Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des membres du collectif Taksim Solidarity Platform interpellés durant les manifestations de l’été dernier au parc Gezi viennent de prendre connaissance de l’acte d’accusation émis à leur égard. Le Ministère Public a requis jusqu’à 29 ans de prison contre certains d’entre eux. L’acte d’accusation, long de six pages, concerne une grande majorité des membres du collectif, seuls 31 d’entre eux ne seront pas poursuivis. Entre 7,5 et 29 années de prison ont été requis pour ‘fondation d’une organisation à visée criminelle, violation de la loi sur les manifestations et résistance face aux autorités’. Le texte affirme que les activistes ont causé de graves dommages à la sécurité publique à Istanbul en lançant leurs appels aux rassemblements sur la place Taksim via les médias et les réseaux sociaux.

Plus de 130 personnes, en majorité des policiers, ont été admis tout au long de la journée d’hier au centre des urgences de Tuzla. Quelque 7.000 personnes ont protesté pour le deuxième jour consécutif à Tuzla. Ils ont forcé un cordon de police antiémeute qui empêchait l’accès au siège de l’administration régionale et lancé des pierres et des torches enflammées contre des policiers et l’immeuble, brisant toutes les fenêtres. La police a riposté en lançant des grenades lacrymogènes. Huit manifestants ont été arrêtés. Un rassemblement similaire a eu lieu la veille à Tuzla à l’initiative de salariés de plusieurs anciennes entreprises publiques en faillite qui sont dans l’incapacité de leur verser les salaires depuis plusieurs mois. Il s’agit notamment d’entreprises de l’industrie chimique et forestière. Quelques centaines de salariés de ces entreprises ont été rejoints jeudi par des chômeurs et des jeunes.

Des manifestations rassemblant plusieurs centaines de personnes ont aussi été organisées à Sarajevo, à Bihac (nord-ouest), à Zenica (centre) et à Mostar (sud). A Sarajevo, une centaine de personnes ont jeté des oeufs et des pierres contre l’immeuble de l’administration régionale. « Voleurs! Assassins! », ont scandé les manifestants, avant d’être dispersés par la police antiémeute. Dans la soirée, de nouvelles échauffourées ont opposé quelques centaines de manifestants et la police.

affrontements à Tuzla

affrontements à Tuzla

Des incidents ont éclaté quand les policiers ont évacué en faisant usage de gaz lacrymogènes la grande gare de Rio, Central do Brasil, qui avait été envahie par un millier de manifestants qui protestaient contre la hausse de 9% des transports publics. Certains manifestants masqués et vêtus de noir ont saccagé des distributeurs automatiques de billets, libérant l’accès aux trains au cris de: « la gare est libre! ». Une grande confusion régnait à l’extérieur de la gare où des manifestants jetaient des pierres sur des policiers des forces anti-émeutes, qui les traquaient par petits groupes. Une barricade enflammée a été érigée sur une des rues.

Un cameraman de la télévision est dans état grave après avoir été touché à la tête par un projectile – dont on ignore l’origine – et a dû subir une intervention chirurgicale. Il y a eu de nombreux blessés, dont au moins un policier évacué par ses collègues. Des policiers ont frappé non seulement des manifestants hostiles, mais aussi des personnes qui manifestaient pacifiquement.

Manifestation à Rio

Manifestation à Rio

Les forces de sécurité ont tiré sur un groupe de présumés guérilleros dans le district de Wayanad (Kerala) dans la nuit de mercredi à jeudi mais sans résultat. Se basant sur un renseignement obtenu dans la journée, les soldats ont suivi le groupe de cinq personnes (trois hommes, deux femmes) jusqu’au village de Kombara. ‘Nous les avons vu dans la nuit et leur avons demandé de s’arrêter, mais ils se sont enfuis dans la forêt’ a affirmé le sous-inspecteur local. Des membres du département forestier local et une équipe de policiers ratissent actuellement la région pour retrouver les cinq guérilleros qui auraient été identifiés par les villageois.

Ce mercredi se déroulait la deuxième audience dans le procès consacré à la mort d’un manifestant le 2 juin dernier dans le cadre du mouvement de contestation du parc Gezi à Istanbul. Dès les premières minutes, le tribunal a prononcé un report de séance pour permettre des examens complémentaires en dépit des demandes des avocats des parties civiles. Le groupe de personnes réuni en solidarité devant le tribunal a vivement réagi à cette décision, tentant de se rendre en cortège vers le siège du Justice and Development Party (AKP – parti au pouvoir). Les forces de l’ordre sont immédiatement intervenues, tirant des gaz lacrymogène et des jets d’eau pour empêcher les manifestants d’avancer. Par ailleurs, selon certaines sources, plusieurs dossiers contenant des éléments clé de l’affaire, dont les rapports d’autopsie et d’expertises, auraient été perdus.

Manifestation au procès sur la mort d’un manifestant

Manifestation au procès sur la mort d'un manifestant

Un jeune Palestinien de vingt ans a été blessé par balles et un autre interpellé dans un affrontement avec les forces de sécurité israéliennes dans le camp de réfugiés de al-Fara’a à Tubas. D’après des témoins locaux, des centaines de soldats israéliens ont effectué un raid dans le camp à l’aube ce jeudi, l’encerclant de tous côtés avant de perquisitionner plusieurs domiciles, provoquant une vive réaction des résidents. Les soldats leur ont tiré dessus alors qu’ils étaient la cible de jets de pierres. Un jeune homme a pris une balle dans la poitrine et a été hospitalisé. Ils ont également lancé une bombe incendiaire, mettant le feu à un bâtiment. Les habitants ont été empêchés d’intervenir, la maison a été réduite en cendres. Cinq Palestiniens ont été interpellés, parmi lesquels quatre ont immédiatement été relâchés après interrogatoire.

Le parlement turc a adopté ce mercredi une série d’amendements permettant de renforcer le contrôle de l’Etat sur Internet. Ce nouveau texte permet, entre autre, à l’autorité gouvernementale des télécommunications de bloquer sans décision de justice les sites internet ‘portant atteinte à la vie privée ou publiant des contenus discriminatoires ou insultants’. Il lui permet également de demander des informations concernant les sites visités par les internautes aux fournisseurs d’accès et de conserver ces informations durant deux ans.

11.034 Palestiniens, dont 2.500 enfants, ont été faits prisonniers par l’armée israélienne ces trois dernières années, au cours d’incursions et de violations militaires israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés. Les soldats ont enlevé et incarcéré plus de 10.000 enfants palestiniens depuis le début de l’Intifada al-Aqsa, fin septembre 2000, en violation du droit humanitaire international. Plus de 4.800 Palestiniens sont actuellement derrière les barreaux, et beaucoup d’entre eux sont incarcérés depuis l’Intifada al-Aqsa. Ils sont détenus dans 17 prisons et centres de détention. Il y a 17 femmes toujours emprisonnées.

Israël détient toujours arbitrairement 150 personnes sur ordonnances d’arrestation pour détention administrative, c’est à dire sans inculpation ni procès. Il détient également 12 parlementaires élus, dont un ministre de gouvernement local. 1.500 prisonniers qui souffrent d’affections diverses, notamment de cancers, tandis que d’autres ont complètement perdu leur mobilité et différentes fonctions corporelles. 205 détenus sont morts en prison depuis 1967 : les causes de leur mort vont de la torture létale pendant leur interrogatoire au manque de soins médicaux appropriés, sans parler d’un usage excessif de la force. Des dizaines de Palestiniens sont décédés très peu de temps après leur libération, en raison de complications de santé résultant du manque – voire de l’absence – de soins médicaux dans les prisons israéliennes.

prisonnier palestinien

prisonnier palestinien

Un nouveau scandale d’écoutes illégales secoue la Colombie depuis les révélations de Semana, le 4 février, au terme d’une enquête de quinze mois. D’après l’hebdomadaire, les négociations de paix qui ont lieu à La Havane entre le gouvernement et les FARC auraient été espionnées par un centre d’écoutes illégales de l’armée, qui avait pour couverture un cybercafé de Bogotá.

En 2011, un scandale avait déjà conduit au démantèlement du DAS, le service des renseignements colombiens, accusé d’avoir mis sur écoutes nombre d’opposants au gouvernement et d’avoir transmis ces informations aux groupes paramilitaires. A la suite de ce nouveau scandale, le président Santos a démis deux généraux de leurs fonctions le 5 février. Il dénonce « les forces obscures » déterminées à miner le processus de paix qui pourraient être à l’origine de ces écoutes.

Colombie: L’armée espionnait les négociations de paix

La police de New-York a commencé a expérimenter sur le terrain les Google Glass dans les patrouilles. Si les premiers tests s’avèrent positifs, la ville pourrait équiper jusqu’à 34.500 de ses agents des lunettes à réalité augmentée de Google. L’impact pour Google serait également énorme, puisque le NYPD représente le plus gros département de police du pays, et jouit d’une influence énorme sur les autres départements de police.

Outre le fait de pouvoir reconnaître d’un simple coup d’œil les criminels notoires, les Google Glass pourraient permettre aux agents de filmer leurs interventions pour les besoins d’une enquête, d’enregistrer des mémos vocaux et de rester en contact permanent avec la centrale.

USA: La police de New York teste les Google Glass