Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Trois manifestants ont été jugés à Paris suite à la manifestation du 29 octobre dernier en hommage à Rémi Fraisse, assassiné par la police. L’ambiance était tendue au tribunal : la plupart des soutiens ont été interdits d’entrée, une personne a été évacuée, les policiers ont menacé les manifestants rassemblés, etc… Le sujet de Rémi Fraisse et des violences policières a été systématiquement évité et refusé par le juge. Les trois personnes ont été condamnées à : 4 mois avec sursis et 200€ d’amende ferme pour le premier (pour peinture sur le sol, utilisation d’un haut-parleur et refus de signalétique), 1000€ d’amende avec sursis pour le second (jet de canette et crachat), et 700€ d’amende avec sursis pour le troisième (jet de canettes).

D’autres procès se tiendront dans les prochaines semaines suites aux manifestations parisiennes.

Manifestation du 29 octobre à Paris

Manifestation du 29 octobre à Paris

Correctif : Le rassemblement aura lieu ce mardi et non ce lundi !

Alfon Fernandez est un jeune antifa qui avait été arrêté le 14 novembre 2012 lors de la grève générale européenne en se rendant à un piquet. Il était accusé de détention d’explosifs et placé en détention provisoire, sous un régime de haute sécurité (FIES), en attente du jugement. Dans les trois semaines qui ont suivi cette arrestation, ses amis et ses voisins mais aussi de nombreuses organisations politiques et sociales se sont mobilisées pour dénoncer un montage policier et réclamer sa libération dans des dizaines de villes espagnoles.

Suite à cette énorme mobilisation sous le mot d’ordre « Alfon Libertad ! », Alfon avait été libéré le 9 janvier 2013. A présent, le procès d’Alfon aura lieu le 25 novembre 2014, l’accusation demandant huit ans de prison sur base d’un dossier très largement dénoncé comme un montage. Rassemblement à Bruxelles ce mardi 25 novembre place du Luxembourg de 13H00 à 14H00.

Belgique/Espagne: Rassemblement pour Alfon mardi 25 (et pas lundi!)

Ce jeudi, un tribunal du Telengana a acté la libération sous caution de Narayan Sanyal, 81 ans, ancien membre du Politburo et du comité central du CPI(maoïste). Membre haut placé et dirigeant du mouvement communiste au Bengale, Narayan Sanyal avait rejoint le Communist Party of India – Marxist-Leninist dans les années soixante. Il avait alors quitté son emploi dans une banque à Calcutta pour rejoindre le mouvement de l’époque, dirigé par Charu Mazumdar. Après la scission dans le parti, il a été muté au Bihar pour reprendre le leadership de la section locale, au début des années 70. Il fut ensuite arrêté et incarcéré à Calcutta. Il est resté détenu jusqu’à la prise de pouvoir du Left Front, lequel a prononcé une amnistie générale à l’égard des dirigeants du mouvement communiste dans l’état. Peu après sa libération – il y a une quarantaine d’années – il est retourné au Bihar, pour poursuivre le travail, cette fois dans le CPI-ML – Party Unity (PU), une des branches issues du CPI-ML et union d’anciens dirigeants du Bihar et du Bengale. Il y a travaillé dans les villages pour renforcer l’impact et les racines du parti qui a ensuite fusionné avec le People’s War Group pour enfin devenir le CPI(maoïste) actuel. Il avait alors pour mission de développer les manuels d’études scolaires pour les enfants et les adolescents. Il avait été arrêté il y a près de dix ans au Chhattisgarh et a été détenu dans plusieurs prisons du centre de l’Inde. Hier, c’est de la prison de Hazaribagh qu’il est sorti libre, accompagné de ses soeurs.

Narayan Sanyal

Narayan Sanyal

Ce 21 novembre, des dizaines de milliers de mexicains ont manifesté à travers le pays lors d’une journée d’action autour du massacre des 43 étudiants par la police et la mafia mexicaine. Des affrontements ont surtout éclaté dans la capitale où 30’000 personnes (selon la police) se sont rassemblées, les manifestants ont également bloqué l’aéroport. Hier, le 20 novembre, les autorités avaient annulé le défilé marquant la révolution 1910 craignant d’autres émeutes.

Le 14 novembre, le procureur a demandé à ce que Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò soient condamnés à 9 ans et 6 mois de prison ferme pour des actions de sabotage au chantier de Chiamonte, contre le TGV de la ligne Lyon-Turin. Les prisonniers sont accusés d’attentat terroriste avec engin pouvant causer la mort, détention et transport d’armes de guerre, dégâts par incendie et violences contre policiers. ‘Lyon Turin Ferroviaire’ demande également 50’000€ de dédommagement. Le tribunal-bunker situé à l’intérieur de la prison rendra sa décision le 17 décembre prochain. Une vingtaine de rassemblements ont eu lieu en Italie dont une grande manifestation à Turin.

Délégation du SRI au procès des 4 No-Tav en mai 2014

L’EFF (Electronic Frontier Foundation, ONG américaine contre la surveillance numérique) et Amnesty International viennent de dévoiler un logiciel nommé Detekt. Ce programme une fois installé permet de détecter les spywares gouvernementaux les plus connus. Pour le moment, Detekt n’est disponible que pour Windows puisque c’est l’OS le plus utilisé. Detekt fonctionne sous Windows XP, Vista, 7, 8 et 8.1. Notons qu’un bug empêche Detekt de fonctionner sous les versions 64bits de Windows 8.1, le bug devrait être résolu très bientôt.

Pour utiliser Detekt :

Telecharger l’éxécutable sur le site officiel.

Coupez votre connexion internet.

Coupez tous les programmes en cours d’exécution.

Clic-droit sur detekt.exe et ‘Executer en tant qu’administrateur’.

Detekt

Detekt

Après avoir constitué une cellule spéciale, composée de policiers anversois et bruxellois pour identifier parmi les dockers d’Anvers et les milieux anarchistes et d’extrême-gauche, les manifestants qui avaient pris part aux affrontements avec la police lors de la gigantesque manifestation du 6 novembre, et après avoir annoncé qu’une quinzaine d’entre-eux avaient été identifiés, la police a procédé ce matin à 11 attestations, dont 4 avec mandats d’arrêt. Si les personnes arrêtées l’ont été à plusieurs endroits du pays, c’est la police de la zone Bruxelles-Ixelles qui a coordonné l’opération, ce qui laisse penser que c’est à Bruxelles qu’a eu lieu le plis grand nombre d’arrestations.

Une personne aurait été relaxée, 4 inculpées, on ignore ce qu’il est advenu des personnes qui ont été interpellées sans mandat d’arrêt (avec mandat d’amener).

Les personnes arrêtées qui seront inculpées passeront en composition le 4 décembre à Bruxelles (pour les procédure en flamand) et le 16 janvier à Bruxelles également (pour les procédures en français).

Manifestation du 6 novembre

Manifestation du 6 novembre

Deux présumés maoïstes, dont une femme, ont été tués dans une fusillade avec les forces de sécurité après que des policiers aient organisé une descente dans un camp de transit dans le district de Bijapur, Chhattisgarh ce mardi. Agissant sur base de renseignements ayant signalé la présence de guérilleros dans les jungles de la région de Mirtoor, située à environ 400 km de la capitale de l’état, un contingent de la Special Task Force et de la police locale s’est mobilisé et s’est rendu sur place. En arrivant, les soldats ont immédiatement encerclé la zone et c’est à ce moment, d’après les autorités, que les maoïstes auraient ouvert le feu. La fusillade a duré plus de deux heures avant que les guérilleros ne battent en retraite. A l’issue de celle-ci, le site a été passé au peigne fin par les forces de sécurité qui ont découvert deux corps en uniforme naxalite. En outre, ils ont également découvert plusieurs armes, de la littérature maoïste et des explosifs.

Le protocole qui permet d’accéder à des sites internet (http) est non-sécurisé. Il est très facile pour un hacker (gouvernemental ou privé) de s’interposer entre un utilisateur et un site internet. Pour sécuriser le protocole internet, on a utilisé depuis plusieurs années le chiffrement SSL : cela est visible pour l’utilisateur lorsqu’il visite une adresse qui commence par https. Dans la pratique https permet d’abord de chiffrer (avec une relative efficacité) la connexion entre un utilisateur et un site web, https permet également de garantir l’authenticité d’un site internet (signature). L’utilisateur peut dés lors être certain qu’il accède effectivement au site web qu’il veut visiter et non pas au clone d’une page web, créée par un attaquant. Le problème est que ces chiffrement/signature SSL sont compliqués à mettre en oeuvre pour plusieurs raisons : ils sont techniquement compliqués à mettre en oeuvre, les certificats sont délivrés par des instances bureaucratiques (les ‘CA’ pour Autorités de Certifications), de plus ces certificats sont payants à hauteur d’un minimum de 80€/an.

Lorsque l’on accède à certains sites militants, on peut souvent voir un message « cette connexion n’est pas sécurisée » ou « l’identité de ce site n’a pas pu être vérifiée », ou « le certificat de ce site web a expiré ». Ces messages qui sont souvent des faux-positifs -mais pas toujours- sont pénibles pour les militants soucieux de leur sécurité informatique. Ceci pose des problèmes, particulièrement dans les sites à publication ouverte où l’utilisateur doit être absolument certain qu’il n’est pas sur un site policier et que sa connexion n’est pas espionnée.

Ce problème pourrait être résolu d’ici une année : une alliance entre la fondation de logiciels open-source Mozilla, l’association progressiste américaine EFF (Electronic Frontier Foundation), et des constructeurs veut lancer une nouvelle Autorité de Certification d’ici à l’été 2015. Cette CA, baptisée « Let’s Encrypt » délivrera des certificats SSL gratuits, avec des démarches administratives simplifiées à l’extrême et surtout la gratuité d’utilisation. Let’s encrypt veut réduire le temps d’installation nécéssaire à 30 secondes contre 2 à 3 heures actuellement. La présence de Mozilla et de l’EFF dans l’association permet également de faire confiance à ce projet open-source, malgré la présence d’autres acteurs plus douteux, comme Cisco, qui veulent probablement redorer leur image après les fuites de Snowden.

Le déploiement de Let’s Encrypt est donc une excellente nouvelle pour la sécurité informatique. Voir le site officiel.

Internet : Vers des certifications SSL accessibles à tous