Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Au cours d’une conférence de presse dans le cadre du salon DefExpo 2014, le directeur de la Defence Research and Development Organisation (DRDO) a annoncé qu’ils étaient en passe de présenter un nouveau drone destiné à la CRPF. Celui-ci a été spécialement conçu pour être utilisé dans les régions du Chhattisgarh et du Jharkhand où la guérilla maoïste est active. Les nouveaux drones seront capables d’aider les forces armées à repérer et à pourchasser les guérilleros dans les jungles les plus denses, ce qui n’est pas le cas des véhicules actuellement à disposition des soldats. Les scientifiques de la DRDO ont travaillé en étroite collaboration avec des soldats de la CRPF afin de coller au mieux à leurs besoins, développant ainsi notamment des ‘radars à fréquences inférieures’.

Les mineurs en grève de la mine de platine Anglo American Platinum’s Union située à proximité de Northam se sont heurtés aux forces de l’ordre après avoir mis le feu à des barricades de pneus sur une route menant à la mine. Depuis le 23 janvier, des dizaines de milliers de mineurs mènent des actions dans le but d’obtenir une augmentation de salaire. Hier, la police est intervenue pour faire lever le blocage de la route. Les grévistes ont répliqué en lançant des pierres, entrainant de violents affrontements. Un gréviste est décédé dans les heurts. Il s’agit d’un membre haut placé de l’Association of Mineworkers and Construction Union, une organisation à la tête du mouvement de contestation.

Bâtiment de l’Anglo American Platinum’s Union

Bâtiment de l'Anglo American Platinum's Union

Des centaines de Palestiniens s’étaient rassemblés vendredi après-midi à Jafr Qaddum, à Beit Ummar, à al-Jalazun et à Silwad. Toutes ces manifestations simultanées visaient à dénoncer l’occupation. Partout, les forces armées israéliennes sont intervenues avec force pour empêcher les rassemblements. Elles ont tiré des balles en caoutchouc, et parfois des balles réelles, blessant plus de trente Palestiniens. Des dizaines d’autres ont été intoxiqués par les gaz lacrymogène tiré sur la foule. Cinq soldats ont été blessés par des jets de pierres.

La police anti-émeutes turque a dispersé ce samedi soir une manifestation sur la place Taksim à Istanbul dénonçant une loi controversée sur internet votée par le parlement à l’instigation du pouvoir islamo-conservateur. Plus d’un millier de personnes se sont rassemblées aux abords de cette place centrale de la rive européenne de la métropole, emblématique de la fronde anti-gouvernementale de juin dernier, aux cris « Ne touche pas à mon internet ». La police, largement mobilisée pour l’occasion, qui a bloqué l’accès à la place, a fait usage de canons à eau pour repousser la foule vers la grande avenue piétonne d’Istiklal alors que des manifestants tiraient des feux d’artifice en direction des policiers.

Turquie: Manifestation contre la censure d’internet réprimée place Taksim

Des défenseurs des libertés civiles en Colombie-Britannique ont porté plainte contre le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) et la Gendarmerie royale du Canada (GRC), affirmant que ces derniers ont espionné des opposants au projet d’oléoduc Northern Gateway. La GRC et le SCRS ont épié les Premières Nations et des groupes environnementaux pour ensuite transmettre les informations obtenues à l’Office national de l’énergie et à des sociétés pétrolières. Les plaintes ont été déposées auprès des organismes de surveillance des activités de la GRC et du SCRS.

Des documents obtenus obtenus grâce à la Loi sur l’accès à l’information comprennent une correspondance par courriel entre des dirigeants de l’Office national de l’énergie et des officiers de la GRC sur des manifestations qui ont eu lieu lors des audiences sur le projet d’oléoduc Northern Gateway. Dans un des messages, un agent de la GRC indique n’avoir trouvé aucune preuve voulant qu’une menace criminelle pèse sur l’Office ou l’un de ses membres. Il ajoute toutefois que les autorités vont continuer de surveiller les activités du mouvement de protestation contre l’industrie pétrolière.

Au Sahara Occidental, le Maroc poursuit la répression en toute impunité. La population sahraouie continue les manifestations pour revendiquer l’élargissement des prérogatives de la MINURSO aux droits de l’homme.
A El Aaiun deux jeunes ont été agressés par une patrouille de la police marocaine pour avoir accompagné des observateurs suédois venus s’enquérir de la situation des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis. La Chambre criminelle de la Cour d’appel d’Agadir a condamné, le 4 février Mohamed Jghagha à une peine d’un an de prison. Il avait été arrêté le 19 octobre 2013, à la ville d’Assa , pour sa participation à des manifestations pacifiques pour protester contre l’attaque des autorités marocaines au camp de toile organisé dans cette ville pour revendiquer des droits sociaux.

Les prisonniers politiques sahraouis incarcérés à la prison locale dans la ville marocaine de Tiznit ont entamé une grève de la faim de prévention de 24 heures pour dénoncer les violations continues et persistantes de leurs droits.

Le Parti Communiste d’Inde (maoïste) a appelé à une grève générale complète de 24 heures dans l’état du Jharkhand vendredi afin de faire pression pour la libération des prisonniers maoïstes qui ont achevé leur peine. Les zones rurales de l’état ont été paralysées: entreprises minières à l’arrêt, pas de circulation sur les route, commerces fermés. La guérilla maoïste a été active: quatre camions d’un mine de bauxite qui poursuivait ses activités ont été interceptés et incendiés dans le district de Gumla. Un commissariat de police (inoccupé) a été détruit à Nawadih. La tournée dans le Jharkhand du vice-président du Parti du Congrès Rahul Gandhi a été annulée pour des raisons de sécurité. Le premier ministre du Jharkhand a finalement approuvé vendredi la libération de 51 (sur 106 dossiers) personnes condamnées pour activité maoïste et a appelé à la fin de la grève.

Des manifestants en colère contre la situation économique en Bosnie ont mis à feu au siège à Sarajevo de la présidence de cette ex-république yougoslave. Les flammes se sont propagées jusqu’au deuxième étage de cet immeuble qui jouxte celui du gouvernement régional, incendié peu auparavant par les protestataires. Dans la journée, des manifestants ont également saccagé et incendié l’immeuble abritant l’administration régionale à Tuzla, dans le nord-est du pays.

Bosnie: L’émeute gagne Sarajevo

Une ordonnance de « non-entrée en matière » a été rendue par le Ministère public genevois concernant les plaintes contre des syndicalistes de Gate Gourmet pour « violation de domicile, lésions corporelles et émeute », suite aux faits qui se sont déroulés le samedi 28 septembre 2013 dans les locaux de la succursale de Genève de l’entreprise aéroportuaire. Gate Gourmet vient de faire recours contre cette décision.

Pour rappel: cette entreprise avait déposé des plaintes pénales pour justifier le licenciement de six grévistes, dont trois délégués syndicaux. Tout a démarré en septembre quand Gate Gourmet a licencié 86 collaborateurs avant de les réembaucher à moindres coûts, conduisant à la grève une vingtaine d’entre eux. L’absence de poursuite ne contraint pas Gate Gourmet à revenir sur les licenciements.

Suisse: Pas de procès contre les syndicalistes de Gate Gourmet

Plus de 300 membres et sympathisants du Popular Struggle Coordination Committee avaient dressé un campement dans un village abandonné suite à l’occupation israélienne de la Cisjordanie. Ils avaient planté leurs tentes à Ein Hijleh pour empêcher tout projet israélien de maintenir une présence dans la région en vertu d’un futur éventuel accord de paix. L’armée israélienne avait, dès leur arrivée le 31 janvier, coupé tout accès à l’eau et à l’électricité dans le village, créant également un blocus empêchant toute entrée dans le camp. Vendredi à l’aube, des centaines de soldats, accompagnés de bulldozers, ont pris le village d’assaut, dispersant les activistes et blessant plus de quarante personnes. Cette intervention a été organisée quelques heures avant un rassemblement prévu de Palestiniens qui devaient converger vers le village dans un vaste mouvement de soutien.

Eviction du camp de Ein Hijleh

Eviction du camp de Ein Hijleh