Ces lundi et mardi, de violents affrontements ont opposés des manifestants et la police dans différentes provinces. Dans celle de Yuksekova, les militants s’étaient rassemblés pour célébrer l’anniversaire de la création du PKK ainsi que pour dénoncer les conditions d’incarcération de son leader, Abdullah Ocalan. Les forces de l’ordre ont tenté de les disperser, ne récoltant en réponse que des jets de pierres. Elles y ont répliqué par le jet de gaz lacrymogènes. Dans la banlieue de Dolapdere, une soixantaine de personnes s’étaient réunies pour scander des slogans faisant l’éloge du PKK. Apercevant la police prête à intervenir, les manifestants ont lancé des cocktails Molotov. Le groupe ne s’est dispersé qu’après que les forces de sécurité n’aient fait usage de gaz lacrymogènes.

D’autres violents incidents ont eu lieu dans la province d’Istanbul. Un groupe a incendié un magasin et a lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les policiers, qui ont une nouvelle fois réagit par le jet de gaz lacrymogènes. Du côté d’Antalya, de nombreux manifestants ont été placé en garde à vue. D’autres militants du PKK se sont dispersés lorsque la police est intervenue, après avoir bloqué la circulation, et chanté et dansé sur la chaussée. Un adolescent de seize ans a reçu une balle dans la poitrine lors d’un de ces rassemblements, et est décédé à la suite de ses blessures.

A la mi-novembre, quatre pays de l’Union Européenne s’étaient opposés au projet d’accord entre l’UE et les Etats-Unis permettant l’utilisation des données bancaires lors des enquêtes antiterroristes. L’Allemagne, l’Autriche, la France et la Finlande évoquaient la protection des données privées pour refuser l’accès aux autorités américaines aux informations de la Society for Worldwide Interbank Financial Communication (SWIFT), société de transferts interbancaires internationale basée à La Hulpe, en Belgique (photo).

Malgré tout, les ministres européens des affaires étrangères ont approuvé hier l’accord transatlantique qui verra donc les pays européens obligés de fournir des données privés bancaires aux renseignements américains. Par une admission tacite du fait que les agences européennes de renseignement ne sont pas capables de surveiller les transactions suspectes, les ministres européens ont donc entendu la demande américaine. Un expert proche du dossier avait récemment affirmé que ‘l’Europe ne disposait pas des compétences techniques pour interpréter ces données‘. Avec cet accord, l’UE compte donc sur les américains pour traiter ces données et lui transmettre les renseignements récoltés. A noter qu’il n’y a aucun accord réciproque pour que les agences de renseignements européennes puissent extraire des informations des bases de données américaines. SWIFT devra donc dorénavant communiquer le nom, le numéro de compte, l’adresse, le numéro d’identification nationale et d’autres données personnelles aux autorités américaines dès qu’il y a un soupçon que la personne soit, de quelle que manière que ce soit, impliquée dans une ‘activité terroriste‘.

Siège de SWIFT

Siège de SWIFT

Créée sur papier par un protocole signé le 17 juillet dernier par le ministre de l’Intérieur, la FIPN a inauguré aujourd’hui sa structure opérationnelle. Cette task force, pendant civil du GIGN, sera capable de mobiliser 500 policiers d’élite en cas de nécessité, notamment lors de gros rassemblements de masse, tels que les grands évènements sportifs ou autres sommets du G20. La Force d’Intervention de la Police Nationale intègre sous une même bannière, autour de 120 hommes du RAID (Unité d’élite de la Police Française), les 279 athlètes, tireurs d’élites et logisticiens des brigades anticommandos de Paris ainsi que 200 policiers issus de 10 groupes d’interventions de la police nationale. Cette structure disposera, grâce à un budget propre de plusieurs millions d’euros, d’un attirail impressionnant: drones furtifs et espions, détecteurs thermiques, nouvelle génération de radars, plusieurs postes de commandement mobiles bourrés d’électroniques,… Elle pourra également disposer des appareils du groupe interarmées d’hélicoptères, d’autres appareils militaires ou des avions de la police des frontières.

Force d’Intervention de la Police Nationale

Force d’Intervention de la Police Nationale

Dans l’enquête sur les sabotages des lignes TGV en novembre 2008, la police avait entendu à l’époque, entre autres, un homme témoignant sous X. Ce dernier avait alors notamment affirmé que le groupe mené par Julien Coupat avait un ‘projet de renversement de l’Etat’. Un mois plus tard, une seconde audition a eu lieu et le témoin parle à visage découvert. Dès ce moment, il se rétracte et affirme que le groupe de Tarnac a un idéal libertaire qui n’a rien de répréhensible et qu’il n’avait jamais été informé d’éventuels projets violents visant l’Etat. Il avait alors également dénoncé les pressions policières, qui l’avaient poussé à s’associer à la supercherie.

Les avocats de la défense avait dès lors demandé que ce témoin soit à nouveau entendu par le juge, en leur présence. L’homme a été interrogé jeudi à son domicile et aurait cette fois nié avoir subi des pressions de la sous-direction antiterroriste pour livrer un témoignage à charge. Malgré sa rétractation, des soupçons de manipulation et de falisification subsistent pour le premier témoignage. C’est pourquoi les avocats de la défense vont formuler des demandes d’actes dans les jours qui viennent. Ces derniers regrettent également que cette nouvelle audition ait été menée sans eux, alors que ce sont eux qui la réclamaient.

A l’aube du 16 novembre, Tobias a été arrêté par des flics en civil, accusé d’être un des responsables des nombreuses attaques incendiaires contre des voitures de luxe ou de société. Il a été incarcéré deux jours plus tard à la prison de Moabit. Rappelons que ces attaques continuent à un rythme élevé à Berlin et dans d’autres villes allemandes (sur la photo, une Opel de la police incendiée à Berlin mercredi 25).

Incendie de voiture de luxe

Incendie de voiture de luxe

Lui écrire:

-Tobias Poge
-Ecrou 3054/09/1
-JVA Moabit
-Alt Moabit 12A
-10559 Berlin Deutschland

Le blog de soutien

Le blog sur les actions directes en Allemagne

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En décembre 2009, cela fera un an que Jean-Marc Rouillan, militant d’Action Directe, aurait dû se trouver en liberté conditionnelle. Mais cette année de liberté lui a été volée par la justice ‘antiterroriste’ qui a fabriqué de toutes pièces un prétexte pour perpétuer une peine déjà accomplie. Au printemps dernier, à la suite d’une détérioration de sa santé, une maladie grave, rare et évolutive était diagnostiquée. Mais depuis plus de six mois, à la prison des Baumettes puis au centre de détention de Muret où il a été transféré le 27 octobre, Jean-Marc reste sans soins.

En décembre 2009, cela fera six mois que Georges Cipriani aurait dû se trouver en semi-liberté. En avril dernier, un jugement lui avait accordé ce régime pour un an, première étape vers la liberté conditionnelle. Mais, sur appel du parquet, des juges ont infirmé cette décision le 20 août, et Georges reste emprisonné à Ensisheim. Georges Cipriani comme Jean-Marc Rouillan n’en finissent pas de subir un chantage au reniement, voire au repentir. Leur identité politique assumée collectivement leur a valu de passer enfermés les 22 dernières années. Une justice d’exception continue à les garder derrière les barreaux.

Pour demander une fois de plus la libération de Georges Cipriani et Jean-Marc Rouillan, rassemblons-nous jeudi 3 décembre, de 18h à 19h en face de la direction de l’Administration pénitentiaire, carrefour rue de la Verrerie – rue du Renard (Paris 4e – Métro L1/L11: Hôtel-de-Ville).

Le nombre de personnes arrêtées et fouillées dans le Nord en vertu de l’article 44 de la loi sur le terrorisme a augmenté de façon spectaculaire. Dans le troisième trimestre, 10.265 personnes ont été arrêtées par rapport à 1.657 pour la même période l’an dernier. Sur les 10.265, seulement 39 ont ensuite été arrêtées. Il y a aussi un déséquilibre politique et géographique immense – 2.203 personnes ont été arrêtées dans la républicaine Derry, mais seulement un dans le loyaliste Larne.

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Bien qu’affaiblie, Güler Zere a tenu a être présente à sa première manifestation depuis sa libération pour raisons médicales. Incarcérée depuis 14 ans et atteinte d’un cancer en phase terminale, la militante du DHKP-C a été libérée le 6 novembre après quatre mois de combats face aux autorités turques. Une manifestation hebdomadaire avait été mise en place à Istanbul afin d’exiger sa libération et continue à se tenir toutes les semaines pour demander la remise en liberté de tous les prisonniers malades.

Ce vendredi, Güler Zere était donc présente aux côtés des manifestants, persistant à vouloir se battre pour les militants détenus, ravagés par diverses maladies et abandonnés à leur propre sort par le régime d’Ankara.

Güler Zere manifeste

Le 24 novembre, 35 jeunes militants de la gauche indépendantiste basque membres présumés de l’organisation Segi, étaient interpelés. Segi est considérée comme terroriste par la Cour suprême espagnole depuis 2007, suspectée d’être un des viviers de l’ETA. Sur les 35 personnes interpellées, 31 ont été placée en détention par la juge de la plus haute instance pénale espagnole et accusées d’appartenir et de collaborer avec une organisation terroriste. Les quatre autres ont été remises en liberté.

Ce samedi soir, plus de 20.000 personnes ont manifesté dans les rues de Bilbao afin de réclamer la remise en liberté des jeunes militants (photo). De nombreux cris pour l’indépendance et en faveur des organisations interdites par la justice espagnole ont été entendus. A Bayonne, vendredi soir, une soixantaine de personnes s’étaient réunies à l’appel de Segi et de Batasuna devant le consulat général d’Espagne pour dénoncer les arrestations et la répression des états français et espagnol.

Manifestation pour Segi

Manifestation pour Segi

Ces derniers jours, l’Etat marocain se livre à une répression tous azimuts des mouvements ouvriers, démocratiques, révolutionnaires et saharaouis. Quelques exemples:

-Répression des sits-in de l’ANDCM à travers tout le Maroc. Des dizaines de blessées.
-Arrestation, torture, emprisonnement et condamnation des militants de l’AMDH
-Condamnation du président de la section de Khénifra de l’AMDH
-Répression des sits-in contre la hausse généralisée des prix (à Salé, à Rabat,…)
-Répression des sits-in ouvriers (à Khouribga, à Chtouka Aït Baha…)
-Répression des étudiants (à Fes, Marrakech, Nador,…)
-Répression des militants Sahraouis (Tamek, Aminatou,…)
-Arrestation/enlèvement de la militante marxiste-léniniste Meriem Bahammou.
-Condamnation à la prison ferme d’étudiants (exemples: Abdelkader Talhaoui, Younes Salmi, Hsaïn Nacer,…)
-Répression sans précédent de la presse (Michaal, Akhbar Al Youm, Al Jaridal Al Oula, Al Massae,…)
-Persécution des journalistes, condamnation d’autres à la prison ferme (exemple de CHahtane d’Al Michaal)
-Persécution des 850 prolétaires de SMESI en lutte pour leurs droits légitimes. Report (pour la 4ème fois) au 1er décembre 2009 du procès de leurs 4 camarades poursuivis en ‘justice’.
-Rafles ‘d’identification’ systématiques, qui créent un climat de terreur dans les villes au nom de la lutte contre le terrorisme, contre la drogue, contre ‘l’atteinte aux moeurs publique’.