Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Deux présumés guérilleros ont été arrêtés aujourd’hui dans deux opérations de ratissage distinctes dans la région du Bastar, au Chhattisgarh. Selon les autorités locales, Sukman Salaam (28 ans) a été interpellé dans les environs du village de Chinari dans le district de Narayanpur par une équipe conjointe de la CRPF et de la police locale. Il serait un membre actif du groupe Janata Sarkar du CPI(m) et serait impliqué dans de multiples actions de pillages, meurtres et incendies volontaires s’étant déroulées dans le district. Dans le district de Bijapur, au cours d’une autre opération, des membres de la police du district et de la CRPF ont arrêté Michha Sommu (35 ans) qui était recherchée en tant que cadre du parti. L’arrestation a eu lieu dans le village de Timerguda.

Au moins neuf personnes ont été interpellées dans une vague d’opérations liées aux récentes manifestations de Gezi. Celles-ci ont eu lieu ce mardi simultanément dans cinq villes. Les opérations ont été déclenchées par des brigades antiterroristes à l’aube à Ankara, Izmir, Samsun, Mersin et Tunceli. Selon un premier rapport des autorités, le nombre d’arrestations devrait encore augmenter. Entre-temps, quatre des personnes interpellées ce matin ont été relâchées tandis que deux autres ont été appelées à comparaître ce 30 juillet pour ‘infraction à la loi sur les cortèges publics et les manifestations’.

Le Centre de la sécurité des télécommunications (CSTC) est l’équivalent canadien du NSA, il surveille les communications électroniques de toutes provenances. Avec 2.000 employés, dont des experts en décryptage, en langues rares et analyse d’information, c’est un élément-clé du groupe Five Eyes, un réseau international de partage d’information qui inclut les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et l’Angleterre.

Le CSTC a aidé à élaborer une directive qui permettra aux agences gouvernementales canadiennes d’utiliser des informations obtenue sous la torture, ou de communiquer des informations à des pays recourant à la torture et qui pourraint inciter ces pays à torturer leurs prisonniers. Ce document de quatre pages indique que lorsque l’envoi d’information à une agence étrangère ou la sollicitation d’information représente un danger substantiel de torture, le dossier devrait être référé au ministre ou au directeur responsable, qui « considéreront des facteurs bien précis dans leur décision ».

Une installation du CSTC

Une installation du CSTC

Dans la petite ville de Cizre, à la frontière turco-syrienne, des centaines de Kurdes ont célébré vendredi soir l’anniversaire du retrait de l’armée syrienne de neuf villages kurdes en Syrie, mais aussi la victoire des leurs contre des islamistes à Ras-Al-Ain. Le rassemblement, interdit, a été dispersé par la police turque. Les participants ont alors lancé des pétards et des cocktails Molotov sur les véhicules blindés de la police.

Maria Loida Magpatoc, 52 ans, a été arrêté par une unité conjointe de la police provinciale de Davao del Sur et de la 1002e Brigade d’infanterie dans la ville d’Old Terminal (Barangay Zone III). Magpatoc est le secrétaire du comité régional Grand Sud Mindanao du Parti communiste des Philippines. C’était une des femmes les plus recherchées du pays, avec une récompense pour sa capture de 500.000 pesos.

Maria Loida Magpatoc

Maria Loida Magpatoc

Le 25 juillet a eu lieu à Santiago une manifestation pour la dépénalisation de l’avortement (Chili le pénalise dans n’importe quel cas). La manifestation était convoquée à 19h sur la Place Italie à 18h l’autorisation accordée pour le parcours a été retirée et les manifestants ont été confrontés à un barrage les empêchant d’avancer sur l’Alameda (artère principale du centre de Santiago).

manifestation avortement santiago chili

Une partie de la manifestation a poursuivi et envahit l’intérieur de la Cathédrale, où une messe était en cours. La foule a essayé de couvrir le micro des religieux avec des slogans (« sortez vos rosaires de nos ovaires »). La police a chargé sur le parvis, utilisant les canons à eau et arrêtant quelques personnes.

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Des dizaines de perquisitions ont eu lieu ce matin dans le Val de Suse et à Turin. Celles-ci ont visé douze personnes membres du Popular Struggle Committee of Bussoleno, actif dans la lutte contre l’implantation de la ligne grande vitesse de chemin de fer reliant Lyon à Turin. Les forces de l’ordre ont également organisé une descente dans les locaux de la Credenza, lieu de rencontre et d’agrégation fréquenté par des centaines de personnes (pas uniquement militantes NoTav). Les autorités ont justifié cette descente car elles affirment que le bâtiment sert de ‘base terroriste’. Chez les douze militants, elles ont saisi des ordinateurs, des téléphones portables, des livres et des T-shirts. Cette vaste attaque policière serait liée à une action menée le 10 juillet dernier quand, entre autres initiatives, des grillages ont été découpés autour du site de construction dans la commune de Chiomonte.

La sécurité a été fortement renforcée dans plusieurs régions du sud de l’Odisha en marge de la semaine annuelle des martyrs organisée par le CPI(m). Chaque année, entre le 28 juillet et le 3 août, la guérilla commémore la mémoire de celui qu’ils considèrent comme le fondateur du mouvement Naxalite, Charu Mazumdar. Malgré qu’aucun appel à l’action ni à la grève n’ait été lancé, les autorités ont pris de multiples mesures, principalement dans le district de Malkangiri. Aucun bus du Odisha State Road Transport Corporation ne roulera durant toute la semaine, tout comme ceux des opérateurs privés de transport. Le personnel des forces de sécurité a été placé en alerte maximale à travers tout le district. Les patrouilles et les opérations de ratissage ont été intensifiées. Des vigiles supplémentaires ont été postés dans les régions bordant le Chhattisgarh et l’Andhra Pradesh et tous les véhicules entrant dans le district sont fouillés, ainsi que leurs passagers.

Dans un rapport de 11 pages, le Comité P, instance de contrôle des services de police critique les échanges de données au sein de la police concernant « le terrorisme, le radicalisme et l’extrémisme ». « Il n’existe pas une seule instance capable d’avoir une idée précise de l’ensemble des informations contenues dans les bases de données en matière de terrorisme. Par ailleurs, une surveillance systématique des flux d’informations n’est pas effectuée », indique le Comité P. Même le service central anti-terrorisme de la police fédérale ne dispose pas de cette vue d’ensemble des données récoltées concernant des « jeunes radicalisés » ou d’autres « organisations susceptibles de mener des actes terroristes ».

Le Comité P s’étonne également que certaines informations secrètes entre les unités de la police judiciaire fédérale et le service central anti-terrorisme ne peuvent pas être échangées autrement que sur papier.