal est habité par les Yézidis, une minorité kurde. Lorsque Daech a envahi le Mont à l’été 2014, des centaines de Yézidis ont été massacrés, des centaines de femmes ont été kidnappées et réduites à l’esclavage (nombre d’entre elles sont toujours détenues par Daesh). Les combattants « Peshmergas » du PDK -responsables de la protection des Yézidis- ont fuit avant même l’arrivée des troupes djihadistes, laissant 200.000 civils désarmés errer dans les montagnes avec Daesh aux trousses. Ce sont finalement les guérillas du PKK et du PYD qui leur ont porté secours, les guérillas sont restées à Shengal et sont à présent la seule barrière entre les islamistes qui occupent Mossoul et le Rojava. Depuis que le Mont a été totalement libéré il y a quelques mois, le PDK tente de faire expulser le PKK, sans succès jusque là.

Carte du Mont Shengal

Carte du Mont Shengal