Lors de l’arrestation des membres du Secours Rouge le 5 juin dernier, les médias ont fait grand cas des communications cryptées entre la section belge du SRI et le secrétariat international de Zurich, et interceptées par la police. Un an et demi plus tard, les services spécialisés de la police fédérale ne sont toujours pas parvenu à décrypter ces mails…

Le cryptage des mails ne fait pas partie de la culture militante en Belgique, alors qu’il est extrêmement répandu en Allemagne ou en Suisse, et alors qu’en Belgique même, il est courant dans le domaine commercial et bancaire. Il est important de généraliser les techniques de cryptage. Crypter toutes les communications politiques, même les plus banales, est essentiel pour tous ceux qui veulent éviter de nourrir les fichiers policiers.

Le logiciel utilisé par le Secours Rouge International est le classique PGP (Pretty Good Privacy). Philip Zimmermann, son développeur, a mis PGP en libre téléchargement en 1991. Le gouvernement a ouvert une enquête contre lui pour violation des lois limitant l’exportation pour les produits cryptographiques aux seuls clients validés par le gouvernement US. Zimmermann a développé PGP dans un souci de droit à la vie privée et de progrès démocratique: ‘PGP donne aux gens le pouvoir de prendre en main leur intimité. Il y a un besoin social croissant pour cela. C’est pourquoi je l’ai créé. (…) Si l’intimité est mise hors la loi, seuls les hors-la-loi auront une intimité. Les agences de renseignement ont accès à une bonne technologie cryptographique. De même les trafiquants d’armes et de drogue. Mais les gens ordinaires et les organisations politiques de base n’avaient pour la plupart pas eu accès à ces technologies cryptographiques de ‘qualité militaire’ abordable. Jusqu’à présent.

PGP est un logiciel de chiffrement et de signature de données utilisant la cryptographie asymétrique mais également la cryptographie symétrique. Il est d’une extrême facilité d’emploi. Il est basé sur un processus appelé ‘public-key’ (‘clé publique’). Tout utilisateur dispose d’une clé privée (une série de caractère, idéalement plus de 20, choisis par lui) et d’une clé publique produite par le programme et liée à la première par un algorithme complexe. La clé publique peut être transmise sous forme de ‘pièce jointe’, dans le corps d’un mail, par clé USB, disque, ou n’importe quel support de données. Elle peut être interceptée et connue sans nuire à la qualité du cryptage.

L’utilisateur communique donc sa clé publique à tous ceux qui doivent lui envoyer un message crypté. Ceux-ci cryptent leur mail ou leur document (traitement de texte, image, tableur) qu’ils lui destinent avec sa clé publique (ce qui se fait en deux ‘clics’). Pour décrypter, l’utilisateur tape dans le logiciel sa ‘clé privée’, connue de lui seul. A l’inverse, pour envoyer un message crypté, l’utilisateur doit disposer de la clé publique de son correspondant. Une fois qu’il a crypté le message, seul le correspondant pourra le décrypter avec sa ‘clé privée’. Même le crypteur n’est pas en mesure de décrypter son message.

Dans le cadre du week-end d’étude anti-répression co-organisé av ec le CLEA, le COI et le CAS, le Secours Rouge organise une formation à l’utilisation de PGP. Si vous apportez votre ordinateur portable, vous pourrez vous faire installer PGP et faire des essais de cryptage jusqu’à ce que vous en maîtrisiez la technique (dix minutes suffisent…). Si vous apportez une clé USB, vous pourrez avoir une copie du programme pour l’installer chez vous (version Linux, PC ou Apple).

Dimanche 10h-12h, Espace Morichar, 29-33 Place Morichar 1060 St Gilles, entrée gratuite.

Jaquette du cahier 1

Jaquette du cahier 1

Sommaire

-1. Le SRI du Komitern (1922-1943)
-1.1. Dans le monde
-1.2. En Belgique
-2. Première refondation du SRI dans les années ’70
-3. Deuxième refondation du SRI : de 2000 à aujourd’hui
-3.1. En Europe
-3.2. En Belgique
-4. La Plate forme pour un SRI (2001)
-4.1. Préambule
-4.2. Plate-forme politique générale et quelques éléments organisationnels
-5. Notices biographiques

Lire le contenu du Cahier 1 – format pdf

‘Je ne laisserai aucun espace à l’impunité si je suis élu’, avait affirmé Patxi Lopez quelques jours avant son investiture en tant que Lehendakari. Depuis, la voie ouverte par le gouvernement précédent du PNV ne cesse de s’élargir. Hier, le juge Eloy Velasco de la Audiencia Nacional a convoqué quatre personnes pour le mardi 18 août, accusées de refuser de retirer les photos des prisonniers basques.

Cette décision concerne les propriétaires et les responsables de deux bars, Zurgai et Ezpala, de la capitale navarraise, Iruñea. Elle fait suite à la demande du procureur de la Audiencia Nacional. Il avait également exigé la fermeture de ces bars, s’appuyant sur un rapport de la garde civile qui précise que les 3 et 4 août, les responsables de ces deux bars avaient refusé de retirer les photos des prisonniers.

Dans chaque village, ces photos sont accrochées dans des lieux publics ainsi que dans des bars, lors de l’arrestation d’un habitant de la commune ou du quartier. Des arrestations parfois liées à une enquête sur l’ETA ou dans le cadre d’opérations à l’encontre de mouvements ou associations de la gauche nationaliste. Une fois la personne libérée, la photo est retirée. Mais ces derniers mois, le Gouvernement espagnol mène une croisade contre ces signes de solidarité. Avant-hier encore, la police navarraise retirait les photos du bar Arrano de Lesaka.

Dans ce contexte, la Audiencia Nacional a interdit toutes les manifestations organisées en faveur des prisonniers basques à l’occasion des fêtes de Donostia, Aste Nagusia. Malgré cela, le Mouvement en faveur de l’amnistie a maintenu les rendez-vous, notamment celui de samedi après-midi, qui devrait démarrer du Kursaal, à 19 heures. Samedi dernier, la police autonome avait retenu une manifestation de la gauche nationaliste, chargeant contre les manifestants et paralysant pendant quelques heures le centre-ville.

Aujourd’hui 15 août 2009, une nouvelle manifestation de soutien avec les prisonniers basques a été sauvagement réprimée à Donostia (Saint Sébastien)… les images du journal de la TVE montrent la sauvagerie de la police ‘basque’: jeunes femmes et personnes âgées frappées à la tête, un homme de 70 ans la figure en sang. Lors de ces événements, un homme âgé de 85 ans a été atteint d’une balle par la police.

Voir le journal de la TVE (le sujet est à 7 minutes 30 du début)

Léonard Peltier est un militant amérindien emprisonné depuis 1976, victime de la guerre secrète menée par le FBI dans le cadre du COINTELPRO contre le Mouvement Indien Américain. Accusé du meurtre de deux agents du FBI, il écope de deux peines consécutives de prison à perpétuité le 2 juin 1977. Ces deux policiers ont été tué lors d’une fusillade alors qu’ils s’étaient introduits illégalement dans la réserve de Pine Ridge (Sud Dakota) où se trouvait le campement du Mouvement.

Or, aucune preuve formelle de sa culpabilité n’a jamais pu être établie. De plus, en 1981, ses avocats ont obtenu la déclassification de plus de 12.000 pages de son dossier (qui en contenait 18.000), pages reprenant de nombreuses preuves de malversations commises par le FBI. Grâce à cet élagage, les avocats ont tenté d’obtenir un appel de l’affaire devant une cour fédéral, ce qui leur a été refusé à cause d’une ‘technicité judiciaire’.

En janvier 2009, Léonard Peltier a été transféré du pénitencier de Leavenworth au Kansas vers une prison de Pennsylvanie. On lui accorde également à ce moment-là le droit de solliciter une libération conditionnelle en février 2009, demande qui a été introduite. C’est ce mardi 18 août que la commission de libération statuera sur son éventuelle libération.

Léonard Peltier

Léonard Peltier

Les bureaux de la justice de paix de Laeken ont été endommagés dans la nuit de jeudi à vendredi par un cocktail Molotov. La porte d’entrée vitrée a été très abîmée. Un slogan était peint sur les murs du bâtiment: ‘Ni votre justice, ni votre paix’. Samedi 8, c’est un distributeur de billets appartenant à la banque de la poste qui était incendié. L’action était revendiquée: ‘Nous dédions cette attaque aux détenus qui ont brûlé un local des gardiens à la prison de Saint-Gilles et aux détenus qui ont refusé de réintégrer leurs cellules suite au meurtre de Mikail Tekin à la prison de Jamioulx.’ La poste a fait précédement l’objet de plusieurs autres attaques (véhicules incendiés à Arlon, bureau saccagé à Louvain). Quand il y avait revendication, celle-ci expliquait que la poste gérait les comptes des centres fermés.

Depuis le 3 août, la népalaise Shova Gajurel (membre du Parti Communiste du Népal) se trouve enfermée au centre de rétention de Bruges après avoir passé 18 jours au centre de Lille/Lesquin pour avoir voyagé sans les papiers requis. Cela fait 3 ans qu’elle est réfugiée en France, sa vie étant en danger dans son pays en raison de son engagement politique. Elle s’y était réfugiée aux pires moments de la guerre qui opposait la guérilla maoïste à la contre-révolution féodalo-monarchiste. Aujourd’hui encore, alors que l’accord de cessez-le-feu est bafoué chaque jour par les escadrons de la mort de la réaction, sa sécurité n’est pas assurée au Népal.

Le transfert vers la Belgique ne repose sur aucune base légale, puisque Shova Gajurel était arrivée sur le sol français en provenance directe du Népal (et n’avait donc pas transité par la Belgique comme l’avaient affirmé les autorités française début août) et que sa demande d’asile a été déposée en France. Ce pays est donc le seul compétent pour traiter ce dossier. Il reste à savoir les raisons de ce transfert, qui ont poussé les deux Etats a nier leurs propres législations.

Selon son avocate, une décision sera prise par les autorités en début de semaine prochaine. Toutes les éventualités restent d’actualité: maintient en rétention, remise en liberté ici en Belgique, renvoi en France, ainsi que son expulsion pure, simple et définitive vers le Népal, de France ou de Belgique. Un grand avocat français s’est d’ores et déjà mis à disposition (et engagé vis à vis du Comité ‘Libérez-les’) pour plaider gracieusement sa cause devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme, afin de faire condamner les deux Etats pour non-respect des accords de Genève, persécution et mise en danger d’une personne menacée de mort du fait de ses opinions politiques dans son pays d’origine

Au début du mois de juillet dernier, Zahra Boudkour était condamnée à deux ans de prison ferme au Maroc, en compagnie de 10 autres étudiants, pour avoir manifesté le 14 mai.

Cette manifestation faisait suite à la demande d’un établissement de soins de paiements exorbitants à des jeunes de familles modestes qui avaient subi une intoxication alimentaire et avaient du être hospitalisé. Arrêtée avec 18 autres personnes, Zahra sera emprisonnée durant plus de 11 mois (durant lesquels elle sera brutalement maltraitée: coups, violences répétées, insultes, menaces,…) avant d’être jugée, et donc condamnée à deux ans d’emprisonnement. Ses idées révolutionnaires et son appartenance à l’Union des Etudiants du Maroc ont clairement orienté le verdict rendu et elle est aujourd’hui la plus jeune détenue d’opinion au Maroc. Zhara Boudkour s’est récemment confiée lors d’une interview, dans lequel elle explique ses conditions de détention et réaffirme sa détermination dans la lutte pour le peuple marocain.

Lire l’interview

Les signes de l’échec de la vaste opération de contre-guérilla au Bengale Occidentale se multiplient. La guérilla maoïste a réalisé une démonstration de force avec un grand meeting dans Domohani à peine deux kilomètres du commissariat de police de Dharampur, Lalgarh. En face de plus de 1.000 paysans et paysannes, les leaders principaux ont lancés des slogans maoïstes et anti-gouvernementaux et ont affirmé qu’ils n’avaient pas subi de perte dans l’opération répressive. Le dirigeant maoïste Bikash a confirmé l’exécution de trois membres du PCI-M révisionniste (parti gouvernemental) accusés de crimes contre le peuple. Trois jours après ce meeting, les guérilleros ont exécutés deux collaborateurs de la police.

L’échec de ‘l’opération Lalgargh’ est d’autant plus cinglant que les forces répressives indiennes avaient déployé tous leurs moyens. Des milices paramilitaires les plus brutales aux méthodes de guerres modernes les plus sophistiquées (localisations par satellites). C’est ainsi qu’aurait été utilisé un corps chimique ‘marquant’. Le produit aurait été pulvérisé depuis des hélicoptères dans les zones boisées occupées par les guérilleros avec pour objectif de pouvoir ensuite les distinguer du reste de la population lorsqu’ils s’y fondent. Ce qui est à la fois une violation des conventions internationales sur la guerre chimique, et un aveu quant à la base sociale de la guérilla: la paysannerie pauvre autochtone du Lalgarh.

Le leader palestinien emprisonné Ahmad Sa’adat (Secrétaire Général du Front Populaire de Libération de la Palestine) a été transféré le 11 août dernier de la prison de Asqelan, où il était détenu depuis de nombreux mois, vers la prison de Ramon, dans le désert de Naquab. Il y est maintenu en isolation, alors qu’avant sont transfert, il subissait déjà depuis le 1er août un régime strict d’isolation dans une cellule de 1,2 mètre sur 2,4 mètres, pour avoir communiqué avec un autre prisonnier de l’unité d’isolement.

L’unité d’isolement de Ramon est considérée comme l’une des pires du système pénitentiaire israélien en terme de conditions et de violations répétées des droits des prisonniers.

Sa’adat souffre de douleurs dorsales qui nécessitent une assistance médicale ainsi qu’un traitement. Or, au lieu de fournir les soins médicaux dont il a besoin, les administrations pénitentiaires israéliennes lui refusent l’accès aux spécialistes et prennent ainsi part à la négligence médicale et à la maltraitance.

Ce transfert représente une nouvelle avancée dans la politique de répression et d’isolation dirigée contre le dirigeant palestinien. Depuis qu’il se trouve dans les geôles israéliennes, il a été continuellement transféré de prisons en prisons, et soumis à des punitions, à de rudes conditions, à l’isolation et au confinement solitaire, ainsi qu’à des négligences médicales.

Voir le site de la campagne de libération d’Ahmad Sa’adat