Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mark Duggan, 29 ans, a été abattu par la police le 4 août 2011 alors qu’il se trouvait dans un taxi à Londres. Soupçonné d’être membre d’un gang et d’être armé au moment où la police est intervenue pour l’interpeller, l’homme a reçu une balle dans le bras et une autre dans l’abdomen. Ce meurtre avait déclenché une semaine d’émeutes dans le quartier londonien de Tottenham. Mercredi, la justice britannique a tranché: la police a agi ‘légalement’ en tirant sur Mark Duggan. Les jurés, qui pouvaient juger l’action ‘légale’, ‘illégale’ ou choisir une position moins tranchée, ont conclu que l’opération pour intercepter Mark Duggan avait été conduite d’une façon à minimiser le recours à la force et que l’officier croyait sincèrement et raisonnablement que Mark Duggan était toujours armé quand il lui a tiré dessus. L’arme supposée a été retrouvé à six mètres de la scène. La police, accusée de l’y avoir placée, continue de rejeter cette affirmation avec force. L’enquête balistique a pourtant démontré que la balle retrouvée dans la radio d’un agents était d’origine policière, alors que Duggan a longtemps été accusé d’avoir ouvert le feu. Un porte-parole de la police britannique a annoncé que suite à ce verdict, ‘une opération était en cours à Londres permettant d’envoyer des renforts à Harigey en cas de nécessité’. Une membre de la famille a réagi à cette décision en déclarant: ‘Nous allons nous battre jusqu’à notre dernier souffle pour que justice soit rendue à Mark, pour ses enfants et pour toutes ces morts en garde à vue… pas de justice, pas de paix!’

La police nationale du Pérou a capturé Alex Prado Gomez, un étudiant à l’Université nationale de Cristobal de Huamanga San, recherché comme membre du PCP-SL depuis juin 2010 . Alex Prado Gomez a été capturé mardi dernier dans la région de Yamana alors qu’il se rendait de la province Vilcashuamán .

Pérou: Capture d’un étudiant maoïste

En février 2010, deux policiers de Charleroi, interpellaient un illégal pour l’emmener dans un bois de Gosselies afin de l’éloigner temporairement du centre-ville. L’intéressé avait déposé plainte le lendemain, expliquant avoir subi des coups, avoir vécu un simulacre d’exécution et s’être fait voler son portefeuille ainsi que son gsm. Cela avait valu aux deux inspecteurs d’être incarcérés pour vol avec violence, coups, détention arbitraire et xénophobie. Un troisième policier avait immédiatement demandé à être entendu pour avouer deux autres éloignements, ce qui lui avait valu d’être inculpé à son tour pour détention arbitraire et xénophobie.

Leurs supérieurs, au courant de la pratique, avaient échappé aux poursuites en payant des transactions pénales. En première instance, les deux policiers avaient écopé de 12 mois de prison avec sursis, leur collègue bénéficiant quant à lui de la suspension du prononcé. La cour d’appel de Mons a réformé mercredi le jugement. Les deux policiers ont été acquittés du vol avec violence et des coups et obtiennent la suspension du prononcé pour la détention arbitraire.

La Chambre a adopté jeudi une proposition de loi permettant d’instaurer le bracelet électronique comme peine autonome, à côté de la peine de travail, de prison ou l’amende. Actuellement, seul un tribunal de l’application des peines peut ordonner un bracelet électronique après une durée déterminée alors que le justiciable a été condamné une peine de prison de plus de 3 ans; en ce qui concerne une peine de moins de 3 ans, la compétence appartient au directeur de prison.

Le bracelet électronique sera octroyé pour des faits qui auraient entraîné une peine inférieure à un an de prison. Pour des raisons financières et pratiques, la peine minimum sera d’un mois. Après un tiers de la peine, le condamné pourra être libéré. En cas de non respect des conditions, la peine pourra être transformée en peine de prison.

Belgique: La bracelet électronique devient une peine en soi

C’est hier que les autorités grecques ont officiellement repris la présidence tournante de l’Union Européenne pour six mois. En marge de la cérémonie de passation de pouvoir à Athènes, la police avait décrété une interdiction de rassemblement pendant 18 heures dans le centre-ville. Bravant l’interdiction, des centaines de personnes se sont réunies pour dénoncer les politiques d’austérité ainsi que le rôle joué par l’UE dans ces mécanismes. La police anti-émeute est intervenue pour disperser la foule et pour empêcher les manifestants d’approcher du bâtiment où se déroulait la cérémonie.

Manifestation anti-austérité

Gumudavelli Venkatakrishna Prasad, alias Gudsa Usendi, porte-parole du Dandakaranya Special Committee du CPI(m) s’est rendu à la police de l’Andhra Pradesh ce mercredi. Selon plusieurs sources, de sérieux problèmes de santé l’aurait poussé à se livrer aux autorités. Agé de 56 ans, l’homme était entré dans la clandestinité à 20 ans et a passé plus de trente ans dans les forêts du Chhattisgarh et du Maharashtra. Il est considéré par les autorités comme le cerveau de l’attaque à l’explosif dans laquelle 76 soldats de la CRPF avaient été tués en avril 2010 ainsi que de l’embuscade d’un convoi de membres du Parti du Congrès en mai dernier. Mahendra Karma, membre du Congrès et créateur de la milice anti-maoïste Salwa Judum, avait été tué ainsi que plusieurs autres politiciens et soldats. Dans un communiqué, les autorités ont réagi à cette reddition en déclarant qu’Usendi serait bien traité en vertu de l’existante politique de réhabilitation destinée aux guérilleros qui se livrent à la police.

Le mouvement de contestation déclenché par l’adoption d’une nouvelle redevance sur les voitures s’est élargi ces derniers jours. Outre cette taxe, les Tunisiens dénoncent leurs mauvaises conditions de vie, le sous-développement de certaines régions du pays et la situation économique. Trois ans après l’immolation de Ben Ali à Sidi Bouzid et le ‘printemps arabe’, la population dénonce l’immobilisme des autorités et exige la chute du régime. La région de Kasserine est la plus touchée par le mouvement. A Thala, des manifestants ont attaqué un commissariat mercredi, entraînant la fuite des policiers présents. A Kasserine, dans la nuit, le local du parti au pouvoir a été incendié tandis que le bâtiment des recettes des finances a été pris d’assaut. La police a tiré des gaz lacrymogène tandis que les forces armées ont tiré en l’air pour disperser la foule.

Manifestation à Kasserine

Manifestation à Kasserine

Depuis plusieurs semaines, la population de Victoria manifeste contre le forage d’un tunnel sous la ville. Celui-ci devrait permettre de relier deux autoroutes de part et d’autre de la ville. Les habitants dénoncent le manque de concertation de la part des autorités, mais aussi le gouffre financier du projet, alors que le système de transport en commun et les services ferroviaires de la ville sont peu performants. Le mois dernier déjà, de violents affrontements avaient opposé des manifestants qui s’étaient enchaînés aux équipements et les forces de l’ordre. Hier, plus d’une centaines de policiers avaient été déployés, et ils sont une nouvelle fois violemment intervenus.

Répression à Victoria

Répression à Victoria

En janvier 2012, Google avait annoncé la fusion des conditions d’utilisation et la politique de confidentialité de ses 70 principaux services en un seul document. Dans la mesure où cette fusion concernait aussi les bases de données personnelles, la Cnil en France et d’autres organismes européens ont tenté de clarifier la situation avec la société avant de la mettre en demeure de conformer sa politique de confidentialité à la législation européenne sur plusieurs points. Car cette fusion permet, entre autre, à Google de croiser les informations privées des internautes comme bon lui semble – un numéro de téléphone trouvé sur Android avec une géolocalisation de GoogleMaps, un historique de navigation sur Chrome avec un carnet d’adresses Gmail, etc. Face au silence de Google suite à cette demande, la Cnil vient de condamner la société à une amende de 150.000 euros. Celle-doit se voit également obligée de publier cette décision durant 48 heures sur le site www.google.fr.

Les forces de sécurité espagnoles ont mené une opération dans plusieurs villes du pays basque contre un groupe de soutien aux prisonniers de l’ETA. Il y a eu plusieurs perquisitions -y compris dans des cabinets d’avocats- et huit arrestations, parmi lesquelles celle de l’une des grandes figures de la défense des prisonniers d’ETA, l’avocate Arantza Zulueta. Cette opération menée au Pays Basque et en Navarre s’inscrit dans la droite ligne de celle menée en octobre contre le groupe de soutien aux prisonniers de l’ETA Herrira, dont 18 membres avaient été arrêtés. Cette opétation intervient avant une grande manifestation prévue samedi à Bilbao en faveur du rapprochement des détenus de l’ETA de leurs familles. Les détenus qui n’ont pas rompu avec ETA sont actuellement au nombre de 520, dispersés pour la plupart dans 79 prisons d’Espagne et de France.

Pays basque: Blitz policier contre les soutiens aux prisonniers d’ETA