Une journée de deuil national a été décrétée jeudi en Irak alors que l’opinion publique ne décolère pas au lendemain du bombardement turc ayant tué neuf civils, dont des enfants, et blessé 23 autres mercredi, dans des jardins récréatifs dans le district de Zakho. La plupart des victimes sont des touristes irakiens du sud ou du centre du pays, ayant l’habitude de fuir les chaleurs caniculaires estivales pour trouver un peu de fraîcheur dans la région montagneuse du nord, à la frontière avec la Turquie. Jeudi matin, une manifestation a eu lieu près d’un centre de délivrance de visas turcs à Bagdad, placé sous haute protection policière. Mercredi soir, une foule s’est rassemblée devant l’ambassade turque à Bagdad, tentant de la prendre d’assaut. Des activistes sont montés sur le bâtiment, ont arraché le drapeau turc et l’ont brûlé. Les manifestants ont exigé la fermeture de l’ambassade. Mercredi soir et jeudi, d’autres rassemblements ont eu lieu à Kirkouk au nord de Bagdad, ou encore à Kerbala ou Najaf, grandes villes chiites au sud de la capitale. Par le passé, l’ambassadeur turc en poste à Bagdad a été régulièrement convoqué au ministère irakien des Affaires étrangères. Mais les remontrances irakiennes sont généralement sans lendemain. Cette fois-ci Bagdad a durci le ton en exigeant le retrait des forces armées turques de l’ensemble du territoire irakien.La Turquie entretient 25 base au Kurdistan irakien, qui effectuent des tirs d’artillerie, et son aviation effectue des frappes presque quotidienne.

Voilà plus de deux semaines que le mouvement de protestations paralyse Panama. Le pays, l’un des plus inégalitaires au monde, connaît une inflation de 4,2% et des prix du carburant en hausse de 47% depuis début 2022. La fermeture de routes, notamment sur l’autoroute panaméricaine, qui relie le Panama au Costa Rica et est essentielle au transport de marchandises, a entraîné des pénuries. Les organisations professionnelles estiment les pertes à plus de 500 millions de dollars depuis le début de la crise. La vague de contestation sociale au Panama est inédite depuis la chute de la dictature militaire du général Manuel Noriega en 1989. Mardi, plus de 20 personnes ont été arrêtées et sept policiers ont été blessés après des affrontements à Santiago de Veraguas, à 250 kilomètres au sud-ouest de Panama City.

Dossier(s): Amérique Latine

Les forces d’occupation israéliennes ont arrêté 12 Palestiniens dans toute la Cisjordanie dans la nuit de jeudi à vendredi. Dans le cadre de cette opération d’arrestation, les troupes israéliennes sont entrées dans les villes de Huwara, Salem, Bir Zayt, Al-Yamun et Einabus. Les résidents palestiniens ont affronté ces forces à Jénine et à Ramallah, lançant des cocktails Molotov et des pierres en leur direction. Les forces d’occupation ont répondu en ouvrant le feu sur les manifestants. Dans le village d’Al-Mughayyir (photo), dans le nord de la Cisjordanie, deux personnes ayant participé à la résistance contre le raid ont été arrêtées.

Al-Mughayyir

Dossier(s): Monde arabe et Iran

Mercredi 20 juillet, des affrontements ont eu lieu à Bogota, dans la ville de Kennedy entre des personnes cagoulées et la police anti-émeute à proximité du Transmilenio Portal Américas. Les affrontements ont commencé lorsque des manifestants cagoulés ont bloqué des routes, allumé des feux, et endommagé trois bus de transports municipaux sur l’avenue Ciudad de Cali et l’avenue Villavicencio. La police accuse le groupe de la Primera Línea d’être à l’origine de ce mouvement. Deux personnes ont été arrêtées.

Dossier(s): Amérique Latine

Jessica Reznicek est une travailleuse catholique, militante écologiste qui milite contre les grands projets de l’industrie pétrolière depuis 2000. En 2011, elle a aussi participé au mouvement Occupy Wall Street et a été expulsée d’Israël après avoir aidé des Palestiniens à planter des oliviers dans les territoires occupés. Elle est s’est engagée contre le chantier du Dakota Access Pipeline (DAPL) au printemps 2016, se faisant arrêter plusieurs fois pour des actions de type « lock-on ». Le DAPL est un danger pour les cours d’eau du Midwest et une menace pour l’eau potable de millions de Nord-Américains. Son chantier a été entrepris alors qu’il n’avait pas reçu les permis appropriés et il a déjà connu cinq accidents avec fuite de pétrole au cours des six premiers mois de 2017.

En novembre 2016 et mai 2017, Reznicek et une autre membre des Catholic Worker, Ruby Montoya ont saboté le chantier à plusieurs reprises en incendiant des engins ou en perçant des sections d’oléoduc au chalumeau oxyacétylénique. Elles ont tenu une conférence de presse pour dénoncer le DAPL et revendiquer leurs sabotages. Reznicek a été inculpée en 2019 de neuf chefs d’accusation criminels fédéraux, y compris 11 incendies. Après son inculpation, elle a exprimé le regret de ne pas avoir fait plus pour essayer d’arrêter l’oléoduc. Reznicek a plaidé coupable d’un seul chef d’accusation, celui de « conspiration en vue d’endommager une installation énergétique », et a été condamnée l’année passée à trois ans d’incarcération, trois ans de surveillance fédérale par la suite et l’obligation de verser à l’exploitant du pipeline Energy Transfer 3,2 millions de dollars de dédommagement. Mais le juge du district sud de l’Iowa a pu appliquer une disposition anti-terroriste à sa peine, transformant trois ans de prison en huit ans! Reznicek a fait appel contre cette application et le terrible précédent juridique qu’il crée. L’appel vient d’être rejeté.

Dossier(s): Amérique du Nord

Le 14 juillet, Hamid Nouri a été condamné à Stockholm à la prison à perpétuité pour « violations criminelles et flagrantes des lois internationales » – léquivalent de crimes de guerre – et « meurtres intentionnels ». Âgé de 60 ans, Hamid Nouri avait été arrêté en Suède en 2019, alors qu’il voyageait d’Iran en Suède pour rendre visite à des proches. Des militants iraniens en exil avaient préparé un dossier contre lui, révélant son rôle dans les exécutions en masse de prisonniers politiques à la fin de la guerre Iran-Irak.

Nouri a été membre des gardiens de la révolution avant de devenir un employé du ministère de la justice. Lors de la vague d’exécutions de prisonniers politiques de 1988, Hamid Nouri officiait comme représentant du procureur dans la prison de Gohardacht, dans la ville de Karadj, proche de Téhéran. L’identité de Nouri a été révélée au grand jour après qu’un prisonnier qu’il battait impitoyablement a vu sa carte d’identité lorsqu’elle a glissé de sa poche pendant l’agression. Le détenu l’a vue sous son bandeau et a publié, des années plus tard, des détails sur le rôle de Nouri dans la torture de prisonniers, dans un livre relatant ce qu’il avait vécu. Le procès de Nouri a des implications pour le nouveau président iranien Ebrahim Raïssi, qui est connu pour avoir participé au grand massacre de 1988.

voir ici notre dossier sur le massacre des prisonniers de 1988

Pendaison en masse à Tabriz, été 1988

 

Dossier(s): Monde arabe et Iran

Mardi, des palestiniens ont été blessés lorsque des colons les ont attaqués dans la ville de Hawara, au sud de Naplouse ainsi que des forces d’occupation ont pris d’assaut un village au sud-est de Tubas, et ont commencé à photographier les maisons des citoyens du côté est du village. Le « Conseil de colonisation » a récemment intensifié ses violations dans les régions du nord de la vallée du Jourdain: il photographie les bâtiments et en notifie leur démolition, et saisit du matériel et des véhicules.

 

Dossier(s): Monde arabe et Iran

Suite à l’échec des négociations, amorcées avec les autorités universitaires, les étudiants sortants de l’Université Julius Nyerere de Kankan ont manifesté lundi 18 juillet contre le nouveau système de notation. Ils ont bloqué durant toute la matinée les quatre grandes entrées de l’université et perturbé la circulation au centre-ville. Les autorités universitaires ont fait appel aux forces de l’ordre, qui sont intervenues violemment pour disperser les manifestants à coups de gaz lacrymogène. Pendant plus de 3 heures, le centre-ville de Kankan a été paralysé par des jets de pierres des étudiants d’un côté, et des tirs de gaz lacrymogène par les agents des forces de l’autre. Des véhicules appartenant aux corps professoral et aux encadreurs ont été caillassés. Les vitres de certains locaux universitaires ont été aussi brisées. Tous les carrefours menant au campus ont été barricadés.

La descente du convoi du préfet sur les lieux n’a fait que mettre de l’huile sur le feu. Pendant une quinzaine de minutes, Aziz Diop n’a pas pu convaincre les étudiants de dégager les barricades. Le préfet s’est fait huer par les manifestants avec des slogans du genre : « préfet zéro, préfet zéro ». Les agents ont fini par prendre le dessus sur les manifestants, et les barricades ont été levées. Le tout sur fond d’interpellation de plusieurs étudiants par les forces de l’ordre.

Dossier(s): Afrique

Une section de la guérilla maoïste, qui serait à l’origine de l’attaque aux mines terrestres qui a fait sept blessés parmi les soldats à Mapanas, dans le nord de Samar, le 5 juillet dernier, était traquée par les soldats de la 801e brigade d’infanterie. Ceux-ci ont utilisé des drones et ont finalement accroché les maoïstes à Barangay Libertad (San Jorge, Samar), mercredi. Trois membres de la Nouvelle Armée Populaire ont été tués et l’armée a récupéré sur le terrain trois fusils d’assaut M16, un AK47, un fusil de chasse et des mines antipersonnel.

Le patrouilleur Mark Monge, membre du bataillon régional de la force mobile (RMFB), circulait avec d’autres policiers lorsqu’ils ont rencontré samedi matin au moins 10 guérilleros maoïstes dans les limites du barangay San Nicolas (San Jose de Buan) et du barangay Mabuhay (Gandara). Une fusillade s’en est suivie entre les deux groupes et le patrouilleur a été tué.

Au moins 20 policiers ont été blessés dimanche dans le sud de l’Inde alors qu’ils tentaient d’empêcher une foule de brûler des bus stationnés dans l’enceinte d’une école après le suicide d’une étudiante. Les manifestants ont pénétré de force dans le campus de l’école dans le district de Kallakurichi, dans le sud de l’État du Tamil Nadu, et ont mis le feu à des bus scolaires et à des véhicules de police alors qu’ils réclamaient justice pour la mort de l’étudiante. L’adolescente a été retrouvée morte dans le foyer de l’école privée mercredi. Elle aurait laissé une lettre de suicide dans laquelle elle nommait deux enseignants et déclarait qu’ils l’avaient torturée, elle et d’autres élèves, en les forçant à étudier tout le temps. Les parents et les manifestants ont exigé une enquête indépendante sur l’incident.

Dossier(s): Inde-Népal