Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Au moins deux policiers sud-africains impliqués dans le massacre des mineurs de Marikana en 2012 (34 morts) ont participé à la répression sanglante des manifestants pour l’eau courante non loin de là près de Brits (nord) lundi, a rapporté hier la presse sud-africaine. Une cinquantaine de kilomètres séparent Marikana, dans la province du Nord-Ouest, et Mothotlung, le township où il y a eu trois morts la semaine dernière.

La tragédie de Marikana, fusillade policière la plus grave jamais survenue depuis la fin du régime raciste d’apartheid il y a vingt ans, n’a débouché à ce jour sur aucune sanction, et la commission d’enquête n’a pas rendu ses conclusions. La police a toujours plaidé la légitime défense. Mais l’enquête a montré qu’une partie des victimes ont été pourchassées après la fusillade et abattues ou achevées par des balles tirées dans le dos ou à bout portant. La commission a aussi indiqué en septembre 2013 que la police lui avait menti, dissimulé des éléments de preuve ou les avait contrefaits et antidatés.

Les principales centrales syndicales béninoises sont déterminées à aller au bout de la grève générale décrétée début janvier. La grève générale dans l’administration publique est passée de 48 h à 72 h par semaine. Les syndicats exigent le respect des libertés démocratiques et syndicales, le limogeage du préfet et du commissaire de Cotonou qui avaient ordonné la répression d’une manifestation syndicale, la garantie de la sécurité à tous ceux qui ne partagent pas les mêmes point de vue que le pouvoir, l’annulation d’un concours de recrutement ministériel frauduleux, le paiement aux agents de l’Etat, y compris les enseignants, d’une augmentation décidée en 2011, la restitution des défalcations pour fait de grève et le relèvement du Smig.

Cinq mois ont passé depuis l’assassinat de Pavlos Fyssas par un militant d’Aube Dorée. Le 15 janvier, la presse grecque a publié la retranscription de la conversation d’une unité policière qui se trouvait juste à côté des lieux au moment de l’incident. Les policiers informent leur commissariat qu’une vingtaine de membres d’Aube Dorée armés de bâtons et de poings américains sont en train de pourchasser un groupe d’individus. Le commissariat leur ordonne alors de « rester à distance. D’autres équipes vont arriver ». Six minutes plus tard, Pavlos Fyssas était poignardé au cœur.

Cet épisode rallonge la longue liste du « laisser faire » policier face aux actions d’Aube Dorée, qui a été confirmé par la démission de plusieurs haut-gradés et le reclassement d’une série d’autres pendant la vague d’arrestations qui a suivi le meurtre de Pavlos Fyssas. Des policiers ont aussi été mis en examen pour participation à des crimes en bande organisé avec Aube Dorée.

Pavlos Fyssas

Pavlos Fyssas

Nihat Konak a été arrêté en 1998 et accusé d’une un dirigeant du parti communiste clandestin TKP/ML et de sa branche armée, le TİKKO. Après 15 ans de détention, pour l’essentiel dans les prisons d’isolement de type F, il aurait dû être libéré en novembre 2013. Mais les autorités pénitentiaires ont prétexté sa participations à une grève de la faim de solidarité avec les prisonniers kurdes en 2008, pour prolonger sa détention de trois années, jusqu’en février 2017. Nihat Konak avait fait appel à cette décision mais le documents de cet appel a été « égaré » par l’administration pénitentiaire et la prolongation de la peine a été confirmée.

Turquie: La détention d’un dirigeant maoïste arbitrairement prolongée

Ce mardi les organisation de la gauche, de la gauche révolutionnaire, de mon ouvrier et des minorités nationales – à commencer par les Kurdes, ont participé à un rassemblement de protestation contre la visite du premier ministre turc Erdogan à Bruxelles.

manifestation anti-erdogan à Bruxelles

manifestation anti-erdogan à Bruxelles

C’est ce matin que le verdict est finalement tombé pour les membres du CAS qui étaient poursuivis après avoir fait irruption dans une réunion de partis libéraux européens en avril 2009. Ils étaient accusés d’avoir fait usage de violence à l’égard des policiers venus les expulser. Prévenus de ‘rébellion à l’autorité, avec violence ou menace’, ils ont été acquittés par la cour d’appel qui a donc suivi l’avis de l’avocat général qui, lors de l’audience du 18 décembre dernier, avait plaidé l’acquittement. Ce matin, le juge a estimé qu’ils n’avaient fait que de la résistance passive et que cela n’était pas punissable par la loi. Ils avaient tous les six été condamnés à un mois de prison avec sursis en première instance.

Episode loufoque: un rassemblement des conspirationnistes partisans de Dieudonné avait également lieu ce matin devant le palais. Comme les calicots sont maintenant interdit devant le palais, il y a eu un certain moment de confusion, certains manifestants venus soutenir le CAS se trouvant un moment dans le groupe des conspirationnistes avant de comprendre de quoi il retournait…

Actuellement dans la clandestinité, le membre de l’organisation 17 Novembre Christodoulos Xiros, a publié une déclaration il y a quelques jours. Alors qu’il purgeait six peines de prison à perpétuité plus 25 ans suite à de multiples condamnations, il avait bénéficié d’un congé pénitentiaire entre le 30 décembre et le 7 janvier dernier. Il ne s’est jamais présenté à la prison de Korydallos, entrainant une vaste chasse à l’homme. Sa déclaration, publiée sur le site Indymedia Athens est datée du 14 janvier et accompagnée d’une photo et d’une vidéo. ‘J’ai une nouvelle fois pris la décision de pointer mon fusil de guérillero contre ceux qui volent nos vies et nos rêves pour faire du profit. Nous voulons nos droits et nous les obtiendront un fusil à la main. Je ne pouvais pas me reposer sur les lauriers de mes actions passées et répéter le slogan ‘quelqu’un devrait définitivement faire quelque chose’. Quelle perspective peut-on avoir quand on voit la société s’effondrer, le pays se faire détruire et le peuple amené à l’esclavage? Combien de temps devons nous attendre et voir la population en 2014 rester indifférente aux gens mourant dans des braseros? Je n’attendrais pas!’

Christodoulos Xiros

Christodoulos Xiros

Le gouvernement local de la province de Fujian a récemment vendu des terres côtières, des zones humides et des eaux côtières cultivées par les villageois de Aosha. Ces derniers ont reçu une indemnisation de 4000 yuan (500€), ce qui est perçu comme largement insuffisant dans la mesure où cela ne couvre pas la moitié de leur manque à gagner annuel. Une pétition a été déposée devant le gouvernement local, entraînant une vaste opération policière dans le village. Samedi, plus de 200 policiers ont fait irruption dans le village, armés de matraques électriques. Ils ont interpellés des dizaines de personnes avant que les villageois, non-armés, réagissent en leur lançant des pierres. Cette réaction a entraîné de violents affrontements. Plus de vingt personnes ont été grièvement blessées, plusieurs d’entre elles sont entre la vie et la mort. Les autorités n’ont pas commenté l’action policière et ont depuis instauré un black-out autour du projet et du mouvement de contestation. Selon les villageois, sept personnes sont toujours actuellement détenues.

Déploiement policier à Fujian

Déploiement policier à Fujian

Un hélicoptère de la force aérienne transportant plusieurs membres haut placés de la CRPF a été attaqué samedi alors qu’il atterrissait à Chintagufa, dans le district de Sukma (Chhattisgarh). L’inspecteur général de la CRPF, H.S. Hindu, se trouvait à bord pour une mission de surveillance des opérations de contre-guérilla dans la région. L’hélicoptère a été la cible de tirs nourris en provenance d’une colline proche du terrain d’atterrissage, et deux balles ont atteint le rotor. Le véhicule est toutefois parvenu à atterrir sans davantage de dégâts.

Le fondateur de l’organisation PCP-SL, Abimael Guzman, alias président Gonzalo, a comparu ce lundi devant un tribunal de Lima dans le cadre d’une affaire datant de 1992. Agé de 79 ans, Gonzalo purge une peine de prison à perpétuité depuis 22 ans dans la base navale du port de Lima, El Callao. Depuis plusieurs mois, il souffre d’une affection cardiaque grave pour laquelle il a dû être hospitalisé récemment. Il s’agissait hier de sa première apparition publique depuis près de dix ans. Plusieurs des ex-dirigeants du PCP-SL étaient également présents au tribunal. Tous sont accusés d’être responsables d’une attaque à l’explosif au coeur d’un quartier résidentiel de la capitale ayant fait 25 morts et plus de 150 blessés le 16 juillet 1992. En marge de l’audience, son avocat a déclaré: ‘il n’existe aucune preuve qu’Animale Guzman et le comité central de l’organisation aient ordonné l’attentat. Abimael Guzman avait considéré cet attentat comme une erreur et avait clairement expliqué qu’il était en marge de tout cela’. Tous les accusés ont refusé de prendre la parole hier et l’audience a été repoussée à une date ultérieure.

Président Gonzalo à son procès

Président Gonzalo à son procès