Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un bus sur deux n’est pas sorti des dépôts des TEC Charleroi ce matin. Les chauffeurs se solidarisaient d’une collègue licencié. Le président du MR en a profité pour relancer son projet de service minimum au sein des transports publics wallons. Il a fait valoir la décision du Conseil d’Etat qui a débouté, il y a une dizaine de jours, les travailleurs qui avaient été sanctionnés suite à des actions sociales à la SNCB sans préavis.

Comme chaque année, la NPA et le gouvernement philippin ont convenu d’une trêve pour la période de Noël. Cette année, les opérations de guérilla et de contre-guérilla seront suspendues pendant 18 jours. Dans certaines régions touchées par le typhon Bopha, la NPA avait anticipé cette trêve en suspendant les combat dès le 5 décembre pour porter secours aux populations sinistrées.

Le conseil des ministres fédéral a confirmé l’octroi d’une enveloppe de 55 millions pour la politique de sécurité à Bruxelles. Il s’agit d’abord du montant habituel de 25 millions pour compenser les surcoûts liés aux sommets européens. La reconduction de l’enveloppe est conditionnée à une évaluation des mesures ainsi financées (investissements d’infrastructure en matériels de sécurité, rémunération des heures supplémentaires des policiers, de formations linguistiques, achat de matériel de télécommunication et financement d’une prime de 5000 euros pour inciter les policiers à opter pour Bruxelles à leur sortie de l’école).

Il s’agit ensuite d’une enveloppe additionnelle de 30 millions qui doit permettre de faire face aux « carences » (sic) constatées ces derniers mois en matière de sécurité. L’argent permettra de recruter 250 policiers supplémentaires pour le réseau de transport public bruxellois, ainsi que des agents de sécurité pour la Stib elle-même.

Des émeutes ont éclaté à Moro-wali, dans l’île de Sulawesi, après que la Chambre des représentants n’ait pas statué sur une demande autonomie régionale administrative. Des foules en colère sont descendus vers les maisons des fonctionnaires et des législateurs locaux qui avaient juré de soutenir l’autonomie. Deux véhicules de l’État et une moto ont été incendiées, une autre voiture appartenant à un législateur a été poussé dans un ravin.

Indonésie: Emeutes à Sulawesi

Samedi, au cours d’une opération anti-naxalite, le 170ème bataillon de la CRPF a abattu un guérillero et a saisi une grosse quantité de matériel dans la région de Kachlaram, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale du district, Bijapru (Karnakata). Les autorités, ayant reçu un tuyau selon lequel une brigade armée de la guérilla stationnait dans un coin densément forestier du district depuis deux jours, ont envoyé le bataillon de la CRPF sur place. Celui-ci, arrivé sur les lieux, a commencé à encercler le groupe de guérilleros. Ceux-ci avaient néanmoins été alertés de l’avancée des soldats et ont donc immédiatement ouvert le feu à leur approche. La CRPF a répliqué, entraînant une violente fusillade de plus d’une heure à l’issue de laquelle les guérilleros sont parvenus à battre en retraite. Dans l’opération de ratissage organisée peu après par les soldats, ils ont découvert le corps d’un maoïste mort durant l’échange de tirs. Ils ont également retrouvé 23 détonateurs, une bombe, des munitions, un fusil et des articles d’usage quotidien.

Six personnes ont été blessées ce samedi lorsque des villageois ont affronté la police alors qu’ils tentaient de bloquer une opération de déblaiement en vue de la mise en place d’un projet d’extraction minière dans le village de Runruno. Ces incidents résultent d’une action s’étant déroulée le 12 décembre dernier au cours de laquelle des bulldozers ont brisé une barricade humaine composée de 70 villageois. Les hommes de chantier étaient là pour commencer l’exploitation du site où la société FCF Minerals Inc. envisage d’extraire de l’or et du molybdène, ce que les villageois tentent d’empêcher depuis plusieurs semaine. Tout comme hier. Les actions de protestation n’ont finalement pas pu empêcher le début des opérations de déblaiement et les travaux. Toutes les personnes blessées, certaines après avoir été à moitié ensevelies dans le sol rendu meuble par les bulldozers, d’autres par les coups de la police, ont été soignées à l’hôpital de la ville voisine.

Bulldozer contre villageois aux Philippines

Bulldozer contre villageois aux Philippines

Dans un quasi consensus, l’Assemblée nationale a définitivement adopté le 12 décembre, le projet de loi sur la sécurité et le terrorisme du ministre de l’Intérieur Manuel Valls. Seul le Front de Gauche s’est abstenu. Examiné en procédure accélérée, l’adoption du projet de loi a donc été très rapide et s’est effectuée sans réelle opposition. Ce texte est annoncé comme devant faire face aux “dysfonctionnements” dans l’affaire Merah. Il s’agirait notamment de permettre le jugement de Français ou des personnes résidant habituellement sur le territoire hexagonal « qui se livrent à des actes de terrorisme à l’étranger ou qui vont à l’étranger […] pour se former au terrorisme ».

La loi crée un nouveau délit : celui de se rendre dans un camp d’entraînement, notamment en zone afghano-pakistanaise. Pourtant, la loi de 1986 sur la « notion d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » permet déjà de criminaliser de tels comportements, mais plusieurs procès ont permis de condamner les prévenus de telles accusations. Cinq des six détenus français de Guantanamo, libérés par les autorités étasuniennes, ont été condamnés à leur retour en France pour avoir participé à des camps d’entraînement attribués à Al Quaeda.

L’autre grand aspect du texte concerne la surveillance des données de connexion : internet, géolocalisation, factures détaillées de téléphone. Depuis 2006, cette surveillance peut s’exercer dans un but préventif, c’est à dire en l’absence de tout délit. Mais ces dispositions régulièrement renouvelées tous les deux ans, sont temporaires et expirent le 31 décembre prochain. La procédure d’urgence avait d’ailleurs été justifiée par le gouvernement en invoquant la nécessité de les prolonger. Inscrites dans la nouvelle loi, ces mesures deviennent permanentes. De plus, la LOPPSI 2, Loi d’Orientation et de Programmation pour la Sécurité Intérieure, adoptée le 8 février 2011, autorise déjà un type de surveillance plus poussée. Il prévoit la possibilité, avec l’autorisation d’un juge d’instruction, d’installer, à l’insu de l’utilisateur, un dispositif technique enregistrant les frappes au clavier ou des captures d’écran. Afin de mettre en place ce « mouchard », les enquêteurs ont ainsi le droit de s’introduire dans le domicile ou le véhicule de la personne mise en cause, à son insu et, si nécessaire, de nuit.

Une unité du 34e Front des FARC a attaqué à l’arme automatique un poste de police à Murindó, une ville du nord-ouest de la Colombie, même si la guérilla a déclaré le 20 novembre un cessez le feu unilatéral pour la période de Noël. Ce n’est pas leur « accroc » à la trêve: des pylones ont également été dynamités.

Roland Echarri Pareja a été arrêté lundi par des membres de l’Unité des enquêtes contre le terrorisme de la police fédérale argentine, en coordination avec Interpol. Echarri était sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour avoir, en tant que membre du PCP-SL, avoir participé à des actions armées dans la ville de Cusco. Il aurait milité en Argentine en tant que membre du MOVADEF, qui, issu du PCP-SL, prône l’amnistie générale et la « réconciliation nationale ». On s’attend à une extradition d’Echarri vers le Pérou.