Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis le 13 novembre, une dizaine de prisonniers politiques marocains membres de l’UNEM (Union Nationale des Etudiants du Maroc) mènent une grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention et exiger leur libération. Le 10 décembre, deux militants étaient grièvement malades, mais l’administration pénitentiaire a refusé de les transporter à l’hôpital.

grève de la faim unem au maroc

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Andi, la secrétaire de la Commission pour un Secours Rouge International et membre du Revolutionärer Aufbau Schweiz purge actuellement sa peine à la prison de Winterthur. Mais entre le 24 décembre et le 3 janvier, les autorités ont décidé de la transférer vers la prison de Zurich. Justification: la prison de Winterthur sera fermée durant cette période. Or, celle-ci sera uniquement fermée du 24 au 26 décembre et du 31 décembre au 2 février, périodes durant lesquelles les autres prisonniers recevront un ‘congé exceptionnel’. Andi, elle, devra rester dix jours à la prison de Zurich, où le régime de détention est extrêmement plus strict. S’agissant d’un centre de détention provisoire destiné au personnes en attente d’être jugées, les contacts entre prisonniers sont extrêmement limités, la communication avec l’extérieur quasi impossible et seule une heure de promenade est autorisée. Cette mesure visant Andi est une nouvelle manoeuvre de provocation à l’égard de notre camarade après les menaces de transfert durant sa grève de la faim en solidarité avec Georges Abdallah et le refus d’une sortie préalablement accordée. Cette attitude harcelante de la part des autorités est analogue à celle subie par le prisonnier anarcho-vert Marco Camenish détenu en Suisse depuis 2002. Entre le 24 décembre et le 3 janvier, pour écrire à Andi:

– Andrea Stauffacher
– Gefängnis Zurich
– Postfach 1266
– 8026 Zurich

En juin, les autorités espagnoles ont lancé une vaste enquête visant Google, et l’utilisation faite par la société des données personnelles. Elles l’accusent d’avoir illégalement collecté des données, dont des comptes de messagerie électronique. Ce vendredi, l’organisme espagnol de surveillance d’internet a condamné Google a une amende de 900.000 euros pour avoir commis trois infractions: la première est de ne pas avoir clairement informé les utilisateurs de l’usage fait des données, la deuxième est d’avoir détenu ces données plus longtemps que ce qui est autorisé par la loi, et la troisième est d’avoir fait des difficultés aux utilisateurs qui s’inquiétaient de l’usage fait de leurs données. Des enquêtes semblables sont actuellement en cours en Angleterre, en France, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Italie. La société est partout accusée de grave violation de la vie privée.

L’opérateur de téléphonie mobile Verizon a annoncé son intention de publier un rapport révélant la quantité d’informations qu’il a fourni aux agences américaines cette année. Cette déclaration fait plus que probablement suite à la décision de justice rendue en début de semaine (cf notre article) dans laquelle Verizon était directement impliqué. La société a déclaré qu’elle allait publier l’ensemble des demandes reçues dans le cadre d’affaires criminelles, mais aussi les détails concernant les autres demandes légales (ordres de tribunaux, mandats,…) Pour ce qui est des lettres de sécurité nationales qu’elle a reçues, elle affirme qu’elle travaille toujours avec le gouvernement américain pour établir la quantité d’informations qu’elle peut légalement rendre publiques. Ces lettres sont des ordres légaux permettant au gouvernement d’exiger des dossiers financiers et téléphoniques sans accord préalable de la justice. Le rapport ne publiera pas non plus d’informations sur d’autres demandes de sécurité nationales. Un rapport de transparence qui ne le sera donc pas tout à fait.

Mercredi soir, les habitants du bidonville de Manguinhos à Rio ont manifesté leur colère après l’arrestation d’un homme par la police. Les forces anti-émeute sont rapidement intervenues pour disperser la foule, faisant d’abord usage de gaz lacrymogène avant de tirer à balles réelles sur les manifestants. Jose Joaquim Santana, 81, se trouvait un peu en retrait du rassemblement lorsqu’il a été atteint d’une balle dans la tête.

Emeutes à Manguinhos

Emeutes à Manguinhos

Un vaste mouvement de blocage de Bruxelles a débuté tôt ce matin pour dénoncer divers traités d’austérité qui doivent être discutés ces 19 et 20 décembre dans le cadre d’un sommet européen. Des centaines de manifestants ont bloqué plusieurs carrefour de la capitale avant de se diriger en cortège vers le Parc du Cinquantenaire, où la police avait été déployée en masse. En milieu d’après-midi, une trentaine de manifestants ont été arrêtés alors qu’ils quittaient le parc, et ce pour avoir tenté d’approcher un barrage policier. Ils ont été colsonnés et alignés au sol. Les forces anti-émeute ont ensuite évacué toute la zone pour les embarquer vers les casernes d’Etterbeek. Il y aurait par ailleurs trois arrestations judiciaires.

EDIT: Finalement, se sont plus de 120 personnes qui ont été arrêtées et emmenées aux casernes d’Etterbeek. Les forces de l’ordre ont pourchassé les manifestants jusque dans le métro, et auraient fait usage de violences lors de plusieurs interpellations.

Plus de mille étudiants issus de diverses organisations de gauche s’étaient rassemblés ce jeudi pour dénoncer l’arrestation d’une diplomate indienne aux Etats-Unis et les mesures de sécurité déployées devant le consulat américain de Calcutta suite à cette arrestation. Ils ont dénoncé les dispositions sécuritaires excessives et inutiles prises par le gouvernement indien à l’égard de la délégation américaine et ont exigé qu’elles soient immédiatement levées. Brandissant des calicots, les étudiants ont marché à travers le centre-ville avant que le cortège ne soit interrompu par les forces de l’ordre. Plus de cent étudiants ont été interpellés. Les organisations estudiantines ont réagi à cette vague d’arrestations: ‘Au lieu d’agir contre les impérialistes américains, le gouvernement de l’état a lâché sa police contre d’infortunés étudiants’.

A l’occasion de la Journée internationale des migrants hier, des centaines de militants s’étaient réunis devant un centre pour migrants à Bologne. Ils manifestaient contre la réouverture de ce centre destiné à l’identification et à l’expulsion des personnes ne disposant pas de permis de résidence ou qui ne sont pas reconnues en tant que demandeurs d’asile. Ils ont défilé devant le centre en scandant des slogans pour la fermeture de tous les centres de détention et pour la liberté de mouvement des migrants. De violents affrontements ont éclaté avec les forces de l’ordre en début de soirée.

Affrontements devant un centre de rétention

En juin 2009, Clément Alexandre avait été touché par un tir de flash-ball lors d’échauffourées avec la police en marge des Fêtes de la musique à Paris. Il avait eu la mâchoire cassée, deux dents fêlées et des blessures au visage, entrainant une longue incapacité de travail. Le jeune homme de 30 ans s’était tourné vers la justice administrative pour faire reconnaitre la responsabilité de l’Etat pour l’utilisation de cette arme et de ses conséquences. Le tribunal administratif a rendu ses conclusions et a condamné l’Etat, ce qui constitue une première en France dans ce type d’affaire. Suivant les conclusions du rapporteur, le tribunal a estimé qu’au regard du code de sécurité intérieure, l’Etat pouvait être tenu responsable des conséquences de violences commises lors d’attroupements. La préfecture de police de Paris a ainsi été condamnée à verser un total de 7900 euros à Clément Alexandre.

La cour d’appel de Paris a prononcé des peines aggravées à l’égard de quinze personnes accusées d’être membres du CHKP-C. Elles ont toutes été reconnues coupables de ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste’ et de ‘financement d’une organisation terroriste’. Les condamnations prononcées vont de deux à sept ans de prison ferme. Dans son jugement le 20 décembre 2012, le tribunal correctionnel de Paris les avait condamné à des peines allant de 18 mois à sept ans de prison. Il avait également ordonné la fermeture de l’Anatolian Culture and Solidarity Association pour ses prétendus liens avec le DHKP-C.