Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police a utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau pour réprimer plus de 10.000 manifestants qui s’étaient réunis hier en fin d’après-midi sur la place Kizilay, dans le centre d’Ankara. La manifestation s’était déroulée durant toute la journée dans le parc Kugulu. Alors que celui-ci était comble, la foule s’est dirigée vers le centre-ville pour poursuivre le mouvement. Sur la place Kizilay, la police a fait une annonce, enjoignant la foule à se disperser pour ne pas perturber la circulation. Alors que les gens obtempéraient, elle est alors intervenue de manière soudaine et inattendue avec ses canons à eau et des jets de gaz lacrymogène.

Répression à Ankara

Répression à Ankara

Un commandant naxalite, dont la tête avait été mise à pris, a été tué par les forces de sécurité dans le district de Rajnandgaon (Chhattisgarh). D’après les autorités, des hommes de la police locale et de la Indo-Tibetan Border Police étaient en opération samedi après-midi lorsqu’ils sont tombés sur une brigade de guérilleros. La fusillade entre les deux camps aurait duré plus de deux heures et c’est au cours de celle-ci qu’Udham Singh, commandant de la Local Operating Squad et secrétaire du comité local du CPI(m), aurait été abattu. Deux autres maoïstes auraient été blessés, mais toute la brigade est parvenue à battre en retraite. Sur place, les forces de sécurité ont retrouvé cinq armes à feu, une grande quantité de munitions et deux détonateurs.

Une enquête a été ouverte à l’encontre d’officiers de police qui ont fait preuve de violences physiques contre de jeunes manifestants à Izmir la semaine dernière. Le gouverneur de la province a pris cette décision suite à la diffusion d’une vidéo sur laquelle apparait un policier qui tire une jeune fille par les cheveux. D’autres jeunes ont également été frappés à coups de matraque. Les trois policiers incriminés ont été temporairement suspendus. Une seconde enquête a été ouverte contre des policiers en civil qui ont attaqué des manifestants avec des bâtons, toujours à Izmir. C’est aussi suite à la diffusion sur Internet d’images de ces hommes que le gouverneur a été obligé d’admettre qu’ils s’agissait de policiers en civil et d’ouvrir une enquête.

Cela fait maintenant douze jours que les Turcs manifestent à travers le pays contre le pouvoir en place et pour exiger la démission du premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Tard hier soir, de violents affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police dans la banlieue d’Istanbul. La police a attaqué un rassemblement de plus de 5000 personnes qui avaient érigé des barricades sur la route. Les forces de l’ordre sont intervenues avec des gaz lacrymogène et des canons à eau. Les manifestants ont répliqué en tirant des feux d’artifice et en jetant des pierres avec des frondes. Dans la nuit du 6 au 7 juin, un manifestant a été blessé par le jet d’une grenade lacrymogène lors d’un rassemblement similaire au même endroit. Son état est toujours jugé critique par les médecins.

Manifestation dans la banlieue d’Istanbul

Manifestation dans la banlieue d'Istanbul

Capturé blessé l’an dernier après un affrontement avec les forces de sécurité, Eleuterio Flores Hala, alias Artemio, vient d’être condamné à la prison à perpétuité. Dirigeant du comité régional Huallaga du PCP-SL, il était accusé d’être responsable de plus de 500 actions armées attribuées à la guérilla. Ce dimanche, il a été reconnu coupable de terrorisme, trafic de drogue et blanchiment d’argent. Le juge a déclaré ‘il a été prouvé qu’Artemio a ordonné l’exécution de civils, de policiers et de soldats. Il a été prouvé qu’il appartenait au comité central du PCP-SL. Il a été prouvé qu’il en était le dirigeant dans la Alto Huallaga Valley’. Outre une peine de prison à vie, il a été condamné à 183 millions de dollars de dommages et intérêts.

Artemio

Artemio

Il y a quelques jours, des fuites ont fait apparaitre que la NSA et le FBI avaient contraint l’un des principaux opérateurs téléphoniques américains (Verizon) a fournir des informations sur des millions d’abonnés. Cette « écoute » n’enregistrerait pas les contenus des conversations, mais ‘qui téléphone à qui, pendant combien de temps et à quelle fréquence’. Cette surveillance massive -qui a opéré dans des proportions jamais vues publiquement auparavant- a été autorisée par le Juge Roger Vinson pour une durée de 3 mois (du 25 avril au 19 juillet).

Ce n’est pas tout, le lendemain, un ancien agent de la NSA fournissait à la presse un Powerpoint présentant aux cadres de l’agence le ‘Projet Prism’ : un partenariat gigantesque qui permettrait au FBI et à la NSA d’accéder via des ‘Portes Dérobées’ (ces ‘backdoors’ sont des failles de sécurité laissées volontairement ouverte pour permettre à quelqu’un d’extérieur d’accéder à un programme), en l’occurence les backdoors seraient placés chez les titans du net : Microsoft, Skype, Google, Facebook, AOL, Yahoo, Apple, etc… Puisque le Powerpoint est une présentation d’un projet à venir, il est difficile d’établir quels sont les éléments qui ont finalement été concrétisés dans la réalité. Pour leur part, plusieurs des grands groupes accusés par le Powerpoint ont déclarés qu’ils n’avaient participé « ni consciemment, ni inconsciemment » au projet PRISM. C’est le cas notamment de Google et de Facebook.

Le scandale continue à éclaboussé et à s’étendre. Hier soir le président Obama a validé la plupart de ces informations en indiquant que le Projet Prism ne violait pas la constitution puisqu’il ne surveillait que des étrangers ne résidant pas aux Etats-Unis (étrange, puisque la NSA et le FBI sont des agences intérieures). Ces révélations font de Barack Obama un président plus sécuritaire encore que son prédécesseur qui avait lancé le Patriot Act.

Les diapositives indiquent également le coût de l’opération (20 millions de dollars par an) et la date de mise en place des backdoors.

Mais ce n’est pas fini, puisque ce matin le scandale a prit une tournure internationale : une commission parlementaire britannique a commandé en urgence un rapport de la cellule des mises sur écoute pour déterminer les liens éventuels entre les renseignements britanniques et le programme PRISM.

Une diapositive de Prism 1

Une diapositive de Prism 2

Une diapositive de Prism 3

Une diapositive de Prism 1
Une diapositive de Prism 2
Une diapositive de Prism 3

Tôt ce matin, une colonne de la guérilla du PCP-SL a investi un chantier du Consorcio vial Quinua, près du village Tutumbaru dans la vallée de l’Apurimac Ene et du Mantaro (Vraem), blessant deux policiers affectés à sa protection. Les guérilleros ont organisés un meeting politique pour les travailleurs (voir le lien ici) et se sont retirés en emportant le matériel de communication, des médicaments et semble-t-il, une très grosse quantité de dynamite. Les policiers blessés ont été évacués vers la ville de Machente.

guérilleros maoïstes au Pérou

guérilleros maoïstes au Pérou

Les travailleurs des services publics péruviens luttent contre un projet de loi qui exclut la surveillance de l’administration publique du ministère du Travail, supprime certaines indemnisations et réduit de moitié les jours de vacances. Des manifestations ont eu lieu dans tout le pays. A Lima, il y a eu des affrontements quand les manifestants ont été dispersés par la police, alors qu’ils tentaient de rejoindre le Congrès. Chclayo, ville de la côte nord du Pérou, a également été le théâtre d’émeutes lorsque la police a tiré des gaz lacrymogènes pour empêcher qu’une manifestation massive arrive au centre-ville.

manifestation fonction publique pérou

manifestation fonction publique pérou

Comme nous l’avions annoncé, la ministre de l’Intérieur travaille à une modification de la la législation permettant l’usage de « bodycams », des caméras qui seraient le plus souvent placées sur le casque des policiers en intervention. L’opportunité de placer de telles caméras, controversée sur le plan syndical, est revenue à l’avant-plan lors d’un fait divers survenu il y a quelques jours à Bruxelles, lorsqu’un policier a abattu un agresseur violent. Un projet de loi, visant à modifier la loi caméra de 2007, serait examiné la semaine prochaine en groupes de travail. Il s’agirait de légaliser les « caméras mobiles » et de permettre l’utilisation de « bodycams » dans des cas spécifiques de maintien de l’ordre où l’usage de la force s’avère nécessaire. La ministre de l’Intérieur a indiqué qu’une telle caméra pourrait être « allumée » au moment le plus opportun… et donc « éteinte » au moment le plus « opportun »…

bodycam

bodycam