La police de l’État du Massachusetts a loué les services de Spot, le chien-robot de Boston Dynamics pour un essai de 3 mois. Ce robot d’abord destiné à usage industriel, est capable de transporter des marchandises dans un entrepôt, de grimper les escaliers, d’inspecter un site difficile d’accès pour les opérateurs humains ou d’arpenter avec aisance des terrains accidentés. Disposant d’une autonomie de 90 minutes, il peut se déplacer à une vitesse maximale d’1,6 mètre par seconde, fonctionne à des températures comprises entre -20 °C et 45 °C et dispose d’une vision à 360 degrés l’aidant à éviter les obstacles. Pouvant également être utilisé sous la pluie, ce chien-robot peut transporter des charges utiles allant jusqu’à 14 kilogrammes. Les entreprises s’offrant ses services ont par ailleurs la possibilité de l’équiper de capteurs et de modules matériels supplémentaires lui permettant d’effectuer une vaste gamme de tâches.

Le contrat de location avec la police du Massachusetts stipulait que les membres du service de déminage pourraient faire appel à ses services à tout moment et évalueraient « ses capacités en matière d’action policière, en particulier l’inspection à distance des environnements potentiellement dangereux ». Le porte-parole de la police de l’État, a déclaré que « La technologie des robots est un outil précieux pour les forces de l’ordre en raison de sa capacité à fournir une connaissance de la situation dans des environnements potentiellement dangereux ». En dehors des essais (voir vidéo ci-dessous), ce modèle de chien-robot a été utilisé à deux reprises dans le cadre d’opérations bien réelles, au sujet desquelles le porte-parole de la police s’est montré discret.

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Le chien-robot de Boston Dynamics

 

Mardi 3 décembre, Furkan Sevim, étudiant à l’Université Eskişehir Anadolu, a été condamné à 7 ans et 6 mois de prison pour « appartenance à une organisation armée » et à 2 ans et 3 mois de prison pour « propagande pour une organisation illégale. Il écope donc au total d’une condamnation de 9 ans et 9 mois de prison. Sevim a été arrêté l’année dernière lors d’une descente de police à son domicile suite à une plainte déposée au Centre de communication de la présidence (CİMER) concernant son activité sur les réseaux sociaux. 
Au cours du procès sa possession d’un livre sur Ibrahim Kaypakkaya, d’une casquette avec une étoile, d’une lettre qui lui a été envoyée par des étudiants en détention provisoire ainsi que l’impression d’un discours de Mahir Çayan (co-fondateur du Parti-Front de libération des peuples de Turquie) à l’Université d’Ankara ont été considérés comme des éléments incriminants.
Action du DHKP-C à Istanbul (archive)

Action du DHKP-C à Istanbul (archive)

Mardi 10 décembre, au lendemain d’une manifestation en solidarité avec le Rojava, la police allemande et la sécurité de l’état ont mené deux perquisitions : l’une contre une association kurde d’Osnabrück, l’autre contre le domicile d’un responsable de cette association à Münster. Des dizaines de documents, livres, brochures, ordinateurs et téléphones de l’association ont été confisqués. Ces perquisitions s’inscrivent dans une politique de criminalisation systématique menée par l’État allemand contre les militants kurdes.

Opération policière contre une association kurde

Opération policière contre une association kurde

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Au Chili le mois passé, des dizaines de manifestants équipés de lasers se sont mis à viser simultanément un drone de la police qui survolait la foule. Peu à peu, l’engin a semblé désorienté et a fini par descendre et terminer sa course dans la foule. Il y a plusieurs explications possible à la défaillance de l’appareil. Il est possible que le pilote, à distance, ait été simplement aveuglé par les lasers. Une deuxième option serait que les lasers ait entraîné un malfonctionnement des capteurs infrarouges, enclenchant un atterrissage automatique. Selon une troisième hypothèse, la chaleur combinée des pointeurs lasers aurait fait fondre le câblage interne de l’appareil ou serait parvenue à décharger la batterie du drone. Les manifestants adoptent de plus en plus les pointeurs lasers pour lutter contre les techniques de surveillance des forces de police: en fait, c’est l’optique des drones qui est visée et qui peut être grillée par les lasers. A Hong Kong aussi, des manifestants ont utilisé des pointeurs lasers sur des logiciels de reconnaissance faciale ainsi que d’autres technologies de surveillance.

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Le drone dans le faisceau de rayons laser

Mercredi 11 décembre, lors d’une action de soutien au dépôt RATP d’Aubervilliers dans la banlieue Nord de Paris, un enseignant de Seine-Saint-Denis avait interpellé. Ce matin là une cinquantaine de soutiens étaient venus renforcer le piquets de grève des agents RATP. L’objectif était d’empêcher les bus de sortir du dépôt. La garde à vue de cet enseignant solidaire a été prolongée et il sera renvoyé devant un tribunal. Cela s’inscrit dans la suite des actes de répression observés pour débloquer les piquets de grèves. A Ivry, à Pavillon-sous-Bois, et à Malakoff, la police est intervenue de façon violente pour déloger le piquet de blocage.

Intervention de la police au dépôt d'Ivry

 

 

Nous relayons ici le communiqué de fondation du Secours Rouge Toulouse. Ce groupe est actuellement candidat à l’adhésion au Secours Rouge International  mais nous entretenons d’ores et déjà des relations de travail privilégiée avec lui en tant que Secours Rouge Bruxelles/Belgique.

Le Secours Rouge Toulouse se donne comme objectif d’organiser les militant·e·s communistes, anarchistes et d’autres courants révolutionnaires autour des axes développés ici. Nous entendons développer la solidarité révolutionnaire face à toutes les formes de répression des luttes émancipatrices (anticapitalistes, antiracistes, antipatriarcales, anti-impérialistes anti-LGBTIphobes…).
Nos activités se mèneront sur 4 fronts :

  • la participation à la construction d’un front révolutionnaire face à l’Etat bourgeois et ses institutions dans la reconnaissance et le respect des divergences idéologiques et politiques de chacun·e.
  • le soutien aux militant·e·s progressistes et révolutionnaires face à la répression.
  • le soutien aux grèves et mobilisations ouvrières et populaires.
  • le soutien et la promotion des luttes révolutionnaires dans le monde.

Retrouvez le Secours Rouge Toulouse sur Facebook, Instagram, Twitter, e-mail et via le tag « Secours Rouge Toulouse » sur ce site.

Dans la soirée du 5 décembre, dans le quartier de Holargos, à Athènes, un anarchiste belge a été intercepté par deux policiers en uniforme effectuant apparemment un contrôle d’identité au hasard. Comme il figurait dans la base de données de la police (la police belge l’avait accusé d’incendie) et que les policiers ont trouvé sur lui des objets qu’ils jugeaient suspects, il a été emmené au commissariat de Holargos. Après quelques tentatives infructueuses d’interrogatoire par les policiers locaux, des policiers de la sécurité de l’État sont arrivés et ont fait plus de pression, toujours sans résultats. Les policiers de la sécurité de l’État ont emmené le prisonniers dans leurs bureaux du commissariat principal (GADA ), dans le centre d’Athènes.

Quelques heures plus tard, trois perquisitions ont été effectuées chez le prisonnier et ses proches. Un proche a été emmené aux bureaux de la sécurité d’État et a été libéré au bout de deux heures. Plus tard dans la journée, l’anarchiste arrêté a comparu devant un procureur qui a confirmé l’accusation de « possession d’explosifs » formulée par la sécurité de l’État, faisant référence aux objets trouvés au moment de l’arrestation (allumes-feu et produits inflammables). Le lendemain (samedi 7), le prisonnier a comparu devant le tribunal où il a été décidé de reporter le procès ce jeudi 12 décembre. Après l’audience de 7, il a été remis en liberté.

Le GADA, siège de la police à Athènes

 

 

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La police algérienne a violemment dispersé hier mercredi, dans l’après-midi, dans le centre d’Alger, une large manifestation de protestation contre l’élection présidentielle, faisant plusieurs blessés, à moins de 24 heures d’un scrutin massivement rejeté par la rue. Plus de 200 policiers anti-émeute, armés de boucliers et de matraques, ont chargé près d’un millier de manifestants encore rassemblés devant la Grande Poste, haut lieu de la contestation dans la capitale, survolée par un hélicoptère.  La charge a provoqué un mouvement de foule et au moins huit personnes ont été blessées dans la cohue, dont cinq ont été évacuées sur des brancards ou par ambulance. La police a procédé à une trentaine d’arrestations. La foule a été dispersée mais une fois le gros des policiers partis, quelque 300 jeunes sont revenus scander des slogans anti-élections, déclenchant une nouvelle charge et de nouvelles arrestations.

Les forces de l’ordre avaient auparavant, durant la journée, tenté vainement de repousser les plusieurs milliers de protestataires qui avaient fini par forcer un cordon de police pour se rassembler devant le bâtiment de la Grande Poste, au cœur d’Alger, lieu traditionnel de rassemblement du Hirak. Ce mouvement populaire de contestation du régime, né le 22 février, exige le démantèlement total du système politique en place depuis l’indépendance de l’Algérie (1962) et refuse un scrutin perçu comme une manœuvre devant lui permettre de se régénérer. Toute manifestation est strictement interdite à Alger depuis 2001 et depuis février la police ne tolère que les cortèges hebdomadaires du Hirak le vendredi, et dans une moindre mesure ceux des étudiants le mardi. Des manifestations réclamant l’annulation du scrutin se sont aussi déroulé mercredi en province, notamment à Constantine (2e ville du pays), Bejaïa, Tlemcen ainsi qu’à Bouira et Tizi Ouzou.

Dans le centre d'Alger hier

Près de 10.000 personnes ont défilé vendredi 6 à Athènes pour honorer la mémoire d’Alexandros Grigoropoulos, 11 ans après son assassinat. Après la fin du défilé, des incidents ont éclaté dans le quartier d’Exarchia, où l’adolescent avait été tué par balle par un policier le 6 décembre 2008. Des groupes ont jeté des pierres et des cocktails Molotov vers les forces de l’ordre qui ont répliqué avec du gaz lacrymogène. Un policier a été blessé et la police, laquelle a procédé à 50 interpellations, dont 10 ont abouti à une garde à vue. Les autorités avaient déployé à Athènes 3500 policiers aidés de drones, d’un hélicoptère et d’un canon à eau.  À Thessalonique, deuxième ville du pays, des milliers de personnes ont défilé. À Patras, la manifestation a été également émaillée de violences, de tirs de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre et de cocktails Molotov par des manifestants. Deux policiers ont été blessés, selon la police qui a interpellé 19 personnes dont sept ont été placées en garde à vue. Le policier ayant assassiné d’Alexandros Grigoropoulos, Epaminondas Korkoneas, a été condamné à la prison à vie, mais a été remis en liberté en juillet dernier.

La manifestation à Athènes

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Dans la nuit du mardi 10 au mercredi 11 décembre, Ali al-Lami, un militant engagé dans le mouvement de contestation contre le pouvoir, a été retrouvé à Bagdad abattu de trois balles dans la tête. Les balles auraient été tirées depuis l’arrière par des pistolets munis de silencieux. Le même jour, Zahra Ali, une militante qui distribuait des repas sur la place Tahrir (épicentre du mouvement à Bagdad), a été enlevée et retrouvée morte, torturée, quelques heures plus tard. Dimanche, c’était au tour de Fahem al-Taï, un autre militant qui a été abattu par deux personnes à moto (probablement à l’aide d’un pistolet muni d’un silencieux) alors qu’il rentrait chez lui à Kerbala. En moins de dix jours ce sont donc trois militant·es qui ont été assassiné·es dans des conditions obscures dans le pays. Avant cela, depuis début octobre, plusieurs autres militant·es avaient été retrouvé·es mort·es dans différentes villes du pays. En outre, des dizaines de manifestant·es et de militant·es ont été enlevé·es et retenu·es plus ou moins brièvement par des hommes armés et en uniformes.

Vendredi soir, des hommes lourdement armés non identifiés et voyageant en SUV  (dont certains été équipés de mitrailleuses) ont investi un parking à étages près de la place Tahrir pour en écartant les contestataires qui occupaient la place depuis plusieurs semaines. Vingt protestataires ont été tué·es à l’arme à feu ou au poignard. Une centaine de personnes ont également été blessées. Au total, le bilan de la répression du mouvement de contestation, qui dure depuis début octobre (voir notre article), atteint désormais plus de 450 mort·es et 20 000 blessé·es.

Manifestant·es à Bagdad (archive)